Témoignage d'André Savoret (pp.125, 126 et 127)
dans :
La poudre de sympathie de Robert Amadou - 1953
Au cours d'une conversation avec l'éditeur Gérard Nizet, M. André Savoret déclara à ce dernier, qui nous en fit part, qu'il avait quelque expérience de la poudre de sympathie. Sur notre demande, M. Savoret voulut bien nous adresser la lettre suivante et nous autoriser, très aimablement à la reproduire :
" Ma réponse sera nette : Oui, j'ai fait de la poudre de sympathie, et par deux méthodes. Oui, j'en ai fait usage avec succès, dans des abcès chauds entre autres cas. Mais, comme j'estime que la thérapeutique consiste à tenter de guérir, j'ai simultanément employé l'homéopathie, si bien que l'on pourrait contester la valeur de mon témoignage quant à la poudre du chevalier Digby.
Ma regrettée tante, par contre, a guéri, elle, avec la poudre de sympathie, un phlegmon du doigt chez une femme de ménage. Il en était à un tel point que cette pauvre femme avait pris rendez-vous pour une amputation jugée inévitable et urgente par le docteur. Ma tante, Marie Stalska, née Marotel, lui demanda - bien à contre-coeur, car elle avait le sens des responsabilités - de lui faire confiance et d'attendre encore trois ou quatre jours. Tous les matins, elle prenait les pansements et les plongeait dans la solution de sulfate solarisé. Dès le premier soir, la femme, qui ne pouvait pas fermer l'oeil de la nuit, sentit une fraîcheur se répandre du doigt jusque dans la main, et, pour la première fois, put prendre quelque repos.
En quelques jours, tout était sauvé et une esquille pourrie sortit sans effort. La guérison définitive fut complète. Mais lorsque cette femme retourna voir son médecin, elle fut mise réellement " à la question ", celui-ci flairant quelque " remède secret ". Elle tint bon, heureusement pour ma tante, dont le mari, pharmacien, ayant aussi peu de foi en la médecine classique qu'en la poudre de sympathie, était aussi décontenancé que le docteur dont je parle.
J'ajouterai seulement ici quelques précisions touchant ce remède sympathique. Qu'on le prépare par la méthode classique ou par celle qui consiste, comme je l'ai fait, à " écrémer " patiemment la solution - mère, certaines précautions doivent être rappelées. Chaque quantité de poudre obtenue, broyée et séchée au soleil, doit être d'une parfaite blancheur. Elle garde cette blancheur à l'état anhydre, condition de sa conservation et de son efficacité maxima.
Il faut donc, immédiatement, la mettre dans un petit flacon bouché à l'émeri. Quand la quantité de poudre atteint le contenu du flacon, le transvaser dans un flacon plus grand, mais jamais trop grand. Sinon, malgré qu'on la conserve en lieu sec, la poudre bleuit légèrement, signe d'hydratation. Même si le temps est exceptionnellement beau et chaud, la poudre est moins efficace quand le Soleil a quitté le Signe du Lion. Je ferai la même remarque pour le vin et l'huile d'olives solarisés, que j'ai un peu pratiqués. Le maximum d'efficacité m'a semblé être du 15 juillet au 20 août. Le vin solarisé par la méthode de Farémont (silex) devient puissamment reconstituant et subit un vieillissement marqué.
Mais ceci nous écarte un peu de vos préoccupations principales. Encore que je ne puisse honnêtement affirmer avoir obtenu une guérison avec la poudre de sympathie seule, à l'exclusion de tout autre remède, - et je suis bien fâché pour vous de cet excès de scrupules de ma part, - je vous donne bien volontiers l'autorisation de citer mon nom, puisque je puis me porter garant de l'authenticité du cas relaté plus haut. "
André Savoret