MARQUIS DE LA FRANQUERIE
avec Notre-Seigneur Jsus-Christ,
la Trs Sainte Vierge Marie
et saint Joseph
Nous avons mis en annexe finale l'Allocution du Cardinal Jean-Marie LUSTIGER, Archevque de Paris, lÕoccasion de la remise du Prix Nostra Aetate que lui a dcern, conjointement au Grand Rabbin Sirat, le Centre pour la Comprhension entre Juifs et Chrtiens (CCJU) de lÕUniversit du Sacr-CÏur, Fairfield, Connecticut (USA), le 20 octobre 1998.
Ce discours a t prononc dans la plus clbre synagogue de New-York. Le lieu et l'occasion en souligne l'importance qui n'chappera pas au lecteur.
On veut faire croire que l'ancienne alliance n'a pas t rompue et que tout ce que l'Eglise a enseign avait pour but de se substituer cette ancienne alliance. Jsus-Christ, rabbi et fils d'Isral, oui ; Jsus-Christ, Fils de Dieu ?
Nous laissons au Cardinal Lustiger le choix de ses positions et pensons que le livre du Marquis de La Franquerie cit un tel moment et dans un tel lieu, est particulirement d'actualit.
Cette tude est le rsultat de nombreuses et longues recherches qui ont amen l'auteur personnellement une certitude, mais il n'a nullement la prtention de vouloir l'imposer ses lecteurs.
Le 25 aot 1983
Bien cher Ami,
En vous retournant l'tude intitule "Ascendance Davidique des Rois de France et leur Parent avec Notre Seigneur Jsus- Christ, la Trs Sainte Vierge Marie et saint Joseph", je vous exprime tout d'abord mes remerciements les plus vifs et ma reconnaissance pour toute la confiance que vous m'avez ainsi tmoigne, et je viens vous faire part, comme vous avez bien voulu m'en exprimer le dsir, de l'essentiel des rflexions qui me sont venues l'esprit en lisant les pages que vous avez crites.
De ces rflexions, en voici donc un bref aperu, trop sommaire mon gr, eu gard la nature mme du sujet et sa porte du fait mme des arguments et des considrations qui les accompagnent ou que suggre le texte.
A vous lire, on se trouve comme transport, sans effort, sur ce que j'appellerai l'un des sommets culminants du "Plan de Dieu", de Ses desseins sur la France et dont la finalit suprme porte non seulement sur la Vocation, proprement dite, de notre Patrie selon les vues de Dieu, mais aussi et principalement sur la Personne de ses Chefs : les Rois de France, dont la filiation remonterait au Roi David, tablissant ainsi un lien de parent entre les Rois et Notre-Seigneur Jsus-Christ et, du mme coup, avec la Trs Sainte Vierge Marie.
Sujet d'une porte immense, touchant, en quelque sorte, l'Infini de Dieu mme, et de nature surprendre d'autant plus que l'on dcouvre bien vite qu'en dfinitive, il s'agit d'un TOUT, parfaitement dispos et ordonn en vue d'tablir le Rgne de Dieu sur la terre. Ni plus, ni moins.
Oser dire pareille chose en ce temps de trouble et de confusion extrme qui pse sur l'Eglise et tout autant sur le monde entier, apparat alors comme une sorte de dfi la raison. Mais les faits s'imposent d'eux-mmes et les sources sont l et le prouvent sans discussion. La logique de Dieu a de ces traits d'une fulgurante lumire laquelle on ne saurait rsister. C'est ici le cas, il faut bien le reconnatre et le souligner.
Mais depuis Vatican II, o tout se trouve RENVERS, force est de s'attendre de vives ractions, car, en effet, la thse prsente ranime aussitt le souvenir de bien des donnes doctrinales intangibles par leur nature mme, mais qui se trouvent, aujourd'hui, radicalement cartes arbitrairement, par omission ou par suppression pure et simple, et cela, au mpris de la Vrit, de la Justice et de la Foi.
De ces omissions et suppressions la liste en serait longue donner, depuis le temps que dure le saccage du Trsor de l'Eglise, en voici donc les plus marquantes. Il s'agit tout d'abord, de la dvotion au Sacr-CÏur de Jsus et du culte Lui rendre ; en mme temps s'y trouve associ le culte marial et tout ce qui s'y rapporte, en particulier et surtout les grandes Apparitions mariales au sicle dernier, et leur suite au cours de ce sicle, en France ou dans d'autres pays. Toutes choses, il faut le savoir, dont le sens profond va dans le sens mme du sujet qui nous occupe, et tend vers la mme FINALIT.
Ce quoi s'ajoute la Rforme liturgique, dans tous ses aspects et ses applications les plus diverses. Au premier chef, le nouvel Ordo y tient la premire place. Le nouvel Ordo substitu frauduleusement l'ancien, c'est--dire la Messe telle que l'a institue Notre-Seigneur, au soir du Jeudi-Saint.
Qu'en est-il rsult ? L'abolition de fait, de la messe, du sacrifice propitiatoire institu par Notre-Seigneur, avec toutes les consquences qui s'ensuivent, dans la ralit des choses, comme on le sait bien, c'est un fait d'exprience. Ici, il convient d'insister sur le fait pour en comprendre la porte par rapport au sujet en cause. Voici donc quelques remarques importantes.
Dire que le nouvel Ordo a t substitu l'ancien n'est pas un excs de langage. C'est Paul VI lui-mme qui l'a dclar lors du Consistoire du 24 mai 1976, Rome. En voici le texte : "Le nouvel Ordo a t promulgu pour tre substitu l'ancien, aprs une mre rflexion et la suite des instances du Concile Vatican II". Et Paul VI a tenu prciser : "Ce n'est pas autrement que notre saint prdcesseur Pie V avait rendu obligatoire le missel rform sous son autorit la suite du Concile de Trente. "
Cette prsentation des faits a soulev, en son temps, maintes critiques de la part de certains thologiens ou canonistes. La question n'est pas close pour autant, en ce sens que saint Pie V n'a fait qu'entriner, en quelque sorte, les dcisions du Concile de Trente. En la circonstance, l'autorit vient du Concile... C'est l'vidence mme. Mais laissons l la discussion pendante et avanons dans le cadre de l'analyse entreprise, et revenons au nouvel Ordo.
Sans entrer dans de longs exposs, il suffit de rappeler que les novateurs - ceux du Concile comme ceux du Concilium de liturgie - en agissant comme ils l'ont fait, ont voulu, c'est manifeste, assurent les commentateurs, faire disparatre de la clbration liturgique de la messe tridentine toute notion relative la Prsence relle de Notre-Seigneur dans l'Eucharistie, de faon rendre la "nouvelle messe" accessible, tout la fois, aux catholiques et aux protestants.
En d'autres termes : l'hrsie admise dans le sanctuaire ! C'est--dire, en fait : suppression dans toute clbration de la Personne mme du Sauveur.
Mais alors, arriv ce point des choses, comment ne pas tre frapp par la similitude des objectifs poursuivis travers le temps et l'histoire pour dtruire l'Eglise et la France et que voici.
Hier, le 21 janvier 1793, la Rvolution tranche la tte du Roi Louis XVI. N'tait-ce pas en haine de Dieu, comme pour faire disparatre, dsormais, tout jamais espraient bien les ennemis de Dieu, cette "Filiation divine" prsente dans la Personne du Monarque ? Filiation divine qui permettait au Souverain d'assumer l'exercice du Pouvoir royal, reprsent par le Sceptre, faveur cleste dont il est parl longuement dans l'tude communique.
Et aujourd'hui, que voit-on ? Sinon que l'on a SUPPRIM, dans la clbration liturgique de la Sainte Messe, QUI DONC?... La Personne de Notre-Seigneur. Quel rapprochement, inattendu certes, mais combien rel et tangible... Bref la rvolution continue...
Aussi bien, et pour conclure, faut-il dire que l'tude communique ne saurait rester dans l'oubli. Sa publication apparat indispensable ; il reste savoir quand et comment, mais, en tout tat de cause, sa publication s'impose pour l'honneur de Dieu et de la Trs Sainte Vierge, et sans doute, pour contribuer au triomphe de son CÏur Immacul.
Voil, cher ami, ce que j'ai cru devoir vous dire, vous en laissant le soin de l'apprcier. Je ne puis en dire davantage aujourd'hui, il me faut terminer. Je vous redis toute mon affection et mes sentiments dvous. Bien vtre, cher ami.
M. C.
L'Ascendance Davidique des Rois de France et leur parent avec Notre-Seigneur Jsus-Christ, la Trs Sainte Vierge Marie et saint Joseph est un sujet qui me tient trs cÏur depuis soixante ans.
Avant que d'tudier les documents, je dois vous dire comment j'ai t amen penser que les Rois de France pourraient vraisemblablement descendre du Roi David.
Je peux dire en toute vrit, que c'est providentiellement qu'en 1924 j'ai tudi puis crit mon premier livre : La Mission Divine de la France. Au cours de cette tude, j'ai t frapp, puis trs mu, par le paralllisme rigoureux existant entre les serments faits par Dieu David en faveur de la descendance du saint Roi et de sa Race et les promesses inspires par Dieu saint Remy en faveur de Clovis et de sa Race, saint Remy agissant comme Lgat Pontifical pour tout le royaume de France.
Cette motion intense m'a ouvert des horizons absolument insouponns jusqu'alors et qui, touchant ma Foi, multiplirent mon amour et ma reconnaissance envers Dieu d'abord, et aussi envers la Race de nos Rois laquelle depuis toujours ma famille demeure passionnment attache.
Ma foi me disait que l tait la Vrit. Mais il fallait historiquement le prouver. D'o mes recherches.
J'ai toujours t convaincu - et mon exprience personnelle me l'a confirm - qu'un catholique fervent qui ne cherche qu' dfendre son Dieu, son Pays, son Roi et veut s'abandonner avec foi au bon vouloir divin, ne sera jamais abandonn et sera providentiellement guid et parfois mme miraculeusement protg.
Au cours d'extases de Marie-Julie Jahenny - la stigmatise bretonne - auxquelles assistaient des personnes jusqu'alors inconnues et qui pourraient en tmoigner, deux de mes tudes - que je n'avais jamais song crire - ont t demandes, tout d'abord ma plaquette sur saint Michel, puis La Vierge Marie dans l'Histoire de France. Ajoutons qu'il y a une dizaine d'annes, j'eus l'occasion de voir deux autres stigmatiss - qui ne se connaissaient pas - un religieux franais et une personne trangre. L'un et l'autre, quelques mois d'intervalle, me dirent que je devais reprendre mes recherches sur l'ascendance Davidique des Rois de France. Je me remis donc ce travail. Dans la bibliothque de mon grand-pre, qui avait t l'un des fondateurs de la Socit de l'Histoire du Vieux Paris et de l'ële de France, j'ai trouv un ouvrage remarquable du Pre Jacques Lelong de l'Oratoire : Bibliothque Historique de la France contenant le catalogue de tous les ouvrages tant imprims que manuscrits qui traitent de ce Royaume ou qui y ont rapport avec des notes critiques et historiques, publi Paris en 1719, gros in-folio de 1100 pages. J'ai donc pu faire venir de France ou de l'tranger soit des microfilms, soit des photocopies afin de les tudier. Nous en reparlerons tout l'heure.
Sur ces entrefaites, je fis une confrence Avignon et la personne qui l'avait organise invita dner avec moi un vieux chanoine. Au cours de la conversation, il me cita le nom d'une illustre famille irlandaise dont il tait issu. Je lui dis :
- "Mais alors, Monsieur le Chanoine, vous descendez des Rois d'Irlande..."
- "Comment le savez-vous" me rpondit-il, trs surpris... et il m'ajouta :
- "Nous avons mme notre gnalogie remontant jusqu' Adam".
Et comme je lui disais quel point la question m'intressait, il me la confia avec autorisation de la photocopier. Ce Chanoine est mort et sa gnalogie est dpose dans les Archives de la ville.
Enfin, la Providence permit que le 18 dcembre 1978 on me montrt plusieurs lettres de l'un des confidents et secrtaire l'occasion du Padre Pio. Ces lettres remontaient 1972 et taient adresses un pieux religieux de mes amis. J'en ai les copies et vous en cite les parties les plus importantes ; le tout crit par un Italien, dont je vous conserve le style.
25 fvrier 1972
"Trs cher Pre, Padre Pio me disait "sans le soutien du pouvoir royal de David, l'Eglise tombe en dcadence sous le pouvoir de l'esprit du serpent qui relve sa tte orgueilleuse sur le chef de l'Eglise". Le Padre Pio disait que "le pouvoir Royal est un pouvoir divin qui abaisse les serpents. Les rpubliques par contre relvent de terre les esprits serpents lesquels sacrifient le peuple de Dieu, l'empchant de s'lever vers le Dieu du CielÉ C'est aujourd'hui le mal de l'Europe sous les rpubliques" disait le Padre Pio..."
Lettre du 5 mai 1972
"Un jour Padre Pio me parla d'un importantissime Testament cach au Vatican. Il s'agit du Testament de la Duchesse d'Angoulme... Ce Testament aurait rvl non seulement le mystre du Dauphin mais encore le sien... Pour le bien de la France, de l'Italie et du monde, un tel Testament ne peut rester secret..."
Lettre du 6 novembre 1972
"Padre Pio savait que la France cache un pouvoir qui se rvlera l'heure tablie (c'est--dire l'heure de Dieu)... Dans le monde manque le pouvoir royal que Dieu a cach en ces temps de folie. Le pouvoir royal seulement, celui que Dieu donna David, est capable de rgir le gouvernement des peuples. Sans le pouvoir royal de David, reconnu et mis sa juste place, me disait le Padre Pio, la religion chrtienne n'a pas le soutien indispensable sur lequel appuyer la Vrit de la parole de Dieu. La folie des hommes a t de tenter de tuer la royaut ; le monde le paye encore aujourd'hui, car sans le vritable Roi promis par Dieu parmi les descendants de David, le pouvoir de Dieu ne rside plus dans le cÏur des chefs d'tats et des ministres. Mais Satan tire avantage remplacer le pouvoir royal du David vivant. Que le malheur du monde sera grand avant que les hommes puissent comprendre cette vrit. La vrit est aujourd'hui dans le cÏur de peu d'hommes lus et cachs, mais, dans ces hommes, il y a tous les pouvoirs du Dieu vivant qui veut et peut dtruire tous les usurpateurs des pouvoirs vritables..."
Lettre du 20 novembre 1972
"L'amour du cÏur de la France royale, patrie de la royaut sortie de la descendance de David ressort ressuscit en ses hritiers... Le pouvoir de royaut de David doit RVEILLER dans les cÏurs des Franais l'amour de la ROYAUT DE DIEU qui a en France son berceau. LA VRAIE GRANDEUR de la France est le pouvoir royal de David qui fut en terre de France, dans le sang du roi Louis XVI et de Marie-Antoinette.
La France fut pardonne par le grand cÏur du roi Louis XVI et de Marie-Antoinette, morts VICTIMES pour le Christ par la brutalit de la bte (la rvolution diabolique)".
Le pardon du Roi Louis XVI a maintenu la France le droit la grandeur de la royaut de David, qui est AMOUR et HUMILIT, celui de reconnatre, dans le monarque, le pouvoir de l'amour divin...
Dans le silence et la prire, Dieu choisira ses lus pour le bien de la France et du monde, ... pouvoir divin et humain du grand monarque du sang royal de France".
Inutile de dire l'motion intense que j'ai ressentie la lecture de ces documents relatant la pense inspire du Padre Pio !
Faut-il ajouter que, le 19 aot 1983, j'ai reu une lettre d'un ami, Monsieur M. O., ancien lve de Polytechnique, me faisant part de la remarque qu'il avait faite dans quatre reproductions d'un livre qu'il m'envoyait pour avoir mon avis. Ce livre est celui de deux savants amricains, Stevenson et Habermas La Vrit sur le Suaire de Turin. Cet ami croit avoir remarqu sur ces reproductions que la tache de sang qui s'est coule de la plaie faite par la lance qui a ouvert le CÏur de Notre-Seigneur reproduisait l'effigie de profil du Roi Louis XVI en buste. J'ai immdiatement compar avec un mdaillon que j'ai toujours dans mon bureau reprsentant de profil les ttes du Roi et de la Reine Martyrs et celle du jeune Dauphin Louis XVII et qui contient galement des cheveux de la Reine et des parcelles des grands Cordons du Roi et du jeune Prince. Je dois reconnatre que la ressemblance est frappante. J'ai donc aussitt crit un ami, qui jouit de certaines communications d'En-Haut et auquel Pie XII avait confi certaines missions dlicates, pour lui demander s'il pourrait me donner des lumires ce sujet.
Est-ce une dlicatesse de la Providence ? Je le pense. Le mme soir, et alors que ma lettre lui adresse n'tait pas encore partie, cet ami m'a tlphon. Je lui ai alors expos la question et, immdiatement, il m'a dit : "C'est vrai !" provoquant chez moi l'une des plus grandes motions de ma vie, car son affirmation constituait la plus bouleversante et la plus transcendante confirmation de toutes mes recherches, de mon amour passionn de Dieu, de la France et du Roi, cette Trilogie incarne dans un mme Idal et une mme Foi !
Ce sang de la plaie du Sacr-CÏur, qui reproduit ainsi 1760 ans auparavant le profil du Roi Louis XVI, n'aurait-il pas pour but d'annoncer prophtiquement que le Grand triomphe du Christ, Fils de Dieu, Dieu Lui-mme, se produira par le Grand Monarque qui sera tout la fois Son Image et Sa Reprsentation comme aussi celles du Roi Martyr qui fut le premier Souverain consacrer son Royaume et sa Personne au Sacr-CÏur et fut lui aussi l'image et le reprsentant du Christ dans l'ordre temporel et aussi dans le martyre pour le salut de son peuple, ROI-MARTYR dont le Grand Monarque descendra...
Voici la rponse de mon ami, en date du 1er septembre 1983 :
"Bien cher Ami,
Je viens enfin rpondre votre lettre du 19 aot en vous priant de bien vouloir m'excuser du retard vous donner satisfaction. Dans cette lettre, relative l'ouvrage intitul : La Vrit sur le Suaire de Turin, vous mettez l'accent sur le fait que parmi les reproductions du Linge sacr que comporte l'dition, sur quatre d'entre elles il existe, sur la plaie du CÏur du Christ, une tache de sang qui est bouleversante tant elle ressemble au portrait de Louis XVI. Et vous me demandez de vous donner mon sentiment ce sujet. C'est bien volontiers que j'acquiesce votre dsir, ne croyant pas faire ainsi Ïuvre tmraire.
Tout bien pes, je puis vous dire que je crois fermement, raisonnablement, que vous ne vous trompez pas. Tout est dit clairement, chacun est mme de le comprendre, et tel que le fait est prsent il apparat indiscutable, et ds lors on l'accepte ou bien on le refuse. Et rien d'autre !
Dcouverte inattendue, certes, mais qui n'a rien d'invraisemblable et que l'on peut expliquer quand on connat la dvotion au Sacr-CÏur et les horizons qu'elle dvoile ses fidles. Et d'emble, un argument en faveur de l'authenticit du fait, s'impose l'esprit.
Je m'explique. En effet, si l'on se rfre aux paroles du Sauveur dans ce que l'on appelle : "Les Douze grandes Promesses" lesquelles font partie intgrante des "Grandes Rvlations", on y trouve, la onzime promesse, celle-ci :
"Les personnes qui propageront cette dvotion auront leur NOM inscrit dans Mon CÏur et il n'en sera jamais effac".
Dans le cas qui nous occupe, nous avons bien plus qu'un nom, nous avons un visage, et lequel ? Celui du Roi Louis XVI. Mais ceci tant, pourquoi ne pas admettre que la promesse formule dans la forme rapporte, pourrait toujours, selon le bon plaisir de Son Auteur, prendre une autre forme d'expression plus excellente et plus approprie Ses vues, selon les temps et les moments ? Aussi, quand on se trouve en prsence d'une ralisation nouvelle, mais frappante, pourquoi en douterait-on ? La Foi n'est-elle pas l pour nous aider et nous clairer ?
Mais encore, ds lors qu'il s'agit, l'vidence, du Roi-Martyr, de celui qui, en tant que monarque fut le premier consacrer son royaume, sa Personne, au Sacr-CÏur de Jsus, comment ne pas croire ? Et croire l'authenticit du fait constat.
