Esquisse

 

 

Quand on considère ce qu'a fait Don Bosco, on reste frappé de la grandeur du résultat obtenu en si peu d'années, et avec des moyens si limités. Certes la main de Dieu est là, et l'homme n'est que son instrument ; mais que de merveilles éclatent dans cette voie simple et parfaite qui consiste à s'abandonner, sans réserve ni restriction, à la divine Providence, et à ne chercher de force et d'appui que dans la maternité de la Sainte Vierge !

Don Bosco a pu paraître audacieux et même téméraire dans ses entreprises ; mais toutes ses déterminations étaient pesées avec une prudence extrême ; seulement, une fois prises, elles étaient immuables.

 

Jamais il ne commença une fondation sans qu'elle lui fût clairement et précisément indiquée, et, en quelque sorte, offerte par les circonstances. Mais alors il n'hésitait pas, et sa manière de procéder était des plus simples : sans entrer dans trop de considérations ni de combinaisons préalables, et surtout sans se laisser arrêter par le manque apparent de ressources, il en arrivait promptement à l'exécution.

« Il faut, avait-il coutume de dire, commencer par mettre la charge sur ses épaules, et, à mesure que l'on marche, le fardeau se tasse et prend son équilibre. »

D'ailleurs il débutait toujours petitement, pauvrement, se contentant, tout d'abord, pour ses prêtres et ses enfants, du gîte le plus modeste, et satisfait quand il avait pu leur assurer de la soupe et du pain. Plus tard, la Providence pourvoyait à ce qui pouvait manquer.

Une fondation décidée, il envoyait quelques-uns de ses prêtres sine sacculo et sine perâ, c'est-à-dire dépourvus de tout, absolument comme Notre-Seigneur le recommandait à ses Apôtres.

La première fois que j'eus le bonheur de me trouver avec un prêtre de Don Bosco, je ne pus m'empêcher de lui adresser cette question : mais, mon Père, comment faites-vous pour nourrir tous ces enfants ?

Je n'oublierai jamais l'air surpris avec lequel il me regarda, et le ton avec lequel il me répondit, en levant une main au ciel : la divine Providence !

Pour lui, il ne pouvait exister l'ombre d'un doute sur l'intervention, certaine et active, de la divine Providence, chargée de pourvoir aux besoins de ces enfants du bon Dieu ; et cette foi imperturbable est incrustée dans le cœur de tout prêtre Salésien.

Avant de donner de l'extension à une de ses Maisons, Don Bosco attendait que la nécessité lui en fût bien démontrée. Il n'entreprenait de nouvelles constructions que lorsque les anciennes étaient devenues notoirement insuffisantes à loger les enfants. Toujours les pierres vivantes précédèrent, pour ainsi dire, les pierres matérielles.

Il est incontestable que Don Bosco a possédé les qualités d'un administrateur hors ligne ; il y avait en lui l'étoffe d'un grand ministre.

 

Les moindres détails de chacune de ses maisons étaient présents à son esprit. Il connaissait à fond non seulement tous ses prêtres, tous ses clercs, tous ses professeurs, mais encore tous ses enfants, tous les Coopérateurs ou Coopératrices qu'il avait vus, ou dont on lui avait parlé, et il n'oubliait aucune des personnes avec lesquelles il s'était trouvé, même passagèrement, en relation.

Sa mémoire était vraiment prodigieuse. Tout jeune berger il pouvait répéter, presque mot à mot, les sermons qu'il avait entendus une seule fois. On raconte qu'au grand Séminaire il n'a jamais acheté de traité de Théologie : il lui suffisait d'assister aux cours. Le matin, on avait une demi-heure pour le lever ; il était prêt en dix minutes, et il lisait alors l'histoire de Rohrbacher, qu'il posséda ainsi à fond et pour toujours. Jusque dans les derniers temps de sa vie, il se plaisait à réciter des passages entiers de ses poètes favoris, que certainement il n'avait pas eu le temps de revoir depuis quarante ans.

 

Don Bosco ne s'est pas occupé seulement des enfants destinés à recevoir l'instruction élémentaire ; sa vaste charité embrassait la jeunesse tout entière, même celle de la classe la plus élevée, et il gémissait sur les vices de la société moderne, qu'il attribuait, surtout à la mauvaise éducation donnée à la jeunesse.

« La cause du mal que nous déplorons, disait-il, est tout entière dans l'éducation inspirée par les principes païens, imbue de maximes et de sentences exclusivement païennes, donnée d'après une méthode païenne. Cette éducation ne pourra jamais former de vrais chrétiens, surtout à notre époque où l'influence de l'école est si prépondérante. »

Il lutta, toute sa vie, contre cette éducation païenne qui gâte l'esprit et le cœur de la jeunesse dans ses plus belles années.

