Le prophète Jérémie, M.F., se regardait comme chargé des péchés de son peuple ; il s'écrie, en pleurant amèrement : « Enfin, enfin, nous avons perdu par nos péchés ces plaisirs purs dont nos cœurs jouissaient, nos joies se sont changées en tristesse, et la couronne de gloire que nous avions sur nos têtes est tombée. Malheur à nous, parce que nous avons pêché.» Quoi, M.F., de plus digne de nos réflexions et de nos larmes que ces paroles du prophète, qui nous montre les ravages effroyables que le péché fait dans celui qui est si malheureux que de le commettre ? Comment, M.F., oserai-je vouloir entreprendre de vous parler de la grandeur, de la malice du péché envers Dieu contre qui il est commis et des malheurs qu'il attire à celui qui le commet. Hélas ! M.F., vous parler de détruire en vous le péché, de le noyer dans vos larmes, et de l'anéantir par vos pénitences c'est vouloir entreprendre de détruire ce que les rois, quelque puissants qu'ils aient été, n'ont jamais pu renverser, ni par la sévérité des supplices, ni par la rigueur et la multitude de leurs ordonnances ; c'est vouloir empêcher ce que les prophètes de l'Ancien Testament n'ont jamais pu empêcher par la force de leur éloquence toute divine ; c'est vouloir détruire ce que les apôtres, enflammés par l'amour de Dieu et animés par la force de l'Esprit-Saint, n'ont jamais pu détruire. Hélas ! M.F., c'est vouloir anéantir ce que tous les martyrs n'ont jamais pu étouffer dans l'effusion de tout leur sang. Ah ! que dis-je ? C'est vouloir exterminer ce que Jésus-Christ lui-même, tout Dieu qu'il est, n'a pas entièrement exterminé par tous ses tourments et les rigueurs inexprimables de sa douloureuse et cruelle passion. Oui, M.F., je vais donc vous parler du péché, c'est-à-dire de ce que le bon Dieu lui-même, depuis plus de six mille ans, n'a pas renversé par toutes les grâces de sa religion sainte et divine, par toutes les forces de ses sacrements et par tout le zèle de ses ministres. O péché ! ô maudit péché mortel, si familier aux hommes et si peu connu des hommes ! O maudit péché, destructeur de notre sainte religion, cruel bourreau de nos âmes !... germe de réprobation ! Horreur du ciel et désolation de la terre ! O maudit péché, qui est la cause de tous nos malheurs pour le temps et pour l'éternité ! ô sanglant meurtrier de Jésus-Christ même ! ô mon Dieu, si nous connaissions bien ce que c'est que le péché, pourrions-nous le commettre avec plaisir ; et, après l'avoir commis, pourrions-nous vivre tranquilles ! Mon Dieu, que nous sommes aveugles ! Voyons donc tous ensemble ce que c'est que le péché mortel, sa malice, ensuite l'aveuglement de celui qui le commet et les maux qu'il nous attire.
I. – Non, M.F., jamais il ne sera donné aux mortels de comprendre la grandeur de la malice du péché mortel. Quand j'aurais le pouvoir d'ouvrir les portes de l'enfer, et de vous faire environner de toutes ces malheureuses victimes de la juste colère de Dieu, que chacune vous ferait de la manière la plus déchirante la peinture des larmes qu'elles ont répandues, des soupirs et des cris qu'elles ont poussés, des douleurs qu'elles ont ressenties et qu'elles endureront jusqu'à la fin de l'éternité, s'il était possible qu'il y eût fin. Tout cela ne serait encore rien. Et si vous m'en demandez la raison, la voici c'est qu'il faudrait pouvoir vous faire comprendre d'un côté jusqu'à quel degré le péché outrage le bon Dieu, et d'un autre côté jusqu'à quel degré la puissance infinie de Dieu punit le péché ; ce qui ne sera jamais donné, même aux anges, de savoir. Tout ce que je vais vous en dire ne sera donc rien en comparaison de ce qu'il est.