Certes, on le sait bien, de cette conscration certains ont os dire: "Îuvre vaine, sans lendemain", car nous y sommes ce "lendemain" inattendu, car, considrer les choses dans la lumire d'En-Haut, comment ne pas voir que l'acte accompli par l'infortun monarque durant sa captivit au Temple, pour tardif qu'il ft, dans le temps, s'inscrit nanmoins dans l'ternel prsent de Dieu, avec toutes ses consquences, et parmi celles-ci le fait indniable qu'en tout tat de cause l'acte accompli rpondait pleinement l'attente divine.
D'o il s'ensuit que son caractre solennel demeure entier et que, de surcrot, en raison mme de sa prennit, il se trouve que son actualit subsiste encore et s'impose d'elle-mme.
Cela me parat vident et surtout conforme la logique divine si souvent mconnue ou simplement oublie !
Aussi bien, ne nous tonnons pas de la prsence d'un tel signe dans le Saint Suaire de Turin. Un signe qui, d'ailleurs, se rvle aussitt charg de sens quand on y regarde de prs et que l'on constate qu'il se produit, justement, l'heure o la dvotion au Sacr-CÏur est considre, mme dans l'Eglise actuelle, hlas, comme une chose dfinitivement rvolue, parce que "dpasse" au regard des innovations intervenues depuis Vatican II. Tandis que, par ailleurs et dans le mme temps, tout ce qui serait de nature voquer la Royaut, est insidieusement combattu, sous les formes les plus diverses et les plus subtiles, en prenant bien soin de ne jamais parler de l'objet lui-mme : la Royaut. Par contre, on exalte l'envi la Rvolution, ses principes, ses Ïuvres et ses idoles, la dmocratie, la libert, la fraternit, les droits de l'homme, la rpublique, le progrs, les loisirs... !
Et dans cet abme sans fond, certains voudraient bien "que tout y passe", c'est--dire vingt sicles de civilisation chrtienne, mis en pices tout jamais. Et sous la frule du Pouvoir occulte qui dirige et gouverne le monde, tout y contribue activement, la presse, la radio, la tlvision, utilises souhait pour appauvrir, en attendant de les voir disparatre, toutes les valeurs spirituelles les plus nobles qui ont fait la grandeur de la France et contribu son rayonnement dans le monde entier.
Mais alors, et pour en revenir au signe sacr que nous prsente le Suaire de Turin, comment ne pas voir, en tout cela, que le Seigneur des Seigneurs et le Roi des Rois, le Christ-Roi enfin, entend faire prvaloir la face d'un monde tomb dans l'impit, l'idoltrie et l'incrdulit, le caractre irrcusable et irrversible de Ses desseins et de Ses dons, en Se manifestant de faon aussi singulire, mais combien loquente, comme nous venons de le voir.
Il y aurait beaucoup dire sur un tel sujet, mais voici qui rsume, en quelque sorte, et c'est de dire : "Ne croirait-on pas, bien des indices, ne serait-ce qu'en se rfrant l'histoire de la dvotion (Hamon S.J.) que le Christ ne cesse de mettre au point la Grande Question des Rvlations de Paray-le-Monial ?"
Voil qui en dit long, n'est-ce pas ? Eh bien ! C'est tout cela qu'voque le langage, mystrieux de prime abord, du Suaire de Turin. Telle est ma pense.
J'arrive maintenant un fait d'un autre genre, diffrent dans sa nature, mais identique quant au fond, tout ce que nous venons de voir. Ce fait, le voici :
C'tait il y a dix ou quinze ans, Orlans, lors des Ftes clbres en l'honneur de sainte Jeanne d'Arc. Parmi les nombreuses personnalits invites, se trouvaient le Cardinal Cerejeira, Patriarche de Lisbonne, et le Prince Xavier de Bourbon-Parme. Et voici qu' la sacristie de la Cathdrale, le Prince Xavier, abordant le Cardinal, se trouva amen lui demander si, dans le troisime secret de Fatima, il y avait "quelque chose" concernant la France. Le Cardinal, nullement surpris, s'empressa de rpondre au Prince :
"Oui, il y a quelque chose concernant votre Patrie".
Sur quoi, le Prince Xavier, respectueux du silence observ par l'Eglise, remercia le Prlat, sans chercher savoir en quoi consistait ce "quelque chose".
Un dtail historique, parmi bien d'autres, mais qui montre que Notre-Seigneur "ne cesse" en effet, de mettre au point la grande question des Rvlations de Paray-le-Monial.
Voil, trs cher Ami, ma rponse votre lettre. Je crois que pour avoir attendu aussi considrablement vous accueillerez mes dires avec grande joie, comme je le souhaite..."
Je m'excuse de ce long prambule. Il ne me parat pas inutile, car il claire la question. Venons-en maintenant aux documents.
Ascendances Davidiques de Notre-Seigneur
par la Trs Sainte Vierge Marie.
Je vous rappelle tout d'abord que l'ascendance davidique de Notre-Seigneur par Sa Mre est relate dans l'vangile de st Luc. Cette ascendance tait double, car la Reine du Ciel et de toute la Cration avait pour anctres deux des fils de David : le Roi Salomon, dont la descendance est relate dans l'vangile de saint Matthieu, et Nathan dont la postrit a t dcrite par saint Luc. En effet, Elazar, au vingt-quatrime degr de la descendance de Salomon et arrire-grand-pre de saint Joseph, eut une fille qui pousa Lvi, le grand pre de saint Joachim, Pre de la Trs Sainte Vierge, et aussi de saint Joseph d'Arimathie, dont je vous parlerai tout l'heure. Ajoutons que par sa Mre, Sainte Anne, Marie descendait des Grands-Prtres. Toutes ces gnalogies sont inscrites dans la Bible.
Mais tout d'abord qu'est-ce que la Bible ? Elle est compose de l'Ancien Testament et du Nouveau. Ouvrons le Dictionnaire pratique des connaissances religieuses de l'Abb Bricourt (d. 1925, t. 1, p. 795) : "La Bible est la collection officielle (canon) des livres que l'Eglise a reconnus comme INSPIRS... Les rationalistes, les protestants et les modernistes ont ni l'inspiration de la Bible. Pour nous, Catholiques, la Bible a t INSPIRE par Dieu ; nous croyons que Dieu en est l'auteur, de sorte que les livres qui la composent sont sacrs et divins, et, par consquent, vrais et infaillibles de la vrit et de l'infaillibilit mme de Dieu".
De son ct, l'Abb Fillion, Professeur d'Ecriture sainte l'Institut Catholique de Paris, dans son magistral ouvrage : La Sainte Bible commente d'aprs la Vulgate et les textes originaux (t. 1, p. 1, d. 1925) crit dans son Introduction : "tymologiquement, c'est le livre par excellence, le livre des livres... Qu'y a-t-il d'tonnant ce que la Bible soit le plus beau, le plus riche, le plus utile, le plus parfait et le plus saint des livres, puisqu'elle a Dieu Lui-mme pour auteur ? ... Qui quidem Veteris et Novi Testamenti libri, integri cum omnibus sis partibus..., Spiritu Sancto inspirante conscripti, Deum habent auctorem, a dit le Concile du Vatican I (Sess. III, Const. dogm., c. II), la suite du Concile de Trente (Sess. IV).
On le voit par ces dfinitions officielles, ce qui fait de la Bible entire un livre divin et la parole de Dieu dans le sens strict, c'est l'inspiration en vertu de laquelle toutes ses parties ont t composes".
L'Abb Moreri, docteur en thologie, crit dans son Grand Dictionnaire Historique (dition 1759, t. II, p. 450) : "On donne communment ce nom (Bible) la collection des livres crits par l'inspiration du Saint-Esprit".
Dom Calmet, bndictin, dans son Dictionnaire Historique, critique, chronologique, gographique et littral de la Bible (2 dition, 1730) crit trs judicieusement dans son chapitre prliminaire : "Comme les saintes Ecritures sont l'ouvrage du Saint-Esprit, on ne peut les entendre sans Son secours et sans Sa lumire, qu'on doit Lui demander avec insistance et persvrance. Si l'on n'apporte cette tude qu'un esprit de curiosit et de critique, on n'y trouvera jamais l'dification et les lumires qu'on doit y chercher, et que Dieu ne communique qu'aux pauvres d'esprit et aux humbles de cÏur. On ne doit s'y prsenter que dans l'humilit, la docilit, et la simplicit des enfants de Dieu". (p. 3)
Il est incontestable que les recherches archologiques aussi bien qu'historiques et la dcouverte des manuscrits de la Mer Morte confirment pleinement la vrit de la sainte Ecriture et des vangiles, comme aussi les recherches amricaines sur le Saint Suaire de Turin.
Deux savants, Stevenson et Habermas ont publi, sur ces dernires recherches qui remontent 1978 une remarquable tude qui confirme et prouve les vangiles : La Vrit sur le Suaire de Turin - Preuves de la mort et de la Rsurrection du Christ. Tous les Chrtiens devraient avoir cet ouvrage.
Le sujet que j'ai traiter aujourd'hui va m'obliger vous citer longuement l'Ancien Testament. Incontestablement cette tude est ardue et je vous prie de m'en excuser.
Dans leurs recherches, trop de savants et d'historiens se refusent consulter la Bible par orgueil et souvent par hostilit tout ce qui a un caractre religieux. Volontairement ainsi, ils se ferment la source des certitudes et des lumires ncessaires leurs tudes, car la Bible est la parole de Dieu qui, Lui, ne Se trompe pas, et elle est susceptible d'clairer tout ce qui peut tre utile l'homme.
Ouvrons l'Ancien Testament.
La Bible dit que No, qui tait le dixime degr de la filiation humaine, eut trois fils et que leur postrit peupla le monde aprs le dluge (Gense, ix, 1 et 18-19). Deux de ses fils furent les ascendants des races qui nous intressent : Sem, l'auteur des Maisons de Juda et d'Isral, et Japhet anctre des peuples europens. Cham eut l'gypte et l'Afrique.
Juda, au vingt-quatrime degr depuis Adam, frre de Lvi, l'anctre des Grands Prtres, et de Joseph qui devint le premier ministre du Pharaon d'gypte, Juda, dis-je, eut deux fils de la Syrienne Thamar et la Bible prcise : "Comme elle fut sur le point d'enfanter, il parut qu'il y avait deux jumeaux dans son sein. Et lorsque ces enfants taient prts sortir, l'un des deux passa sa main laquelle la sage-femme lia un ruban carlate, en disant : "Celui-ci sortira le premier". Mais cet enfant ayant retir sa main, l'autre sortit. Alors la sage-femme dit : "Pourquoi le mur s'est-il divis cause de toi ?" C'est pourquoi il fut nomm Pharez. Son frre qui avait le ruban carlate la main sortit ensuite et on le nomma Zara". (Gense, xxxviii, 27-30).
Si la Bible donne ces prcisions, c'est certainement pour attirer notre attention, car elle ne dit rien sans raison, et un auteur amricain, H. W. Armstrong, crit trs justement : "Pourquoi la Bible nous raconterait-elle cette trange histoire, moins que la brche n'ait t plus tard RPARE entre les deux frres ? Toujours est-il qu'elle ne le fut point de leur vivant. Le fut-elle entre leurs descendants ?
"David, Sdcias et Jsus taient de la branche de Pharez et non pas de celle de Zara. Considrons prsent ce qui suit :
1¡ - Pour que la brche soit rpare le SCEPTRE devra passer de la ligne de Pharez celle de Zara.
2¡ - Un tel transfert n'eut jamais lieu avant le rgne de Sdcias, qui appartenait la ligne de Pharez.
3¡ - Il s'ensuit que le transfert a d avoir lieu APRéS la mort du roi Sdcias.
4¡ - Afin que la ligne de David (Pharez) restt PERPTUIT sur le trne, il fallait que, par un RENVERSEMENT des rles, un mariage et lieu entre les HRITIERS de la ligne de Pharez et ceux de la ligne de Zara.
"D'aprs l'histoire, les descendants de Zara devinrent des nomades et se dirigrent au nord-est, dans le territoire des Scythes, pour rejoindre les dix tribus.
"Mais tandis que la ligne PHAREZ-DAVID-SDCIAS (que la Bible appelle HAUTE et LEVE) possdait encore le SCEPTRE, la ligne de Zara (appele BASSE et ABAISSE) aspirait toujours aux honneurs de le possder un jour
[1]
".
Or Pharez fut l'auteur de la branche royale de Juda et Zara des Rois Troyens, auteurs eux-mmes des Sicambres, dont l'un des chefs, Marcomir IV, anctre direct et salique des trois branches des Rois de France, avait pous Athildis qui descendait la sixime gnration d'Anna, cousine germaine de la Trs Sainte Vierge et fille de saint Joseph d'Arimathie dont l'anctre commun tait le Roi David, par Salomon et aussi par Nathan.
Le SCEPTRE passa donc saliquement de la branche de Pharez celle de Zara et aussi la descendance de David assure dans la branche de Zara par plusieurs mariages, notamment par Anna et Athildis, ci-dessus mentionnes et, antrieurement, par Tea-Tephi, la propre fille du dernier roi de Juda par les Rois d'Irlande et d'Ecosse, anctres de la plupart des Maisons Souveraines europennes, ainsi que nous allons le constater.
Rouvrons l'Ancien Testament.
"L'ternel dit Abram : Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton pre, dans le pays que Je te montrerai. Je ferai de toi UNE GRANDE NATION.. et toutes les familles de la terre seront bnies en toi". (Gense xii, 1-3)
Trs justement, le mme auteur amricain, Herbert Armstrong, ajoute : "Remarquez donc la DOUBLE nature de cette promesse, l'une PHYSIQUE, et l'autre SPIRITUELLE :
1¡ - La promesse physique se rapporte la RACE - les descendants d'Abraham doivent former une GRANDE NATION ;
2¡ - La promesse spirituelle a trait la GRåCE : "Toutes les familles de la terre seront BNIES en ta postrit". Voil donc la promesse de la GRåCE, par le Christ une seule postrit, telle qu'elle est dcrite dans Galates (iii, 8, 16), Jsus de Nazareth tait en effet l'un des descendants d'Abraham".
Je vous cite la Lettre de saint Paul aux Galates, ce sujet : "Aussi l'Ecriture, prvoyant que c'est par la Foi que Dieu justifierait les nations, l'a annonc d'avance Abraham : Toutes les nations seront bnies en toi (iii, 8). Or les promesses ont t faites Abraham et sa postrit. Il ne dit pas : Et ses postrits, comme s'il s'agissait de plusieurs ; mais il dit, comme parlant d'un seul : Et ta Postrit, qui est le Christ". (iii, 16)
Reprenons le texte d'Herbert Armstrong (op. cit., p. 4) : "La promesse de faire une GRANDE NATION des descendants d'Abraham - non pas de la "SEULE POSTRIT" (le Christ), mais de toutes les postrits physiques d'Abraham - se rpte clairement dans le XVIl chapitre de la Gense : "Lorsqu'Abram fut g de quatre-vingt-dix neuf ans, l'ternel apparut Abram et lui dit : Je suis le Dieu Tout-Puissant. Marche devant Ma face et sois parfait. J'tablirai Mon alliance entre Moi et toi et Je te multiplierai l'infiniÉ tu deviendras pre d'une MULTITUDE DE NATIONS. On ne t'appellera plus Abram ; mais ton nom sera Abraham, car Je te rends pre d'une multitude de Nations.
"Je ferai crotre ta race l'infini ; Je te rendrai chef de Nations et des Rois sortiront de toi.
"J'tablirai Mon alliance entre Moi et toi, et tes descendants aprs toi, selon leurs gnrations... " (Gense xvii, 1-6)
Trs justement, remarquons qu'il est bien parl d'UNE MULTITUDE DE NATIONS. Or, non moins justement, on doit remarquer que les Juifs ne forment qu'UNE SEULE NATION. Isaac reut aussi les mmes promesses de Dieu : "Pour accomplir le serment que J'ai fait Abraham votre pre, Je multiplierai vos enfants comme les toiles du Ciel... et toutes les Nations de la terre seront bnies dans Celui qui sortira de vous, parce que Abraham a obi Ma voix, qu'il a gard Mes prceptes et Mes commandements" (Gense xxvi, 3-5).
tudions maintenant ce que signifie dans la Bible d'une part LE SCEPTRE et d'autre part LE DROIT D'AëNESSE. Pour plus de prcision, rappelons que Jacob fut appel ISRAèL : "Jacob appela ses enfants et leur dit : Assemblez-vous tous, afin que je vous annonce ce qui doit vous arriver dans les derniers temps. Venez tous ensemble et coutez, enfants de Jacob, coutez Isral votre pre : Juda, tes frres te loueront, ta main sera sur le cou de tes ennemis ; les enfants de ton pre se prosterneront devant toi... Le sceptre ne sera point t de Juda, ni le Prince de sa postrit, jusqu' ce que soit venu Celui qui doit tre envoy ; et c'est Lui qui sera l'attente des Nations. (le Christ) [2] .
"ÉJoseph (c'est lui qui devint le premier ministre d'gypte) crotra et se multipliera de plus en plus ; mais ceux qui tait arms de dards l'ont exaspr, l'ont querell et lui ont port envie. Il a mis son arc et sa confiance dans le Trs Fort, et les chanes de ses mains et de ses bras ont t rompues par la main du Tout-Puissant de Jacob. De l est sorti le pasteur et le rocher d'Isral. Le Dieu de ton pre sera ton protecteur, et le Tout-Puissant te comblera des bndictions du haut du ciel... Les bndictions que te donne ton pre surpassent celles qu'il a reues de ses pres ; et elles dureront jusqu' ce que le dsir des collines ternelles soit accompli. Que ces bndictions sur la tte de Joseph, et sur le haut de la tte de celui qui est un nazaren entre ses frres... Ce sont l les chefs des douze tribus d'Isral..."(Gense xlix, 1-28).
Mais il est crit dans le Livre I au chapitre V des Paralipomnes, verset 2 : "Or Juda tait le plus vaillant de tous ses frres, et des princes sont sortis de sa race ; mais le droit d'anesse fut conserv Joseph".
Or Joseph tait le dernier des fils de Jacob-Isral. Il tait n l'an du monde 2259, soit en 1741 avant J-C. Dieu manifestait ainsi une fois de plus Sa volont quant Son choix ventuel concernant la dsignation du Roi. Et dans la suite, Jacob-Isral allait son tour, sous l'inspiration divine, confirmer le choix divin de celui qui jouirait du droit d'anesse l'encontre de celui qui tait rellement l'an.
Le pharaon fit pouser Joseph, Aseneth, fille de Putiphar, prtre d'Hliopolis, et de Zoleika, qui tait fille du pharaon, dont il eut deux fils : Manass et Ephram
[3]
.
Joseph, ayant appris que son pre tait malade, vint le voir. Jacob dit Joseph : "Le Dieu Tout-Puissant m'a apparu Luza, qui est au pays de Chanaan, et, m'ayant bni, Il me dit : "Je ferai crotre et multiplier votre race ; Je vous rendrai le chef d'une multitude de peuples..."
Avant de mourir, Jacob-Isral bnit ses deux petits-fils et dit Joseph : "Que le Dieu en la prsence de qui ont march mes pres Abraham et Isaac, le Dieu qui me nourrit depuis ma jeunesse... Que l'ange qui m'a dlivr de tous maux, bnisse ces enfants, qu'ils portent mon nom et les noms de mes pres Abraham et Isaac, et qu'ils se multiplient de plus en plus sur la terre..." Jacob les bnit et dit : "Isral sera bni en vous, et on dira que Dieu vous bnisse comme Ephram et Manass". Ainsi, il mit Ephram avant Manass. Et il prcisa pourquoi il faisait passer le cadet avant l'an : "Je le sais, mon fils, je le sais ; lui aussi (Manass) sera chef de peuples et sa race se multipliera ; mais son frre, qui est le plus jeune, sera plus grand que lui et sa postrit se multipliera dans les nations". (Gense xlviii, 3, 15-20) [4] .
Le DROIT D'AëNESSE est un droit qui appartient, sa vie durant, tout an mle concernant le DROIT Ë LA COURONNE, pour les Familles Souveraines, ou au titre pour les familles nobles, et qui s'applique plus spcialement l'hritage matriel et politique, mais qui comprend galement l'hritage spirituel attach par tradition l'hritage politique et matriel. Le SCEPTRE est l'insigne et "dans la Bible reprsente la promesse divine garantissant une succession ininterrompue de Rois, dont le personnage culminant, Notre-Seigneur Jsus-Christ, viendra rgner en tant que ROI DES ROIS. Le SCEPTRE contient donc la promesse du salut ternel PAR JSUS-CHRIST" ou Ses reprsentants. Il relve donc du domaine de la GRåCE. Mais cette promesse spirituelle s'applique toutes les nations, toute crature humaine qui peut tre rachete par le Christ. Le SCEPTRE est all Juda, alors que le DROIT d'AëNESSE a t attribu Joseph, donc deux tribus diffrentes d'ISRAèL. C'est la raison pour laquelle Notre-Seigneur a dit : "Le SALUT vient des Juifs" nous dit saint Jean dans son vangile (iv, 22), parce que le Christ est n de la race juive de Juda, simple petite partie d'Isral, mais l'Aptre saint Paul complte dans sa Lettre aux Romains :
"...L'vangile ...est une force de Dieu, pour le salut de tout croyant, premirement du Juif, puis du Grec comme des autres nations. Je me dois aux Grecs et aux Barbares, aux savants et aux ignorants. (...) Car la justice de Dieu y est rvle par la Foi ET pour la Foi, ainsi qu'il est crit : Le Juste vivra par la Foi".