C'est à cette fin qu'il entreprit une double publication : celle des classiques profanes les plus usités dans les classes, mais revue et soigneusement corrigée, et il y joignit celle des classiques chrétiens, qu'il aurait voulu voir principalement adoptés.

En outre, il composa une quantité d'ouvrages, qui ont eu et ont encore une très grande vogue, et qui ont fait un bien incalculable. Je citerai seulement : l'Histoire sainte à l'usage des écoles, les Lectures catholiques, publication mensuelle de propagande contre les protestants et surtout les Vaudois ; une Histoire ecclésiastique ; une Histoire d'Italie fort répandue : elle en est à sa vingt-huitième édition ; La Jeunesse instruite, précieux manuel imprimé près de cent-vingt fois, traduit en français, en espagnol et en portugais (1) ; Les Douleurs de la Sainte Vierge ; la Dévotion à l'Ange Gardien ; des Exercices sur la miséricorde de Dieu ; le Catholique dans le monde ; Vie de Saint Joseph ; Mois de Mai, etc. etc.

 

Pour suffire à un labeur qui eût écrasé les plus forts, Don Bosco avait adopté, comme règle invariable, de toujours bien faire la chose du moment présent, sans précipitation et avec le plus grand soin.

Ne pas se presser, pour faire bien et beaucoup, c'est là un grand secret, et un de nos chirurgiens les plus renommés, Nélaton, quand il entreprenait une opération délicate et difficile, manquait rarement de dire à ses aides : surtout ne nous pressons pas, nous n'avons pas de temps à perdre.

Hélas ! Tous ces affolés de la vie, pour lesquels le temps est de l'argent ou du plaisir, ne pourraient-ils pas se demander de quel poids sera un jour, dans la balance divine, leur stérile agitation !

 

Pendant près de vingt-cinq ans, Don Bosco s'est privé de sommeil dans une mesure qui paraît à peine croyable. Tout bien compté, il ne dormait guère qu'une nuit sur deux. C'est ainsi qu'il pouvait tenir tête à un ensemble d'occupations qui eussent effrayé l'activité de plusieurs. Tous les matins, il confessait invariablement les religieux et les enfants qui se présentaient. Puis il recevait de nombreuses visites, et faisait lui-même sa correspondance ; ce qui ne l'empêchait pas de paraître dans les ateliers, dans les classes, et de parcourir, nombre de fois et minutieusement, toute la Maison.

Le soir, il rassemblait dans sa chambre une partie du personnel, pour ces conférences intimes où il inculquait son esprit aux enfants formés par lui, et devenus prêtres à leur tour. Tous les Supérieurs actuels de la Congrégation Salésienne ont reçu ce trésor d'enseignements, grâce auxquels l'Œuvre de Don Bosco reflète si pleinement la physionomie et l'esprit du fondateur.

L'entretien terminé, quelquefois fort tard, Don Bosco imposait le repos à tout le monde. Pour lui, il commençait une nouvelle journée : il composait alors ces ouvrages dont la perfection et le nombre considérable demeurent un mystère pour qui a vu l'auteur aux prises avec la besogne de tous les jours.

Son pauvre corps ne s'accommodait pas précisément de ce surmenage sans trêve ni merci, et il faut y voir l'origine de cette affection de la moelle épinière qui l'a rendu impotent avant l'âge, et qui a abrégé son existence. Sans ces incroyables excès de travail, sa forte constitution lui eût permis de vivre vingt ans de plus.

Quoi qu'il en soit, comme il devait, à ses moments de loisir, faire des courses en ville, le sommeil choisissait cette occasion pour réclamer impérieusement ses droits, et Don Bosco dormait debout, en pleine rue ! Cet exercice offrant un véritable danger, le bon Père prit l'habitude de se faire toujours accompagner par un des enfants, qui le tenait par le bras, lui faisait éviter les voitures, dirigeait ses mouvements, en un mot veillait au grain ; tandis que le pauvre Don Bosco, tout en cheminant, réglait de son mieux, avec dame nature, un compte déjà vieux et passablement arriéré.

 

Don Bosco était d'un caractère vif, ardent et même violent. Mais il avait si parfaitement dompté sa fougue native, il avait remporté, sur lui-même, une victoire si complète, qu'il en était arrivé à un calme inaltérable.

Sa cellule était journellement envahie par une foule de personnes, venues quelquefois de fort loin, et avides de le voir, de l'entendre, de lui demander des conseils et des consolations, d’obtenir des grâces. Il arrivait bien trop souvent que nombre de ces visiteurs ne se faisaient aucun scrupule d'abuser d'un temps cependant bien précieux ; ils se perdaient dans des détails oiseux ou inutiles, et se laissaient aller à des répétitions sans fin.

Jamais Don Bosco ne donnait le moindre signe d'impatience ; jamais il ne faisait sentir qu'on pouvait être indiscret ou importun. Il semblait qu'il n'eût autre chose à faire que d'écouter, et sa bienveillante attention ne faiblissait pas.

