MARQUIS DE LA FRANQUERIE

 

 

 

Ascendances Davidiques

 

 

des Rois de France

 

 

 

 

 

 

et leur parentŽ

 

avec Notre-Seigneur JŽsus-Christ,

 

la Trs Sainte Vierge Marie

 

et saint Joseph

 

Ždition 2002
NOTE POUR LA PRŽsente Ždition

 

Nous avons mis en annexe finale l'Allocution du Cardinal Jean-Marie LUSTIGER, Archevque de Paris, ˆ lÕoccasion de la remise du Prix Nostra Aetate que lui a dŽcernŽ, conjointement au Grand Rabbin Sirat, le Centre pour la ComprŽhension entre Juifs et ChrŽtiens (CCJU) de lÕUniversitŽ du SacrŽ-CÏur, ˆ Fairfield, Connecticut (USA), le 20 octobre 1998.

Ce discours a ŽtŽ prononcŽ dans la plus cŽlbre synagogue de New-York. Le lieu et l'occasion en souligne l'importance qui n'Žchappera pas au lecteur.

Ce texte, disponible publiquement sur Internet, a retenu notre attention car le Cardinal cite en cette occasion capitale le livre du Marquis de la Franquerie, Ascendances Davidiques des Rois de France (voir note 5).

Il donne ce livre en exemple pour souligner la revendication des rois de France d'tre descendants de David ; ce qui amena leurs conseillers ˆ faire cŽlŽbrer leurs sacres suivant le cŽrŽmonial prŽvu pour les rois d'Isra‘l, pour illustrer "la thŽorie de la substitution".

On veut faire croire que l'ancienne alliance n'a pas ŽtŽ rompue et que tout ce que l'Eglise a enseignŽ avait pour but de se substituer ˆ cette ancienne alliance. JŽsus-Christ, rabbi et fils d'Isra‘l, oui ; JŽsus-Christ, Fils de Dieu ?

Nous laissons au Cardinal Lustiger le choix de ses positions et pensons que le livre du Marquis de La Franquerie citŽ ˆ un tel moment et dans un tel lieu, est particulirement d'actualitŽ.

 

DƒCLARATION PRƒLIMINAIRE

 

Cette Žtude est le rŽsultat de nombreuses et longues recherches qui ont amenŽ l'auteur personnellement ˆ une certitude, mais il n'a nullement la prŽtention de vouloir l'imposer ˆ ses lecteurs.

 

LETTRE - PRƒFACE

Le 25 aožt 1983

Bien cher Ami,

En vous retournant l'Žtude intitulŽe "Ascendance Davidique des Rois de France et leur ParentŽ avec Notre Seigneur JŽsus- Christ, la Trs Sainte Vierge Marie et saint Joseph", je vous exprime tout d'abord mes remerciements les plus vifs et ma reconnaissance pour toute la confiance que vous m'avez ainsi tŽmoignŽe, et je viens vous faire part, comme vous avez bien voulu m'en exprimer le dŽsir, de l'essentiel des rŽflexions qui me sont venues ˆ l'esprit en lisant les pages que vous avez Žcrites.

De ces rŽflexions, en voici donc un bref aperu, trop sommaire ˆ mon grŽ, eu Žgard ˆ la nature mme du sujet et ˆ sa portŽe du fait mme des arguments et des considŽrations qui les accompagnent ou que suggre le texte.

A vous lire, on se trouve comme transportŽ, sans effort, sur ce que j'appellerai l'un des sommets culminants du "Plan de Dieu", de Ses desseins sur la France et dont la finalitŽ suprme porte non seulement sur la Vocation, proprement dite, de notre Patrie selon les vues de Dieu, mais aussi et principalement sur la Personne de ses Chefs : les Rois de France, dont la filiation remonterait au Roi David, Žtablissant ainsi un lien de parentŽ entre les Rois et Notre-Seigneur JŽsus-Christ et, du mme coup, avec la Trs Sainte Vierge Marie.

