LES PROPHÉTIES MESSIANIQUES

(tome deuxième)

 

 

CINQUIÈME CONFÉRENCE

 

L'annonce, dans les prophéties,

des circonstances qui les précisent

 

 

Mes frères, les résultats que nous avons obtenus dans ces dernières conférences sont considérables. Nous avons d'abord établi la méthode pour l'étude des prophéties, cette méthode qui consiste à chercher dans les anciens prophètes les traits qui correspondent à l'événement, c'est-à-dire à la vie du Christ et à la fondation de l'Église, à constater d'abord cet accord, et ensuite à chercher si cet accord est humainement explicable ou s'il est réellement surnaturel, et cela sans nous préoccuper des autres sens que les textes prophétiques peuvent contenir ni de la pensée des contemporains, laissant ces autres questions à la critique historique.

 

En appliquant cette méthode, nous avons reconnu d'abord trois grands traits de l'histoire religieuse de l'humanité qui, annoncés dans les écrits des prophètes, ont été conservés dans la croyance des Israélites : à savoir la venue d'un personnage transcendant, surnaturel et divin, la venue du Christ ; la conversion de toutes les nations, des peuples païens au culte du Dieu d'Israël ; et enfin, l'établissement d'un royaume des âmes qui doit durer à perpétuité.

Après avoir constaté le caractère prophétique de ces trois assertions des prophètes, nous en avons examiné d'autres. Nous avons choisi les assertions, qui n'avaient été admises ni comprises par les Juifs, qui ne faisaient point partie de cette attente du Messie au sein d'Israël, mais qui précisément font l'objet du conflit entre la synagogue et l'Église ; et nous avons vu que, sur ce point, les prophètes donnent raison à l'Église. Nous avons vu que la Passion de Notre-Seigneur, sa mort, son rôle de victime, sa résurrection même et son ascension, plus ou moins voilés, et ensuite la réprobation du peuple d'Israël et l'établissement d'une religion nouvelle, sont gravés dans les écrits des prophètes.

 

Nous avons aujourd'hui à compléter cette étude des prophètes en examinant d'autres traits de ce portrait anticipé de l'avenir. Les traits que nous cherchons à découvrir aujourd'hui sont moins vastes, moins considérables par leur étendue extérieure, mais peut-être plus importants au point de vue spécial de la démonstration. Ce sont les traits de détail et les circonstances.

Jusqu'ici, nous avons vu les prophètes tracer un idéal, et nous avons trouvé cet idéal réalisé dans le christianisme. Mais est-ce bien là ce que les prophètes attendaient ? Cet idéal aurait-il pu être réalisé autrement, dans d'autres circonstances ? C'est une question qui pourrait se poser encore, d'autant plus que leurs textes sont susceptibles de s'appliquer à divers événements, et que les mêmes textes qui s'appliquent à l'Église, s'appliquent aussi à la vie future.

Nous allons voir, en examinant ces traits, ces circonstances, que les prophéties contiennent précisément l'annonce de ce qui s'est passé au commencement de notre ère, ou en l'an 33, lors de la mort de Notre-Seigneur. Nous verrons que c'est cet événement même qui a été prédit par eux, et nous le reconnaîtrons aux traits précis, aux traits circonstanciels contenus dans leurs prédictions.

Lorsque l'on veut examiner, comparer un portrait à l'original, on ne se contente pas de ne voir dans la figure que les traits généraux qui sont les traits de famille ; on cherche les particularités du visage, les traits distinctifs, et alors on est sûr que c'est bien tel individu que le peintre a voulu représenter.

 

Commençons donc l'étude de ces circonstances de la vie et de l'œuvre du Messie.

La première de ces circonstances que je mentionnerai, c'est le lieu de sa naissance. Déjà nous avons rencontré, nous avons cité ce texte du prophète Michée : « Et toi, Bethléem Ephrata, tu ne seras plus appelée la plus petite d'entre les villes de Juda, car c'est de toi que sortira le chef qui gouvernera mon peuple d'Israël (1). »

Vous voyez là une annonce bien claire que le Messie doit naître à Bethléem. Bethléem est la ville d'où était sorti David. Mais bien que ce fût la cité d'origine de ce grand roi d'Israël, comme il avait quitté cette ville, qu'il avait établi son trône à Jérusalem, Bethléem était restée une petite ville peu connue dans le pays ; et Michée annonce que son nom sera glorieux dans le monde, parce que c'est d'elle que sortira le chef qui doit sauver Israël. Et cette gloire, nous la voyons, puisque nous célébrons tous les ans dans le monde entier cette fête de la nativité de Notre-Seigneur à Bethléem.

L'accomplissement de cette prophétie est évident. La naissance à Bethléem est attestée par deux évangélistes : saint Mathieu et saint Luc. Saint Luc nous indique la circonstance qui a amené saint Joseph et la Sainte Vierge à Bethléem, à savoir le recensement de l'empire romain ; et saint Mathieu nous montre les Mages venant de l'Orient et conduits à Bethléem par l'indication même des rabbins et des scribes de la synagogue qui, consultés par eux sur le lieu où devait naître le Messie, et se référant à cette prophétie de Michée, leur dirent qu'il devait naître à Bethléem.

