VII

 

« Cela ne tardera pas »

 

Mme Gouzon, née Madeleine Duranton, domiciliée à Moulins, faisait, en avril 1859, le pèlerinage d'Ars. Son père se tenait éloigné des sacrements et des pratiques religieuses ; tremblant pour le salut d'une âme si chère, Mme Gouzon venait demander au serviteur de Dieu le secours de ses intercessions. Après s'être confessée, elle confia donc à M. Vianney ses peines et ses désirs.

« Oui, répondit le saint, avant sa mort il se convertira.

— Mais, mon Père, répliqua la pénitente, il faudrait bien qu'il se convertisse sans tarder afin d'avoir le temps de faire pénitence.

— Oh ! mon enfant, cela ne tardera pas. »

 

Moins de cinq mois après, M. Vianney n'était plus. Là-haut, sans doute, il continuait de prier pour le pécheur dont il avait annoncé la conversion comme prochaine. Effectivement, au mois de mars de l'année suivante, à l'approche des pâques, M. Duranton se confessa dans les sentiments d'un véritable converti. Il s'adonna avec une piété touchante aux pratiques de la vie chrétienne.

Six semaines après sa conversion, il faisait la plus édifiante des morts.

Trois ans plus tard, le 18 février 1863, Mme Gouzon, venue en action de grâces sur la tombe du serviteur de Dieu, contait ces choses touchantes à M. Toccanier. (1)

 

 

(1) Documents Ball, N° 15