Rappelons que Joseph fit venir son pre et ses frres en gypte avec tous les leurs. Le pharaon leur donna une contre qu'ils peuplrent si rapidement que cela excita la jalousie, la mfiance, enfin la perscution de ce peuple. Alors naquit Mose qui, sur l'ordre de Dieu ramena le peuple d'Isral vers la Terre Promise ; c'est au cours de ce retour qu'eut lieu le passage de la Mer Rouge et la destruction de l'arme gyptienne, puis la manne lors de la traverse du dsert et le passage au mont Sina o Mose reut le Dcalogue. Ce dernier ayant alors senti sa fin prochaine, demanda Dieu de nommer celui qui devait conduire le peuple d'Isral et Dieu dsigna Josu, qui, dans la guerre contre les Amalcites, avait mis l'ennemi en droute. A l'arrive du peuple au bord du Jourdain, Dieu renouvela le miracle qui s'tait produit lors du passage de la Mer Rouge et Josu se rendit matre de tout le Pays de Chanaan, c'est--dire de la Palestine. Le pays fut alors partag entre les douze tribus d'Isral o elles furent gouvernes par les Juges jusqu'au jour o elles demandrent un Roi. Mais leur premier Roi, Sal, ayant voulu s'octroyer les pouvoirs ecclsiastiques, a t rejet dans sa descendance, car il devait ainsi servir d'exemple de ce qu'un Roi ne devait jamais faire
[5]
. Alors le choix de Dieu se porta sur David qui reut de l'ternel le serment de prennit pour sa race, serment que Dieu tint toujours respecter, mme quand la descendance de David fut infidle.
Serment que Dieu renouvela Salomon.
Alors que David voulait lever le Temple en l'honneur de Dieu, Dieu lui dit que ce ne serait pas lui mais son fils qui lverait la maison du Seigneur et Salomon le reconnat (Il Paralipomnes, vi, 10 et suivants) : "Ainsi le Seigneur a accompli la parole qu'Il avait dite. C'est moi qui ai succd David, mon pre. Je suis assis sur le trne d'Isral comme le Seigneur l'avait dit et j'ai bti une maison au nom du Seigneur Dieu d'Isral. "Et il dit : Seigneur Dieu d'Isral, il n'y a point de Dieu semblable Vous au ciel ni sur la terre ; Vous qui conservez l'alliance et la misricorde avec ceux de Vos serviteurs qui marchent devant Vous de tout leur cÏur... Accomplissez donc maintenant, Seigneur Dieu d'Isral, en faveur de David mon pre, Votre serviteur tout ce que Vous lui avez promis, en disant : Vous ne manquerez point d'hritiers, qui soient assis devant Moi sur le trne d'Isral ; pourvu toutefois que vos fils veillent sur leurs voies, et qu'ils marchent dans l'observance de Ma loi, comme vous avez march en Ma prsence ... È
Et au chapitre VII, versets 11-20 : "Salomon acheva donc la maison du Seigneur et le palais du roi, et il russit dans tout ce qu'il s'tait propos de faire, tant dans la maison du Seigneur que dans son palais.
Et le Seigneur lui apparut la nuit et lui dit : "J'ai exauc votre prire et J'ai choisi pour Moi ce lieu comme maison de sacrifice...
"Et vous-mme, si vous marchez en Ma prsence, ainsi que David votre pre y a march, si vous agissez en tout selon ce que Je vous ai prescrit, et que vous gardiez Mes prceptes et Mes ordonnances, Je conserverai le trne de votre rgne, ainsi que Je l'ai promis David votre pre, en disant : Vous aurez toujours des successeurs de votre race, qui seront princes d'Isral.
"Mais si vous vous dtournez de Moi, si vous abandonnez les lois et les ordonnances que Je vous ai proposes, si vous allez servir des dieux trangers et que vous les adoriez, Je vous arracherai de Ma terre que Je vous ai donne, et Je rejetterai loin de Moi ce temple que J'ai consacr Mon nom, et J'en ferai une fable et un exemple tous les peuples..."
Salomon, ayant dsobi au Seigneur et ayant ador Astharthe, desse des Sidoniens, Chamos, dieu de Moab et Moloch dieu des enfants d'Ammon, Dieu lui dit : "Parce que vous avez agi ainsi et que vous n'avez pas gard Mon alliance, ni les commandements que Je vous avais faits, Je dchirerai et diviserai votre royaume et Je le donnerai l'un de vos serviteurs. Nanmoins Je ne le ferai pas pendant votre vie, cause de David Mon serviteur et de Jrusalem que J'ai choisie" (III Rois xi, 11-13), et Il dit Jroboam, l'intendant de toutes les tribus de JOSEPH dont il descendait : "Je vous donnerai dix tribus... et vous serez roi sur Isral" (idem xi, 31-37).
C'est donc ce moment qu'Isral s'est divis en deux nations : les juifs sous le rgne des descendants de Juda, conservant deux tribus, et les Isralites comprenant les dix autres tribus.
La premire fois que la Bible emploie le terme de Juif, ce fut lorsque le royaume de Juda fut en guerre avec le royaume d'Isral et il ne fut employ qu'avec le royaume de Juda.
Mais Jroboam, le roi d'Isral, qui tait de la tribu d'Ephram, ayant invit ses peuples adorer deux veaux d'or et profaner le sabbat, le chtiment devait s'ensuivre : "Le Seigneur conut donc une grande indignation contre Isral et le rejeta de devant Sa face, et il ne demeura plus que la tribu de Juda. Alors le Seigneur abandonna toute la race d'Isral" et ce fut la dportation Babylone (IV Rois, xvii, 18-20).
Et la Bible au Livre IV des Rois (xvii, 6) ajoute : "La neuvime anne d'Ose, le roi des Assyriens prit Samarie et transfra les Isralites au pays des Assyriens... et dans les villes des Mdes".
Les dix tribus d'Isral, dportes loin de leur pays, ne rentrrent pas en Palestine mais perdirent leur identit nationale. L'historien juif prcise : "Les dix tribus d'Isral formant une immense multitude se trouvent jusqu' ce jour au-del du fleuve de l'Euphrate" (Antiquits Judaques, t. II, ch. 5).
Elles se dispersrent dans le monde parmi les gentils, plus particulirement vers l'Occident.
Parmi les populations israliennes transplantes par Nabuchodonosor en Assyrie, certaines s'enfuirent avant l'croulement de l'empire assyrien, vers 609 avant Jsus-Christ, et elles s'installrent le long de la Mer Caspienne et de la Mer Noire. Lors de cet croulement, les autres tribus restes jusqu'alors sous le joug furent rejetes plus l'ouest, vers l'Europe occidentale et devinrent nomades.
Didier Apartian crit : "Alors que les Assyriens nommaient Bitkhumery le gros des tribus isralites, les Grecs les connaissaient sous le nom de Cymry ou Kimmeroi, d'o proviennent les termes Cimbres et Cimmriens. Les Cimbres et les Cimmriens venaient de la Mer Morte".
On les trouve ensuite au nord du Pont-Euxin. Aux environs du septime sicle, ils furent chasss par des tribus venant du nord de l'Asie et qui s'appelaient les Scythes, ce qui explique qu'on les ait confondus avec ces derniers, cependant certains historiens appellent ceux que les Scythes envahirent les Sacae
[6]
, qui en ralit n'taient que les Cimmriens d'origine isralite parmi eux.
Or, l'Apocalypse de saint Jean (iii, 9) prcise : "Voici, Je te donnerai de ceux qui sont de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont point, mais qui mentent ; voici, Je ferai qu'ils viennent et qu'ils se prosternent tes pieds, et ils sauront que Je t'aime", (Ecce dabo de synagoga Satan¾, qui dicunt se Jud¾ esse, et non sunt; sed mentiuntur...) (La Sainte Bible commente d'aprs la Vulgate par l'Abb Fillion, t. VIII, p. 809).
Ces tribus taient les Khazars, d'origine mongole
[7]
, qui vers le V sicle envahirent les deux rives de la Volga jusqu'au Don, l'ouest de la Mer Caspienne appele un moment Mer des Khazars et le nord-est du Pont-Euxin ou Mer Noire, autour du Palus M¾otis, qui n'est autre que l'actuelle Mer d'Azov. Leurs Chefs au VIII sicle se convertirent au judasme et les firent circoncire.
Ceux qui envahirent la Germanie, la Scandinavie et les ëles Britanniques s'appelrent alors du nom gnral de Saxons, ou Isaac-sons, les fils d'Isaac.
Augustin Thierry donne une indication intressante : "Deux tmoignages historiques qui remontent au temps d'Alexandre le Grand attestent l'existence d'un peuple appel Kimmeri ou KIMRI sur les bords de l'ocan Septentrional dans la presqu'le qui porta plus tard la dnomination de JUTLAND"
La plupart des historiens srieux affirment que les Cimbres avaient habit antrieurement la valle du Danube. Or l'histoire montre qu'une fille de Priam, Roi de Troyes, pousa Memnon d'o la 22 gnration Odin qui pousa Frea, petite fille de Lucius frre d'Athildis, l'pouse de Marcomir IV. Odin qui est l'origine des diffrentes maisons saxonnes (voir Koch. T. II, table 2 - Il arrivait de Scythie, environ 120 ans avant J-C). Odin dont la mythologie scandinave a fait un dieu.
Rgine Pernoud, dans son Histoire des Gaulois, crit : "A l'poque de la Thne (vers l'an 500 avant Jsus-Christ) les Celtes n'ont pas encore d'histoire proprement dite, ils ne forment pas un empire, mais une sorte d'agrgat de peuples qui semblent avoir t assez mouvants" (Les Gaulois, p. 31- 32) ;
et Thierry les assimile aux Cimbres : "C'est le dernier de ces jalons qui rattache les Kimmeroi du Pont-Euxin aux Cimbres du Jutland, aux Belges de la Gaule, aux Bretons d'Albion, et nous amne reconnatre que dans ce grand peuple rsidait le noyau de la seconde des races gauloises, et que son nom si ancien, si renomm, si tendu, n'tait que le nom mme de cette race". (Histoire des Gaulois, introd., p. 70)
Plusieurs tribus d'Isral taient tablies dans le pays de GALAAD et, au temps du Christ cette rgion s'appelait aussi GAULONITIS. Il convient de rapprocher ce nom de rgion de Galates et Galli ou Gaulois qui finit par tre donn aux habitants de la Gaule une fois que ses habitants s'y furent installs.
D'autre part, Funck Brentano crit : "Ce nom CELTE, ils (les Celtes) SE L'TAIENT DONN A EUX- MæMES. On les nommait aussi Galates. Les Romains les appellent Galli". (Les Origines).
Ainsi les appellations Celtes, Galates, Galli et Gaulois s'appliquent au mme peuple dont l'origine tait Isral. Et il y a lieu de remarquer que ces appellations sont l'origine tymologiquement de Valaques, Walah, Wales, Welsch, Galles et aussi Gael. Or le mot hbreu GïLåH, qui se prononait GAULAU signifiait EXIL et il n'apparut dans la Bible au deuxime livre des Rois (xv, 19), qu'au moment o les habitants de Galaad et de la Galile furent emmens captifs en Assyrie.
Trs justement, le Comte de Place, dans ses Problmes Hraldiques (p. 11), crit : "Les tribus se sont succd, pousses les unes les autres jusqu'au moment o la Providence a voulu que les tribus d'Isral se rpandissent avec leurs chefs travers l'Europe et que les descendants de la Maison de Juda vinssent en Gaule qui, dans les dcrets ternels devait tre le nouveau peuple choisi, Isral ayant rejet l'Arche d'Alliance".
Ajoutons que l'Abb Boudet, Cur de Rennes-les-Bains, dans l'Aude, a publi en 1886 une tude, La vraie langue celtique et le Cromleck de Rennes-les-Bains, dans laquelle il crit : "La Gaule a t le point central de l'tablissement dfinitif de la famille celtique dans les contres occidentales de l'Europe" (p. 1), et il ajoute : "Les Gals, descendants de Gomer, fils de Japhet, partirent de l'Asie Mineure une poque que l'on ne peut prciser, se rpandirent dans la Gaule, en refoulant les Ibres vers le sud, les Ligures vers l'est... Les Kimris formaient la seconde branche de la famille gauloise. Les Grecs les nommaient Kimmerioi et les Romains les appelaient Cimbri. En l'an 631 avant Jsus-Christ, les peuples scythiques, au rapport d'Hrodote, fondirent sur les bords du Palus Motide et poussrent devant eux les Kimris qui se dirigrent vers le soleil couchant sous la conduite de Hu-ar-Bras, remontrent le cours du Danube et envahirent la Gaule par le Rhin. Suivant les traditions kimriques, Hu-ar-Bras ne s'tablit point dans la Gaule, mais il traversa l'Ocan brumeux et conquit sur les Gals l'le d'Albion" (p. 2 et 3).
Et il fait une tude remarquable sur les rapports existant entre la langue hbraque et la langue celtique.
D'autre part, Sir William Jones, fondateur de la Socit Asiatique de Calcutta, avait constat les rapprochements qui s'imposaient entre le sanscrit, le grec et le latin et il pensait que le celtique et le gothique avaient la mme origine que le sanscrit et dans son ouvrage Eastern Origin of Celtic Nations, le philologue Prichard prouve irrfutablement que la langue celtique est la "LIAISON INTERMDIAIRE" entre l'hbreu et les langues INDO-EUROPNNES.
Un autre auteur, Didier Apartian dans Les Pays de langue franaise selon la prophtie, compare bien des mots de ces diffrentes langues et montre leur tymologie commune.
Enfin le Pre Hilaire de Barenton, un savant capucin qui fut en mme temps un saint religieux, a publi toute une srie d'ouvrages tous plus remarquables les uns que les autres et qui sont indispensables : La Bible et les origines de l'Humanit, L'Origine des langues, des religions et des peuples (1932), L'Origine des grammaires, Le Mystre des Pyramides et la chronologie gyptienne, sans oublier Abraham en gypte et Chanaan et Joseph en gypte et la dynastie des Hyksos..
En effet, tout fait l'origine les anciens habitants de notre Pays taient les Ibres qui descendaient de Japhet mais ne laissrent que peu de traces et franchirent les Pyrnes. Javan, fils de Japhet, eut plusieurs fils : Rodanim, anctre des habitants de Rhodes et des populations qui s'installrent l'embouchure du Rhne ; Elie, anctre des Grecs et des Latins ; enfin Tarsisa s'installa tout d'abord en Asie Mineure o il aurait fond le port de Tarsis avant que ses descendants se soient installs dans la Ligurie, en Italie.
Les Gaulois, par contre, constituaient le fond de la population avant les Francs et taient de race celtique. Je vous renvoie pour ces questions aux ouvrages de Jubainville, Les Premiers habitants de l'Europe, de Dottin, Les Anciens peuples de l'Europe, de Brentano, Les Origines, et pour les Gaulois d'Augustin Thierry, L'Histoire des Gaulois, sans omettre les auteurs anciens : Diodore de Sicile et Strabon.
La Tribu de Juda, elle, ne subit la dportation que cent trente ans aprs Isral et rentra ensuite en Palestine, soixante-dix ans plus tard. Mais les derniers rois de Juda rompirent les liens de vassalit que les rois de Babylone leur avaient imposs. Les consquences furent tragiques puisqu'elles aboutirent la destruction du Royaume de Juda, permis par Dieu en punition de l'impit des derniers rois Joakim et Sedecias.
Alors le prophte Ezechiel annonce l'pe du chtiment de Dieu qui va frapper : "Que l'pe soit double, et que l'pe meurtrire soit triple. C'est l l'pe du grand carnage, qui les fait s'pouvanter, qui fait scher les cÏurs et qui multiplie les ruines. A toutes leurs portes Je placerai la terreur de cette pe perante, polie pour tinceler et effile pour tuer.
"Car le Roi de Babylone... a interrog les idoles, il a consult les entrailles. A sa droite, le sort est tomb sur Jrusalem, o il dressera des bliers, commandera le carnage. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Dieu : "Parce que vous avez rappel le souvenir de votre iniquit et rvl vos prvarications, et que les pchs ont paru dans toutes vos penses... " vous serez pris par sa main.
"Mais toi, profanateur, chef impie d'Isral, toi dont vient le jour marqu pour la punition de ton iniquit, - ainsi parle le Seigneur Dieu : "ïtez la tiare, enlevez la couronne... " Ainsi parle le Seigneur Dieu aux fils d'Amnon, touchant leur opprobre tu leur diras : "pe, pe sors du fourreau pour tuer, sois polie pour massacrer et pour briller" (Ezchiel xxi, 9-28).
"C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur : "Par ma vie, Je ferai retomber sur sa tte le serment qu'il a mpris et l'alliance qu'il a rompue ; ...Je l'emmnerai Babylone, et l Je le jugerai, cause de la perfidie avec laquelle il M'a mpris. Et tous ses fuyards, avec toutes ses troupes tomberont par l'pe ; ceux qui chapperont seront disperss tous les vents, et vous saurez que c'est Moi, le Seigneur, qui ai parl".
Passons Jrmie dont la mission a une importance beaucoup plus grande qu'on le pense. Dieu la lui confia sous les rgnes des derniers Rois de Juda, Joakim et Sedecias. Que dit-il ce sujet : "La parole du Seigneur me fut adresse en ces termes : Avant que Je t'eusse form dans les entrailles de ta mre, Je t'ai connu ; avant que tu fusses sorti de son sein, Je t'ai sanctifi, et Je t'ai tabli prophte parmi les nations".
Du fait de cette bndiction antrieure sa naissance, si nous en croyons la communis doctorum sententia, certains disent que Jrmie aurait t purifi de la tache originelle ds le sein de sa mre, comme le Prcurseur, crit l'Abb Fillion, professeur d'Ecriture sainte l'Institut Catholique de Paris, dans son ouvrage La sainte Bible commente d'aprs la Vulgate (t. V, p. 552, 10 d, 1930). Reprenons le rcit de Jrmie : "Alors le Seigneur tendit sa main et toucha ma bouche, et le Seigneur me dit : Voici que Je t'tablis aujourd'hui sur les nations et sur les royaumes, pour que tu arraches et que tu dtruises, et pour que tu perdes, et pour que tu dissipes, et pour que tu btisses et que tu plantes" (i, 9-10). Et Dieu lui ordonne d'annoncer : "C'est de l'aquilon que le malheur fondra sur tous les habitants du pays ; car voici que Je vais appeler tous les peuples des royaumes de l'aquilon, dit le Seigneur ; et ils viendront cause de toute la malice de ceux qui M'ont abandonn, qui ont offert des libations aux dieux trangers, et qui ont ador I'Ïuvre de leurs mains" (14-16). Parlant des crimes des derniers rois de Juda, le Seigneur annonce leur chtiment : "L'pe est aiguise, elle est polie... Crie et pousse des hurlements, fils de l'homme, car elle est tire contre Mon peuple, contre tous les Princes d'Isral qui fuient car Je l'ai approuve, lors mme qu'elle brisera le sceptre et que celui-ci ne subsistera plus" (Ezch., xxi, 9-13).
Et de fait, pendant la onzime anne du rgne du dernier roi de Juda, Sdcias, en 585 avant Jsus-Christ, les Chaldens, sous le rgne de Nabuchodonosor, aprs deux ans de sige, dtruisirent la ville de Jrusalem et le Roi de Babylone pronona son arrt : il tua les fils de Sdcias devant lui et lui creva les yeux, le chargea de chanes et l'emmena Babylone (IV Rois, xxv, 7 et suivants).
Jrmie relate la mme chose et ajoute : "Il fit gorger tous les princes de Juda" (lii, 10-11). Mais il prcise que les filles du Roi furent sauves en mme temps que lui (xli, 10 et xliii, 6).
L'une des filles de ce roi Sdcias, Tea-Tephi, sera en effet l'anctre de la plupart des Maisons souveraines de l'Europe. Nous en reparlerons tout l'heure.