Si vous demandez, M.F., ce que c'est que le péché mortel, voici ce que saint Augustin nous en dit : C'est une aversion de Dieu et un attachement déréglé et criminel aux créatures. Voilà donc, M.F. la matière du péché, non seulement s'éloigner de Dieu, mais encore le haïr. O mon Dieu, quel malheur est comparable à celui-là, s'attacher à une vile créature, lui donner toutes les affections de son cœur, au mépris de son Créateur, de son Dieu ? Pouvons-nous, M.F., nous figurer une plus noire malice et une plus effroyable énormité ! Mais encore, M.F., qui nous dira ce que c'est que ce mal d'aversion de Dieu ? Le voici : c'est une opposition universelle à la volonté de Dieu. Voilà le langage que nous tenons à Dieu en péchant : « Retirez-vous de moi, je ne veux plus que vous soyez mon Dieu, ni moi être votre serviteur : je vous méprise avec tous vos biens. Vous voulez cela ; eh bien ! moi je ne le veux pas. Vous ne voulez pas cela ; eh bien ! moi je le veux. Vous me commandez de faire cela, je ne veux pas le faire. » Voulez-vous mieux le comprendre ? Ecoutez-moi un instant : Vous me commandez, disons-nous à Dieu, de vous prier matin et soir ; eh bien ! moi je ne veux pas vous prier. Vous voulez que je sanctifie le saint jour de dimanche ; eh bien ! moi je ne veux pas, je veux le profaner par les travaux que vous m'avez défendus, encore plus, en me livrant aux plaisirs et à la débauche. Vous me commandez de conserver mon corps et mon âme purs et chastes ; eh bien ! moi je ne veux pas ; je les profanerai par les pensées, les désirs sales et honteux, par les actions les plus infâmes. Vous voulez que je pardonne à mon ennemi ; eh bien ! moi je veux me venger. Vous voulez que je vous aime ; eh bien ! je vous méprise et me donne aux créatures. Vous voulez que je profite de votre sainte parole, que vos ministres m'annoncent pour me faire connaître les moyens de bien me conduire ; vous voulez que je profite des grâces que la religion nous présente pour nous aider à vaincre nos penchants ; eh bien ! moi je veux mépriser votre parole et celui qui l'annonce et fouler aux pieds toutes vos grâces. Voilà, M.F., le langage que nous tenons au bon Dieu toutes les fois que nous péchons ; c'est pour cela que le prophète Isaïe appelle les pécheurs des rebelles qui font toujours le contraire de la volonté du Seigneur[1].
En deuxième lieu, je dis que ce mot d'aversion veut encore dire un dégoût, un soulèvement de cœur contre tout ce qui a rapport à la religion : la pénitence, les mortifications, le pardon des ennemis, les violences qu'il faut se faire pour vaincre les penchants corrompus de son cœur, la privation de certains plaisirs, ainsi que du reste, cela nous fait peur, nous rend malades d'y penser ; l'on trouve que le bon Dieu exige trop, qu'il est trop difficile de servir le bon Dieu ; nous aimons mieux nous exposer d'aller souffrir pendant toute l'éternité que de nous faire quelques violences pour plaire à Dieu en évitant le péché. O mon Dieu, que l'homme est aveugle ! Est-il bien possible qu'une vile créature ose se révolter contre son Créateur, qui d'un seul regard l'anéantirait à l'instant même.
En troisième lieu, je dis que non seulement le pécheur en péchant préfère la créature à la majesté de Dieu : quelle honte ! quelle horreur pour un chrétien, s'il connaissait ce qu'il fait en péchant ! Mais encore saint Augustin dit : « Autant de passions nous contentons, autant de dieux étrangers nous adorons. » Oh ! quelle injustice le pécheur ne fait-il pas à Dieu, de le mettre au-dessous de sa passion ! Oui, nous dit ce saint, ce malheureux impudique met son Dieu au chevet d'une femme infâme... oui, il met son Dieu dans les regards d'un impudique, dans les plaisirs brutaux et infâmes d'un homme lascif. Qu'est-ce qu'un impudique ? nous dit saint Augustin ; c'est un homme pauvre et malheureux qui ne respire que la chair et l'ordure. Qu'est-ce qu'un emporté ? C'est un homme qui jette le feu par les yeux et les narines. Qu'est-ce qu'un envieux ? C'est un homme qui crève de dépit et qui se consume de rage. Qu'est-ce qu'un ambitieux ? C'est, nous dit-il, un homme qui n'est rempli que de fumée. Eh bien ! où pensez-vous que le pécheur mette son Dieu ? croyez-vous que c'est dans ses yeux ? Encore plus bas. Est-ce dans son cœur ? Non, nous dit-il, encore plus bas. Est-ce dans le fond des abîmes ? Non, nous dit-il, encore plus bas... Où est-ce donc ? Ah ! malheureux, le voici : si tu peux l'entendre sans mourir d'horreur, malheur à toi. Ah ! malheureux pécheur, tu places ton Dieu sous l'écume de tes emportements, sous la sordide passion de ton avarice ; malheureux, c'est sous la bile de ta fureur, sous la rage de ton envie, sous la fumée de ton ambition. Ah ! que dis-je ? tu le places et tu voudrais le noyer dans le jus de tes turpitudes impures et infâmes. O mon Dieu, qui comprendra ce que c'est que le péché et pourra encore le commettre ?
