Et, au bord de la rivière, il y eut plus d'un malade qui se mit à jeûner et à prier avec les anges de Dieu pendant sept jours et pendant sept nuits. Et, pour avoir suivi les conseils de Jésus, grande fut leur récompense. Car, au bout du septième jour, toutes leurs douleurs les avaient quittés. Or, comme le soleil se levait à l'horizon, éclairant la terre, ils virent Jésus qui venait à eux depuis la montagne, et la tête de Jésus était auréolée par l'éclat du soleil levant.
« La Paix soit avec vous ! »
Et ils gardèrent le plus profond silence, s'agenouillant devant Lui, et ils touchèrent le bord de son manteau pour y prendre leur guérison.
«Ce n'est pas moi qu'il faut remercier, mais votre Mère, la Terre, qui vous a envoyé ses anges guérisseurs. Allez et ne péchez plus afin que vous ne redeveniez plus la proie de la maladie. Et faites en sorte que les anges guérisseurs restent vos gardiens. »
Alors ils Lui répondirent: « Où pourrions-nous aller, Maître, car en Toi sont les paroles de vie éternelle? Dis-nous quels sont les péchés que nous devons éviter pour ne plus jamais voir la maladie? »
Jésus répandit: «Qu'il en soit fait selon votre foi ! » Et il s'assit au milieu d'eux, disant :
« II a été enseigné à vos ancêtres: « Honore le Père céleste et la Mère, la Terre, et suis leurs commandements afin que tes jours soient prolongés sur la terre. »
»Et aussitôt après ce commandement, il en fut donné un second: « Tu ne tueras point », car la vie a été donnée à tous par Dieu, et, ce que Dieu a donné, il n'appartient pas à l'homme de le reprendre. Car je vous le dis, en vérité, c'est d'une mère unique que procède tout ce qui vit sur terre. Voilà pourquoi celui qui tue, tue son frère. Or, de cet homme criminel, la Mère, la Terre, s'en détournera et elle le privera de son sein vivifiant. Et ses anges l'éviteront, alors Satan prendra demeure en son corps. Et la chair des animaux abattus deviendra pour son corps son propre tombeau. Car je vous le dis, en vérité, celui qui tue, se tue lui-même et celui qui mange la chair des animaux abattus, mange le corps de mort.
» Et dans son sang, chaque goutte de leur sang tourne en poison; dans son haleine, on aperçoit leur haleine fétide; dans sa chair, leur chair se tourne en abcès purulents; dans ses os, leurs os se calcifient; dans ses intestins, leurs intestins se putréfient; dans ses yeux, leurs yeux s'écaillent et dans ses oreilles, leurs oreilles tournent en sécrétions cireuses. Et leur mort deviendra sa mort.
» Or c'est seulement au service de notre Père céleste que nos dettes de sept années sont pardonnées en sept jours.
» Quant à Satan, il ne vous remet rien et vous devez le payer pour tout : il pour il, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, vie pour vie, mort pour mort. Car la rançon du péché, c'est la mort.
» Ne tuez pas et ne mangez jamais la chair de vos innocentes victimes si vous ne voulez pas devenir les esclaves de Satan. Car voilà le chemin de la souffrance qui conduit à la mort. Par contre, il faut faire la volonté de Dieu afin que Ses anges puissent vous servir sur le sentier de la vie. Obéissez donc à cette parole de Dieu:
« Voilà, je vous ai donné chaque herbe portant semence qui se trouve sur la surface de toute la terre et chaque arbre sur lequel est le fruit d'un arbre portant graine; pour vous, faites-en votre nourriture. Et à chaque animal sur terre, à chaque oiseau dans l'air et à tout ce qui rampe sur la terre, à toutes ces bêtes dans lesquelles il y a un souffle de vie, je leur donne toute herbe verte pour nourriture. De plus, le lait de chaque bête qui se meut et vit sur la terre, sera pour vous une nourriture, au même titre que je leur ai donné l'herbe verte, ainsi je vous donne le lait. Quant à la chair et au sang qui vivifie les animaux, vous ne devez pas en manger. Et certes, je vous redemanderai compte de leur sang bouillonnant, leur sang dans lequel demeure l'âme. Je vous redemanderai compte pour chaque animal tué, de même que pour les âmes de tous les hommes tués. Car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis un Dieu fort et jaloux, punissant l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et quatrième génération de ceux qui me haïssent, et je fais miséricorde durant des milliers de générations à ceux qui m'aiment et qui suivent mes commandements. Aime le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cur, de toute ton âme et de toute ta force. Ceci est le premier et le plus grand commandement. Et le second lui est semblable: « Aime ton prochain comme toi-même. » II n'y a pas de plus grands commandements que ceux-là. »