Isae avait annonc le salut de la race de David : "Et ce qui aura t sauv de la maison de Juda et de ce qui sera rest poussera des racines en bas, et produira des fruits en haut ; car de Jrusalem il sortira un reste, et des sauvs du mont Sion ; le zle du Seigneur des armes fera cela... Je protgerai cette ville pour la sauver, cause de Moi, et cause de David Mon serviteur. Et, de fait : "L'ange du Seigneur sortit et frappa cent quatre vingt cinq mille hommes dans le camp des Assyriens. Et quand on se leva le matin, c'taient tous des cadavres sans vie". (xxxvii, 31-32, 35-36)
Et Jrmie cite les protections que Dieu lui avait promises : "Le Seigneur dit : Je te jure que ta fin sera bonne, et que Je t'assisterai au temps de l'affliction, et au temps de la tribulation, contre l'ennemi. Et Je te rendrai pour ce peuple comme un mur d'airain, inbranlable ; ils te feront la guerre, et ils ne te vaincront pas, car Je suis avec toi pour te sauver et pour te dlivrer", dit le Seigneur. Et Je te dlivrerai de la main des mchants, et Je te prserverai de la main des forts" (xv, 11, 20-21)
Jrmie est considr en Irlande comme le grand lgislateur sous le nom d'Ollam Fodhla. Il aurait emmen Tea-Tephi, fille du dernier Roi de Juda, dans ce pays o elle aurait pous un prince irlandais, Heremon. Ils seraient les auteurs des Maisons royales d'Irlande et d'Ecosse. Il n'est pas sans intrt de constater que le blason de l'Irlande reprsente la harpe de David et de sa Maison et que celui de l'cosse est un lion qui rappelle la Tribu de Juda (The National Message, p. 37).
Faut-il ajouter que cinq sicles et demi plus tard, saint Joseph d'Arimathie - oncle de la Trs Sainte Vierge - serait venu en Irlande et serait mort Glastonberry le 27 juillet 82 et que sa petite fille, Bennardim, fille d'Anna, aurait pous le Roi Lear... (The National Message, p. 49).
Ose : "Pendant des jours nombreux les enfants d'Isral demeureront sans roi, sans prince, sans sacrifice et sans autel, sans Ephod et sans Theraphim. Et aprs cela les enfants d'Isral reviendront et ils chercheront le Seigneur leur Dieu et David leur Roi ; et ils s'approcheront avec crainte du Seigneur et de Ses biens aux derniers jours". (iii, 4-5)
Isae, parlant des mmes vnements : "Ceux-l viennent de loin, et ceux-ci du septentrion et du couchant". (xlix, 12)
Et Jrmie prcise (xxxi, 6-14) : "Car il viendra un jour o les gardes crieront sur la montagne d'Ephram : Levez-vous et montons Sion vers le Seigneur notre Dieu. Car ainsi parle le Seigneur : Tressaillez de joie, Jacob, et poussez des cris d'allgresse la tte des nations ; faites du bruit, chantez et dites : Sauvez, Seigneur, Votre peuple, les restes d'Isral. Voici, Je les amnerai de la terre d'aquilon, et Je les rassemblerai des extrmits du monde... car Je suis devenu le Pre d'Isral, et Ephram est mon premier-n. - Nations, coutez la parole du Seigneur... Celui qui a dispers Isral le rassemblera, et Il le gardera comme un pasteur garde son troupeau.- Car le Seigneur a rachet Jacob... - et ils accourront vers les biens du Seigneur, vers le bl, le vin, l'huile et le fruit des brebis et des bÏufs ; leur me sera comme un jardin... - j'enivrerai et engraisserai l'me des prtres, et Mon peuple sera rempli de Mes biens, dit le Seigneur".
Ainsi, la fin des temps, Isral reviendra Dieu et au Roi et reconnatra donc le Dieu des Chrtiens et le Roi descendant de David. Le devoir est donc de prier ardemment pour que s'accomplisse TOUTE la volont de Dieu et ce avec toute la charit chrtienne toujours obligatoire.
Ainsi finit donc politiquement le Royaume de Juda l'an du monde 3416, soit 585 ans avant Jsus-Christ et les droits du SCEPTRE et aussi le DROIT D'AëNESSE passrent une autre branche qui devint la branche ane, celle des Rois Troyens, anctres directs et saliques par les Sicambres des Rois de France et qui, par Tea-Tephi, descendaient galement de David, ainsi que nous allons le montrer.
Dieu va sauver l'avenir qui assurera le respect de Son serment irrvocable. A David, Ezchiel ajoute : "Ainsi parle le Seigneur Dieu : Alors Je prendrai de la moelle du grand cdre et Je la placerai ; du sommet de ses branches J'arracherai un tendre rameau, et Je le planterai sur une montagne haute et leve. - Je le planterai sur la haute montagne d'Isral ; il poussera des rejetons, il portera des fruits et deviendra un grand cdre, et tous les oiseaux habiteront sous lui, et tout ce qui vole fera son nid sous l'ombre de ses branches. - Et tous les arbres du pays sauront que c'est Moi, le Seigneur, qui ai humili le grand arbre et lev l'arbre faible, qui a dessch l'arbre vert et fait reverdir l'arbre sec, Moi, le Seigneur, J'ai parl et agi" (Ezchiel, xvii, 18-24).
Tout au long de l'Ancien Testament, avec les chefs de Son peuple privilgi, Dieu veut S'engager, et toujours par serment, et souvent dans les mmes termes. Ce fait est CAPITAL et doit tre trs spcialement soulign.
Avec No : "J'tablirai Mon alliance avec vous et avec votre postrit" (Gense, ix, 8-9).
Avec Abraham : "J'tablirai Mon alliance avec vous et Je multiplierai votre race l'infiniÉ vous serez pre d'une multitude de nations... Je vous rendrai fcond l'infini. Je ferai sortir de vous des nations et des Rois. J'tablirai Mon alliance entre Moi et vous et vos descendants aprs vous dans la suite de leurs gnrations par un PACTE TERNEL en vertu duquel Je serai votre Dieu et celui de votre postrit aprs vous" (Gense xvii, 1-7, 15-19 et xviii, 18-19).
Avec Jacob : "coutez, Jacob, Mon serviteur, et vous ISRAèL QUE J'AI CHOISI POUR æTRE MON PEUPLE BIEN-AIM... Ne craignez point, Jacob, Mon serviteur, vous qui marchez dans la droiture du cÏur, et que J'ai choisi pour Mon hritage particulier, car Je rpandrai Mon esprit sur votre postrit et Mes bndictions sur votre race" (Isae xliv, 1-3 et Exode vi, 2-8).
Et encore : "Juda est un jeune lion. Le sceptre ne sera pas t de Juda, ni le Prince de sa postrit, jusqu' ce que soit venu Celui qui doit tre envoy ; et c'est Lui qui sera l'attente des nations" (Gense xlix, 9-10).
Avec David : "Car ainsi parle le Seigneur : David ne manquera jamais d'un successeur assis sur le trne de la Maison d'IsralÉ De mme qu'on ne peut compter les toiles, ni mesurer le sable de la mer, de mme Je multiplierai la race de David Mon serviteur" (Jrmie xxxiii, 14-17, 22).
Dieu ordonne au prophte Nathan : "Vous direz donc ceci Mon serviteur David : Voici ce que dit le Seigneur des Armes : Je vous ai choisi lorsque vous meniez patre les troupeaux, afin que vous fussiez le chef de Mon peuple d'Isral. Partout o vous avez t, J'ai extermin vos ennemis devant vous... de plus le Seigneur vous promet qu'Il fera votre maison puissante... Je mettrai sur votre trne, aprs vous, votre fils et Je rendrai le trne de son royaume INBRANLABLE Ë JAMAIS. S'IL COMMET QUELQUES FAUTES, JE LE PUNIRAI, MAIS JE NE RETIRERAI POINT MA MISRICORDE, comme Je l'ai retire Sal que J'ai cart de devant Ma face. Votre maison sera stable ; VOUS VERREZ VOTRE ROYAUME SUBSISTER TERNELLEMENT ET VOTRE TRïNE S'AFFERMIRA POUR JAMAIS" (Il Rois vii, 8-29).
Remarquez-le bien, c'est par avance la proclamation de la LOI SALIQUE, cette Loi qui permettra la ralisation des promesses de Dieu concernant la prennit de la race de David jusqu' la consommation des sicles. Et le verset 19 confirme et renforce encore ce serment divin, car il prcise : "C'est la loi des enfants d'Adam".
Et pour bien marquer son INBRANLABLE VOLONT, Dieu tint confirmer Son serment plusieurs reprises : "Le Seigneur a fait David un serment vritable et Il ne le trompera point. J'tablirai sur votre trne le fruit de votre ventre".
Le psaume LXXXVIII est lumineux : "...J'ai trouv David, Mon serviteur ; Je l'ai oint de Mon huile sainte. Car Ma main l'assistera, et Mon bras le fortifiera. L'ennemi n'aura jamais l'avantage sur lui, et le fils d'iniquit ne pourra lui nuire. Et Je taillerai ses ennemis en pices devant lui, et Je mettrai en fuite ceux qui le hassent. Ma vrit et Ma misricorde seront avec lui, et par Mon nom s'lvera sa puissance... Il M'invoquera : Vous tes mon Pre, mon Dieu, et l'auteur de mon salut. Et moi, Je ferai de lui le premier-n, le plus lev des rois de la terre (21-28).
"JE CONSERVERAI Ë DAVID TERNELLEMENT MA MISRICORDE ET JE FERAI SUBSISTER SA RACE DANS TOUS LES SIéCLES ET SON TRïNE AUTANT QUE LES CIEUX. Si ses enfants abandonnent Ma loi et s'ils ne marchent pas dans Mes prceptes, s'ils violent la justice de Mes ordonnances et s'ils ne gardent pas Mes commandements, JE VISITERAI AVEC LA VERGE LEURS INIQUITS ET JE PUNIRAI LEURS PCHS, MAIS JE NE RETIRERAI POINT DE DESSUS LUI MA MISRICORDE ET JE NE MANQUERAI POINT Ë LA VRIT DES PROMESSES QUE JE LUI AI FAITES. JE NE VIOLERAI POINT MON ALLIANCE, et Je ne rendrai point inutiles les paroles qui sont sorties de Mes lvres. J'AI FAIT Ë DAVID UN SERMENT IRRVOCABLE PAR MON SAINT NOM ET JE NE LUI MENTIRAI POINT : JE LUI AI PROMIS QUE SA RACE DEMEURERA TERNELLEMENT ET QUE SON TRïNE SERA TERNEL EN MA PRSENCE COMME LE SOLEIL..." (29-38).
Ainsi, Dieu a fait David le serment IRRVOCABLE que ses descendants rgneraient jusqu' la fin des temps
[8]
, et les termes de ce serment RENOUVEL sont tels qu'ils ne s'appliquent pas seulement au double sens mystique et rel en la Personne du Christ, Fils de Dieu, Dieu Lui-mme, qui rgnera en effet ternellement, mais LA RACE ELLE-MæME.
Que sont-ils devenus ? Quel trne occupent-ils donc les descendants de David et de ces rois qui rgnaient sur le peuple lu de l'Ancien Testament ?
Saint Remy, le grand thaumaturge et l'Aptre des Francs, le lgat du successeur de Pierre, va claircir le mystre. Je vous rappelle que le pape saint Horsmidas, en instituant saint Remy son Lgat pour tout le royaume de France, lui avait crit : "Nous vous donnons tous nos pouvoirs pour tout le royaume de notre cher fils spirituel, Clovis, que par la grce de Dieu, vous avez converti avec toute sa nation par un apostolat et des miracles dignes du temps des Aptres".
Lors du baptme et du sacre de Clovis, saint Remy, inspir, adressa au roi l'allocution prophtique suivante : "Apprenez que le royaume de France est prdestin par Dieu la dfense de l'glise romaine qui est la seule vritable Eglise du Christ... Ce royaume sera un jour grand entre tous les royaumes, il embrassera les limites de l'empire romain et il soumettra tous les peuples son sceptre... Il durera jusque la fin des temps ! Il sera victorieux et prospre tant qu'il sera fidle la Foi Romaine, mais il sera rudement chti toutes les fois o il sera infidle sa vocation".
Remarquez encore que, tout comme Dieu le Pre se fit entendre lors du baptme du Christ, Notre-Seigneur, au jour mme anniversaire de Son baptme, tint faire entendre Sa voix : "N'ayez point peur, c'est Moi, persvrez dans Ma dilection".
Et le Saint-Esprit voulut apparatre sous la forme de la Colombe en apportant saint Remy le baume de la sainte Ampoule, afin que les rois de France soient sacrs avec une huile cleste pour les marquer trs spcialement de ses sept dons et leur accorder la gurison miraculeuse des crouelles partir de leur sacre, mais seulement aprs avoir reu la sainte communion...
Et saint Remy, inspir une fois de plus, tint confirmer dans son testament les promesses, qu'au nom de Dieu, il avait faites Clovis et ses successeurs, les rois de France, jusqu' la fin des temps.
Je vous rappelle que saint Pie X lui aussi inspir avait dclar, lors de la lecture du dcret de batification de Jeanne d'Arc : "Vous direz aux Franais qu'ils fassent leur trsor des testaments de saint Remy, de Charlemagne et de saint Louis, qui se rsument dans ces mots si souvent rpts par l'hrone d'Orlans : "Vive le Christ qui est Roi de France !".
Voici les parties essentielles du testament de saint Remy : "...Par gard seulement pour cette race royale qu'avec tous mes frres et covques de la Germanie, de la Gaule et de la Neustrie, j'ai choisi dlibrment pour rgner jusqu' la fin des temps au sommet de la majest royale pour l'honneur de la sainte Eglise et la dfense des humbles... J'ai arrt ce qui suit :
1¡ - Maldictions : "Si un jour CETTE RACE ROYALE QUE J'AI TANT DE FOIS CONSACRE AU SEIGNEUR rendait le mal pour le bien, Lui devenait hostile... Que le coupable soit averti... Etc... Si la septime monition, il persiste dans son crime, trve l'indulgence ! Place la menace ! ...
2¡ - Bndictions : "Si Notre-Seigneur Jsus-Christ daigne couter les prires que je rpands tous les jours en Sa prsence spcialement pour la persvrance de cette race royale, suivant mes recommandations, dans le gouvernement de son royaume et le respect de la hirarchie de la Sainte Eglise de Dieu, qu'aux bndictions de l'Esprit-Saint dj rpandues sur la tte royale, s'ajoute la plnitude des bndictions divines ! Que de cette race sortent des rois et des empereurs qui, confirms dans la vrit et la justice pour le prsent et l'avenir suivant la volont du Seigneur pour l'extension de la sainte Eglise, puissent rgner et augmenter tous les jours leur puissance et mritent ainsi de s'asseoir sur le trne de David dans la cleste Jrusalem o ils rgneront ternellement avec le Seigneur. Ainsi soit-il".
Saint Remy, vous le remarquerez, tient citer le trne de David, et ce n'est certainement pas sans raison. C'est la rptition du serment fait par Dieu David comme aussi celle des maldictions et des bndictions.
Certains qui se disent historiens - il en est mme droite - qui refusent de reconnatre le surnaturel dans l'histoire, ou d'autres dans leur haine satanique de ce mme surnaturel, prtendent nier l'authenticit du Testament de saint Remy, et ce malgr la recommandation de saint Pie X. Prcisons donc que l'abb Desailly, membre de l'Acadmie de Reims, a prouv, au sicle dernier, l'indiscutable authenticit de ce document fondamental pour l'histoire et la mission providentielle de la France. Il prouve, notamment, que pour dfendre les droits de leur Eglise de Reims, les archevques, au cours des sicles, se sont toujours appuys sur le testament de saint Remy et, d'autre part, que les rois de France alors mme que cela allait l'encontre de leurs intrts se sont toujours inclins
[9]
.
Comme les rois de France ont t fidles ! Le nombre des couronnes que leur race a portes le prouve ! Et Baronius, le savant Cardinal historien de l'Eglise, aprs onze sicles d'exprience, constate : "Le royaume de France n'a jamais pass sous une domination trangre et le peuple franais n'a jamais t rduit servir d'autres peuples".
Et l'minent Cardinal rapproche l'histoire de France de celle du peuple lu de l'Ancien Testament : "C'est cela qui a t accord par une permission divine aux prires de saint Remy suivant la parole de David (Psaume 88) : "Si Mes fils abandonnent Ma loi, s'ils ne marchent point dans les voies de Mes jugements ; s'ils profanent Mes justices et ne gardent point Mes commandements, je visiterai leurs iniquits avec la verge et leurs pchs avec le fouet, MAIS JE N'LOIGNERAI JAMAIS DE CE PEUPLE MA MISRICORDE" [10] .
C'est avec raison que Monsieur le Comte de Chambord rappelait, le 2 dcembre 1858 : "Je ne suis pas un prtendant, mais un principe".
Ceci dit, parlons maintenant des documents qui tablissent les faits historiques. Pour tudier ce sujet qui fait l'objet de cette confrence, il convient de se reporter, selon les poques que l'on tudie, aux ouvrages suivants :
EN FRANCE : La tradition gnrale de l'Ancien Rgime tait que les rois de France descendaient d'un fils de Priam dont la postrit, aprs la destruction de Troye, s'tait rfugie d'abord en Pannonie, puis en Flandre, du ct de Tournai. Nombreux sont les historiens anciens qui parlent de cette origine. Rappelons que d'aprs Scipion Dupleix, l'historiographe de France, Ppin le Bref assurait descendre d'Hector, dit Degembard, qui tait issu des anciens rois de Troye.
La prface du Recueil des Historiens des Gaules et de la France par Dom Bouquet (d. de Lopold Delisle, 1869) prcise page XXI : "L'historien Joseph dit que les Gaulois viennent de Gomar, fils an de Japhet. Gomar, dit-il, a t le pre et fondateur des Gomarites, que les Grecs appellent Galates ou Gaulois. Eustache d'Antioche, saint Jrme, Isidore, la Chronique Pascale, Joseph, fils de Gorion, donnent la mme origine aux Gaulois. Joseph n'a point forg cette opinion de son chef ; il est plus vraisemblable qu'il l'a puise dans quelques anciens monuments. Il ne faut donc pas la rejeter lgrement..." (I, p. 22)
Grgoire de Tours crit : "Quelques-uns racontent que les Francs sont venus de la Pannonie, et que d'abord ils ont habit les rivages du Rhin".
La prface du tome Il du Recueil des Historiens des Gaules et de la France, p. XXIV crit ce sujet : "L'auteur des Gestes du Roi de France, Paul Diacre dans son livre des vques de Metz, le moine Roricon, Aimoin moine de Fleury, Sigebert de Gemblours, et tous ceux qui les ont suivis, ont regard cette origine comme vritable".
Frdgaire, qui vivait sous Dagobert 1er leur donne comme origine la ville de Troye, puis la Pannonie et les bords du Danube.
Le Recueil des Historiens des Gaules et de la France cite les Gesta Regum Francorum (II, p. 542-544), Ex veteri Chronico Moissiacensis seu Musciacensis Coenobii (Il, p. 648), la Chronica Regum Francorum breviter digesta par un auteur inconnu (II, p. 663), qui font remonter les rois de France aux rois Troyens.
Et aussi les documents suivants qui, sans parler de l'origine troyenne les font remonter des chefs francs mentionns dans les documents qui parlent de leur ascendance troyenne : Historica qu¾dam exerpta ex veteri stemmate genealogico Regum Franci¾ (II, p. 665), la Chronique d'Adon, Archevque de Vienne (II, p. 666), les Annales Francorum Fuldenses (II, p. 673), ainsi que toute une srie de gnalogies des rois de France qui se rattachent la mme origine (II, p. 695 et suivantes).
La Chronique de Tongres donne la liste des princes des Francs en Pannonie pendant les 528 ans o ils y demeurrent.
Barthlemy de Mesme, dans sa chronique crite au XIV sicle et qui se trouve la Bibliothque de Berne, en Suisse.
Csar Nostradamus, le fils de Michel, dans ses Chroniques de Provence fait remonter l'origine des rois de France la plus haute antiquit.
Jacques de Charron, en 1630, a publi une Histoire gnalogique des Rois de France depuis Adam jusqu' Louis XIII.
Franois-Eudes de Mezeray, le frre de saint Jean-Eudes, sans affirmer cette origine, crit cependant dans son Histoire de France : "Il y en a aussi qui, remontant jusqu' la guerre de Troye, les font descendre d'une colonie de Troyens, conduits aprs la destruction de cette ville par Scamandre, dit FRANCUS, fils d'Hector, sur les bords de ces mmes Palus (Motides), opinion qui n'est pas tout fait sans dfense..."
