1886

Les Salésiens au Chili

 

 

Don Bosco a raconté, le matin du 10 avril 1886, qu'il avait fait, la nuit même, le rêve suivant :

« ... Don Bosco, marchant, arriva sur un mamelon d'où il voyait une forêt, mais cultivée et coupée de routes et de rues. Il allait promener son regard autour de lui, quand à son oreille arrivèrent les éclats de voix d'une foule innombrable d'enfants. Don Bosco, en dépit de tous ses efforts, ne put parvenir à reconnaître d'où venait ce bruit. Puis à ces éclats de voix succéda un cri, comme pour annoncer un événement. Ensuite Don Bosco vit un nombre presque infini d'enfants qui couraient autour de lui, en disant : Nous t'avons attendu, nous t'avons attendu si longtemps ! Mais, maintenant, te voilà : tu es au milieu de nous, et tu ne nous échapperas pas 

 

*

 

Une bergère, qui était survenue à la tête d'un troupeau d'agneaux, après plusieurs questions à Don Bosco, lui dit enfin :

— Regarde maintenant de ce côté, étends ton regard, et vous, (s'adressant aux enfants) étendez-le aussi et lisez ce qui est écrit.

— Eh bien ! Que vois-tu ?

— Je vois, répliqua Don Bosco, je vois montagnes, et puis mers, et puis collines, et ensuite, de nouveau, montagnes et mers.

Je lis, s'écria un enfant, VALPARAISO.

Moi, je lis, s'écria un autre, SANTIAGO.

Moi, poursuit-il un troisième, je lis les deux noms : VALPARAISO et SANTIAGO.

 

Or, voici ce que rapporte le Bulletin Salésien d'octobre 1887, page 123 :

Au mois d'avril 1887, Monseigneur Cagliero, accompagne de Don Fagnano, parcourt le Chili, et ce voyage est un triomphe continuel.

Il visite SANTIAGO et VALPARAISO.

À Santiago, M. le sénateur Valledor insiste pour que les Salésiens prennent la direction d'un Orphelinat au gouvernement, ce qui est accepté.

Les orphelins de l'État sont âgés de sept à dix ans. Ils disent à Monseigneur : VOILA DEUX ANS QUE NOUS SOMMES À PRIER ET À PLEURER POUR QUE DON BOSCO NOUS DONNE UN PÈRE !

D'autres, plus petits, s'écriaient : LES PETITES FILLES ONT LEUR MÈRE, (la religieuse) ; MAIS, NOUS AUTRES, NOUS N’AVONS PAS ENCORE DE PÈRE. NOTRE PÈRE, C'EST DON BOSCO ; SEULEMENT, IL N'EST PAS ENCORE ARRIVÉ.

À Valparaiso, le jour de l'arrivée de Monseigneur, plus de deux cents enfants, ivres de joie, couraient après les Salésiens, en criant : MAINTENANT, ILS SONT ARRIVÉS, NOS PÈRES ; DEMAIN NOUS POURRONS VENIR À L'ÉCOLE. ILS SONT ARRIVÉS ; OH ! QUEL BONHEUR !