Enfin nous remarquons que cette venue de la sainte famille à Bethléem a été en apparence fortuite ; Joseph et Marie ne sont pas allés là pour accomplir la prophétie, ils y sont allés à cause du recensement ordonné par Auguste.

Voilà donc une circonstance qui est prédite d'une manière précise six siècles à l'avance, et une circonstance qui s'accomplit sans que la prédiction ait influé sur l'accomplissement.

 

La seconde circonstance dont nous parlerons, c'est l'apparition d'un précurseur du Messie. Ici encore, les textes sont très clairs. Voici ce que dit le prophète Malachie : « J'enverrai devant moi un messager et je préparerai le chemin devant moi, et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez et l'Ange de l'alliance que vous désirez (2). »

Vous l'entendez, Malachie annonce que le Seigneur viendra dans le Temple (ce qu'a fait Notre-Seigneur quand il a chassé les vendeurs du Temple), mais qu'auparavant il aura un messager. Et Isaïe nous dit : « Voix qui crie dans le désert : Préparez la voie du Seigneur, rendez droits ses sentiers (3) »).

Isaïe annonce donc que ce précurseur prêchera sur les confins du désert, comme l'a fait Jean-Baptiste.

Ici vous remarquerez combien il aurait été difficile d'accomplir artificiellement cette prédiction. Il n'est pas facile de se donner un précurseur. Un homme qui voudrait se dire Messie ne trouverait pas aisément quelqu'un qui voulût aller devant lui, quelqu'un qui eût une autorité assez grande pour affirmer de manière à être cru que tel personnage est le Messie, et assez d'humilité pour ne pas prendre pour lui ce titre de gloire. Et cependant c'est ce qui est arrivé. Jean-Baptiste a annoncé le Messie, ceci est un fait historique attesté non seulement par l'Évangile, mais par Josèphe, l'écrivain juif. Jean-Baptiste a été un prophète qui a attiré toutes les populations. Sa gloire a été si grande qu'il a fallu qu'il s'humiliât lui-même devant Notre-Seigneur pour qu'on le quittât et qu'on allât à Jésus-Christ ; et, malgré cela, il a gardé encore des disciples. Et dans l'Évangile de saint Jean qu'on lit à la fin de la messe, vous remarquerez cette affirmation de l'évangéliste : « Il fut un homme nommé Jean qui rendit témoignage à la lumière ; il n'était pas la lumière, mais il fut envoyé pour rendre témoignage à la lumière (4) ».

Pourquoi, à la fin du premier siècle chrétien, environ 70 ans après les événements, saint Jean dit-il cela ? C'est parce que, de son temps encore, il fallait prémunir certaines personnes contre l'idée que Jean-Baptiste était le Messie. Je vous le demande, un personnage assez important pour qu'on puisse le prendre pour le Messie, et qui s'humilie de manière à faire croire au vrai Messie, se rencontre-t-il tous les jours ? Cela se rencontre si peu, cela est si extraordinaire, que M. Renan, qui a voulu traiter la question des Évangiles au point de vue purement humain, a considéré le fait comme impossible ; malgré les textes évangéliques qui nous montrent que saint Jean a dit lui-même : « Je ne suis pas le Messie ; il viendra après moi. Je ne suis pas digne de délier les courroies de ses souliers » (5), malgré ces textes qui affirment son humilité, et bien qu'il soit évident que, si Jean-Baptiste avait agi autrement, il aurait fait obstacle au succès de Notre-Seigneur ; bien qu'il soit évident aussi qu'il n'y a pas eu de conflit réel, M. Renan se sert du conflit qui a eu lieu, chose très naturelle, entre les disciples de saint Jean et ceux de Notre-Seigneur pour dire que saint Jean a dû être jaloux de ce jeune Galiléen qui prenait sa place.

C'est donc un fait très difficile à rencontrer, très extraordinaire en lui-même, que deux personnages qui se suivent et dont l'un annonce l'autre. Et ce fait a été clairement annoncé par les prophètes.

 

Le troisième fait dont nous parlerons, c'est le lieu de la prédication du Sauveur. Sa prédication a commencé dans la Galilée. Écoutez ce que dit le prophète Isaïe : « Le pays de Zabulon et la terre de Nephthali seront couverts de gloire dans le temps à venir. La terre voisine de la mer de Tibériade, au-delà du Jourdain, le territoire des Gentils, le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, et sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la mort une lumière s'est levée, car un. enfant nous est donné, un fils nous est né, un fils nous a été donné ; la domination reposera sur son épaule ; on l'appellera l'Admirable, l'Ange du grand conseil, le Dieu fort, le Père du siècle futur, le Prince de la paix (6) ».