Et, cependant, il nous a avoué que ces interminables audiences lui étaient, parfois, bien pénibles. Elles lui causaient une fatigue extrême, et il en sortait brisé par les efforts qu’il devait faire sur lui-même.

 

Si la sérénité était son état habituel, ce n’était pas qu'il manquât de préoccupations. On peut dire que toute sa vie de prêtre n'a été qu'une lutte incessante contre des difficultés matérielles qui, à d’autres, auraient paru insurmontables. C'étaient des milliers et des milliers de bouches qui attendaient le pain quotidien ; c'étaient des notes pressantes qu’il fallait payer, des besoins urgents auxquels il fallait pourvoir, un budget qui aurait été lourd pour certains petits États.., ET IL NE POSSÉDAIT RIEN, ABSOLUMENT RIEN.

Cependant, jamais sa confiance n'a faibli une seule minute. Il savait que la bonne sainte Vierge n'abandonnerait pas ses enfants, et, en effet, alors que tout paraissait humainement compromis et perdu, des ressources arrivaient à point, et d'une façon vraiment surnaturelle. Puis c'étaient des vocations inattendues qui surgissaient, et une sève nouvelle et féconde venait encore hâter la germination de cette Œuvre incroyable.

Don Bosco s'est toujours regardé comme un instrument presque passif entre les mains de la divine Providence ; jamais il n'a fait le moindre fonds sur ses propres forces. À cet endroit, son humilité était profonde et absolue. Il répétait bien souvent : « C'est Marie Auxiliatrice qui opère par Don Bosco : sans Elle, Don Bosco serait un prêtre ignoré, enseveli dans la dernière paroisse du Piémont ».

« Mon cher ami, disait-il un jour à un de ses anciens condisciples, si Dieu eût trouvé un prêtre plus petit, plus faible et surtout plus nul que Don Bosco, il l'eût, à coup sûr, chargé de cette œuvre. Pour moi, je devrais être desservant dans quelque pauvre hameau de la montagne : c'est tout ce que je mérite. »

 

Peu d'hommes furent plus franchement sympathiques. On se sentait attiré à lui comme par un charme secret, et une filiale affection se mêlait tout de suite aux sentiments de vénération qu'il inspirait.

Ses yeux clairs et gris avaient un éclat extraordinaire, et son regard pénétrait jusqu'au plus profond des cœurs. Comme on remarquait, un jour, que rien ne lui échappait, et que cependant il tenait les yeux presque continuellement baissés : — Je vois mieux sans regarder, répondit-il avec une pointe de malice.

 

Il était naturellement gai et spirituel, et trouvait des réparties d'une finesse et d'un à-propos charmants : la piété ne perd rien à être revêtue de dehors aimables !

Mais on me saura gré de laisser, encore une fois, la parole à un des enfants de Don Bosco, devenu le théologien Hyacinthe Ballesio. Il a trouvé, pour peindre cette belle et vénérée figure, les couleurs les plus vraies et les plus délicates :

« Ce que ne pourra pas dire l'histoire, ce qu'elle ne réussira pas à faire comprendre, c'est sa vie intime, son sacrifice continuel, calme, doux, invincible et héroïque ; sa sollicitude et son grand amour pour nous, ses enfants ; la confiance, l'estime, la vénération qu'il nous inspirait ; sa grande autorité, l'idéal de perfection qu'il était pour nous. Oh ! L’histoire ne pourra que difficilement retracer les suaves douceurs que sa parole, son regard, un seul signe répandaient dans nos cœurs. Il faut l'avoir vu, il faut l'avoir éprouvé ! Il surmontait tous les obstacles, et souvent changea en amis, en admirateurs, en bienfaiteurs, ceux qui ne le connaissaient pas, ou qui, le connaissant mal, le méprisaient, le calomniaient, le persécutaient.

« À la profonde religion, à l'étude, au travail, il mêlait parmi nous l'allégresse. Et qui pourrait dire les jeux et la joie de ces juvéniles années ! Don Bosco en était l'âme ; sa devise fut : Servite Domino in laetitia. La sainte joie comme couronne de tous les travaux : telle est la vie de l'Oratoire.

« Combien de fois entendîmes-nous, des lèvres de Don Bosco, ces paroles : Sta allegro ; et, prononcées par lui, ces paroles avaient un effet magique, elles dissipaient la tristesse : tel enfant qui s'était présenté à lui triste et sombre de visage, s'illuminait à son aspect, et, rayonnant de joie, courait prompt et allègre au devoir. Cette admirable puissance, dont il semble que Don Bosco tenait le secret de Saint Philippe de Néri, rendait notre vie, quoique chargée de peines et de soucis matériels, joyeuse, facile, enthousiaste et, pour la presque totalité, ineffablement douce.