L'Abb Honor Bouche, docteur en thologie, dans sa Chronique de Provence publie en 1664 indique l'ascendance troyenne.
Mentionnons galement consulter propos de la Guerre de Troie, l'ouvrage du Baron de Behr, Recherches sur l'Histoire des Temps hroques de la Grce, publie en 1856 Paris.
Simon Pelloutier, en 1741 a publi Paris : Histoire des Celtes et particulirement des Gaulois et des Germains.
Monsieur de Limiers, dans les Annales de la Monarchie Franaise, publies en 1724, donne de nombreux tableaux gnalogiques des ascendances royales et notamment, la page 200, cite quarante et un degrs des rois et princes des Francs au-dessus de Clovis et montre galement l'unit de race des trois branches royales. Le premier degr est en l'an 3.509 du monde "Marcomir, fils d'Antenor, Roy des Cimbres prs la Mer Noire, descendu des Troyens".
Chasot de Nantigny, notamment dans le tome 1er" des Gnalogies Historiques des Rois, Empereurs, etc. et de toutes. les Maisons Souveraines qui ont subsist jusqu' prsent, publi en 1736 donne, p. 110, les gnalogies des rois Troyens de 2.489 2.524 du monde et celles des rois des diverses parties du Proche-Orient et d'Orient avant Notre-Seigneur et les trois volumes suivants vont jusqu'au XVIII sicle. Dans le tome III, p. 2 et 6, il fait descendre nos rois de Priam, duc des Francs.
Koch, dans les Tables Gnalogiques des Maisons Souveraines de l'Europe, en deux volumes publis en 1782 et 1818, dans le tome II donne les origines des maisons descendant d'Odin, dont les anctres venaient de la rgion de la Mer Noire.
Jacques Saillot doit tre consult dans sa Chronologie Universelle des Souverains et Chefs d'tats et dans son Clovis, Roi des Francs et ses anctres paternels et maternels. Toutefois, nous ne pensons pas que les Rois de France soient de la race d'Odin, comme il le croit. Ils en descendent seulement, mais par les femmes.
Ajoutons que les ouvrages et auteurs suivants affirment l'unit de race des trois branches royales.
Le cartulaire de Hugues Capet, manuscrit N¡ 7329 du fonds franais de la Bibliothque Nationale tablit l'unit de race des trois branches royales de France.
Le Pre Dominique de Jsus, complt par le Pre Modeste de Saint-Amable, dans sa Monarchie Sainte, Historique, Chronologique et Gnalogique, publie en 1677, donne des tableaux gnalogiques trs importants.
L'Art de vrifier les dates, des Bndictins, cite Dom Merle, l'historiographe de Bourgogne, et tablit irrfutablement l'ascendance commune des Carolingiens et des Captiens.
Drudes de Campagnolles a publi deux plaquettes, en 1817 : Coup d'Ïil sur l'unit d'origine des trois branches mrovingienne, carolingienne et captienne.
Piganiol de la Force dans sa Nouvelle description de la France au tome premier, crit : "Le royaume de France a commenc l'an de l're vulgaire 420 et depuis ce temps-l a toujours t successif de mle en mle et gouvern par soixante cinq rois tous issus de la mme Maison..."
Citons encore le Grand Dictionnaire Historique de Morri, sans oublier les Bollandistes qui, dans la Vie des Saints donnent de trs nombreuses indications qui compltent trs heureusement les grands travaux gnalogiques.
Le colonel Longin-Splinder a donn une intressante tude sur La Bible, sa valeur au point de vue historique, gographique et documentaire, Paris 1952.
Bouillet, dans son Dictionnaire Universel d'Histoire et de Gographie, mentionne cette ascendance (p. 1184, chez Hachette, en 1914. La premire dition tant de 1860).
Enfin, dans un tout autre domaine, rappelons l'ouvrage de l'Abb Boudet, cit antrieurement, La vraie langue celtique, qui a montr les rapprochements qui s'imposaient entre les langues des peuples japhtiques du midi de la France comme aussi ceux faire entre la langue hbraque et la langue celtique, notamment dans les tymologies... Rien de surprenant puisque Gomer, le fils de Japhet, est la souche de la grande famille celtique. Etc...
EN SUISSE, la Bibliothque de Berne possde un manuscrit intitul Gnalogie des rois de France depuis Antnor, fils de Priam (le Troyen) jusqu' Charles VI. Et aussi la Chronique de Barthlemy de Mesme, du XlV sicle, dont nous avons dj parl.
EN ALLEMAGNE L'historien Trithme, Spanheim au XVI sicle, est mentionner.
Une tude serait faire en Autriche et en Italie quant aux origines des maisons de Habsbourg et de Savoie. Prcisons, sans prendre parti, que selon Stabius, Taque Manlius, Synthemius, Trithme, Lazis, Piespodius et Chiflet, la maison de Habsbourg descendrait saliquement de Clotaire 1er roi de France, ainsi que Chasot de Nantigny le mentionne avec d'autres systmes dans le tome IV de son ouvrage, page 229.
EN ANGLETERRE, la plupart des grandes publications gnalogiques, plus ou moins officielles concernant la maison Royale anglaise tablissent son ascendance davidique. Citons de trs anciens manuscrits prcieusement conservs : Les Chroniques d'Irlande, le Langfeldgatal. Le Herald Collge de Londres possde une Gnalogie des Rois Saxons qui indique qu'Odin tait de la race de David, etc... Il serait facile de mentionner de nombreux documents, mais ce serait fastidieux. Je mentionnerai seulement les auteurs suivants :
James Anderson et ses Royal Gnalogies of Adam to the times en 1712. Ouvrage capital sur la question et qui tablit que toutes les maisons souveraines d'Europe descendent de David.
Roger O'Connor, en 1822, relate la migration d'une tribu d'Isral en Irlande et traduit un manuscrit du dialecte phnicien et du langage scithe qui montre que les trois noms donns l'Irlande sont hbreux.
Bernard Burke, en 1851, publie The Royal Families of England, Scotland, Walls with their Descendants.
Le Pasteur F.R.A. Glover : Isral's Wanderings (Les Migrations d'Isral), puis en 1860 et en 1881 England remnant of Judah and the Isral of Ephram.
Le docteur Wilhem Thomsen, professeur de philologie comparative l'Universit de Copenhague au Danemark : The relations between Ancient Russia and Scandinavia, and the Russian State.
Le pasteur W.M. Milner publie The Royal House of Britain an enduring Dynasty (La maison royale de Grande Bretagne, une dynastie qui dure). Cet ouvrage entre 1902 et 1975 a eu quatorze ditions. et contient un immense tableau gnalogique sous le titre The Illustrious Lineage of the Royal House of Britain qui part de Juda et va sans interruption jusqu' la reine lisabeth II. Ce tableau tablit, comme James Anderson, que toutes les maisons souveraines europennes descendent de David.
Ajoutons que le pasteur W.R. Morgan a publi Saint Paul en Bretagne ou les origines du Christianisme britannique.
Saint Paul, dans sa Lettre aux Romains (xv, 24, 28) parle de voyages en Espagne. C'est de ce pays qu'il serait pass dans les ëles Britanniques. Le National Message cite trente quatre auteurs et titres d'ouvrages sur les ascendances isralites de la Grande-Bretagne (p. 2 et 61-63).
Un autre pasteur protestant, Ithel, a dit les Annales Cambrial qui donnent la gnalogie d'Owen ; et que deux autres auteurs, le Colonel Gawler et H.H. Pain's ont tudi la postrit de Dan. Enfin, Sharon Turner, dans son Histoire des Anglo-Saxons fait descendre Odin de Jupiter, qui ne serait autre que Juda.
Jean Moncreiffe et Don Pottinger ont publi Blood Royal qui a eu plusieurs ditions depuis 1956.
Enfin tout le puissant mouvement du National Message travaille depuis longtemps convaincre le peuple anglais qu'il est l'hritier d'Isral, en publiant revues, brochures, etc...
Je crois utile de vous citer le chapitre IX de l'ouvrage du pasteur Milner, extrait de La Maison Royale de Grande Bretagne, une dynastie qui dure, chapitre intitul, Eglise et tat sous la mme autorit, descendant la fois de David et d'Aaron : "La consquence immdiate de ce qui vient d'tre dit dans le chapitre prcdent est d'tablir la chose suivante aussi tonnant que cela puisse paratre, notre Roi est l'Oint du Seigneur la fois comme prtre et comme roi, dans les deux cas par droit de succession, et pour accomplir la promesse de ministre perptuel faite de manire identique aux lignes de David et d'Aaron.
"Le mariage de Mathias Il avec la fille de Simon le Juste introduit la ligne sacerdotale dans la gnalogie ; si bien que Hli, le pre de Marie, et Joseph, le pre d'Anne, descendaient tous les deux de la mme faon du roi David, le Psalmiste, et d'Aaron, le Grand-Prtre. Le roi douard VII est cent troisime dans la descendance d'Aaron.
"Et l'on peut remarquer, concidence tout fait involontaire, que les rois Tudors qui amenrent sur le trne d'Angleterre cette ligne hbraque sacerdotale et royale, ont introduit la Herse comme cusson, qui semble tre ni plus ni moins que le plastron du grand-prtre.
"L'Armilla, dont on a revtu le roi lors du couronnement, est exactement la mme chose sous une autre forme le nom tant hbreu peine transform aprs tant d'anne pour les Lumires de Dieu. Ce vtement fut introduit par les Tudors.
"Ces petits dtails sont en harmonie totale avec la descendance d'Henri VII, l'anctre royal de notre famille royale actuelle (comme le revendiquent les vieilles gnalogies galloises) de la Princesse Anne des lignes de David et d'Aaron.
"En se rfrant aux arbres gnalogiques tabulaires et en remontant Aaron par Anne et les diverses alliances qui suivirent jusqu' la famille des Tudors, on verra que la ligne sacerdotale remonte au Prince David travers cinquante sept lignes diffrentes ! En prenant la ligne moyenne, on peut le situer la 105 place aprs Aaron.
Le Brigadier Gnral, Sir Standish Crauford est l'auteur d'une brochure Our Celtie heritage (Notre hritage celtique) avec une carte montrant les diverses migrations vers l'Occident des tribus d'Isral.
Tous ces documents tablissent incontestablement toutes ces migrations. Deux autres auteurs ont appuy leurs tudes sur la Bible
Herbert W. Armstrong, Les Anglo-Saxons selon la prophtie et Didier Apartian, Les Pays de langue franaise selon la prophtie. Ils veulent prouver que deux peuples incarnent les dix tribus d'Isral et sont les hritiers de la promesse ; mais qu'Isral n'est pas le peuple juif, que ce dernier n'est que la runion des deux tribus restes en Palestine lors de la grande migration. L'Angleterre, prtendent-ils, est l'incarnation des promesses spirituelles et matrielles de la descendance de David et les tats-Unis d'Amrique du Nord les hritiers de la promesse des russites matrielles ; la maison royale d'Angleterre incarnant la maison de David.
Le Pasteur W.M.H. Milner dans The Royal House of Britain an enduring Dynasty crit en effet dans son Introduction : "Depuis prs de soixante ans un nombre sans cesse croissant de sujets de la Couronne Impriale ont la conviction que les souverains qui la portent descendent en ligne directe des anciens rois bibliques, en accomplissement de la promesse faite David d'une dynastie ternelle".
Et Herbert W. Armstrong, au bas de son Tableau chronologique des Souverains de la Maison de David crit : "Ce trne restera en Grande-Bretagne jusqu'au SECOND AVéNEMENT DE JSUS-CHRIST, poque laquelle il reviendra dfinitivement Jrusalem".
Les prtentions anglaises sont nettes...
Ajoutons que pour mieux ancrer dans l'opinion populaire ces prtentions, le trne sur lequel se trouve le roi d'Angleterre le jour de son couronnement est tabli sur la pierre que l'on assure tre celle sur laquelle Jacob aurait eu le songe relat dans la Gense (xxviii, 11-22) et The British-Isral-World Fedetion dans son n¡ 3 de Juillet-Septembre 1980, en reproduit l'image.
Les gnalogies des auteurs anglais tant exactes, le devoir formel est de combattre ces prtentions religieuses et politiques, car elles sont politiquement fausses et religieusement hrtiques.
Et on le peut d'autant plus facilement que Herbert W. Armstrong reconnat : "L'histoire de la maison d'Isral semble se borner, d'une faon gnrale, aux activits des Anglo-Saxons ; nanmoins ces derniers ne constituent point les seuls Isralites, les Franais, les Belges, les Suisses et les autres nations europennes pralablement nommes partagent avec les Anglo-Saxons les bndictions des promesses divines telles qu'elles furent donnes la maison d'Isral" (page 24).
L o nous ne sommes plus du tout d'accord avec cet auteur ni avec les autres historiens et gnalogistes anglo-saxons, c'est quand ils prtendent tort que le roi ou la reine d'Angleterre ont hrit et du SCEPTRE de David et du DROIT D'AëNESSE.
SEULS LES ROIS DE FRANCE DESCENDENT
SALIQUEMENT DE LA TRIBU DE JUDA
Seule la maison royale de France, dans ses branches successives par ordre de primogniture mle est l'hritire du droit d'anesse, par la ligne mle et cette maison royale a seule hrit validement et donc lgalement du sceptre, car la maison royale d'Angleterre ne descend de la maison d'Isral et de Juda que par les femmes, alors que la maison royale de France en descend par la primogniture mle. Ce que montre nettement le grand tableau gnalogique du pasteur Milner allant de Juda jusqu' la reine lisabeth II. Mais il arrte cette ascendance salique mle Charlemagne parce que Hildegarde, la fille de l'Empereur, est l'anctre de l'actuelle reine d'Angleterre.
En outre, la maison royale de France descend de David (donc de la maison royale de Juda tout comme la maison d'Angleterre) uniquement par quatre Princesses de la maison de David : Tea-Tephi qui pousa Heremon ; Anna, la cousine germaine de la Trs Sainte Vierge Marie et la fille de saint Joseph d'Arimathie par son mariage avec Beli Nouer, dont la fille Bennardim pousa le Roi Lear ; enfin Athildis qui pousa Marcomir IV. La Bible annonait que la maison de David serait transplante en Occident ; elle l'a t, en effet, et par droit d'anesse salique dans la maison royale de France, et Dieu l'a prouv par les vnements.
D'autre part, prtendre que le roi d'Angleterre, ou la reine a hrit du droit religieux des grands-prtres parce que cette grande prtrise tait une charge hrditaire dans la Maison d'Aaron dont descend la Maison d'Angleterre est absolument faux parce que la grande prtrise tait hrditaire uniquement sur les mles et jamais sur une tte fminine. D'autre part cette grande prtrise n'a jamais repos sur la tte d'un roi de Juda, ni d'un roi d'Isral et les rois de France ne l'ont jamais revendique. Le seul droit au sceptre religieux appartient, depuis Notre-Seigneur Jsus-Christ au seul successeur de Pierre, car le Christ, Fils de Dieu et Dieu lui-mme, a dit Pierre, et par lui ses successeurs : "Tu es Pierre, et sur cette Pierre Je btirai Mon Eglise et les portes de l'enfer ne prvaudront pas. Tout ce que tu lieras sur la terre sera li dans le ciel et tout ce que tu dlieras sur la terre sera dli dans le ciel".
Par les vnements et par Ses miracles Dieu a prouv que seuls les rois de France sont les fils ans de l'glise, et le Pape Grgoire IX, successeur lgitime de Pierre, a bien prcis dans sa lettre saint Louis que "la tribu de Juda tait la figure anticipe du royaume de France".
Rappelons l'allocution de saint Remy, inspir, au baptme et au sacre de Clovis : "Apprenez, mon fils, que le royaume des Francs est prdestin par Dieu la dfense de l'glise romaine qui est la seule vritable Eglise du Christ... Ce royaume sera un jour grand entre tous les royaumes et il embrassera toutes les limites de l'empire romain et il soumettra tous les peuples son sceptre... Il durera jusqu' la fin des temps ! Il sera victorieux et prospre tant qu'il sera fidle la Foi Romaine. Mais il sera rudement chti toutes les fois o il sera infidle sa vocation..."
Et dans son Testament : "...Cette race royale ...que j'ai choisie pour rgner jusqu' la fin des temps au sommet de la majest royale..."
L'Eglise avait institu pour les seuls rois de France la crmonie du sacre qui faisait d'eux les reprsentants de Dieu dans l'ordre temporel et les chefs de tous les souverains. Elle les avait dclars - ce qui historiquement tait vrai - les fils ans de l'Eglise. La liturgie spciale qu'elle avait institue est trs remarquable ainsi que les prires prescrites. Je cite : "Que le roi soit honor plus que les rois des autres nations... Que les nations le comblent de louanges et clbrent sa magnanimit"
Et encore : "Qu'il soit le plus puissant des rois... que pour la suite des sicles, il naisse de lui des successeurs son trne..."
Parlant du roi de France, le pape saint Grgoire le Grand, qui rgna de 590 604, va jusqu' crire : "Le roi reoit LE SACREMENT DE L'ONCTION. Parce qu'en effet l'onction est un SACREMENT. Et il ajoute : "Que la tte du roi soit donc ointe"
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C'est ce que Dieu avait solennellement promis par serment David et ses successeurs. Trs justement, Monseigneur Delassus pouvait crire : "Le sacre de la sainte ampoule donnait au roi de France LA PRMINENCE SUR TOUS les autres rois, prminence reconnue et accepte ; il faisait du roi salique le roi trs chrtien non seulement dans son royaume, mais SUR TOUTE LA TERRE".
Les trangers, eux-mmes, reconnaissaient que le roi de France tait le premier des souverains. Rappelons, notamment, le Dcret de la Rpublique de Venise, dat de 1558 qui en donnait la raison : "Parce qu'il est sacr avec une huile venue du ciel".
Bonifacius de Vitalis, juriste italien, crit : "Quand on nomme le roi simplement, on entend par excellence le roi des Franais".
Balde, autre italien, reconnat : "Ce roi porte la couronne de gloire entre les rois".
Et l'anglais Mathieu Paris dclare : "Il est le roi des rois de la Terre".
Dans les crmonies diplomatiques, l'ambassadeur du roi de France avait le pas sur ceux de tous les autres souverains, en hommage universel au miracle de la sainte Ampoule.
Nombreux sont les papes qui ont reconnu la Mission divine du roi de France. Citons entre autres :
Anastase Il (496-498) crit Clovis : "Soyez pour l'glise une colonne de fer... Le dfenseur de l'Eglise".
tienne Il (752-757), au temps de Ppin, de Carloman et de Charles, dclare : "Je vous ai choisis pour mes fils adoptifs afin de dfendre contre leurs ennemis la cit de Rome, le peuple que Dieu m'a confi... Selon la promesse reue de Notre-Seigneur et Rdempteur, je distingue le peuple des Francs entre toutes les nations".
Saint Paul 1er (757-767) appelle la France : "Nation Sainte, Sacerdoce Royal... Vos noms et ceux de vos rois sont crits dans le ciel et votre rcompense est grande devant Dieu et ses Anges"
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Saint Grgoire VII le Grand (1075-1085) : "Les rois de France sont autant au-dessus des autres souverains que les souverains sont au-dessus des particuliers".
Alexandre III (1159-1181) : "La France est un royaume bni de Dieu, dont l'exaltation est insparable de celle du Saint-Sige".
Innocent III (1198-1216) : "Les triomphes de la France sont les triomphes du Sige Apostolique, le mur inexpugnable de la Chrtient".
Grgoire IX (1227-1241) crit saint Louis : "Dieu choisit la France DE PRFRENCE Ë TOUTES LES NATIONS DE LA TERRE pour la protection de la Foi Catholique ; pour ce motif LA FRANCE EST LE ROYAUME DE DIEU MæME. LES ENNEMIS DE LA FRANCE SONT LES ENNEMIS DU CHRIST... LA TRIBU DE JUDA TAIT LA FIGURE ANTICIPE DU ROYAUME DE FRANCE... LE RDEMPTEUR A CHOISI LE BNI ROYAUME DE FRANCE COMME L'EXCUTEUR SPCIAL DE SES DIVINES VOLONTS..."
