LA PIEUSE SOCIÉTÉ SALÉSIENNE

 

L’ŒUVRE DE MARIE AUXILIATRICE

LES SŒURS DE MARIE AUXILIATRICE

 

 

L'Œuvre Salésienne ne tarda pas à se dilater d’une façon vraiment surprenante. Un grand nombre de villes témoignèrent le désir de posséder des Oratoires semblables à celui de Turin.

En présence d'un pareil développement, Don Bosco dut se préoccuper de trouver des Prêtres, pénétrés de l'esprit de Saint-François de Sales, et qui se consacreraient aux enfants pauvres et abandonnés.

Malheureusement, les graves événements qui s'étaient succédé, depuis l'époque troublée de 1848, avaient eu la plus fâcheuse influence sur les vocations ecclésiastiques. Elles ne se produisaient plus au grand jour, et les Séminaires étaient presque déserts.

Dès lors, Don Bosco comprit que la nécessité la plus actuelle et la plus pressante, c’était de recruter et de former des enfants pour le Sacerdoce.

Il se donna à cette noble entreprise avec son énergie habituelle, et son incroyable force de volonté.

Ses efforts restèrent longtemps infructueux, et s'il eût été susceptible de découragement, il eût renoncé à poursuivre un but qui paraissait ne pouvoir être atteint. Les germes précieux, cultivés avec tant de sollicitude, furent bien lents à se développer, mais enfin il put connaître, à des signes certains, que son labeur était béni, et que la moisson serait abondante.

Nous avons dit qu'en 1849 quatre de ses enfants avaient pris la soutane.

Ce fut seulement en 1857 qu'il put réunir, autour de lui, une quinzaine de jeunes Prêtres et de Clercs, formés par ses soins : Il imagina alors de les pourvoir d'une Règle, et ils se mirent à vivre à la façon d'une Communauté religieuse.

Cette expérience ayant réussi à merveille, N. S. Pic IX approuva définitivement, en 1874, la Constitution de la Pieuse Société Salésienne, qui, dès lors, fut régulièrement fondée.

 

Don Bosco avait un cri d'amour qu'il exhalait sans cesse : Seigneur ! Des âmes ! Donnez-moi des âmes ! — Da mihi animas et caetera tolle !

Pour sauver toutes ces pauvres âmes autour desquelles le Prince de ce monde tournait comme un lion dévorant, il lui fallait, avant tout, beaucoup de Prêtres !

En 1872, il fut inspiré de compléter son œuvre du recrutement sacerdotal par une autre institution.

Jusqu'alors il n'avait pris ses jeunes clercs que parmi des enfants élevés par lui ; mais il n'avait pas tardé à reconnaître qu'il y avait bien d'autres vocations, latentes en quelque sorte, chez des jeunes gens instruits ailleurs, et même chez des hommes d'un certain âge. Seulement ils étaient arrêtés par des difficultés matérielles presque insurmontables ; personne ne songeait à les encourager, à leur venir en aide, et ils étaient perdus pour l'Église.

 

C'est alors qu'il fut conduit à faire une nouvelle et bien utile fondation : L'ŒUVRE DE MARIE AUXILIATRICE, destinée à favoriser et aider les vocations ecclésiastiques parmi les adultes.

Cette œuvre, qui s'adresse surtout aux jeunes gens d'un certain âge et aux hommes mûrs, fit un bien incalculable ; quantité d'excellents sujets purent recevoir, dans les Maisons de Don Bosco, une instruction complète, poussée jusqu'aux plus hautes études théologiques.

C'est ainsi que Don Bosco a pu fournir à l'Église plus de six mille prêtres. Douze cents d'entre eux, environ, sont restés dans sa Congrégation ; les autres sont entrés, pour la plupart, dans le clergé séculier auquel ils ont fourni le plus précieux renfort. Il est peu de paroisses des diocèses de Turin, du Piémont et de la Lombardie, où l'on ne trouve quelque prêtre sorti des Maisons Salésiennes.

 

La Providence vint offrir à Don Bosco une autre fondation qu'il mena promptement à bien avec sa décision habituelle : ce sont les SŒURS DE MARIE AUXILIATRICE.

Depuis longtemps il avait reconnu quel bien on pouvait faire en recueillant des petites filles, qui seraient élevées surtout en vue des travaux de la campagne. D'ailleurs ne fallait-il pas, à tous ces enfants, des soins spéciaux, et pour ainsi dire maternels, que des femmes seules pouvaient leur donner !

Rien ne fut donc plus opportun que l'adjonction de ces bonnes Sœurs de Marie Auxiliatrice (1872). La première Supérieure fut Maria Mazzarello, pieuse jeune fille de Mornese.

Cette Congrégation a pris, en peu d'années, un essor admirable. Les vocations se multiplient, et ces saintes filles rendent d'inappréciables services dans les deux mondes.

Visiblement protégée par la Sainte Vierge, soutenue et comme soulevée par d'étonnantes vocations et de merveilleux dévouements, l'Œuvre de Don Bosco a pris une extension qui semble incompréhensible. De l'Italie elle a rayonné en France, en Espagne, en Autriche, en Angleterre, en Belgique.

Dans ces dernières années, Don Bosco a même été sollicité d'ouvrir des Maisons non seulement en Europe, mais encore dans les Indes, dans la Chine, au Japon, et jusque dans les îles les plus lointaines de l'Océanie. Malheureusement plus de trois cents demandes de ce genre ont dû être refusées, faute de personnel.

Une remarque singulière, c'est que les plus importantes décisions, relatives à la Société Salésienne, ont été généralement prises le 8 décembre, jour de l'Immaculée Conception. C'est à cette date précise qu'ont été résolues ou accomplies un grand nombre de fondations.

La dernière est celle de Liège, accordée par Don Bosco lui-même le matin du 8 décembre 1887, alors que la veille encore il était d'accord avec son Conseil pour laisser l'affaire en suspens.