Et après avoir entendu ces paroles, ils demeuraient tous silencieux, mais l'un d'eux s'écria: « Maître, que dois-je faire lorsque je vois dans la forêt une bête sauvage déchirer mon frère? Dois-je laisser périr mon frère ou bien tuer la bête sauvage? Si je la tue, transgresserai-je la loi ? »
Et Jésus répondit: «Au début des temps, il vous a été dit: « Toutes les bêtes qui se meuvent sur la terre, tous les poissons des mers et tous les oiseaux de l'air ont été soumis à votre pouvoir. » Je vous le dis, en vérité, de toutes les créatures qui vivent sur la terre, Dieu a créé seulement l'homme à son image. C'est pourquoi les bêtes sont pour l'homme et non l'homme pour les bêtes. Vous ne transgressez donc pas la loi si vous tuez une bête sauvage pour sauver la vie de votre frère. Car je vous le dis, en vérité, l'homme est plus qu'un animal. Mais celui qui, sans raison, tue une bête lorsqu'elle ne l'attaque pas, que ce soit par plaisir de tuer, pour se procurer sa chair, sa peau ou ses défenses, celui-là commet un acte mauvais, car il se transforme lui-même en bête féroce. C'est pourquoi sa fin ressemble aussi à celle des bêtes sauvages. »
Un autre dit encore: « Moïse, le plus grand qui fut en Israël, permit à nos pères de manger de la viande des animaux purs et interdit seulement la viande des animaux impurs. Pourquoi donc nous interdis-tu l'usage de la chair de toutes les bêtes? Quelle est la voix qui vient de Dieu? Est-ce celle de Moïse ou la tienne ? »
Et Jésus répondit: « Dieu a donné à vos pères, par l'entremise de Moïse, dix commandements. «Ces commandements sont trop durs», déclarèrent vos pères et ils ne purent les garder. Lorsque Moïse vit cela, il eut compassion de son peuple et il ne voulut pas qu'il périsse. Alors il leur donna dix fois dix commandements un peu moins durs afin qu'ils puissent les suivre. Je vous le dis, en vérité, si vos ancêtres avaient été capables de suivre les dix commandements de Dieu, Moïse n'aurait pas eu besoin de donner ces dix fois dix commandements. Car celui dont les pieds sont solides comme la montagne de Sion n'a pas besoin de béquilles, mais ceux dont les membres sont trop affaiblis ont certes besoin de béquilles car ils ne peuvent marcher sans elles. Et Moïse dit au Seigneur: « Mon cur est rempli de tristesse, car mon peuple court à sa perte. En fait, ce sont gens sans discernement, incapables de comprendre Tes commandements. Ils sont comme de petits enfants qui ne peuvent comprendre les paroles de leur père. Permets, Seigneur, que je leur donne d'autres lois afin qu'ils ne périssent pas. S'ils ne peuvent être avec Toi, Seigneur, fais en sorte qu'ils ne soient pas contre Toi ; de cette façon, ils pourront se maintenir eux-mêmes jusqu'à ce que le temps soit venu où ils seront mûrs pour Tes paroles et où Tes lois pourront leur être révélées. »
» Alors Moïse brisa les deux tables de pierre sur lesquelles les dix commandements étaient gravés et il leur donna en lieu et place dix fois dix commandements. Or, de ces dix fois dix, les Scribes et les Pharisiens en ont fait cent fois dix commandements. Et ils ont chargé vos épaules de fardeaux insupportables, fardeaux qu'ils sont incapables eux-mêmes de porter. En fait, plus les commandements sont près de Dieu et moins nous avons besoin qu'ils soient nombreux, mais plus ils sont éloignés de Dieu et plus ils deviennent nombreux. Voilà pourquoi les lois des Pharisiens et des Scribes sont innombrables: les lois du Fils de l'Homme sont au nombre de sept, celles des anges sont de trois et celle de Dieu se réduit à une.