Vous voyez que, dans le même chapitre où il annonce le Messie, le prophète déclare que la lumière paraîtra d'abord dans la Galilée, et c'est ce que nous raconte l'Évangile ; les premières prédications de Notre-Seigneur ont eu lieu dans la Galilée. C'est sur les bords du lac de Tibériade, c'est à Capharnaüm que Jésus-Christ a accompli ses grands miracles, qu'il a commencé à annoncer l'Évangile. Pourquoi l'a-t il fait ? Sans doute, comme il savait tout, il a pu le faire pour accomplir la prophétie d'Isaïe. Néanmoins, il y avait une autre raison ; la Palestine était partagée en trois régions : la Judée, la Samarie et la Galilée. La Judée, entre les mains des Pharisiens orgueilleux et résistant à l'Évangile, n'était pas un lieu favorable à la prédication ; la Samarie était hérétique ; les Samaritains avaient un temple sur le mont Garizim en opposition avec le temple de Jérusalem. Notre-Seigneur a combattu les préjugés qui les vouaient au mépris, il a prêché les Samaritains, mais il ne pouvait pas faire le point de départ de sa prédication d'un peuple qui était dans l'erreur ; Notre-Seigneur, lorsqu'il parlait à la Samaritaine, eut soin de lui dire : Le salut vient des Juifs et non pas des Samaritains (7).

Donc la Galilée, où habitaient des populations simples, pieuses, des populations de campagne, plus orthodoxes dans le vrai judaïsme, et non envahies par le pharisaïsme, était le pays le plus favorable pour sa prédication, et c'est pour cela qu'il l'a commencée par là.

Comment Isaïe pouvait-il, sept siècles à l'avance, savoir quel serait l'état de la Palestine, état qui a été l'effet de révolutions successives, de transports de populations, de toutes sortes de faits historiques les plus étranges ?

Donc, ici encore, voilà un fait de détail annoncé avec la plus grande précision bien des siècles à l'avance.

Outre le lieu de la prédication, Isaïe indique aussi le caractère de cette prédication. « Voici mon serviteur », dit le prophète ; « je le soutiendrai ; c'est lui en qui mon âme prend plaisir ; j'ai mis mon esprit sur lui, il annoncera la justice aux nations ; il ne criera pas, il n'élèvera pas la voix, il ne fera pas de bruit au dehors, il ne brisera pas le roseau à demi cassé, il n'éteindra pas le lumignon qui fume encore ; il annoncera la justice selon la vérité ; rien ne le découragera, il ne se relâchera pas jusqu'à ce qu'il ait établi la justice sur la terre, et les îles espéreront en lui (8). »

Vous remarquez que les prophètes, quand ils annoncent la venue du Messie, le représentent souvent tel qu'il paraîtra au jugement dernier, comme le juge sévère de toutes les actions des hommes. Et même Jean-Baptiste, dans sa prédication, parle ainsi ; il déclare que le Messie va venir, qu'il aura le van dans sa main, qu'il purifiera son aire et qu'il jettera la paille dans le feu éternel (9). Et cependant vous voyez Isaïe annoncer un autre jugement du Messie, un jugement de bienveillance, de pardon, de miséricorde ; il montre le Messie ne brisant pas le roseau à demi cassé, n'éteignant pas le lumignon qui fume encore. Or, cela, n'est-ce pas l'Évangile ? N'est-ce pas la prédication du Sauveur ; n'est-ce pas la douceur, la bonté qui y respire ? Remarquez ce trait de l'Évangile qui apparaît dans Isaïe, au milieu de traits contraires qu'on trouve dans les prophètes.

Cette prédication si douce et si bienveillante devait être accompagnée de miracles. Isaïe l'a prévu, et il nous dit : « Alors s'ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds ; alors le boiteux bondira comme un cerf, et la langue des muets éclatera de joie (10). »

Voilà donc toute la prédication du Sauveur dans la Galilée annoncée par le prophète Isaïe. Et si vous joignez à ces traits ceux que nous avons cités dimanche dernier, dans lesquels nous avons vu raconter d'avance toute la Passion de Notre-Seigneur avec ses détails, nous comprendrons qu'un écrivain, un commentateur – je ne sais plus lequel –, n'ait pas craint d'appeler Isaïe le cinquième évangéliste, c'est-à-dire qu'on trouve dans Isaïe pour ainsi dire presque tout l'Évangile.

 

Notre-Seigneur, après avoir prêché dans la Galilée, est venu dans la Judée. Ce qu'il y a fait est annoncé aussi. Malachie avait dit que le Seigneur viendra dans son temple (11), et, prenez-y garde, ce passage du prophète atteste la divinité du Messie, car le temple de Jérusalem était le temple de Dieu, le temple de Jéhovah. Et vous savez avec quel éclat Notre-Seigneur est venu dans le temple de Jérusalem, combien de fois il y est venu : à douze ans, plus tard pour chasser les vendeurs et, dans les derniers jours, pour prêcher sa divinité.