Sujet d'une portŽe immense, touchant, en quelque sorte, ˆ l'Infini de Dieu mme, et de nature ˆ surprendre d'autant plus que l'on dŽcouvre bien vite qu'en dŽfinitive, il s'agit d'un TOUT, parfaitement disposŽ et ordonnŽ en vue d'Žtablir le Rgne de Dieu sur la terre. Ni plus, ni moins.

Oser dire pareille chose en ce temps de trouble et de confusion extrme qui pse sur l'Eglise et tout autant sur le monde entier, appara”t alors comme une sorte de dŽfi ˆ la raison. Mais les faits s'imposent d'eux-mmes et les sources sont lˆ et le prouvent sans discussion. La logique de Dieu a de ces traits d'une fulgurante lumire ˆ laquelle on ne saurait rŽsister. C'est ici le cas, il faut bien le reconna”tre et le souligner.

Mais depuis Vatican II, o tout se trouve RENVERSƒ, force est de s'attendre ˆ de vives rŽactions, car, en effet, la thse prŽsentŽe ranime aussit™t le souvenir de bien des donnŽes doctrinales intangibles par leur nature mme, mais qui se trouvent, aujourd'hui, radicalement ŽcartŽes arbitrairement, par omission ou par suppression pure et simple, et cela, au mŽpris de la VŽritŽ, de la Justice et de la Foi.

De ces omissions et suppressions la liste en serait longue ˆ donner, depuis le temps que dure le saccage du TrŽsor de l'Eglise, en voici donc les plus marquantes. Il s'agit tout d'abord, de la dŽvotion au SacrŽ-CÏur de JŽsus et du culte ˆ Lui rendre ; en mme temps s'y trouve associŽ le culte marial et tout ce qui s'y rapporte, en particulier et surtout les grandes Apparitions mariales au sicle dernier, et leur suite au cours de ce sicle, en France ou dans d'autres pays. Toutes choses, il faut le savoir, dont le sens profond va dans le sens mme du sujet qui nous occupe, et tend vers la mme FINALITƒ.

Ce ˆ quoi s'ajoute la RŽforme liturgique, dans tous ses aspects et ses applications les plus diverses. Au premier chef, le nouvel Ordo y tient la premire place. Le nouvel Ordo substituŽ frauduleusement ˆ l'ancien, c'est-ˆ-dire ˆ la Messe telle que l'a instituŽe Notre-Seigneur, au soir du Jeudi-Saint.

Qu'en est-il rŽsultŽ ? L'abolition de fait, de la messe, du sacrifice propitiatoire instituŽ par Notre-Seigneur, avec toutes les consŽquences qui s'ensuivent, dans la rŽalitŽ des choses, comme on le sait bien, c'est un fait d'expŽrience. Ici, il convient d'insister sur le fait pour en comprendre la portŽe par rapport au sujet en cause. Voici donc quelques remarques importantes.

Dire que le nouvel Ordo a ŽtŽ substituŽ ˆ l'ancien n'est pas un excs de langage. C'est Paul VI lui-mme qui l'a dŽclarŽ lors du Consistoire du 24 mai 1976, ˆ Rome. En voici le texte : "Le nouvel Ordo a ŽtŽ promulguŽ pour tre substituŽ ˆ l'ancien, aprs une mžre rŽflexion et ˆ la suite des instances du Concile Vatican II". Et Paul VI a tenu ˆ prŽciser : "Ce n'est pas autrement que notre saint prŽdŽcesseur Pie V avait rendu obligatoire le missel rŽformŽ sous son autoritŽ ˆ la suite du Concile de Trente. "

Cette prŽsentation des faits a soulevŽ, en son temps, maintes critiques de la part de certains thŽologiens ou canonistes. La question n'est pas close pour autant, en ce sens que saint Pie V n'a fait qu'entŽriner, en quelque sorte, les dŽcisions du Concile de Trente. En la circonstance, l'autoritŽ vient du Concile... C'est l'Žvidence mme. Mais laissons lˆ la discussion pendante et avanons dans le cadre de l'analyse entreprise, et revenons au nouvel Ordo.

