Année 1935 (& 1959)

Article


se trouvant dans la thèse de médecine de Philippe Encausse

intitulée
: " Sciences occultes " et déséquilibre mental



En réponse à votre enquête, je crois pouvoir affirmer qu'il y a, en effet, très souvent, du danger à pratiquer les sciences occultes. J'ai eu plus d'une occasion de le constater.
Tout d'abord, si les " sciences " occultes sont bien " sciences ", il importe de ne pas les livrer à ceux que leur manque de culture scientifique générale expose à être victimes d'un certain verbiage pseudo-ésotérique, où excelle maint charlatan, ou à " expérimenter ", à tort et à travers, sans prendre les minutieuses précautions qui pourraient leur éviter des accidents, parfois graves.
Ensuite, je crois bien que la cause du goût éprouvé, par la bonne moitié des sujets, pour les sciences occultes, est un déséquilibre mental ou moral, tout au moins virtuel, que la pratique .de l'occultisme aggrave naturellement.
Enfin, un déséquilibre moral, né souvent de la vanité, pousse trop .de cerveaux frustes vers des études pour lesquelles ils ne sont pas qualifiés. Résultat : un beau chaos intellectuel, un bric-à-brac de notions mal assimilées, où le dernier reste de sens commun risque de faire naufrage.

Je crois donc que le danger qu'entraîne la pratique des sciences occultes est de même nature que la tendance intime qui pousse tel ou tel individu vers cette pratique.
Il y a certes des exceptions, aussi ne peut-on dire que l'occultisme mène fatalement au déséquilibre mental. Mais il aggrave certainement les tares et déséquilibres préexistants chez ceux qui s'y livrent à l'aveuglette. Humilité, maîtrise de soi, solide culture scientifique, bonne santé physique et morale, telles sont les conditions préalables de toute étude occulte " sans danger ", je veux dire sans que le danger soit supérieur à celui qu'offre la pratique de la chimie ou de la physique, par exemple (1).

André Savoret




(1) Extrait d'une lettre adressée à l'auteur, le Docteur Philippe ENCAUSSE.