Zacharie nous dit ensuite que le Messie entrera dans Jérusalem monté sur une ânesse. Voici le passage :

« Voici votre roi qui vient à vous plein de douceur, monté sur le poulain d'une ânesse (12). »

Vous savez ce qui s'est passé au dimanche des rameaux. Ici, l'on pourrait peut-être supposer que Notre-Seigneur a voulu faire ce que le prophète avait annoncé. Il lui était possible, en effet, de choisir cette monture qui était le signe de la paix et de la douceur, car nous voyons dans toute l'Écriture sainte une opposition entre l'âne et le cheval. Le cheval, c'est la monture du guerrier, et l'âne, qui n'est pas en Orient un objet de mépris, c'est une monture pacifique. Notre-Seigneur aurait pu choisir une telle monture pour accomplir la prédiction ; mais comment expliquer naturellement cet enthousiasme qui, à un moment donné, quatre jours avant la Passion, poussait au devant de Jésus tout un peuple, lequel, sur son passage, étendait ses vêtements et jetait des palmes ? C'est surnaturellement, et, à tout le moins, ce n'est pas artificiellement que s'est passée cette grande scène qui avait été prédite par le prophète.

 

Après l'entrée à Jérusalem, viennent les circonstances de la Passion de Notre-Seigneur. Ces circonstances, je les ai déjà indiquées : on partage ses vêtements ; on lui perce les pieds et les mains. Tout cela est annoncé dans les psaumes. De faux témoins s'élèvent contre lui. Enfin il y a une circonstance particulière : c'est la trahison de Judas : « L'homme qui mangeait à ma table, l'homme que j'aimais s'est tourné contre moi (13). » Et une circonstance plus étrange encore, c'est le prix de la trahison de Judas. Voici, en effet, ce que nous trouvons dans le prophète Zacharie : « Ils ont compté pour mon prix trente pièces d'argent, et le Seigneur me dit : Jette-les au potier, ce prix magnifique auquel ils m'ont estimé. Et je pris les trente pièces d'argent et je les jetai dans la maison de Jéhovah, pour le potier (14) ».

Voilà ce que nous trouvons dans le prophète Zacharie qui écrivait quatre cents ans avant Notre-Seigneur, et c'est exactement ce qui s'est passé lorsque Judas a reçu les trente pièces d'argent, qu'après avoir reconnu son crime, il les jeta dans le Temple, et que les princes des prêtres s'en servirent pour acheter le champ du potier.

 

Vous voyez donc que ces circonstances sont singulières, étonnantes, et que toute la vie du Sauveur, depuis le commencement jusqu'à la fin, est pour ainsi dire annoncée clairement et annoncée dans ses moindres circonstances. Il ne s'agit plus ici des grands traits, mais de ces détails qui viennent compléter les grands traits de la prophétie.

 

Il y a cependant un dernier trait peut-être plus important que les autres : c'est la date de la venue de Notre-Seigneur.

Il est très rare que les prophètes annoncent les dates des événements. D'ordinaire leurs vues embrassent un avenir indéfini ; quelquefois leurs paroles s'appliquent à plusieurs événements dont l'un est le type de l'autre, de même que lorsque, dans les montagnes, on voit plusieurs sommets qui sont cachés l'un par l'autre, ou qui apparaissent uniques quoiqu'ils soient très éloignés. Mais, dans ce cas particulier, lorsqu'il s'agit de l'apparition du Messie, du plus grand événement de l'histoire de l'humanité, de la grande œuvre de Dieu qui s'accomplit au milieu des siècles, comme dit le prophète Habacuc (15), la date est annoncée. Elle l'a été de diverses manières.

 

Il y a d'abord une ancienne prophétie que l'on trouve dans la Genèse, dans la bénédiction que Jacob donne à ses enfants : « Juda, tes frères te loueront. Le sceptre ne sortira pas de Juda, ni le bâton de commandement d'entre ses pieds jusqu'à ce que vienne celui qui doit venir et que les nations attendent (16) ».

Il est vrai que, dans le texte hébreu, ce passage est un peu obscur, mais il a été toujours entendu du Messie par les Juifs, et le texte grec des Septante, qui a été traduit deux cents ans avant l’ère chrétienne, indique très clairement qu'il s'agit de celui qui est désiré par toutes les nations.

Donc le Messie devait venir à l'époque où Juda cesserait d'avoir le commandement, c'est-à-dire où l'autorité indépendante cesserait dans le peuple d'Israël. Et c'est peut-être à l'occasion de cette prophétie, qui était certainement répandue parmi les Juifs, que lorsque les Israélites perdirent leur indépendance nationale, lorsqu'ils tombèrent sous le joug d'Hérode Iduméen et des Romains, et qu'il sembla humainement impossible de restaurer cette indépendance, commencèrent à apparaître les faux Messies. Cette ruine de l'indépendance d'Israël était un signe que le Messie allait venir.

