II

Salut et mariage

 

Mlle Marie Michel, de Beaurepaire en Isère, fit le pèlerinage d'Ars au cours de 1858.

Elle se confessa à M. Vianney, et en profita pour lui poser une question :

« Mon Père, veuillez me dire si ma sœur Rosalie, qui est en place dans une maison, pourra y faire son salut ?

— Mais oui, mon enfant, répondit le saint Curé, elle peut bien s'y sauver, si elle le veut... Elle restera dans cette maison et s'y mariera. »

Mlle Michel en avait appris plus long qu'elle n'avait désiré savoir. Étonnée par cette annonce tout à fait inattendue d'un mariage dont il n'était nullement question et que rien ne faisait prévoir, elle se contenta de rapporter à sa sœur ce qui regardait son salut. À quoi bon d'ailleurs parler de mariage à une personne qui n'y songeait pas ?

Or, six mois plus tard, un neveu de la maîtresse de maison revint d'Espagne où il était resté plusieurs années. Mlle Rosalie lui plut et il l'obtint pour épouse.

Ainsi, comme l'avait prédit M. Vianney, elle convola en justes noces, puis, la tante étant morte, elle hérita de la maison qu'elle n'avait pas quittée (1).

 

(1) -Documents Ball, n° 134