Pie VI, dans son Allocution au Consistoire secret du 17 juin 1793 sur l'assassinat de Louis XVI crit : "Le Roi Trs Chrtien Louis XVI a t condamn au dernier supplice par une conjuration impie, et ce jugement s'est excut. Nous vous rappellerons en peu de mots les dispositions et les motifs de cette sentence. La Convention nationale n'avait ni droit ni autorit pour la prononcer. En effet, aprs avoir aboli LA MONARCHIE, LE MEILLEUR DES GOUVERNEMENTS, elle avait transport toute la puissance publique au peuple, qui ne se conduit ni par raison, ni par conseil, ne se forme sur aucun point des ides justes, apprcie peu de choses selon la Vrit, et en value un grand nombre d'aprs l'opinion ; qui est toujours inconstant, facile tre tromp, entran tous les excs..."
Et le Souverain Pontife passe au crible tous les principes des philosophes et la devise de la Rvolution : Libert, galit, et il tient prciser : "Qui pourra jamais douter que ce Monarque ait t principalement immol en haine de la Foi et par esprit de fureur contre les dogmes catholiques... Tout cela ne suffit-il pas pour autoriser croire et soutenir sans tmrit que Louis est un Martyr ?...
Et s'adressant la France, il ajoute douloureusement : "Ah ! France ! Ah ! France ! Toi que nos prdcesseurs appelaient le miroir de la Chrtient et l'inbranlable appui de la Foi ; toi qui, par ton zle pour la croyance chrtienne et par ta pit filiale envers le Sige Apostolique, ne marche pas la suite des nations, mais les prcde toutes, combien tu nous es contraire aujourd'hui ! Ah ! encore une fois, France ! Tu demandais toi-mme auparavant un roi catholique. Tu disais que les lois fondamentales du royaume ne permettaient pas de reconnatre un roi qui ne ft pas catholique. Et maintenant que tu l'avais, ce roi catholique, c'est prcisment parce qu'il tait catholique que tu viens de l'assassiner !... Jour de triomphe pour Louis XVI, qui Dieu a donn et la patience dans les tribulations et la victoire au milieu de son supplice !..." (Acta Pie VI, vol 1, p. 311 et "Bullarii romani continuatio", IX, p. 318).
Saint Pie X, le 8 janvier 1905, malgr la perscution religieuse fomente par la rpublique, tenait affirmer : "Dieu garde pour la France sa prdilection. La France ne cesse point d'tre la Fille Ane de l'Eglise".
Et le 29 novembre 1911 : "Le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux fonts baptismaux de Reims se repentira et retournera sa premire vocation... Les fautes ne resteront pas impunies, mais ELLE NE PRIRA JAMAIS LA FILLE DE TANT DE MRITES, de tant de larmes..."
A plusieurs reprises, saint Pie X affirma que la royaut serait rtablie en France. Deux fois n'avait-il pas eu l'apparition de la Vierge Trs Sainte et Immacule, dans sa radieuse beaut, tenant en main le Lys de France ! ...
Et Pie XII, de sainte mmoire, lors de l'croulement de la France en 1940, ne dclara-t-il pas la radio pour la rconforter dans son dsastre : "La France a partie lie avec le Christ qui n'a jamais t vaincu et ne le sera jamais..."
Et le 17 avril 1946 : "Le monde a besoin de la France... Que deviendrait le monde sans la France... !"
Enfin, l'occasion du cinquime centenaire du procs de rhabilitation de Jeanne d'Arc, concidant avec la restauration de la cathdrale de Rouen : "Catholiques franais..., du sol gnreux de ce jardin de l'Europe qu'est la France, germent les hros de la patrie et de la Foi qui, par amour pour leur mre, si sa dfense l'exige, savent batailler, souffrir et mourir dans la certitude que les lauriers du triomphe ne sauraient jamais manquer qui accepte de se sacrifier pour une cause grande et juste.
"Et s'il peut sembler un moment que triomphent l'iniquit, le mensonge et la corruption, il vous suffira de faire silence quelques instants et de lever les yeux au ciel pour imaginer les lgions de Jeanne d'Arc qui reviennent, bannires dployes, pour sauver la Patrie et sauver la Foi !"(La Croix, mardi 26 juin 1956, p. 3, col. 6).
Non seulement les papes ont affirm le caractre sacr et divin du roi de France, mais combien d'apparitions et de faits mystiques le confirment. Plus de cent d'entre eux annoncent le rtablissement miraculeux du roi de France par la Toute Puissance Divine, car telle est la volont de Dieu et l'ordre voulu par Lui.
Citons seulement sainte Jeanne d'Arc, qui incarna la plus transcendante intervention divine dans l'histoire d'un peuple, et aussi la plus bouleversante et mouvante. A Vaucouleurs, s'adressant Baudricourt, pour le dcider lui donner une escorte afin qu'elle puisse aller trouver Charles VII Chinon : "Le Royaume n'appartient pas au Dauphin, il appartient mon Seigneur (Dieu). Cependant MON SEIGNEUR VEUT QUE LE DAUPHIN DEVIENNE ROI ET QU'IL TIENNE LE ROYAUME EN COMMANDE".
A Chinon, ayant attir le Dauphin part, elle lui rpte la prire secrte qu'il a faite Dieu et lve ainsi tous les doutes de Charles VII quant sa propre lgitimit et pour bien marquer qu'elle lui parle AU NOM DE DIEU, ELLE LE TUTOIE : "Je te le dis, de la part de Messire (Dieu), tu es le vrai hritier de France et fils du Roi !"
Aprs avoir donn Charles VII les preuves de sa mission, elle lui rvle les desseins et les volonts de Dieu sur le Royaume et, ce faisant, proclame "TOUTE LA SUBSTANCE DU DROIT PUBLIC CHRTIEN ET LA ROYAUT UNIVERSELLE DU CHRIST". Elle s'adresse alors non seulement au roi mais toute la cour afin de prendre tous les assistants tmoin, mais s'adressant au Roi publiquement, elle ne le tutoie plus bien qu'elle parle au nom de Dieu : "Vous mande par moi le Roi des Cieux que vous serez sacr et couronn Reims et que vous serez lieutenant du Roi des Cieux qui est Roi de France!"
Peut-on proclamer avec plus de force et plus solennellement la Royaut Universelle du Christ et la Mission divine du Roi de France !
Et elle ajoute : "Le Dauphin sera roi malgr ses ennemis et moi je le conduirai son sacre".
Elle crit au duc de Bourgogne, pour le faire rentrer dans le devoir : "Tous ceux qui guerroient au Saint Royaume de France guerroient contre le Roi Jsus, Roi du Ciel et de tout le Monde !"
Enfin, au roi d'Angleterre qui veut usurper le Royaume de France. Et ce faisant, INSPIRE, elle rpond la question qui fait l'objet de cette confrence : "Jhsus ! Maria ! Roi d'Angleterre, et vous duc de Bedford qui vous dites rgent du Royaume de France, faites raison au roi du Ciel de SON sang royal... Elle est venue de par Dieu rclamer le sang royal !"
Que signifierait cette affirmation si elle n'avait pas pour but de proclamer que la race des rois de France est bien apparente Notre-Seigneur et Sa Trs Sainte Mre, que cette race n'est autre que celle mme du Christ !...
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Un thologien minent, le Pre Clrissac, qui a beaucoup tudi La Mission de Jeanne d'Arc, puisque c'est le titre d'un de ses ouvrages, crit : "La prdominance du Sacre royal dans les penses de Jeanne d'Arc... Le Sacre toujours prsent la pense de Jeanne nous rvle l'objet adquat de sa mission, qui fut de rappeler au monde... qu'il y a une Politique Surnaturelle de Dieu, rellement agissante, dominant la politique des pouvoirs terrestres, et un Droit Chrtien qui applique et maintient la loi essentielle de cette Politique, savoir le salut des peuples par l'Eglise du Christ... A ses yeux, c'est le Sacre qui faisait du roi, au sens fodal et chrtien, l'Homme de Dieu... Une glorieuse vassalit les lie (les souverains chrtiens) au Christ Pantocrator, et leur pouvoir devient un des ressorts de son Empire. Ils Lui infodent leur puissance, mais c'est pour la voir change en une lieutenance plus auguste que leur droit humain puisqu'ils deviennent cooprateurs du Plan surnaturelÉ
"C'est donc bien L'Homme de Dieu, L'Homme du Christ qui apparat ou doit apparatre partir du Sacre dans le roi. Il est dsormais, sa manire, une image de l'Oint divin, un Christ temporel. Et les peuples chrtiens reconnaissent ce reflet du Christ en sa personne.
"On le voit, le roi terrestre est tellement entr aux yeux du peuple chrtien dans la lumire du Roi divin, qu'il y a presque disparu : c'est l'avnement du seul Roi ternel que le peuple acclame dans le Sacre.
"La bienheureuse Jeanne d'Arc a t pntre de toute la grande ide du Sacre, elle a donc t la vritable messagre de la politique divine... Pour elle, le roi de France n'tant que le feudataire du Roi du Ciel, c'est l'autorit du Roi du Ciel qui est en jeu, et son honneur... Dans l'esprit de Jeanne... le fief de la Providence divine, le fief de Jsus-Christ, c'est la France...
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Reconnaissance et proclamation clatante, rptons-le, de la Royaut Universelle du Christ. Le Sacre donnait au seul roi de France, ainsi que le dclare saint Thomas d'Aquin, un certain caractre de saintet, que Dieu confirma en lui accordant le pouvoir de gurir miraculeusement les crouelles, mais seulement partir du Sacre.
Le roi saint Louis dclarait sa fonction royale un Sacerdoce, et c'est prcisment parce qu'il la considrait comme telle que dans son Ordonnance Royale de 1254 (article 39) il prescrit : "Nous voulons que soit troitement garde et retenue LA PLNITUDE DE LA PUISSANCE ROYALE, CAR UN SACERDOCE CRE DES DEVOIRS PERSONNELS QUI NE SE PARTAGENT PAS".
Oui, trs lgitimement le roi de France pouvait se dire roi de droit divin.
Trs justement l'Abb Bayot crit : "La conscration royale rattache le pouvoir royal la Souverainet de Jsus-Christ et en fait ainsi le socle de la Monarchie Divine laquelle est unique et universelle. C'est la sanctification de cet organe et de cette fonction"
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Jeanne d'Arc, plus que tout autre Franais, avait compris le caractre sacr du roi et donc toute l'importance du Sacre : "Le roi appartenait la France et la France appartenait au roi", crit trs justement le Bndictin Dom Besse
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"Le roi lui devait le service d'un gouvernement ferme, sage et chrtien. La France lui donnait toute sa fidlit et son dvouement. L'Eglise, en consacrant cette union, lui donnait un nouveau droit au respect public. Ceux qui auraient tent de le rompre se seraient rendus coupables d'un sacrilge. Le sacre faisait du Prince un homme ecclsiastique, sa Souverainet apparaissait comme une fonction sainte".
Cette tude nous permet de vous donner la dfinition de la Royaut en France :
La royaut en France est de choix divin. Dieu l'a institue pour dfendre l'glise et assurer le rgne universel du Sacr-CÏur et du CÏur Immacul de Marie sur le monde et du Saint-Esprit dans les intelligences. Il la conserve par la loi salique grce laquelle le souverain est toujours issu de la race du Christ, lue par le Seigneur au temps de David et confirme par saint Remy et sainte Jeanne d'Arc. Il la gouverne en se rservant de choisir comme roi dans cette race le plus saint et le plus digne de rgner, la loi de primogniture mle s'appliquant normalement hors le cas de choix divin. Le souverain est donc roi par la Grce de Dieu et non par l'autorit du Sige Apostolique.
A Dieu revient le choix,
au Sacerdoce le Sacre,
au peuple le filial consentement.
LE SAINT PAPE ET LE GRAND MONARQUE
C'est la seule explication satisfaisante - mais combien fulgurante - de la Mission divine du Roi Trs Chrtien et de la France comme aussi de la prdilection du Christ, de la Trs Sainte Vierge et de l'Archange saint Michel l'gard du Roi de France et de son Royaume. Il n'en est pas de plus belle, de plus pure et de plus glorieuse.
Le prophte Jrmie (chapitre xxiii) annonce le Grand Monarque : "Voil que les jours viennent, dit le Seigneur, et Je susciterai dans la maison de David le germe de la justice ; un roi rgnera et il sera sage et il rendra le jugement et la justice sur la terre".
A son tour, le prophte Ezchiel (chapitre xxxvii) annonce le Saint Pape et le Grand Monarque : "Je n'en ferai plus qu'un seul peuple sur la terre... et un seul roi les commandera tous... un seul pasteur les conduira".
Zacharie dcrit les deux personnages aux chapitres iv, ix, et vi : "L'Ange me dit : Que vois-tu ? Je rpondis : il y a un chandelier d'or et il y a prs de lui deux oliviers, l'un sa droite, l'autre sa gauche... Que signifient ces deux oliviers, les deux rameaux d'olivier qui font couler l'or dans les canaux d'or ? Ce sont les deux oints qui se tiennent devant le Seigneur de toute la terre".
Il dcrit le roi : "Il annoncera la paix aux nations et il dominera d'une mer l'autre, depuis le fleuve jusqu'aux extrmits de la terre".
Et nouveau le Grand Monarque et le Saint Pape : "Voici un homme dont le nom est GERME... Il btira le Temple de l'ternel ; il portera les insignes de la Majest, il s'assira et dominera sur son trne. Le sacrificateur, le grand prtre sera aussi assis sur son trne et une parfaite union rgnera entre l'un et l'autre".
Saint Jean, dans son Apocalypse (iii, 7) crit : "Voici ce que dit le Saint et le Vritable, qui a la clef de David, qui ouvre, et personne ne ferme ; qui ferme et personne n'ouvre".
Et le Vnrable Barthlemy Holzhauser explique : "Il est dit ici que le Christ a la CLEF DE DAVID, parce que David et son rgne furent la figure de Jsus-Christ et de son royaume" comme aussi le rgne du Grand Monarque en sera galement la figure. Et le mme auteur inspir, dcrivant le rgne de ce Roi Trs Chrtien, prcise : "Bien que dans le cinquime ge nous ne voyions partout que les calamits les plus dplorables : tandis que tout est dvast par la guerre ; que les catholiques sont opprims par les hrtiques et les mauvais chrtiens ; que l'Eglise et ses ministres sont rendus tributaires ; que les principauts sont bouleverses ; que les monarques sont tus... et que tous les hommes conspirent riger des rpubliques, il se fait un changement tonnant par la main du Dieu Tout-Puissant, tel que personne ne peut humainement se l'imaginer. Car ce monarque puissant, qui viendra comme envoy de Dieu, dtruira les rpubliques de fond en comble; il soumettra tout son pouvoir (sibi subjugavit omnia) et emploiera son zle pour la vraie Eglise du Christ. Toutes les hrsies seront relgues en enfer. L'Empire des Turcs sera bris, et ce Monarque rgnera en ORIENT et en OCCIDENT. Toutes les nations viendront et adoreront le Seigneur leur Dieu dans la vraie foi Catholique et Romaine. Beaucoup de saints et de docteurs fleuriront sur la terre. Les hommes aimeront le jugement et la justice. La paix rgnera dans tout l'univers, parce que la puissance divine liera satan..."
Supplions donc le Sacr-CÏur d'accorder au monde l'arrive du Saint Pape et du Grand Monarque, car EUX SEULS rtabliront l'ORDRE VOULU par Dieu en dtruisant la dmocratie et les rpubliques qui assurent le rgne de Lucifer.
annexe
JUIFS ET CHRTIENS, DEMAIN ?
Allocution du Cardinal Jean-Marie LUSTIGER
Archevque de Paris,
lÕoccasion de la remise du Prix Nostra Aetate que lui a dcern, conjointement au Grand Rabbin Sirat, le Centre pour la Comprhension entre Juifs et Chrtiens (CCJU) de lÕUniversit du Sacr-CÏur, Fairfield, Connecticut (USA), le 20 octobre 1998.
Combien suis-je mu d'tre accueilli en cette clbre et vnrable synagogue de New York, dj centenaire ! De cela, je remercie vivement M. le Prsident Robert M. Berend et M. le Rabbin Allan Schranz. Je tiens galement remercier de leur prsence mon ami le Cardinal John O'Connor, Archevque de New York, et M. Richard Duqu, Consul Gnral de France New York.
Cher M. le Rabbin Ehrenkranz, cher M. le Prsident Anthony Cernera et vous tous, responsables du Centre pour la Comprhension entre Juifs et Chrtiens de l'Universit du Sacr-CÏur de Fairfield, je vous remercie d'avoir voulu m'attribuer le prix "Nostra Aetate", que vient de me remettre avec tant de dlicatesse Matre Samuel Pisar ; en m'associant M. le Grand Rabbin Ren-Samuel Sirat dont je me sens si proche par l'amiti et le respect que je lui porte. Sa prsence ajoute encore l'honneur que vous me faites. Votre choix me touche plus que vous ne pouvez l'imaginer. Puisse le Seigneur bnir vos efforts et votre travail.
Si un tel vnement peut prendre place ici, aux tats-Unis, ce n'est pas sans raison. Vous connaissez les conditions particulires que l'histoire et la culture des tats-Unis ont mnages aux relations entre Chrtiens et Juifs, en regard de la vieille Europe et de ses drames. Intuitivement, il me semble que, pour le moment, vous seriez mme de recueillir, avec plus de libert que ne le peuvent Chrtiens et Juifs d'Europe o les plaies du pass sont encore vif, le travail en profondeur accompli partout dans le monde, dans le vieux continent comme en Isral
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Ds la prochaine anne, j'inviterai les Catholiques de Paris prier en mme temps que les communauts juives au Yom HaShoah - le Jour de la Shoah, 13 avril 1999, 27 Nissan 5759 - en esprit de pnitence et en acte de foi au Seigneur des vivants et des morts. Peut-tre ce que nous ferons Paris pourra-t-il aussi tre fait ailleurs et en particulier New York ?
Puis-je, avec vous, faire un pas de plus et m'interroger sur l'avenir des relations entre Juifs et Chrtiens ? Il m'est impossible d'effacer de mon esprit et de mon cÏur la somme des malheurs dont les perscutions marquent la mmoire juive. Mais je tenterai d'explorer quelques-unes des oppositions et des rencontres, voire des convergences contradictoires de la conscience juive et de la conscience chrtienne depuis deux millnaires. Car cette clarification pralable est ncessaire pour entreprendre un dialogue nouveau qui ne rpte pas les controverses des sicles passs.
Un demi-sicle s'est coul depuis la fin de la Deuxime Guerre mondiale et la cration de l'tat d'Isral. Au moment d'aborder le troisime millnaire de l're chrtienne, une nouvelle poque de l'histoire de l'humanit a commenc. Les relations entre les Juifs et les non-Juifs apparaissent, depuis cinquante ans, profondment modifies.
Gographiquement, d'abord. Le plus grand nombre des Juifs tablis, parfois depuis plus de deux millnaires, dans des contres devenues pays d'Islam, est retourn en Isral ou a migr dans les pays de culture occidentale, en majorit chrtienne. Par ailleurs, beaucoup des survivants des Juifs d'Europe et de l'ancienne Union sovitique l'ont quitte ou continuent d'migrer. Ces mouvements de populations, amorcs ds la fin du XIX sicle, font des tats-Unis d'Amrique la nation o rside aujourd'hui le plus grand nombre de Juifs, davantage mme qu'en Isral. La France est le seul pays d'Europe o une communaut relativement nombreuse s'est maintenue et reconstitue grce l'immigration des Juifs sfarades d'Afrique du Nord.
Ces dplacements gographiques correspondent des transferts culturels et spirituels, mais aussi de nouveaux types de relations entre Juifs et Chrtiens. Sans doute n'a-t-on pas encore suffisamment peru en Europe l'important travail de confrontation qui s'opre actuellement dans votre nation. Les Europens ignorent encore, pour la plupart, la rencontre amricaine entre la culture juive et les cultures chrtiennes. Cette symbiose a, pour une part, pris le relais des anciens foyers de culture qui ont fait le prestige de Prague, Varsovie, Vilno, Vienne, Berlin, et de tant de villes universitaires allemandes, sans oublier Paris et Londres. Elle recueille dsormais les voix yiddish qui s'levaient des shtetl de Pologne, de Russie et des diffrentes nations de l'Est europen avant la Shoah et les purges staliniennes.
Une histoire culturelle qui courrait du XVIll sicle la fin du ntre devrait, certes, montrer la place prise par les Juifs et les sources juives dans la culture de la modernit occidentale. Elle devrait aussi manifester le renouvellement des relations entre Juifs et Chrtiens depuis 1948, notamment aux USA, et sans doute faut-il dire New York. Dans les faits, les Juifs vivent aujourd'hui, respects, au milieu des Chrtiens occidentaux, cependant que le jeune tat d'Isral est immerg dans les nations musulmanes.