J'ai appris, M.F., dans l'Écriture sainte, que le ciel et la terre, ne peuvent renfermer la grandeur de la majesté de Dieu. J'ai bien appris qu'il a son trône dans le soleil[2] et qu'il est environné de lumières ; mais je n'avais jamais vu que la divinité d'un Dieu trois fois saint pût être salie, tachée d'ordures, noircie de la fumée des passions des hommes infâmes. O péché ! ô maudit péché ! que tu fais bien voir ce que nous ne comprendrons jamais ! O quelle horreur, M.F., que la divinité soit arrachée de son trône par un infâme pécheur pour la mettre sous les pieds de ses passions ! O éternité ! seras-tu assez longue pour punir ces malheureux ? Saint Paul, voulant nous décrire l'énormité du péché de la chair, nous dit des paroles si étonnantes, que si vous pouviez bien les comprendre, il vous serait impossible de jamais tomber dans ce péché « Ne savez-vous pas que votre corps est un membre de Jésus-Christ[3] ? » De sorte qu'un impudique qui s'abandonne à une infâme créature, de son corps qui est un membre de Jésus-Christ, il en fait le membre d'une infâme prostituée. O horreur ! ô abomination, qui doit faire même frémir l'enfer d'horreur ! Dites-moi, M.F., que penseriez-vous d'un homme qui serait assez enragé, que de prendre du sang le plus impur des sales animaux et de le mettre dans le calice avec le sang précieux de Jésus-Christ après la consécration ? Cela seul vous fait horreur ; et cependant le pécheur va encore plus loin en préférant le démon au Fils de Dieu, et les mouvements de Satan aux mouvements de la grâce de Jésus-Christ.
En quatrième lieu, je dis que le péché mortel nous aveugle de manière que nous ne connaissons presque plus le mal que nous faisons ; du moins d'une manière si faible que nous péchons presque sans nous en apercevoir. Le péché se présente-t-il, nous le recevons ; la grâce vient, nous la méprisons ; de sorte qu'une fois aveuglés et endurcis nous faisons autant de chutes que de pas. Le bon Dieu, en punition de nos péchés, nous rejette de sa présence et nous livre entre les mains de nos passions. D'après cela, notre vie n'est autre chose qu'un tissu de crimes et une suite et un enchaînement de péchés. Le cœur de l'homme est semblable à une mer agitée par d'horribles tempêtes dont un flot en produit un autre : de même en arrive-t-il au pécheur. Le premier péché en produit un autre, ainsi ils se poussent les uns les autres, et le dernier pousse à l'impénitence finale, et l'impénitence finale à la mort, et la mort à l'éternité malheureuse. De sorte, nous dit Tertullien, qu'un péché devient la matière d'un autre. De là je conclus, M.F., que le pécheur ne cesse de pécher que dans le moment où il cesse de vivre ; toute sa vie n'est qu'un enchaînement de crimes, jusqu'à ce qu'il soit arrivé au dernier.
L'Ecriture sainte nous en fournit un fameux exemple dans la personne de l'infortuné Amasias, roi de Juda. Ce prince avait toutes les qualités naturelles que l'on pourrait souhaiter pour un bon roi, et, selon toute apparence, avait les meilleures dispositions. Il monta sur le trône à l'âge de 25 ans. Jusqu'alors il avait assez bien vécu ; mais, hélas ! à peine fut-il élevé, que l'orgueil et l'ambition se saisirent de lui. Il voulut savoir à combien de personnes il aurait droit de commander ; il en eut trois cent mille capables de porter les armes : « Voilà bien du monde, se dit-il en lui-même ; mais où vais-je trouver de l'argent pour les payer ? Il fait établir un impôt dont il écrasa son peuple, et le fit exécuter avec la dernière cruauté. Le Seigneur lui envoya un prophète pour le reprendre ; mais non, un aveugle, rien ne peut le toucher ; il méprise les réprimandes du prophète ; même il le menace de mort, se baignant pour ainsi dire dans le vice de son orgueil. Voyant que le prophète le reprenait, il lui dit : « Vous ne cessez de m'importuner ; eh bien ! j'abandonnerai le vrai Dieu et j'adorerai les idoles. » En effet il le fit. Se voyant à la tête d'une superbe armée, bien équipée, il croit que rien n'est capable de lui résister. Il va attaquer le roi d'Israël : il veut se rendre maître de ses États et faire mourir le roi ; mais, hélas ! son armée fut taillée en pièces et lui-même fut pris et conduit en captivité, ce qui dura quinze ans ; enfin ses propres domestiques l'égorgèrent[4]. Voilà, M.F., précisément l'image d'un pécheur endurci, dont l'endurcissement consiste dans un certain enchaînement de crimes et dans une suite continuelle de mauvaises actions, et dans un certain flux et reflux d'impiété ; il ne cesse de pécher qu'en cessant de vivre ; il n'y a que la mort qui lui fasse ouvrir les yeux sur son état.
