IX
« Ce n'est pas la peine... »
Vers 1855, une jeune Lyonnaise, Mlle Claudine Latreille, fit le pèlerinage d'Ars pour confier à M. Vianney ses beaux rêves d'avenir. « Ô mon enfant, répondit le saint à ses confidences, il faut rester comme vous êtes. Ce n'est pas la peine de changer. »
Cette jeune personne, note M. Ball, « avait alors un peu plus d'une vingtaine d'années et jouissait d'une très bonne santé : rien absolument, dans l'ordre humain, ne pouvait faire prévoir sa fin prématurée. Cependant, peu de mois après, Mlle Claudine Latreille tomba malade et mourut.
« Le vénérable Curé d'Ars avait eu raison de lui dire que ce n'était pas la peine de changer de situation, et certainement il avait vu d'avance, par les lumières surnaturelles dont il était doté, qu'il restait à cette personne peu de temps à vivre (1). »
(1) Documents, n° 136.