» En conséquence, je vous enseigne seulement les lois que vous êtes à même de comprendre pour que vous deveniez des hommes et que vous suiviez les sept lois du Fils de l'Homme. Plus tard, les anges vous révéleront également leurs lois afin que le Saint-Esprit de Dieu puisse descendre en vous et vous conduire à Sa loi. »
Et tous étaient émerveillés de cette sagesse et ils Lui dirent: « Continue, Maître, et enseigne-nous toutes les lois que nous sommes capables de comprendre. »
Et Jésus continua: « Dieu a donné ce commandement à vos pères: «Tu ne tueras point.» Cependant leur cur était endurci et ils huèrent. Alors Moïse désira qu'au moins ils ne tuassent pas des hommes et il leur permit de mettre à mort les animaux. Mais alors le cur de vos pères s'endurcit encore plus et ils tuèrent indifféremment hommes et bêtes. Quant à moi, je vous dis: « Ne tuez ni hommes ni bêtes et ne détruisez pas les aliments que vous portez à votre bouche, car si vous mangez des aliments vivants, ceux-là vous vivifieront : mais si vous tuez pour obtenir votre nourriture, la chair morte vous tuera à son tour. Car la vie procède seulement de la vie, et de la mort ne sort toujours que la mort. Et tout ce qui tue vos aliments, tue aussi votre corps. Et tout ce qui tue vos corps tue également vos âmes.
»Et vos corps deviendront semblables à votre nourriture, de même que vos esprits seront également analogues à vos pensées. Voilà pourquoi vous ne devez manger rien de ce que le feu, le froid ou l'eau ont transformé. Car les aliments cuits, gelés ou avariés, brûlent, refroidissent et empoisonnent aussi votre corps. Ne soyez pas comme un laboureur insensé qui sèmerait sur sa terre des graines cuites, gelées ou gâtées. Car l'automne venu, il ne récoltera rien de ses champs. Et grande sera sa détresse. Au contraire soyez comme le laboureur qui sème dans son champ des graines pleines de vie; alors ses champs portent des épis de froment gonflés de vie, lui rendant au centuple les graines qu'il y avait semées. Car je vous le dis, en vérité, vivez uniquement par le feu de vie et n'apprêtez pas vos aliments avec le feu de mort qui tue aussi bien votre nourriture que vos corps et vos âmes. »
L'un d'eux demanda : « Maître, où se trouve le feu de vie ?
En vous, dans votre sang et dans vos corps. »
Et d'autres demandèrent : « Où se trouve le feu de mort ?
C'est le feu qui brûle hors de votre corps, qui est plus chaud que votre sang. C'est avec ce feu de mort que, dans vos maisons et aux champs, vous cuisez vos aliments. Je vous le dis, en vérité, c'est le même feu qui détruit vos aliments et vos corps, semblable au feu de la malice qui ravage vos pensées et corrompt vos esprits. Car votre corps devient semblable à la nourriture que vous absorbez et votre esprit semblable à ce que vous pensez. Ne mangez donc rien de ce qui a été tué par un feu plus brûlant que le feu de vie. En conséquence, préparez et mangez tous les fruits des arbres et tous ceux des herbes des champs ainsi que le lait des bêtes qui est bon pour votre nourriture. Car tous ces aliments ont cru, ont été mûris et préparés par le feu de vie; tous sont des dons des anges de notre Mère, la Terre. Par contre, ne mangez aucun des aliments qui doivent seulement leur saveur au feu de mort, car ils sont de Satan. »
Et quelques-uns, au comble de l'étonnement, demandèrent: « Maître, comment, sans feu, devons-nous cuire notre pain quotidien ? » Laissez les anges de Dieu préparer votre pain. Humectez d'abord votre froment afin que l'ange de l'eau entre en lui ; puis placez le tout à l'air afin que l'ange de l'air puisse aussi l'embrasser. Et laissez le tout du matin jusqu'au soir exposé aux rayons du soleil afin que l'ange du soleil puisse y descendre. Et la bénédiction de ces trois anges fera que bientôt le germe de vie se développera dans votre blé. Alors écrasez votre grain, préparez-en de minces hosties, comme le firent vos pères lorsqu'ils quittèrent l'Egypte, cette maison de servitude. Exposez de nouveau ces galettes aux rayons du soleil et cela dès l'aurore jusqu'au moment où le soleil est à son point culminant dans le ciel, puis retournez-les de l'autre côté afin que l'autre face soit également embrassée par l'ange du soleil et laissez là ces galettes jusqu'au coucher du soleil.