Ce bouleversement des conditions concrtes de l'existence juive est contemporain d'une mutation d'un tout autre ordre : l' "aggiornamento" voulu par le concile Vatican Il dans l'glise catholique, conduite dpasser rsolument les exclusivismes des anciennes cultures europennes. Le carcan des sentiments nationaux et des dterminismes politiques, durci au long des sicles, avait trop longtemps enserr son dynamisme spirituel dans les limites de ses rfrences europennes.
Les immenses changements conomiques et politiques actuellement en cours constituent le fond de civilisation et de libert sur lequel s'inscrivent les deux bouleversements voqus : l'volution de la condition Juive et le renouvellement de l'glise catholique
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Une page de l'histoire de l'humanit est en train de se tourner. Les Catholiques, aprs tout, n'ont fait qu'obir cette parole de Jsus qui expose le commandement
"Tu ne commettras pas de meurtre" ;
"Quand tu vas prsenter ton offrande l'autel, si tu te souviens que ton frre a quelque chose contre toi, laisse l ton offrande devant l'autel et va d'abord te rconcilier avec ton frre, puis, viens alors prsenter ton offrande" (Matthieu v, 23-24) ;
"Si tu te souviens que ton frre a quelque chose contre toi..." :
ces paroles vangliques ne prennent pas en considration ce que tu penses de toi-mme, ni les arguments par lesquels tu voudrais te justifier ou protester de ton innocence. Elles prennent acte de la blessure de l'autre, celle de ton frre, telle que l'autre, ton frre, la ressent.
Dans les relations entre les Chrtiens et les Juifs, les Chrtiens ont ouvert leurs yeux et leurs oreilles la douleur et la blessure juives. Ils acceptent d'en tre dsigns comme responsables ; ils veulent porter ce fardeau sans le rejeter sur d'autres. Ils n'ont pas cherch s'innocenter. Ils n'ont pas demand le pardon des victimes car ils savent que Dieu seul pardonne les pchs, ainsi que l'affirme l'vangile (Matthieu ix, 6) ; Lui seul, Dieu, sonde les reins et les cÏurs; et Lui seul est le juge. "Ne jugez pas (sous-entendu : la place de Dieu) et vous ne serez pas jugs (sous-entendu : par Dieu)" dit encore Jsus (Matthieu vii, 1).
Au nom de la vrit, les Chrtiens demandent aux Juifs de partager avec eux leur examen de conscience. Dans la Dclaration de repentance des vques franais Drancy, le 30 septembre 1997, nous n'avons pas voulu dvelopper le rle jou par de nombreux Catholiques dans le sauvetage d'un certain nombre de Juifs de France. Serge Klarsfeld l'a, en effet, mis en vidence : si, en France, il y eut parmi les Juifs un bon nombre de survivants, c'est notamment, mais non exclusivement, grce aux Chrtiens et tout particulirement au clerg. Certains ont reproch la Dclaration de Drancy de n'avoir pas davantage soulign cet aspect des choses. Mais, comment aurions-nous pu alors ne pas cder - mme inconsciemment - la tentation de nous justifier nous-mmes ?
Quand les autorits de Yad Vashem ont institu la reconnaissance des "Justes parmi les Nation", elles ont entrepris, au nom du peuple juif, de poser un geste de vrit. Marek Halter a voulu, par le livre et le film, se souvenir aussi de ces Ïuvres de justice.
N'est-ce pas aussi la signification de cette "Association franaise pour l'hommage aux Justes parmi les Nations", rcemment cre l'initiative de M. Jean Kahn, prsident du Consistoire central de France ? Elle a inaugur, le 2 novembre 1997, Thonon-les-Bains, "la Clairire des Justes" au milieu de laquelle se dresse un mmorial destin prenniser l'action des hommes et des femmes qui, au mpris de leur vie, ont sauv des milliers de Juifs des camps de la mort. A l'occasion de cette manifestation, j'ai adress le message suivant aux participants :
"Les Justes demeurent cachs.
Ils le furent par ncessit lorsqu'entre 1940 et 1944 leur courage sauva des milliers de Juifs des camps de la mort.
Beaucoup le sont aujourd'hui, mconnus ou ignors ; certains jamais oublis. Mais leur lumire brille aux yeux de Dieu : elle rchauffe le cÏur des survivants qui peuvent se souvenir.
Je me souviens de ceux qui m'ont fourni des faux papiers. Je me souviens de ceux qui m'ont aid passer la ligne de dmarcation
[19]
. Je me souviens de ceux qui m'ont prvenu du risque d'une prochaine arrestation. Je me souviens de ceux qui m'ont hberg sans poser de question. Je me souviens de ceux qui j'ai fait confiance et qui ne m'ont jamais trahi. Je me souviens de ce qu'ils ont fait pour moi dans ces moments de drliction, sans rien me demander en change.
Je ne me souviens ni de leur nom, ni mme toujours de leur visage.
Pourrais-je seulement les reconnatre aujourd'hui, s'ils sont encore vivants ?
La liste de ceux qui le titre de "Juste des Nations" a t dcern nous meut, et tout autant le souvenir de si nombreux inconnus qui jamais nous ne pourrons dire merci.
Prenniser leur mmoire est pour notre gnration un devoir l'gard de la suivante. Car les Justes donnent la preuve que si, du coeur de l'homme, le pire peut toujours sortir, le meilleur le peut aussi".
Ces gestes de reconnaissance mutuelle nous permettent de nous interroger d'une manire plus sereine sur la violence, sans cesse renaissante, faite Isral par l'antijudasme paen de l'Antiquit, puis par l'antijudasme des Chrtiens aux consquences tragiques dans l'Europe mdivale ou moderne, jusqu' l'antismitisme no-paen de l'poque contemporaine.
Il serait illusoire d'imaginer qu'il suffit de prner la tolrance, voire mme d'y duquer, pour supprimer les sources de l'incomprhension et du rejet. Il faut encore que nous puissions identifier ensemble les causes de cette tension dramatique.
Dcider de nous comprendre et de nous aimer exige de reconnatre ce qui, encore, nous spare et qu'il ne dpend pas de la volont des hommes de supprimer.
Je vous propose de jeter un rapide regard historique sur les rapports symtriques des Juifs et des Chrtiens,
premirement, l'lection,
deuximement, au temps de l'histoire,
troisimement, l'universalit du genre humain.
Je voudrais ainsi contribuer la dcouverte de perspectives neuves et des attitudes dlibrment constructives.
1. L'lection et la jalousie
C'est probablement l'Assemble de Jamnia en 90 qui exclut de la synagogue les Juifs devenus disciples de Jsus. Bien auparavant, ds les annes 50 60 de notre re, Sal de Tarse, Paul, avait voulu veiller la "jalousie" de ses frres pharisiens l'gard des paens devenus disciples du Messie. Comme il l'crit aux Romains (xi, 14), il avait "l'espoir d'exciter la jalousie de ceux de sa chair". Sous sa plume, cette expression voque l'mulation dans la fidlit l'lection du Dieu vivant et non l'envie orgueilleuse et meurtrire. La "jalousie" attendue par Paul n'est pas la jalousie mortifre des fils de Jacob l'gard de leur frre Joseph (Gense 37), mais la jalousie divine qui est le visage brlant d'une prdilection aimante.
C'est mme l pour l'Aptre Paul la cl de l'histoire de l'lection, de l'Alliance et du salut : "la mise en rserve de l'lu" comme un "reste" pour la rconciliation du monde tout entier. Dans une mise l'cart et en rserve, l'criture, notamment les prophtes Isae et Daniel
[20]
, reconnat l'action de Dieu qui fait jaillir une "bouture", un rejeton (ner) de la racine sainte, afin de se rconcilier le monde et de le faire passer de la mort la vie (cf. Romains, xi, 15).
Cette double signification de la "jalousie" dans la Bible, selon qu'il s'agit d'une prtention des hommes ou de la prvenance divine, provoque une double lecture et une double pratique de l'histoire. Pour les hommes, la jalousie est une caricature de l'amour. Cette jalousie veut l'emprisonner et finalement l'exclut. En Dieu, la jalousie rvle l'absolu de l'amour, la prfrence de l'lection, l'intransigeance de la fidlit jusque dans l'abandon. La jalousie des hommes mne la destruction de l'objet aim ; la jalousie de Dieu va jusqu' rendre vie, au-del du chtiment, jamais.
Ce qui s'est pass en deux millnaires entre Juifs et Chrtiens est un drame de jalousie humaine dguise en jalousie divine. Ce zle jaloux, humain, trop humain, a pris un masque diffrent selon qu'il s'agit des Juifs ou des Chrtiens.
1. Pour les Chrtiens, la jalousie l'gard d'Isral a trs vite pris la forme d'une revendication d'hritage. liminer l'autre si proche et pourtant si diffrent ! La substitution de Jacob sa, du cadet l'an, a pu servir de justification. Mais que faire du meurtre simul de Joseph par ses frres, de l'escamotage du cadet pour garder le privilge de l'amour du pre ? Qui est qui en ces figures bibliques ?
Plusieurs paraboles de Jsus voquent cette question de l'hritage et de son appropriation. L'une d'entre elles, particulirement rude, dcrit le cas du meurtre du Fils bien-aim, de l'an, de l'unique, selon l'quivalence des deux notions, puisque le premier-n est ce titre unique. La parabole (Marc, xii, 1-12) raconte le meurtre de ce Fils par ceux qui la vigne est seulement confie. Ils dsirent, en effet, s'en emparer. tonnante amphibologie et redoutable avertissement de cette parabole pour qui veut aujourd'hui l'entendre ! On y lit l'annonce de la mise mort de Jsus ; on peut aussi y lire celle de la mise mort d'Isral, Fils bien-aim.
Les paens devenus chrtiens eurent accs l'criture sainte et aux ftes juives. Mais un mouvement de jalousie humaine, tout humaine, les menait rejeter la marge, ou l'extrieur, les Juifs. La premire vanglisation des Aptres Pierre et Paul avait voulu associer les paens la grce du peuple juif. En clbrant cette ralisation des promesses messianiques, les premiers aptres avaient libralement offert de laisser aux paens un statut particulier (Actes xv, 5-35) ct des Juifs. Mais le nombre et la puissance des paens convertis dans l'glise du Messie bouleversrent, renversrent l'ordre de la dispensation du salut. Ce mouvement tendait vider de son contenu concret, charnel, historique, l'existence juive et concevait la vie de l'glise, dans le prsent de l'histoire, sous la figure d'un accomplissement final de l'esprance et de la vie juive. Ainsi se dveloppa la "thorie de la substitution".
Lorsque Paul avait parl des Juifs et des non-juifs, il avait dclar "Il n'y a plus ni le Juif ni le Grec, ni l'esclave ni l'homme libre, ni l'homme ni la femme" (Galates iii, 28 ; cf. aussi I Corinthiens xii, 13). Il ne niait pas le temps besogneux de l'attente et de l'histoire o s'accomplit l'Ïuvre de la rdemption. Mais il annonait d'une manire fulgurante l'achvement du dessein de Dieu dans le Messie et l'entre de tous les peuples dans la gloire de la Rsurrection.
Les Juifs et les Nations, ce sont des catgories bibliques. Mais o sont les Chrtiens ? La faon antique de parler distinguait les Juifs chrtiens et les goyim chrtiens. Nous en trouvons encore la trace dans l'antique mosaque romaine (422-430) de la basilique Sainte-Sabine : de part et d'autre de la ddicace, deux figures, deux femmes ges, voiles, tenant un livre, et cette lgende Ecclesia ex circumcisione - Ecclesia ex gentibus.
L'Ecclesia ex circumcisione perdura comme elle put. Mais Constantin ayant garanti aux Chrtiens une tolrance qui quivalait la reconnaissance du Christianisme dans la vie de l'tat, voire d'en faire la religion de l'Empire, les Juifs furent brusquement mis l'cart. C'tait une manire simpliste et grossire de refuser le temps de la Rdemption et son travail d'enfantement, dont l'ultime accomplissement surviendra " un jour et une heure que personne ne sait" dit Jsus (cf. Matthieu xxiv, 36). La mythologie de la substitution du peuple chrtien au peuple juif nourrissait une secrte et inassouvissable jalousie et rendait lgitime une captation de l'hritage d'Isral dont on pourrait multiplier les exemples
[21]
.
Cette condition de "frres ennemis" confra un caractre singulier aux relations entre Juifs et Chrtiens pendant les priodes mdivale et mme moderne
[22]
. Les meilleurs esprits savaient qu'ils recevaient des Juifs l'criture et la Rvlation et, encore plus, la Source du salut. Ds l'Antiquit, bien des thologiens et des spirituels chrtiens apprirent l'hbreu pour lire l'criture dans son texte original et recueillir auprs des rabbins l'enseignement de la plus antique tradition.
Mais en mme temps, la jalousie donna un contour affreux la confrontation avec les Juifs qui rcusaient la messianit de Jsus autant qu'ils refusaient la dissolution de leurs traditions et de leur fidlit dans la socit chrtienne, leurs yeux paenne. Cette jalousie poussa de nombreux Chrtiens des polmiques passionnelles qui nourrirent l'antijudasme et prparrent ses manifestations sanglantes et tragiques, fondes sur les affreuses calomnies des meurtres rituels et de tant d'autres horribles mensonges transmis jusqu'en notre sicle par le Protocole des Sages de Sion et la littrature antismite.
2. Faut-il dire que bien des Juifs pousaient une attitude en miroir, une hostilit inverse ?
[23]
Ces Chrtiens n'taient que des goyim ! Leurs revendications taient illgitimes ! Tout ce qui les concernait et qui les touchait relevait de l'impur. La seule conduite raisonnable dans le temps et la situation de l'exil tait de les ignorer, de les renvoyer dans une inexistence spirituelle, indistincte de celle de tous les paens. Pourquoi, aux yeux des Juifs, les Chrtiens auraient-ils eu un titre particulier la considration, plus que toute autre religion non-juive ?
De surcrot, tout ce qui concernait la foi propre des Chrtiens ne pouvait tre compris que comme les symboles de la violence et de la mort dont les victimes taient les Juifs. Ces emblmes ne signifiaient plus d'aucune faon ni la misricorde, ni le pardon, ni l'amour ; ils n'taient que des signes horribles devant lesquels il valait mieux fermer les yeux, et qu'il ne fallait ni penser ni nommer, signes de mort menaante et suprme blasphme !
Le paralllisme sculaire des attitudes spirituelles chrtiennes et juives ne peut tre pouss, car le rapport de force tait totalement ingal. La rciprocit dans l'incomprhension et le mpris n'en demeure pas moins loquente. Des affinits et des contrarits significatives apparaissent galement dans le rapport des Juifs et des Chrtiens l'histoire du monde.
2. Le temps de l'histoire et l'histoire du monde
Nous abordons un autre aspect de la prsence bimillnaire des communauts juives parmi les nations chrtiennes. La symtrie des destins des Juifs et des Chrtiens apparat plus contradictoire encore que leur attitude l'gard de l'lection.
1. Aprs la dernire destruction du Temple et la grande dispersion, il ne resta pour les Juifs que la synagogue, si l'on ne tient pas compte des communauts judo-chrtiennes qui disparurent peu peu.
La Diaspora s'organisa en un culte o ni les prtres ni les lvites ne pouvaient accomplir leur service, car les sacrifices rituels ne pouvaient plus tre offerts. Les Juifs entrrent dans cette preuve, comme dj lors de l'exil Babylone, en un immense acte de foi, patiente et suppliante, pour que Dieu manifeste sa Gloire et accomplisse ses Promesses. Toute l'existence des communauts juives fut entirement absorbe, dans la prire et la fidlit, par l'accomplissement de leur vocation divine. L'on pourrait dire, en empruntant une notion chrtienne, qu'elle devint "monastique", l'image de ce qu'taient peut-tre dj les communauts essniennes.
Pendant des sicles, les Juifs ne participrent l'histoire des hommes qu' la marge, pour vivre et survivre. Ils se laissrent, d'une certaine faon, enfouir dans l'histoire pour tre les tmoins de leur foi et de la prophtie. Cachs dans l'histoire et absents de l'histoire, sinon par leur malheur et par leurs perscutions : sans terre propre, sans citoyennet, usant des langues des nations accommodes leur particularit, mais gardant dans le cÏur de la prire la langue de la Rvlation, ils taient prsents partout et absents de tout.
Priv des assises concrtes et historiques de son existence par la destruction du Temple et la dispersion du peuple au sein des Empires, Isral a concentr toutes ses forces sur l'attente de l'achvement de l'histoire. LÕexistence juive, jusqu'au sicle des Lumires, s'est voulue entirement consacre la recherche de l'accomplissement des Commandements, l'tude de la Loi. Cette vie spare voulait hter les conditions de la venue ultime du Messie dans la gloire. Cette existence juive tait totalement tendue vers la sortie de l'histoire par le haut.
2. Les Chrtiens des Nations, quant eux, auraient d garder conscience qu'ils recevaient gratuitement, comme une grce immrite, d'avoir une part ce que Dieu a donn Isral. Ils ont t constamment tents, au cours de ces deux millnaires, de ramener aux particularits de leur histoire l'ultime accomplissement du dessein divin, alors qu'il demeure toujours attendre.
Jsus dcrit Ses disciples le temps de l'histoire comme une veille dans la nuit, comme le travail besogneux du serviteur qui attend le retour du matre. Trop souvent les Chrtiens n'ont pas entendu la consigne de la "patience" que rapporte l'vangliste Luc (Luc xxi, 19 et viii, 15 ; Romains ii, 7 ; v, 3 ; viii, 25). Cette patience "par laquelle vous possderez vos mes" permet, dans la foi, d'esprer envers et contre tout le "Jour du Seigneur".
Les royaumes chrtiens ambitionnrent de devenir dans l'histoire la ralisation temporelle du Royaume des cieux. Souvent l'glise elle-mme, occupant l'espace des pouvoirs temporels, se prsenta comme la ralisation ici-bas du Royaume d'En haut. Tout se passa comme si l'esprance du jour qui vient, absorbe par l'histoire et son inachvement, se rduisait un prsent temporel. Une telle figure religieuse, invitablement oppressive et intolrante, tait incomprhensible et en tout cas inacceptable par un Juif pour qui Dieu seul tait son Roi et pour qui aucun royaume ne pouvait se dire de Dieu si Dieu lui-mme n'y rgnait pas dans la justice et dans la paix. Remarquons au passage qu'elle paraissait tout autant intolrable aux grands spirituels chrtiens que l'Esprit n'a cess de donner l'glise.
Ë l'intrieur de l'existence chrtienne, de faon rcurrente au cours des sicles, des mouvements de renouveau, comme la vie monastique, proposrent quantit d'hommes et de femmes une vie de saintet et de perfection dans l'obissance aux commandements et aux prceptes divins. Selon des voies diffrentes dans la diversit des cultures et des temps, ce chemin de perfection tait comparable celui de l'existence juive. La vie consacre sous ses formes multiples ambitionne, en effet, de vivre dans le temps d'une manire entirement faonne par l'attente messianique. Mais l'existence de ce courant spirituel n'tait pas davantage comprhensible pour la plupart des Juifs, lorsqu'il revtait le visage des Inquisiteurs dans l'Espagne de la Reconquista.
La figure du Juste souffrant, en particulier tel qu'il se prsente dans le chapitre 53 d'Isae, demeure le lieu commun aux Juifs et aux Chrtiens, mais o la contradiction atteint en mme temps sa plus grande intensit.
D'abord, parce que la foi de tout croyant, juif ou chrtien, trbuche sur ce qu'il ressent comme une incomprhensible injustice de Dieu. Le Nouveau Testament nommera cette preuve de la foi par le mot grec skandalon. Comment comprendre sa valeur rdemptrice ?
Ensuite, parce que le texte mme de l'criture dsigne sous cette figure Isral, mais aussi un sujet messianique.
La douleur de l'histoire et ses aveuglements nous ont obscurcis, Chrtiens et Juifs, au point de ne reconnatre ni Isral en son Messie, ni le Messie cach en Isral. Le temps de l'histoire n'a-t-il t le temps des Nations que pour laisser germer en elles la Semence d'Isral ?
Juifs et Chrtiens se sont mconnus et mpriss dans l'obscurit de l'histoire ; ils se sont aussi contraris dans leur esprance du rassemblement des derniers jours. Diviss dans l'intelligence de la mme lection et de la mme attente, ils se sont encore fragments dans l'attente de l'unit du genre humain.
Le professeur Ady Steg, prsident de l'Alliance isralite universelle, vient d'inaugurer une tude biblique sur Isae 53, laquelle il invite des Juifs et des Chrtiens. Ce travail commun, men dans le respect mutuel, est, mes yeux, le signe indubitable d'un temps nouveau
[24]
.