« Ô sages du siècle, vous qui vous dites amis du peuple, venez apprendre du saint prêtre comment il élevait ses fils, comment il les rendait capables des plus belles et des plus précieuses vertus, en entrelaçant, dans un tout harmonique, religion, travail, allégresse !

« Lorsqu'un enfant lui était amené, pendant qu'avec sa bonté habituelle il lui inspirait confiance et respect, son œil scrutateur le pénétrait jusqu'au fond, et devinait son caractère, ses aptitudes et son cœur. C'était l'opinion universelle parmi nous qu'il possédait, en cela, un don plus que naturel. »

 

* *

*

 

Don Bosco était, avant tout, un homme de Dieu. Il est certain qu'il fut favorisé d'un don surnaturel : cette voyance qu'on retrouve chez presque tous les Saints.

C'était ordinairement en songe qu'il recevait de précieuses illuminations.

Dieu parle une fois à l'homme, et ne répète pas ce qu'il dit :

Durant le sommeil, dans les visions de la nuit, quand l'engourdissement s'empare des hommes et qu'ils dorment sur leur lit.

Alors il leur ouvre les oreilles, et grave en eux ses leçons.

(Job, XXXIII, 14).

 

Ce fut un songe qui décida la vocation du jeune berger, et, pendant toute la durée de sa mission sacerdotale, D. Bosco reçut, sous la forme de songes, d'étonnantes lumières.

Il a raconté quelques-unes de ses célestes visions, dont il conservait le souvenir le plus précis.

Très souvent il voyait ses prêtres et ses enfants, et il connaissait ainsi non seulement l'état de leur âme, mais encore ce qui leur était réservé dans l'avenir.

On peut penser avec quelle avidité étaient recherchées et accueillies de pareilles révélations, lorsqu'il voulait bien les communiquer ; mais il ne parlait de ces faits mystérieux qu'avec une réserve extrême.

Il est certain qu'il a connu et annoncé la mort de Pie IX, et l'élévation du cardinal Pecci sur le trône pontifical.

Beaucoup de prédictions, ayant trait à des événements contemporains, ont été recueillies, mais le moment n'est pas venu de les divulguer.

Des personnes, qui se sont confessées à Don Bosco, ont été confondues de la connaissance qu'il avait de leurs sentiments les plus intimes, et il est arrivé, bien des fois, qu'il rappelait certaines circonstances qu'on oubliait ou négligeait de lui dire.

Sur la fin de sa vie, alors qu'il était condamné à un repos forcé et en proie à de pénibles souffrances, il fut favorisé de visions plus fréquentes encore. On aurait dit que son âme se détachait peu à peu du fardeau pesant de ce corps mortel, et qu'elle pénétrait, par avance, au séjour de la lumière éternelle.

 

On s'est demandé si les nombreuses fondations de Don Bosco pourraient se soutenir lorsqu'il ne serait plus là ?

Qu'on soit rassuré : l'Œuvre Salésienne défiera tous les efforts de l'Esprit du mal.

Recueillons quelques-unes, des dernières paroles de Don Bosco :

Jusqu'ici nous avons toujours marché à coup sûr. Nous ne pouvons pas faire fausse route : c'est Marie qui nous guide.

Notre Congrégation subsistera parce qu'elle est conduite de Dieu, et protégée par Marie Auxiliatrice.

 

Il a laissé, pour continuer sa mission, son fils le plus cher : Don Michel Rua qui ne l'a jamais quitté depuis l'âge de neuf ans.

Entre Don Bosco et Don Rua, la plus filiale intimité n'a cessé de régner pendant quarante ans. Un autre lien a encore contribué à souder, pour ainsi dire, ces deux existences : leurs mères !

Lorsque le jeune Rua devint l'élève de Don Bosco, sa mère ne tarda pas à se faire l'aide assidue de Madame Marguerite. Ces deux saintes femmes se comprenaient à merveille : la grandeur de leur dévouement n'avait d'égale que la simplicité avec laquelle elles se donnaient tout entières.

À la mort de Madame Marguerite Bosco, en 1856, Madame Jeanne Marie Rua trouva tout naturel de venir la remplacer à l'Oratoire, et comme sa pieuse amie, elle se consacra, avec une générosité admirable, aux soins des enfants.

Que pourrions-nous dire du Supérieur général actuel de la Congrégation Salésienne ? C'est la douceur la plus exquise unie à la plus invincible fermeté ; ce sont les qualités les plus éminentes jointes à l'humilité la plus profonde ; c'est l'esprit le plus droit et le plus pratique. C'est plus que cela !

Laissons Don Bosco lui-même caractériser un tel homme : Don Rua, a-t-il dit, il ferait des miracles s'il le voulait !

 

 

(1) Des traductions allemande, anglaise et slave sont en cours d'exécution.