En cinquième lieu, ce qui rend cet endurcissement si terrible, c'est l'abandon de Dieu qui se retire du pécheur et qui finit par le livrer entre les mains de ses passions. Une fois arrivé à ce degré d'aveuglement, hélas ! rien ne le touche et rien n'est capable de lui faire connaître l'état malheureux où le péché le conduit ; il méprise tout ce qui est capable de le rappeler à Dieu ; il rejette la grâce autant de fois qu'elle vient. Cependant il sait qu'il est dans le péché, il sait qu'il n'a point fait de pâques, il sait qu'il a caché ses péchés en confession, il sait qu'il possède le bien de son prochain, il sait que s'il meurt dans cet état il sera perdu. Il entend le ministre du Seigneur qui lui montre au doigt l'état épouvantable de son âme et ne cesse de le lui représenter. Oui, il sait tout cela ; mais il ne l'entend que pour railler et mépriser même celui qui voudrait lui tendre la main ; il ne recevra les grâces du salut que pour les fouler sous ses pieds. Écoutez parler cet aveugle, cet endurci : « Tout ce que les prêtres disent n'est que des mensonges ; c'est leur métier. » Si dans une instruction il y a quelque chose qui les regarde ou qui les touche un peu de près, il n'y a sortes d'abominations qu'ils ne vomissent contre le prêtre. Vous les voyez sortir et faire tout ce qu'ils peuvent pour en entraîner d'autres dans leur réprobation. Ils ont une telle fureur contre Dieu et sa religion, qu'ils affecteront de faire le mal devant les gens de bien, c'est-à-dire de débiter des impiétés contre la religion, contre ses ministres, de travailler les saints jours du dimanche et de faire gras les jours défendus. Dites-moi, M.F., auriez-vous pu vous former une idée qu'une personne fût capable d'arriver à cet état d'aveuglement et d'endurcissement ? Ce qui met le comble à leur malheur, c'est qu'ils sont peut-être tranquilles, et peut-être le seront-ils jusqu'au moment où ils tomberont entre les mains de leur ennemi éternel. Nous en avons un bel exemple dans l'Écriture sainte, où nous lisons que le roi de Syrie, ayant conçu le dessein d'assiéger une ville de la Judée[5], fit mettre ses soldats en embuscade. Le prophète Élisée, à qui le Seigneur le fit savoir, se mit en prières en demandant au bon Dieu d'aveugler tous ceux qui venaient le chercher. Après avoir fait sa prière, il va trouver ces gens et leur dit : « Vous vous trompez : suivez-moi, vous n'avez pas pris la route qu'il fallait prendre, ce n'est pas ici la ville que vous aviez dessein d'assiéger. Venez et suivez-moi, et je vous conduirai où il faut que vous alliez. Le prophète se mit à leur tête et les mena droit à Samarie, et après les avoir mis entre les mains de leurs ennemis qui avaient résolu de les perdre, il s'en alla[6]. Image terrible de ce qui se passe ordinairement à la mort de ce pécheur endurci : s'il est assisté d'un prêtre, ce n'est souvent que pour son malheur. Le prêtre le console, en lui faisant envisager la grandeur de la miséricorde de Dieu ; les assistants se consolent en voyant les faveurs qui lui sont prodiguées dans ce terrible moment ; mais le prêtre ne fait que l'endormir dans une fausse paix, et les sacrements ne font pas autre chose que de l'aveugler davantage. Il reçoit le prêtre avec une hospitalité extraordinaire ; et les démons n'attendent que le moment où la mort le frappe pour le traîner en enfer. Il a tout méprisé, il s'est moqué de tout, le voilà réduit, sous la rigueur de la justice de celui contre qui il a tant vomi d'impiétés. Mon Dieu, que l'état de ce pauvre malheureux est digne de nos prières et de nos larmes !
II. – Mais peut-être que cela vous a peu touchés, M.F. ; voyons et considérons le péché sous un autre rapport. Je veux dire les maux qu'il entraîne avec lui.
Je dis donc 1° que le péché est la source de toutes les misères temporelles que nous éprouvons pendant notre vie. Le Saint-Esprit nous assure que le péché nous rend malheureux, même dès ce monde ; la pauvreté, les maladies, les afflictions, les autres maux et surtout la mort, c'est le péché qui en est la cause. Le Saint-Esprit nous dit dans plusieurs endroits de l'Écriture sainte, que si vous gardez mes commandements, je ferai que tout réussira chez vous, vos terres produiront des grains en abondance et vos arbres seront chargés de fruits ; mais si vous m'offensez je vous accablerai de toutes sortes de maux ; tout périra chez vous[7]. Cela est facile à comprendre, que tous nos maux spirituels et temporels nous soient donnés en punitions de nos péchés. Qu'est-ce qui a été cause que les anges sont tombés du ciel dans les enfers ? Qu'est-ce qui a chassé Adam du paradis terrestre, et qui lui attira tant de malheurs et à tous ses descendants ? Rien autre que le péché[8]. Qui força le Seigneur à faire périr tout l'univers par un déluge universel, sinon les crimes des hommes qui étaient sur la terre[9] ? Qui a été la cause de l’embrasement de Sodome, de Gomorrhe et de tant d'autres villes, sinon le péché[10] ? Ah ! maudit péché, qui te pourrait connaître et te commettre ? Le prophète Nathan dit à David : « Puisque vous avez commis un adultère et fait mourir le mari de cette femme, les fléaux de Dieu ne sortiront point de votre maison ». Le Saint-Esprit nous dit que la misère et la pauvreté viendront de la part de Dieu dans la maison du pécheur et que les maisons des gens de bien seront bénies[11]. Oui, M.F., nous devrions éviter le péché, quand ce ne serait que pour n'être pas malheureux pendant notre vie.
