POUR MÉDITERAVANT LA LECTURE DES LETTRES
Si oculus tuus fuerit simplex totum corpus tuumlucidum erit. (Saint-Luc, chap. 11, v. 34.) Tant que la lumière divine n'éclaire pas cet oeil, notre intérieur vit dans les ténèbres. L'aurore de notre intérieur commence quand cette lumière se lève. Ce soleil de l'âme éclaire notre monde intellectuel, comme le soleil extérieur éclaire le monde extérieur. Comme, au lever du soleil extérieur, les objets du monde sensible nous deviennent peu à peu visibles ; ainsi, au lever du soleil spirituel, les objets intellectuels du monde spirituel ou raisonnable viennent à notre connaissance. Comme la lumière extérieure nous éclaire sur le Chemin de notre pèlerinage, ainsi la lumière intérieure nous éclaire sur la voie du salut. Ce Soleil spirituel, c'est Jésus-Christ ! Car, comme le soleil extérieur possède la lumière et la chaleur, rend tout visible et fait tout fructifier ; ainsi ce soleil intérieur rend tout susceptible d'être connu dans l'esprit, et actif dans le coeur : car la Sagesse et l'Amour sont ses forces, la raison et la volonté de l'homme ses organes. Il parfait nos puissances avec la Sagesse et notre volonté avec l'Amour.
SUR LE DÉVELOPPEMENT
Plus un corps a d'organes pour la réception, le développement et la propagation d'influences diverses, plus certainement son existence est riche et, parfaite, parce qu'il a plus de potentiel vital. Ces forces latentes peuvent être éveillées, c'est-à-dire, que nous pouvons nous organiser nous-mêmes pour qu'elles deviennent actives en nous. Maintenant, de même que pour un homme qui n'a point d'organes, point d'yeux pour la lumière, la lumière n'existe réellement pas, lorsque cependant tous ceux qui ont cet organe en jouissent ; ainsi beaucoup d'hommes peuvent ne pas jouir de quelque chose dont d'autres peuvent jouir. je veux dire qu'un homme pourrait être organisé de telle sorte qu'il sentirait, entendrait, verrait, goûterait des choses qu'un autre ne pourrait sentir, ni entendre, ni voir, ni goûter, parce que l'organe lui manquerait. Ainsi, dans ce cas, toutes les explications seraient infructueuses ; car l'un mêlerait toujours les idées qu'il aurait reçues par son organe particulier avec les idées de l'autre, et il ne pourrait goûter et comprendre quelque chose qu'autant que cela s'approcherait de ses propres sensations. De là, il paraît être démontré que les hommes organisés pour le développement des forces supérieures, ne peuvent donner à ceux qui ne sont pas organisés pour cela, aucune idée, sinon très vague, de la vérité supérieure. Maintenant, la question est : En quoi consiste l'organe de perception de la vérité ? Qu'est-ce qui rend l'homme capable de la recevoir ? |