II y a d'autres indications. Ainsi le prophète Aggée nous dit que le Seigneur viendra dans son temple (17), dans le second temple bâti après la captivité, par conséquent avant la ruine de ce temple qui a eu lieu en l'an 70 de l'ère chrétienne.

 

Néanmoins, il est une prophétie plus importante que toutes les autres : c'est celle de Daniel annonçant la date du Messie.

Daniel est certainement, avec Isaïe, le plus grand des prophètes. C'est Daniel qui a annoncé la succession des quatre empires se terminant par l'empire romain et suivie du règne des saints de Dieu, c'est-à-dire de la civilisation chrétienne, de l'Église chrétienne. Cette Europe qui n'est pas soumise, comme l'étaient les anciens empires, à un seul maître, d'où la dureté des antiques dominations et l'esclavage ont disparu, cette société qui gouverne le monde, c'est ce que Daniel a prédit comme devant succéder à l'empire romain ; et il l'avait prédit avant même que l'empire romain fût connu dans l'Orient. Daniel est aussi le premier à parler très clairement de la résurrection des morts. Ne nous étonnons pas que ce prophète, dont le rôle a été si grand, non seulement comme prophète, mais comme ministre à la cour des rois de Chaldée et de Perse ; ne nous étonnons pas que Daniel ait été choisi pour annoncer l'époque du Messie.

Seulement, avant de vous lire le texte de cette prophétie de Daniel, j'ai quelques observations à présenter.

En premier lieu, certains critiques modernes contestent l'authenticité du livre de Daniel. La tradition juive, la tradition chrétienne affirment que ce livre est de Daniel lui-même. Les critiques modernes prétendent pour des raisons que je ne veux point discuter ici, et qui, à mon avis, sont très réfutables, que ce livre a été composé plus tard ; que les visions qui le composent ont été écrites, recueillies, arrangées, à une époque postérieure ; mais ils reconnaissent, au moins les critiques sérieux reconnaissent que le livre est antérieur à l'ère chrétienne. Il me suffit que ces critiques placent la composition de ce livre près de deux siècles au moins avant Jésus-Christ. Et il fallait bien que les prophéties de Daniel fussent antérieures à l'Évangile, puisque, dans l'Évangile, Daniel est nommé. Notre-Seigneur cite le prophète, lorsqu'il annonce que l'abomination de la désolation doit fondre sur Jérusalem (18). D'ailleurs, ce livre n'aurait jamais été inséré dans le canon des Juifs s'il eût été écrit après l'Évangile. Un tel livre est donc certainement antérieur, et antérieur de beaucoup à Notre-Seigneur ; et c'est assez pour qu'il y ait prophétie. Nous reconnaissons que ce texte de Daniel qui, comme vous allez le voir, s'applique d'une manière frappante à la venue du Messie et en annonce l'époque avec précision, a été appliqué aussi à d'autres événements. Il a été appliqué à la persécution d'Antiochus Epiphane qui eut lieu cent soixante-dix ans avant l'ère chrétienne, et qui fut suivie de la révolte des Macchabées. Une chose assez singulière, c'est que cette application de la prophétie a eu pour un de ses auteurs un chrétien, un catholique, voire un jésuite, le père Hardouin, homme très docte mais ami du paradoxe. Cette explication donnée par le père Hardouin a été accueillie avec enthousiasme par tous les rationalistes ; et j'ajouterai, pour être complètement exact, que cette application à la persécution d'Antiochus Epiphane, est admise au moins comme possible par un certain nombre de commentateurs catholiques de nos jours.

 

Ici, veuillez remarquer la loyauté avec laquelle les défenseurs de l'Église acceptent, quand il y a lieu, les opinions qui sembleraient diminuer la force de leurs preuves. On nous reproche d'agir déloyalement, on a tort, et, précisément dans le cas présent, je suis obligé de prendre la défense de la prophétie de Daniel, non seulement contre les rationalistes, mais contre des catholiques.

Je ferai néanmoins une remarque : quand il serait vrai que le texte prophétique que je vais vous lire pût, à l'aide de certains arrangements fort compliqués du texte et des chiffres, s'appliquer à un autre événement que la venue du Messie, que nous importe si, par un arrangement plus simple et plus clair, il s'applique aussi au Messie ? Nous n'avons jamais prétendu qu'un texte prophétique ne pût avoir qu'une seule interprétation. Sans doute, si ce texte était unique, s'il était la seule prophétie et la seule preuve de la religion, on serait en droit d'exiger que cette preuve fût absolument certaine, qu'il n'y eût pas d'échappatoire. Mais, comme il y a beaucoup d'autres preuves de la religion et beaucoup de prophéties que nous avons constatées ; comme cette prophétie de Daniel vient compléter les autres, si le texte s'applique clairement et simplement à l'époque du Messie, il est tout naturel d'y appliquer la prophétie ; rien là-dedans qui soit contraire à la méthode la plus légitime. C'est un trait nouveau du portrait de Notre-Seigneur qui se joint aux autres ; et comme les autres sont d'accord, si celui-ci peut s'accorder avec eux, nous devons penser qu'il appartient au vrai portrait.