En deuxième lieu, je dis que le péché abrège même la vie de celui qui le commet, puisque le Saint-Esprit nous assure que les années du pécheur seront abrégées. Le Seigneur nous dit par la bouche du prophète Isaïe que la vie d'un pécheur est coupée comme le fil du tisserand, lequel ne pouvant le débrouiller, le coupe. Le bon Dieu souffre longtemps un pécheur ; mais voyant qu'il ne veut pas se convertir, il l'ôte de ce monde. Le roi Ezéchias étant malade, le prophète Isaïe lui dit de mettre ordre à ses affaires, parce qu'il allait mourir dans peu de temps. Ce roi se tourna du côté de la muraille, et se mit à pleurer ses péchés : « Quoi, se disait-il, faut-il que mes péchés soient cause que je meure au milieu de mes années ? » Le Seigneur, touché de sa pénitence, prolongea sa vie encore de quinze ans[12]. Mais le roi Sédécias n'en fit pas de même ; ses crimes furent la cause qu'il fut fait prisonnier avec tous ses enfants ; on lui creva les yeux et il mourut misérablement[13]. Le roi Antiochus reconnut bien que ses péchés étaient la cause qu'il mourait avant le temps. Il s'écria : « Ah ! que je me souviens bien que les maux que j'ai faits à Jérusalem font que je meurs ! » Et sa mort fut si cruelle que les vers le rongeaient tout vivant[14]. L'histoire nous apprend que l'empereur Anastase étant tombé malade la nuit, il vit dans sa chambre un homme horrible tenant un livre où tous ses péchés étaient écrits, et cet homme lui dit : « Ta vie est abrégée de 40 ans, à cause de tes péchés. » Hélas ! M.F., tout ceci, il est vrai, est bien effrayant, surtout pour une personne qui aime la vie ; mais, un peu plus tôt ou plus tard, il faut toujours mourir ; et désirer de vivre plus longtemps, c'est désirer de prolonger ses misères et de multiplier ses fautes.
Mais je dis en troisième lieu, que les maux que le péché fait à notre pauvre âme sont bien plus déplorables. Ecartez de lui la mort, notre corps vit, c'est le bien le plus précieux de l'homme en ce monde ; un corps sans âme n'est capable de jouir d'aucun bien ni de rien faire, ce n'est plus qu'un cadavre puant. De même, M.F., le péché qui ôte la vie à notre âme la rend incapable de faire le moindre bien qui soit récompensé pour le ciel. Hélas ! M.F., une âme privée de la grâce de Dieu est comme un corps privé de son âme, ce n'est plus qu'un cadavre qui fait horreur à Dieu, aux anges mêmes. Non, M.F., rien de si beau qu'une âme dans la grâce ; mais rien de si horrible qu'une âme dans le péché. Nous lisons, dans la vie de sainte Catherine de Sienne, que le bon Dieu lui ayant fait voir en esprit une âme dans la grâce, elle en fut si charmée et si ravie, qu'elle s'écria : « Ah ! Seigneur, si la foi ne m'apprenait pas qu'il n'y a qu'une divinité, je croirais que c'est un Dieu. Ah ! non, mon Dieu, je ne m'étonne plus de ce que vous êtes mort pour une si belle âme. » Mais, hélas, M.F., dès qu'une âme vient à tomber dans le péché, ô Dieu, cette beauté, cette âme, plus blanche que la neige, qui était semblable aux anges, est devenue semblable aux démons. Elle nous dit qu'une âme dans le péché est aussi horrible aux yeux de Dieu, qu'une charogne traînée pendant huit jours à la rigueur du soleil l'est aux yeux du monde. Ah ! pauvre âme, qu'es-tu devenue ? Nous voyons que la mort dépouille un homme de tous ses biens, de même quand une âme a le malheur de tomber dans le péché, elle perd le mérite de tout le bien qu'elle a pu faire pendant toute sa vie, quand elle seule serait aussi riche que tous les anges et les saints ensemble ; si elle tombe dans un péché mortel, tout est perdu pour elle, plus que l'enfer pour elle ! Ah ! maudit péché, que les ravages que tu fais dans une âme sont terribles ! Hélas ! M.F., que de chrétiens qui m'écoutent sont morts de cette manière, et qui n'y pensent pas ! Ah ! plût à Dieu que l'on eût autant de crainte de la mort de l'âme que de celle du corps
Mais je vais plus loin, en disant que le péché mortel nous prive de la paix de l'âme. Le Saint-Esprit nous dit que celui qui a son âme en paix est en un festin continuel[15]. Et saint Paul nous dit que la paix d'une âme qui est bien avec le bon Dieu surpasse tous les plaisirs que l'on peut goûter par ses sens[16]. Mais au contraire, le prophète Isaïe nous dit que le cœur d'un pécheur souffre des douleurs inconcevables[17]. Saint Paul, écrivant aux Romains, leur dit que les tribulations accableront les pécheurs tous les jours de leur vie[18]. Ah ! mon ami, pourquoi rester dans le péché, puisque vous y êtes si malheureux ?