3. L'universalisme de la bndiction
L'universalisme constitue un troisime aspect de la symtrie toujours contradictoire dessine par l'histoire entre Juifs et Chrtiens.
Les prophtes annoncent expressment que Dieu, un jour, rassemblera toutes les nations dans la connaissance de son Nom, comme le dit le prophte Isae (lxvi, 21) : "Il prendra parmi eux des prtres et des lvites". C'est la conviction la plus inconcevable et la plus fondamentale.
1. Pendant ces deux millnaires d'histoire, les Juifs furent disperss dans le monde europen occidental, dans les pays musulmans et partout o il y avait des Chrtiens, en Asie, en Afrique, puis dans le Nouveau Monde au fur et mesure des grandes dcouvertes. Dans cette fivre de l'histoire, les Juifs qui n'ont pas cherch runir les nations en les associant la prire du peuple sacerdotal, sont demeurs disperss, en exil.
On leur reprochera au XIX sicle d'tre des apatrides. Ils ont t perus comme un trange rseau traversant toutes les nations, crant une solidarit particulire, menaante et nigmatique, alors qu'ils taient porteurs de la promesse d'universalisme, de la runion de tous les hommes en une seule communaut de destin. Dieu l'Unique est le Dieu de tout l'univers. Suivant la parole de Dieu elle-mme, tous les hommes ont une seule origine et une seule vocation divine. Tous, par consquent, doivent se considrer comme des frres, tous fils d'Adam faits l'image et la ressemblance de Dieu, leur Crateur et leur Pre.
La condition diasporique d'Isral aurait pu tre pour l'humanit le signe porteur de cette annonce d'une destine commune et de l'unit promise. Mais, par choix volontaire, pour se prserver, ou bien par contrainte, en raison d'une diffrence insupportable aux autres nations, pour survivre, les Juifs ont vcu cette dispersion en accentuant leur particularit pour sauvegarder, par la haie de la Loi, leur identit.
2. Dans le mme temps, les Chrtiens, paens de toutes langues, cultures et races, rassembls par leur foi en la condition messianique de Jsus, Fils d'Isral, ragirent de manire similaire. Les Chrtiens qui reoivent l'criture en son intgralit comme Parole de Dieu sont la preuve vivante d'une universalisation en train de s'accomplir. Et pourtant n'ont-ils pas reproduit de multiples exemplaires le modle historique, constitutif d'Isral comme nation, au bnfice particulier de leurs diffrentes langues, ethnies, cultures, royaumes et empires ?
La nouvelle ecclesia (kahal) s'est, en bien des lieux, rduite des particularits historiques, jusqu' la mconnaissance de sa vocation et de sa mission universelle. Ainsi en fut-il des diffrentes formes d'glises nationales, telles que l'histoire nous en donne d'innombrables exemples, tant chez les peuples du Proche-Orient, de Byzance ou du monde slave, que de l'Occident latin. Ainsi dans ces pays, la question s'est longtemps pose de savoir qui tait le souverain de l'glise : le roi ou le patriarche ? l'empereur ou le pape ? Les fractures nationales ou ethniques demeurent aujourd'hui, ce qui menace le plus l'unit et la communion universelle que les Chrtiens ont la mission d'attester et d'appeler.
Mais nous vivons un nouvel ge de l'humanit. Nous sommes entrs dans des temps o des donnes fondamentales se bousculent, se renversent.
1. Pour les Juifs, je retiendrai deux traits :
- Depuis le XVIll sicle, avec l'affirmation progressive des liberts civiles dans les diffrents pays d'Europe, beaucoup ont quitt l'existence quasi "monastique" des communauts juives pour prendre part aux grands bouleversements de la civilisation. Avec les Chrtiens, ils ont travaill l'universalisme sculier qui s'est bti, par la raison, sur la science mais aussi sur l'ambition des Droits de l'Homme. Les Juifs ont souvent particip avec les Chrtiens aux errements et aux fautes ns de l'outrecuidance humaine, alors mme que les changements se retournaient d'abord contre eux, avec une cruaut slective sans prcdent.
- Par ailleurs, l'instar des nations d'Europe, et en raison de leur participation une formidable volution de la civilisation et de la culture, ils ont russi crer l'tat d'Isral suivant les catgories d'une identit nationale particulire. Ils ont ainsi pos, de faon inoue, l'ensemble du peuple juif, la question de son identit. Celle-ci demeure dsormais tendue entre deux ples : d'une part, le ple d'une vie consacre, dont la seule demeure vritable est donne par Dieu la fin des temps, d'autre part, le ple de l'existence sculire d'un peuple, dans la revendication de son identit, de sa langue enfin restitue, de ses ambitions et de sa force nationale. Avec Isral, le peuple juif est rentr dans l'histoire commune des nations, comme une rfrence nouvelle et comme une nigme.
2. Au mme moment, l'glise catholique, et peut-tre l'ensemble des Chrtiens, a commenc de parcourir un chemin inverse. Dans l'poque contemporaine, l'glise catholique s'est, plus que jamais, dgage de l'emprise des princes et des identifications nationales. Alors mme qu'elle les valorise comme des richesses de culture, elle refuse leur absolutisation et le manifeste clairement par son mode d'action diffrent.
Au cÏur de ce mouvement (et cela a t explicitement enseign par des thologiens chrtiens comme Bouyer, Congar et de Lubac, pour ne citer que des Franais), se cache la redcouverte de la foi comme esprance immerge dans l'histoire et aussi la redcouverte de la vocation laquelle sont appels tous ceux qui reoivent comme une parole divine la phrase de Jsus :
"Soyez parfaits comme votre Pre des cieux est parfait" (Matthieu v, 48),
"Soyez saints parce que Je suis saint" (Lvitique xix, 2).
Aprs la Shoah - mais pas seulement cause d'elle -, la volont de reconnatre et de respecter les dons accords au peuple juif dans l'histoire du salut, la redcouverte de la prennit de l'existence du peuple d'Isral et de sa fidlit, sont pour les Chrtiens le fruit d'une redcouverte de leurs richesses et de leur vocation propres. Ce n'est pas seulement une attitude de plus grande humanit, au-del des prjugs et des haines.
Mais une esprance toujours plus humble est constitutive de la foi messianique dans le Dieu Sauveur. L'attente du Royaume de justice et de paix laisse le Chrtien dans la certitude de ne connatre ni le temps, ni le moment, de la fin de l'histoire.
La logique spirituelle de la bndiction rappelle la grce de l'origine et la prvenance de "la Promesse faite nos pres en faveur d'Abraham et de sa race jamais" (Luc i, 55) "pour toutes les familles de la terre" (Gense xii, 3).
Tel est le travail que l'glise catholique et beaucoup de Chrtiens veulent aujourd'hui accomplir. Il faut, bien sr, ajouter de suite un aveu. Cette prise de conscience s'est condense, pour l'glise catholique, dans la dclaration "Nostra Aetate" du concile Vatican Il. Depuis trente ans, elle a donn lieu de nombreuses prises de position, particulirement sous l'impulsion du pape Jean-Paul Il. Mais cette comprhension neuve doit encore remodeler en profondeur les prjugs, les ides de tant de peuples qui appartiennent l'espace chrtien, mais dont le cÏur n'est pas encore purifi par l'Esprit du Messie. L'exprience historique nous le montre : il faut une longue "patience" et un grand effort d'ducation pour "possder son me" (Luc xxi, 8).
Cependant, la direction prise est irrversible. Elle s'inscrit dans le mouvement de l'humanit qui se rassemble, ft-ce en se dchirant. Elle atteste, dans l'glise catholique, la volont de remplir son service l'gard de ce monde, par obissance la volont du Crateur d'Isral, le Rdempteur de l'homme.
Jean-Marie LUSTIGER
Note pour la prsente dition
Lettre-Prface
Avant-propos :
¥ Rvlations du Padre Pio sur l'Ascendance Davidique des Rois de France.
¥ Sur le Saint Suaire de Notre-Seigneur Turin, la tache de sang de la plaie du CÏur dessine le profil de Louis XVI, le Roi Martyr.
La Bible :
¥ Ascendances Davidiques de Notre-Seigneur par la Trs Sainte Vierge Marie.
¥ L'inspiration Divine de la Bible : sa vrit et son infaillibilit.
¥ Aprs la dluge, la postrit de No peuple la terre.
La double postrit de Juda : Zara et Pharez.
La double promesse de Dieu Abraham. Promesse physique : la race ; Promesse spirituelle : la grce.
Le Sceptre et le droit d'Anesse dans la Bible.
L'Histoire du Peuple de Dieu de l'Ancien Testament.
¥ Chtiment de l'infidlit de Salomon : le Royaume est divis en deux, le Royaume de Juda se compose de deux tribus, le Royaume d'Isral possde les dix autres tribus.
¥ L'infidlit du Royaume d'Isral entrane la dportation des dix tribus : les Isralites sont disperss dans toute l'Europe
¥ Le chtiment de l'infidlit du Royaume de Juda entrane son exil pendant soixante-dix ans.
¥ L'infidlit personnelle des derniers rois de Juda est chtie par la destruction du Royaume de Juda.
¥ Dieu respecte cependant Son serment David ; le prophte Jrmie sauve les filles du dernier roi ; l'une d'entre elles, Tea-Tephi, pouse un prince Irlandais : Ils sont les anctres des Rois d'Irlande et des Rois d'Ecosse, et aussi de la plupart des Maisons Souveraines d'Europe.
Les serments de Dieu renouvels la Race de Juda et de David.
Les promesses de saint Remy Clovis et la Race Royale de France qui est celle de Notre-Seigneur Jsus-Christ.
Les documents qui prouvent cette ascendance : en France ; en Suisse ; en Allemagne ; en Angleterre.
Les prtentions anglaises assurent que leur roi (ou leur reine) est tout la fois le chef politique comme descendant de David et le chef religieux comme descendant du Grand-Prtre Aaron.
Rfutation de ces prtentions.
Seuls les Rois de France descendent saliquement par les mles de la Tribu de Juda.
Ils sont donc seuls les chefs politiques suprmes.
Le Souverain Pontife est le seul Chef Religieux universel.
Le Sacre rserv aux seuls Rois de France.
Les Papes affirment la mission divine des Rois de France et de leur royaume.
La Tribu de Juda tait la figure anticipe du Royaume de France.
Les faits mystiques confirment cette mission : Jeanne d'Arc proclame la Royaut Universelle du Christ
Dfinition de la Royaut en France.
Le Saint Pape et le Grand Monarque, descendants du Roi et de la Reine Martyrs, vont rtablir miraculeusement l'Ordre voulu par Dieu dans le monde.
Tableau gnalogique de l'Ascendance Davidique des Rois de France et de leur parent avec Notre-Seigneur Jsus-Christ, la Trs Sainte Vierge Marie et Saint Joseph.
annexe : JUIFS ET CHRTIENS, DEMAIN ?
Cardinal Jean-Marie Lustiger
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Le tableau gnalogique des ascendances davidiques des Rois de France et leur parent avec Notre-Seigneur Jsus- Christ, la Trs Sainte Vierge Marie et saint Joseph, s'tablit comme suit. Prcisons que nous avons suivi jusqu' Clovis et Charlemagne le pasteur Milner dans son ouvrage The Illustrious Linage of the Royal House of Britain, en francisant certains noms.
[1]
Herbert W. Armstrong : Les Anglo-Saxons selon la prophtie, p. 20. (Ambassador College - 1961 et 1965, Pasadena en Californie aux tats-Unis) Cet auteur, au lieu de Zara et Pharez, les nomme Prets et Zrach. Les Protestants appellent Chroniques les Paralipomnes.
[2]
De fait, aprs la mort du Christ, la branche directe mle de David sera carte du Trne de Juda, puisqu'elle l'tait en fait depuis la captivit et la mort du roi Mathanias auquel Nabuchodonosor donna le nom de Sedecias en l'instituant roi de Juda. Avec lui avait fini politiquement le royaume de Juda l'an du monde 3.416. Et les droits du SCEPTRE et aussi le DROIT D'AëNESSE passrent une autre branche qui fut la branche ane salique, celle des Rois Troyens anctres directs par les Sicambres des Rois de France, ainsi que nous allons le montrer.
[3]
Dom Augustin Calmet, Dictionnaire de la Bible, T. II, p. 806 814, 2 d., 1730.
[4]
En effet, Jroboam, de la tribu d'Ephram, fils de Nabat, devint le premier roi d'Isral en 3.029 du monde (Dom Calmet, ibid., p. 685-686).
[5]
Ce que, dans la suite des sicles, ont fait les Rois d'Angleterre et la plupart des dynasties protestantes.
[6]
Voir : E. Cortambert, Petit Atlas de Gographie du Moyen-Age, planche 1 3 et 5, chez Hachette au milieu du XIX sicle. Et aussi M. de Blignires, Petit Atlas de Gographie ancienne, publi en 1833 la mme librairie. Ce dernier place les Sac¾ trs l'est de la Mer Caspienne, au nord du fleuve Jakartes qui se jette l'est, au milieu de cette mer.
[7]
Ce que confirment les trois ouvrages suivants : Arthur Koestler, La treizime tribu, chez Calmann Lvy, Paris, 1976 ; Mossad Kialik, Khazaeia, Histoire d'un Royaume Juif en Europe, Tel Aviv, 1951 ; Vernadsky, Ancient Russia, Yale University Press, 1943.
[8]
Serment renouvel galement Salomon, et que nous avons dj cit.
[9]
Abb Dessailly : Authenticit du Grand Testament de saint Remy, d. Saint-Rmi.
[10]
Csar Baronius : Annales Ecclesiastici, T. VI, p. 635-636, dition 1601.
[11]
Saint Grgoire le Grand : Commentaire du Premier Livre des Rois, XVIII, cap 5.
[12]
Epist. Pauli Pap¾ I, coll. Labb. tome IV, col. 187.
[13]
R. P. Jean-Baptiste-Joseph Ayroles, le grand historien de Jeanne d'Arc, La Vraie Jeanne d'Arc, t. III, La Libratrice, p. 74, qui cite la Chronique de la Pucelle. Cette chronique fut imprime pour la premire fois en 1661 par Denys Godefroy, dans la collection des historiens de Charles VII. Vallet de Viriville dans un long mmoire, dont la lecture occupa six sances de l'Acadmie des Inscriptions et Belles Lettres, en a prouv l'authenticit et publia son mmoire en tte de son dition de la Chronique de la Pucelle en 1859. Le Pre Ayroles crit : "C'est une Ïuvre de longues, de minutieuses, de patientes recherches, de grande sagacit palographique, par laquelle le Professeur l'Ecole des Chartes a bien mrit des amis de la Pucelle" (p. 62). Depuis cette tude, Monsieur Boucher de Molandon a tabli que les deux auteurs de cette chronique taient Guillaume Cousinot, clbre avocat devenu chancelier du duc d'Orlans puis Prsident mortier au parlement par le roi Charles VII, et son fils Guillaume II Cousinot, seigneur de Montreuil, "Administrateur, diplomate, homme d'pe, Montreuil fut surtout un des conseillers prfrs de Charles VII et de Louis XI". Donc des contemporains de la Pucelle et bien placs pour connatre les faits, ce qui donne une valeur indiscutable leur Ïuvre. Ajoutons que Guillaume Cousinot I avait crit - je cite le titre complet de cette Ïuvre - : "Geste des nobles Franois, descendus de la royale ligne du noble roy Priam de Troye jusques au noble Charles fils du roy Charles, le sixyesme, qui tant fut aim des nobles et tous autres". P. Ayroles, t. III, p. 61 et sv.
La chronique de Tournai donne le mme texte ainsi que les manuscrits 5.699 et 5.001 du fonds franais de la Bibliothque nationale, de mme que le Journal du Sige d'Orlans et la chronique de Mathieu Thomassin. Tous documents reproduits par le P. Ayroles dans le t. III de La Vraie Jeanne d'Arc aux p. 220, 260, 612 et 621. Le greffier de La Rochelle reproduit le texte des Cousinot, cit galement p. 204.
[14]
R. P. Clrissac : Mission de Sainte Jeanne d'Arc, p. 24, 35, 50 53, 92, 93.
[15]
Abb Bayot : tude pour le deuxime centenaire de la mort de Louis XV, 1974.
[16]
Dom Besse : Eglise et Monarchie, p. 240 et 255.
[17]
Vous avez en main la Dclaration Nostra Aetate, solennellement adopte par le Concile Ïcumnique de Vatican Il, le 28 octobre 1965, ainsi que la Dclaration des vques de France (Documentation Catholique, 19 octobre 1997, n¡ 2163, pp. 870-874 ; cf. Sens, 1997 n¡ 11, pp. 419-424), rendue publique le 30 septembre 1997 au mmorial de Drancy, d'o partit vers les camps d'extermination la quasi-totalit des soixante-quinze mille victimes juives rsidant en France.
Vous connaissez aussi, dans son original en langue anglaise, la Dclaration du Saint-Sige publi au Vatican le 12 mars 1993, sous le titre : "Nous nous souvenons. Une rflexion sur la Shoah" (Documentation Catholique, 5 avril 1998, n¡ 2179, pp. 336-340 ; cf. Sens, 1998 n¡ 8/9, pp. 358-367).
Je veux voquer, enfin, la Confrence du Cardinal Edward Idris Cassidy, prononce Washington, le 15 mai 1998, devant l'American Jewish Committee (Documentation Catholique, 5 juillet 1998, n¡ 2185, pp. 630-636).
Ces quatre textes s'clairent mutuellement et rappellent faits et circonstances que je ne reprendrai pas ici.
[18]
Les Dclarations ecclsiastiques autorises, cites il y a un instant, accomplissent un retour sur le pass. Elles mettent fin l'enseignement du mpris. Elles orientent nos esprits vers l'avenir, ainsi que le souhaite le pape Jean-Paul Il dans sa lettre au Cardinal Cassidy pour approuver le document romain :
"Puisse... la mmoire... jouer son rle ncessaire dans le processus de construction d'un avenir dans lequel l'indicible iniquit de la Shoah ne sera jamais plus possible. Puisse le Seigneur de l'histoire guider les efforts des Catholiques et des Juifs, et de tous les hommes et femmes de bonne volont, en sorte qu'ils travaillent ensemble un monde de respect authentique pour la vie et la dignit de tout tre humain, puisque tous ont t crs l'image et la ressemblance de Dieu" (Documentation Catholique, 5 avril 1998, n¡ 2119, p. 336 ; cf. Sens, 1998 n¡ 8/9, p. 358).
[19]
Elle sparait la France en deux zones : celle occupe par les Allemands et celle demeure sous l'autorit du gouvernement de Vichy.
[20]
Cf. Isae xi, 1 ; lx, 21 et Daniel xi, 7.
[21]
Je n'en cite qu'un : la revendication des rois de France d'tre descendants de David ; ce qui amena leurs conseillers faire clbrer leurs sacres suivant le crmonial prvu pour les rois d'Isral, tel que la Bible nous le rapporte, comme dj l'avait fait Byzance. Cf. par exemple, Marquis de La Franquerie, Ascendances Davidiques des Rois de France...
[22]
On ne saurait passer sous silence le IV sicle et le dbut du discours antijuif, avec saint Cyrille de Jrusalem notamment : la substitution a t labore par les Pres de l'glise.
[23]
Bien des Juifs, mais pas tous ; avant que les Chrtiens ne pensent positivement le rle du Judasme, les Juifs, avec Mamonide, avaient reconnu que le Christianisme est assign une certaine mission.
[24]
Voici en quels termes le professeur Steg prsente lÕobjet de ce travail qui est conduit sous lÕgide du Collge des tudes Juives :
"Le chapitre 53 du prophte Isae a sans doute t lÕun des textes les plus controverss de lÕhistoire du monothisme. Dans lÕannonce du drame messianique venir, les Chrtiens y ont vu la prfiguration du Christ, les Juifs ont lu le rcit des preuves de l'exil du peuple dÕIsral. Mais, outre cet enjeu eschatologique, l'ide de la rdemption par la souffrance semble rsonner encore plus fortement dans la parole dÕIsae. La souffrance joue-t-elle un rle dans l'histoire de la gueoula (la Rdemption) ? Cette interprtation ne force-t-elle pas la parole dÕIsae en lui confrant un sens qui n'est pas le sien ? A l'heure o une morale victimaire envahit les dmocraties, l'tude de ces versets peut-elle nous aider clarifier la question ? Qu'ont dire thologiens et psychanalystes, Juifs et Chrtiens, de la place de la souffrance dans la condition humaine ?"