Je laisse donc de côté toute cette discussion, et, faisant appel à votre loyauté et à votre bon sens, j'aborde le texte même de la prophétie que je vais vous lire.

 

Voici dans quelles circonstances cette prophétie a été faite au prophète Daniel. C'était peu de temps avant l'avènement de Cyrus, roi de Perse, lequel donna l'ordre de rebâtir le temple de Jérusalem. Daniel, qui, tout en étant prophète, était un grand personnage à la cour des rois de Chaldée, car les Juifs de ce temps-là, comme ceux d'aujourd'hui, étaient très puissants au milieu des peuples, au milieu de leurs ennemis ; Daniel pleurait sur son peuple, il se tournait vers Jérusalem pour prier plusieurs fois par jour ; et, chaque fois qu'il se tournait ainsi vers la ville sainte, il voyait dans son esprit cette ville ruinée, le Temple détruit et la désolation régnant sur cette contrée qui était le seul lieu où le vrai Dieu eût été adoré. Il pleurait donc sur le malheur de sa patrie, et il attendait le moment de la délivrance. Et en même temps qu'il priait et qu'il pleurait, il cherchait à comprendre les anciennes prophéties : ayant lu le prophète Jérémie qui fixait pour la captivité de Babylone une durée de soixante-dix années, il comprit que cette période allait finir. Jérémie avait prophétisé dans la quatrième année du roi Joachim, vers l'an 605, en approchait de la soixante-dixième année ; et Daniel comprit que le moment était venu. Cependant, la désolation régnait encore ; nul signe n'annonçait l'accomplissement prochain de la prophétie. Alors Daniel se prosterna, il fit une longue prière, confessant ses péchés et les péchés de son peuple, demandant à Dieu de ne pas regarder leurs iniquités, de ne penser qu'à sa propre gloire, de délivrer Israël et de rétablir le culte dans son temple. Et, à la suite de cette prière, vers l'heure du sacrifice du soir, un ange lui apparut : c'était Gabriel qui lui dévoila l'avenir (19), et, chose singulière, ce que Gabriel lui annonça, ce n'était pas ce que Daniel demandait. Daniel demandait comment, quand, dans quelles circonstances s'accomplirait prochainement cette délivrance du peuple d'Israël qui était prédite par Jérémie et qui, en effet, eut lieu bientôt après ; en effet, très peu de temps après la prière de Daniel, Cyrus, roi de Perse, devint le maître de l'Orient, et, grâce peut-être à l'influence de Daniel, il rendit un édit, subsistant encore dans la Bible et dans les monuments persans, qui permettait de reconstruire le temple de Jérusalem. Gabriel annonçait autre chose à Daniel. Dieu avait écouté la prière du prophète ; mais il préféra lui annoncer des objets plus lointains et lui montrer la venue du Messie. Voici, en effet, ce que Gabriel lui dit :

« Soixante et dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur la ville sainte pour faire cesser les transgressions, pour mettre terme au péché et pour expier l'iniquité, pour amener la justice éternelle, pour sceller et accomplir la vision et la prophétie, et pour oindre le saint des saints (20). »

 

Vous voyez qu'ici il s'agit de l'époque du Messie. L'expiation de l'iniquité, l'expiation du péché, la justice éternelle, l'accomplissement des prophéties, tout cela nous reporte au temps du Messie, et le saint des saints ou bien c'est le Messie lui-même, ou bien c'est l'Église, le vrai sanctuaire de Dieu.

Voici maintenant comment continue la prophétie : « Sache donc et comprends : Depuis que sortira la parole pour rétablir et rebâtir Jérusalem jusqu'au chef oint (et c'est le sens du mot Messie), il y a sept semaines et soixante-deux semaines (21) ».

Vous voyez qu'il s'agit là de semaines d'années. C'est une période longue, et, comme vous verrez, il est parlé de la reconstruction de la ville de Jérusalem, ce qui ne pouvait se faire en quelques jours. Ce langage de semaines d'années est fréquent dans la Bible. D'ailleurs, dans le texte de Daniel, il est question de la prophétie de Jérémie, et Jérémie parle de soixante-dix années. Ce sont donc des semaines d'années, ce sont quatre cent quatre-vingt-dix ans qui doivent s'écouler jusqu'à la venue du Messie ; et nous retrouverons plus tard sept semaines et soixante-deux semaines, c'est-à-dire une semaine de moins, soixante-neuf semaines, jusqu'au chef oint, jusqu'au Messie.