Mais je vais encore plus loin, en vous disant que le péché mortel vend notre âme au démon et la rend son esclave. Oui, M.F., une personne qui est dans la grâce de Dieu, est un enfant de Dieu ; mais dès qu'elle tombe dans le péché, elle devient un enfant du démon et un esclave de Satan. Saint Jean nous assure que celui qui commet le péché est un démon, parce que, nous dit-il, il n'y a que le démon qui ait péché dès le commencement[19]. Saint Augustin nous dit que celui qui commet un péché mortel vend son âme au démon. Cela est si vrai que, si l'on vient à mourir dans ce péché, le démon aura notre âme pendant toute l'éternité. Ah ! pauvre âme, que l'on te vend pour bien peu de chose ; puisque un ivrogne te vend pour un verre de vin, un avare pour une poignée de foin, un gourmand pour un bon repas et un impudique pour un plaisir infâme ! Ah ! pauvre âme, que l'on t'estime peu de chose !
Si nous allons plus loin, nous voyons que le péché mortel nous rend ennemis de Dieu et nous ferme la porte du ciel. Oui, M.F., une âme qui a le bonheur d'être dans la grâce est dans l'amitié de Dieu et elle porte avec elle le gage du bonheur des saints. Mais, dès que nous commettons le péché mortel, nous perdons la grâce et l'amitié de Dieu et le gage de la vie éternelle. O mon Dieu, quel malheur d'être votre ennemi, vous qui êtes si bon, si aimable et seul capable de faire notre bonheur ! Ah ! M.F., si nous connaissions ce que c'est que de perdre le bon Dieu, nous aimerions mieux perdre tout plutôt que de tomber dans ce malheur. Voyez les trois enfants, ils aimèrent mieux être jetés dans une fournaise ardente[20]. Oui, M.F., tous les martyrs ont mieux aimé souffrir toutes sortes de tourments que de perdre l'amitié de leur Dieu. Voyez, M.F., ce qu'ont souffert les martyrs pour ne pas perdre l'amitié du Sauveur. Aux uns, l'on mettait sur leur tête des coins que l'on avait fait rougir au feu, comme on fit à saint Clément, évêque d'Ancyre, à saint Sabinien et à saint Christophe ; à d'autres, on leur arrachait les dents, on les leur cassait à coup de pierre, comme on fit à sainte Apollonie, à saint Janvier[21]. Que vous dirai-je encore ? on les écorchait tout en vie, comme on fit à un saint Barthélemy, à une sainte Reine ; voyez un saint Venant qui aima mieux se laisser arracher les entrailles, et brûler avec des torches ardentes, que de perdre la grâce du bon Dieu par le péché. Disons mieux, M.F., il n'y a sortes de tourments qu'ils n'étaient prêts à endurer pour ne pas pécher. O mon Dieu, qu'ils connaissaient donc bien mieux que nous la grandeur du malheur de celui qui perd la grâce par le péché. Hélas ! M.F., quel malheur pour nous, puisqu'en péchant nous renonçons à notre place dans le ciel et nous nous en marquons une en enfer. O beau ciel, ne te voir jamais ! Y a-t-il un malheur comparable à celui-là ? Que penseriez-vous, M.F., d'une personne qui dirait au bon Dieu : Je ne veux point du ciel, je choisis l'enfer pour mon partage, je renonce à la compagnie des anges et des saints ; j'aime mieux contenter ma passion et aller en enfer avec les démons pour y brûler pendant toute l'éternité. J'aime mieux aller dans ces feux éternels que de me priver de ces plaisirs, que de renoncer à ma volonté, que de pardonner à mon ennemi et que de rendre ce bien. – Mais, me direz-vous, je ne dis pas cela. – Mon ami, je vous réponds que votre péché le dit. Oui, cet impudique dit dans son langage : j'aime mieux prendre mon plaisir charnel et aller en enfer, que de m'en priver pour aller au ciel. Un avare dit : j'aime mieux jouir des biens de ce monde, que d'aller en paradis. Un ivrogne dit : j'aime mieux contenter mon ventre et aller en enfer souffrir une faim et une soif enragées, que d'aller en paradis.
Comprenez, M.F., si vous le pouvez, quel est l'aveuglement du pécheur de préférer un plaisir d'une bête à des joies éternelles ; de préférer un peu de bien à un royaume éternel, une gourmandise au rassasiement qu'éprouvent les bienheureux dans cette belle cité. O mon Dieu, que nous sommes aveugles lorsque nous péchons !
