XVIII
Secondes noces
En 1846, un brave chrétien de la Saône-et-Loire restait veuf avec deux fillettes, l'une âgée de quatre ans, l'autre de deux. Les premiers mois de deuil passés, il songea que ces petites avaient besoin d'une mère, mais une autre femme aimerait-elle assez les chères orphelines ?
En ses perplexités, le père alla consulter le Curé d'Ars.
« Ne craignez pas, lui répondit le saint, de prendre une nouvelle épouse. Celle que vous choisirez sera très bonne pour vos enfants. N'ayez aucun souci de leur avenir : toutes deux seront religieuses. »
Il en arriva comme avait prédit le serviteur de Dieu.
Dans une seconde alliance, le père retrouva une véritable mère pour ses petites filles. Et lorsque celles-ci, vers leurs vingt ans, manifestèrent le désir d'entrer en religion, il put leur dire qu'il s'y attendait, et il leur fit connaître la révélation qu'il en avait reçue du Curé d'Ars. (1)
(1) « C'est de l'une de ces religieuses que nous tenons le fait », assurent les Surs de l'hospice de Saint-Jean-de-Losne (Côte-d'Or) dans une relation adressée en 1913 à Mgr Convert.