Voici maintenant ce qui suit ; chaque parole a de l'importance :

« La ville, les rues et les murailles seront rebâties dans des temps fâcheux (22). »

Ceci s'explique très bien. Le prophète vient de parler de l'ordre de rebâtir Jérusalem. Cet ordre s'accomplira et j'ajoute que là est l'explication de cette division en sept semaines et soixante-deux semaines ; les sept semaines, période de quarante-neuf ans, indiquent le temps approximativement nécessaire pour cette reconstruction de la ville de Jérusalem. Que va-t-il advenir ensuite ?

Et après soixante-deux semaines, l'oint, le Christ sera retranché, sera mis à mort (23).

Ainsi la mort du Christ est annoncée au bout de soixante-deux semaines après l'ordre donné pour rebâtir Jérusalem.

Puis vient un passage qui n'est pas intelligible ; il manque un mot au texte : « ... et non à lui ». Le sujet de la phrase fait défaut. Dans sa version de la Vulgate, saint Jérôme a suppléé ce sujet, peut-être d'après l'événement, peut-être aussi d'après les explications des Juifs, car il connaissait les rabbins, et il était un critique très sérieux. Saint Jérôme a donc ajouté : « Et le peuple qui le niera ne sera plus à lui ». Ceci, cependant, nous ne pouvons pas le considérer comme certain, parce qu'il n'y a dans le texte que les mots : « Et plus à lui ».

 

Ensuite nous lisons : « Et un peuple qui viendra avec un chef détruira la ville et le sanctuaire ».

Ainsi sont annoncées la mort du Christ et la destruction de la ville de Jérusalem et du sanctuaire, laquelle a été accomplie par Titus et les Romains. « Un peuple qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et la fin sera une désolation, un cataclysme qui durera jusqu'à la fin de la guerre. » Puis vient ce texte : « Et il affermira l'alliance avec plusieurs pendant une semaine. Au milieu de la semaine, il fera cesser le sacrifice et l'oblation, et alors, sur les ailes de l'abomination, viendra la désolation qui est fixée et qui finira par tomber sur le dévastateur lui-même (24). »

Vous voyez ce que contient cette prophétie comme point de départ, un ordre pour rebâtir la ville de Jérusalem, ordre suivi de l'accomplissement ; comme point d'arrivée, le temps messianique annoncé sous cette forme solennelle la rémission des péchés, la justice éternelle qui arrive, l'accomplissement des prophéties, et puis la mort du Messie ; ensuite la destruction de Jérusalem par les Romains, un peuple qui doit venir, enfin la désolation régnant sur le peuple ; cette désolation venant sur les ailes de l'abomination, comme dit le prophète, ce qui s'interprète par les aigles romaines qui étaient portées sur les étendards et qui introduisirent des idoles dans le temple de Jérusalem en y entrant. C'est ainsi que les Juifs ont compris ce mot : la désolation sur les ailes de l'abomination.

Vous voyez donc les événements qui se sont accomplis : Attente du Messie, sa mort ; après sa mort, la destruction de la ville par les Romains, la nouvelle alliance et la cessation des sacrifices ; tout cela est annoncé comme terme de la prophétie, et le point de départ c'est la reconstruction de Jérusalem.

Il nous reste à voir comment ces chiffres s'accordent quant à l'époque. Pour cela, il faut remonter en arrière et expliquer la manière dont a été restauré le peuple d'Israël.

 

Comme je l'ai dit, peu de temps après cette prière de Daniel, en l'an 536, Cyrus donna un élit pour reconstruire le temple de Jérusalem ; mais cet édit visait uniquement le temple de Dieu, il n'était pas question de la ville. La reconstruction fut faite avec beaucoup de peine ; elle fut interrompue ; il fallut de nouveau recourir au roi de Perse, Darius, pour obtenir qu'il confirmât l'édit de Cyrus. Enfin, la reconstruction fut terminée en l'an 516, sous Darius Ier, mais il n'était question encore que du temple. Alors, naturellement, les Juifs revenus à Jérusalem essayèrent de reconstruire la ville, ses murailles et ses portes. Mais aussitôt, ils rencontrèrent une violente opposition, car si les Juifs étaient puissants à la cour des rois de Perse, ils y rencontraient aussi d'ardents ennemis ; il y avait alors, si j'ose dire, un antisémitisme très puissant dont nous voyons un exemple dans l'histoire d'Esther ; et dès que les Juifs voulurent rebâtir la ville de Jérusalem, on vint dire au roi de Perse, Artaxerxès, que c'était une ville rebelle ; que, s'il la laissait reconstruire, il aurait toujours des embarras et des ennuis avec les Juifs (25). Alors, le roi défendit de reconstruire la ville ; et elle ne fut pas reconstruite. Mais il y avait à la cour d'Artaxerxès un grand personnage juif qui s'appelait Néhémie, satrape et échanson du roi. Néhémie, profitant de son intimité avec le roi auquel il servait à boire tous les jours, obtint, de lui, en l'an 415, un édit qui permettait de reconstruire la ville de Jérusalem et les murailles. Il obtint, en outre, une commission du roi pour aller, comme gouverneur, en Palestine présider à cette construction. Il s'y établit, et on commença à rebâtir la ville de Jérusalem ; mais, comme le dit la prophétie, cette construction eut lieu dans des temps très fâcheux. En effet, à peine l'eût-on commencée, que les peuples voisins vinrent l'entraver ; il fallut que les constructeurs, forcés de se défendre sans cesse, tandis qu'ils relevaient les murailles, eussent à côté d'eux tout ensemble leur truelle et leur épée. Ce fut donc une construction pénible et lente qui peut très bien avoir duré quarante-neuf ans, comme l'annonce la prophétie. Dès lors, vous voyez que si le terme de la prophétie c'est la mort du Christ, le commencement de la prophétie c'est l'édit du roi Artaxerxès permettant de rebâtir Jérusalem. Tout est donc parfaitement précis dans les termes de la prophétie.