Si nous allons plus loin, nous voyons que le péché est le plus grand mal qui puisse jamais nous arriver dans ce monde. Sainte Thérèse nous dit que le bon Dieu lui ayant fait voir une âme en état de péché mortel, elle en fut si effrayée qu'elle souffrirait plutôt tout ce que jamais l'enfer pourrait inventer de tourments que d'en commettre un seul. Saint Thomas s'étonnait qu'une personne qui avait commis un péché pût rire une fois dans sa vie. Sainte Catherine de Sienne, à qui le bon Dieu avait fait voir une partie de la malice du péché mortel, nous dit que Dieu, tout Dieu qu'il est, ne pourra jamais tant faire de mal à une âme qu'elle s'en fait elle-même par le péché. Sainte Catherine de Gênes s'écriait : « Ah ! plût à Dieu que je pusse vous faire comprendre ce que le bon Dieu m'a fait connaître de la malice du péché ! Non, non, s'écriait-elle, je ne m'étonne plus des peines de l'enfer, elles me semblent plus douces et plus tolérables que le péché. O mon Dieu, j'aimerais mieux être abîmée en enfer que de vous voir offensé. Saint Anselme nous dit qu'il aimerait mieux passer toute son éternité dans les enfers que de commettre un seul péché mortel Sainte Madeleine de Pazzi nous dit qu'elle n'a jamais pu concevoir que l'on puisse offenser un Dieu si facilement, et que Jésus-Christ soit mort pour racheter de si chétives créatures. Nous lisons dans l'histoire qu'une religieuse carmélite, n'étant âgée que de quatre ans, une autre religieuse lui dit : « Ah ! pauvre enfant, que tu serais heureuse de mourir à présent, n'ayant pas encore offensé le bon Dieu ! » Ces paroles la pénétrèrent si fort qu'elle leva les yeux au ciel, elle le vit ouvert, et Notre-Seigneur, dans une grande majesté, qui lui fit connaître qu'elle aurait une grande ; récompense si elle avait le bonheur de ne jamais l'offenser. Cela lui donna une si grande horreur du péché, qu'elle pleura toute sa vie. On lui demanda un jour pourquoi elle pleurait, elle répondit : « Hélas ! j'appréhende d'offenser le bon Dieu. »
Oui, M.F., tous les saints n'ont rien craint en ce monde que le péché. Ah ! si Dieu, M.F., nous faisait voir combien le péché lui déplait et les maux qui le suivent, nous choisirions mille fois la mort plutôt que d'en commettre un seul. Voulez-vous, M.F., vous donner une nouvelle horreur du péché ? Rappelez-vous que c'est le péché qui est la cause de la mort de Jésus-Christ. Considérons tous ensemble, M.F., Jésus-Christ mourant en croix, le corps tout déchiré de coups de fouet, le visage tout meurtri et couvert de sales crachats, la tête toute percée et couronnée d'épines, ce pauvre corps tout en lambeaux, qui ne ressemble plus qu'à un monceau de chair découpé. Rappelez-vous, M.F., que cette mort jeta la confusion et la consternation dans tout le monde : le soleil se couvre de ténèbres, la terre tremble et semble frémir, les rochers se brisent, les tombeaux s'ouvrent et les morts se promènent par les rues de Jérusalem. Si cela vous étonne, M.F., demandez à Jésus-Christ lui-même pourquoi il souffre une mort si ignominieuse et si cruelle : « Ah ! mon fils, vous répondra-t-il, c'est le péché qui en est la cause, c'est pour satisfaire pour les péchés des hommes, c'est pour détruire ce maudit péché... Non, non, mon fils, nous dit ce tendre Sauveur, quand toutes les créatures du ciel et de la terre se seraient réunies ensemble et qu'elles auraient donné leur vie, enduré ce que jamais les bourreaux, guidés par l'enfer, auraient inventé, elles n'auraient pas été capables de satisfaire pour un seul péché véniel. Voilà, mon fils, nous dit Jésus-Christ, pourquoi j'ai tant souffert. Ah ! si du moins l'on cessait de me faire souffrir ! » O mon Dieu, que l'homme est ingrat de n'être pas encore content de tout ce que Jésus-Christ a souffert pour nous ! Mais, ô éternité, que tu seras longue pour venger l'outrage que le péché a fait à un Dieu si bon, si patient et si charitable !
Finissons, M.F. : ce langage fait frémir. Jusqu'à quand, M.F., vivrons-nous en aveugles ? jusqu'à quand tiendrons-nous notre Dieu sur la croix ? Non, M.F., n'attendons pas la mort où tous nos efforts, nos larmes et notre repentir ne nous serviront de rien. Ouvrons les yeux, M.F., reconnaissons nos égarements, pleurons nos crimes commis, livrons-nous à la pénitence, profitons de tout ce que le bon Dieu a mis à notre disposition ; venons pleurer nos péchés passés et cessons de pécher ; perdons tout plutôt que de recommettre le moindre péché et ne cessons de pleurer tant que Dieu ne nous dira pas que c'est assez. Allons, M.F., au pied de la croix pour y mêler au moins nos larmes avec le sang adorable de Jésus-Christ : écoutons un instant les réprouvés qui pleurent, qui crient, qui hurlent et qui demandent miséricorde sans pouvoir l'obtenir. Mais pour nous, nous le pouvons encore, il nous appelle, ce tendre Sauveur, il vient au-devant de nous pour nous dire qu'il nous aime. Ah ! M.F., ne perdons jamais de vue ce qu'est le péché, les maux qu'il nous prépare pour l'autre vie, les biens qu'il nous fait perdre pour l'éternité. Nous voulons tous le ciel ; mais jamais le péché ne pourra entrer dans le séjour de délices. Oui, M.F., tout nous invite à quitter le péché ; le Fils de Dieu du haut de sa croix nous conjure de ne pas faire que les mérites de sa mort soient perdus pour nous ; les anges et les saints nous crient du haut du ciel combien est grand le bonheur qui nous est préparé, si nous évitons le péché. Les réprouvés, eux, nous disent d'être sages à leurs dépens, de ne pas les imiter, de ne pas venir dans ces lieux où les ont renfermés toute la puissance et la colère d'un Dieu[22]. Ah ! M.F., encore un instant, et nous ne serons plus de ce monde, encore quelques minutes et nous serons du nombre ou des saints ou des réprouvés. Tenons-nous bien sur nos gardes, M.F., puisque le moment de notre départ nous est inconnu. Heureux et mille fois heureux qui tiendra son âme toujours prête à paraître devant son Dieu. C'est tout le bonheur que je vous souhaite.
[1] Is. XLI, 12.
[2] Jer. XXIII, 24 ; Ps. XVIII, 6.
[3] I Cor. VI, 15.
[4] Ce récit du Saint renferme plusieurs inexactitudes. Voici comment l’Ecriture sainte raconte le règne et la mort d'Amasias.
Amasias, roi de Juda, commença à régner à l'âge de 25 ans. Il fit d'abord mourir ses serviteurs qui avaient assassiné Joas, son père. Puis il rassembla une armée de 300000 hommes, auxquels il adjoignit 100000 mercenaires du royaume d'Israël qu'il enrôla pour 100 talents d'argent. Alors un homme vint de la part de Dieu, et lui dit de renvoyer ces mercenaires. Comme Amasias regrettait l'argent qu'il leur avait distribué, l'homme de Dieu lui répondit que le Seigneur était assez riche pour lui en donner bien davantage. Amasias renvoya donc les mercenaires, puis marcha contre les Iduméens qui furent vaincus.
Après la victoire, le roi de Juda se fit apporter les idoles des vaincus et les adora. Le Seigneur irrité lui envoya son prophète pour lui en faire des reproches. Ce fut alors que le roi méprisa les réprimandes du prophète et le menaça de mort. Le prophète se retira, en annonçant au roi la punition du Seigneur.
Amasias, fier de sa victoire sur les Iduméens, provoque au combat le roi d’Israël. Celui-ci prie le roi de Juda de ne point entrer en guerre, parce qu'il serait vaincu. Amasias ne veut rien entendre ; il est battu et fait prisonnier. Joas l'emmène à Jérusalem, dont il enlève tous les trésors. Le roi d'Israël mourut, et Amasias vécut encore quinze ans à Jérusalem, sa capitale. Enfin, une conjuration s'étant formée contre lui, il s'enfuit de Jérusalem à Lachis, où il fut mis à mort. II PAR. XXV.
[5] Dothan.
[6] Le dernier détail n'est pas raconté exactement.
Élisée, arrivé dans la ville, pria le Seigneur d'ouvrir les yeux de ces gens ; ils reconnurent alors qu'ils étaient dans la ville de Samarie. Le roi d'Israël demanda au prophète s'il les mettrait à mort ; Elisée refusa, disant qu'il ne les avait point fait prisonniers dans la guerre. I1 leur fit servir à manger et à boire et les renvoya à leur maître, « et les voleurs de Syrie ne vinrent plus dans la terre d'Israël. » IV REG., VI.
[7] DEUT. VII.
[8] GEN. III.
[9] Ibid. VI, 13.
[10] GEN. XIX.
[11] II REG. XII, 10
[12] PROV. III, 33
[13] Ibid. X, 27.
[14] Is. XXXVIII.
[15] PROV . XV, 15.
[16] PHILIP. IV, 7.
[17] IS. XIII, 8.
[18] ROM. II, 9.
[19] I JOAN. III, 8.
[20] DAN. III.
[21] RIBADENARIA, à la fête de ces saints.
[22] LUC. XVI, 27-28.