 

Et quel a été l'intervalle ? L'édit d'Artaxerxès était rendu la vingtième année de son règne, c'est-à-dire, non point d'après la Bible, mais d'après des documents profanes grecs et syriens, l'année 445 avant l'ère chrétienne. Si nous comptons, à partir de l'an 445, une période de soixante-neuf semaines ou de quatre cent quatre-vingt-trois ans, nous tombons en l'an 38 de notre ère, c'est-à-dire trois ans après la Passion de Notre Seigneur ; encore qu'il y ait là un écart de quelques années, on peut presque dire que tout est absolument exact, puisque la soixante-neuvième semaine était commencée quand a eu lieu la Passion.

 

Je m'arrête ici ; vous voyez que cette date est fixée avec une précision merveilleuse qu'explique seule l'inspiration prophétique.

Et j'ajoute que, si la prophétie s'appliquait à un autre événement, elle s'appliquerait aussi à celui-ci, et que l'écrivain qui l'aurait faite en vue d'un autre événement aurait, conduit par la pensée de Dieu, indiqué lui-même, sans le savoir, cet événement de la venue du Messie.

Et maintenant laissez-moi, en terminant cette conférence et cette étude des prophéties, laissez-moi vous citer quelques paroles que nous lisons dans l'épître de la fête d'aujourd'hui, de la fête du Saint-Cœur de Marie, refuge des pécheurs. Ces paroles sont tirées du livre de l'Ancien Testament, dont l'auteur vivait cent ans avant l'ère chrétienne. Cet auteur prie avec ardeur que pour le Messie vienne, et il dit à Dieu : « Donnez un témoignage à vos créatures, réveillez la parole des prophètes ; faites que vos prophètes soient véridiques et fidèles, afin que tous les peuples reconnaissent que vous êtes le vrai Dieu. Bénissez votre peuple ; montrez-nous le chemin de la justice, afin que l'on reconnaisse que vous êtes Celui qui contemple tous les siècles : Conspector omnium sæculorum (26) ». Vous voyez que cela est vrai. Oui, le Dieu qui a annoncé, à quelques années près, cette venue du Messie, est le Dieu pour qui tous les siècles sont présents ; ce Dieu est immuable ; ce Dieu est fidèle dans ses promesses ; ce Dieu a promis la venue du Messie, et le Messie est venu, et à cette prière de l'Ecclésiastique il a répondu par la prédication de l'Évangile. Ce Dieu est toujours le même, toujours également fidèle. Il a promis non seulement la venue du Messie, mais la perpétuité de l'Église, mais le pardon des péchés à tous les pécheurs quels qu'ils soient, mais la persévérance des justes quand ils la lui demandent ; il a promis de nous venir en aide dans tous nos besoins, il sera fidèle à ses promesses. Invoquons-le comme l'ont invoqué ces vrais Israélites et il nous exaucera, et nous pourrons dire alors ce que dit le psalmiste : « En vous, Seigneur, j'ai espéré et je ne serai pas confondu : In te Domine speravi, non confundar in aeternum (27) ».

 

 

 

(1) Mich., V, 2

(2) Malach., III.

(3) Isaïe, XL, 3.

(4) Joan., I, 6-8.

(5) Matth., III, 11; Luc, III, 16.

(6) Isaïe, IX, 1-6.

(7) Joan., IV, 22.

(8) Isaïe, XLII, 1-4.

(9) Luc, III, 17.

(10) Isaïe, XXXV, 5, 6.

(11) Malach., III, 1.

(12) Zach., IX, 9.

(13) Ps., XL, 10.

(14) Zach., XI, 12, 13.

(15) Habacuc, III, 2.

(16) Gen., XLIX, 10.

(17) Aggée, II, 8-10.

(18) Matth., XXIV, 15.

(19) Daniel, IX, 20, 21.

(20) Daniel, IX, 24.

(21) Daniel, IX, 25.

(22) Daniel, IX, 25.

(23) Daniel, IX, 26.

(24) Daniel, IX, 27.

(25) I Esdras, IV, 12, 16.

(26) Eccli., XXXVI, 17-19.

(27) Ps., XXX, 2.