Sans entrer dans de longs exposŽs, il suffit de rappeler que les novateurs - ceux du Concile comme ceux du Concilium de liturgie - en agissant comme ils l'ont fait, ont voulu, c'est manifeste, assurent les commentateurs, faire dispara”tre de la cŽlŽbration liturgique de la messe tridentine toute notion relative ˆ la PrŽsence rŽelle de Notre-Seigneur dans l'Eucharistie, de faon ˆ rendre la "nouvelle messe" accessible, tout ˆ la fois, aux catholiques et aux protestants.

En d'autres termes : l'hŽrŽsie admise dans le sanctuaire ! C'est-ˆ-dire, en fait : suppression dans toute cŽlŽbration de la Personne mme du Sauveur.

Mais alors, arrivŽ ˆ ce point des choses, comment ne pas tre frappŽ par la similitude des objectifs poursuivis ˆ travers le temps et l'histoire pour dŽtruire l'Eglise et la France et que voici.

Hier, le 21 janvier 1793, la RŽvolution tranche la tte du Roi Louis XVI. N'Žtait-ce pas en haine de Dieu, comme pour faire dispara”tre, dŽsormais, ˆ tout jamais espŽraient bien les ennemis de Dieu, cette "Filiation divine" prŽsente dans la Personne du Monarque ? Filiation divine qui permettait au Souverain d'assumer l'exercice du Pouvoir royal, reprŽsentŽ par le Sceptre, faveur cŽleste dont il est parlŽ longuement dans l'Žtude communiquŽe.

Et aujourd'hui, que voit-on ? Sinon que l'on a SUPPRIMƒ, dans la cŽlŽbration liturgique de la Sainte Messe, QUI DONC?... La Personne de Notre-Seigneur. Quel rapprochement, inattendu certes, mais combien rŽel et tangible... Bref la rŽvolution continue...

Aussi bien, et pour conclure, faut-il dire que l'Žtude communiquŽe ne saurait rester dans l'oubli. Sa publication appara”t indispensable ; il reste ˆ savoir quand et comment, mais, en tout Žtat de cause, sa publication s'impose pour l'honneur de Dieu et de la Trs Sainte Vierge, et sans doute, pour contribuer au triomphe de son CÏur ImmaculŽ.

Voilˆ, cher ami, ce que j'ai cru devoir vous dire, vous en laissant le soin de l'apprŽcier. Je ne puis en dire davantage aujourd'hui, il me faut terminer. Je vous redis toute mon affection et mes sentiments dŽvouŽs. Bien v™tre, cher ami.

M. C.

 


AVANT-PROPOS

 

L'Ascendance Davidique des Rois de France et leur parentŽ avec Notre-Seigneur JŽsus-Christ, la Trs Sainte Vierge Marie et saint Joseph est un sujet qui me tient trs ˆ cÏur depuis soixante ans.

Avant que d'Žtudier les documents, je dois vous dire comment j'ai ŽtŽ amenŽ ˆ penser que les Rois de France pourraient vraisemblablement descendre du Roi David.

Je peux dire en toute vŽritŽ, que c'est providentiellement qu'en 1924 j'ai ŽtudiŽ puis Žcrit mon premier livre : La Mission Divine de la France. Au cours de cette Žtude, j'ai ŽtŽ frappŽ, puis trs Žmu, par le parallŽlisme rigoureux existant entre les serments faits par Dieu ˆ David en faveur de la descendance du saint Roi et de sa Race et les promesses inspirŽes par Dieu ˆ saint Remy en faveur de Clovis et de sa Race, saint Remy agissant comme LŽgat Pontifical pour tout le royaume de France.

Cette Žmotion intense m'a ouvert des horizons absolument insouponnŽs jusqu'alors et qui, touchant ˆ ma Foi, multiplirent mon amour et ma reconnaissance envers Dieu d'abord, et aussi envers la Race de nos Rois ˆ laquelle depuis toujours ma famille demeure passionnŽment attachŽe.

Ma foi me disait que lˆ Žtait la VŽritŽ. Mais il fallait historiquement le prouver. D'o mes recherches.

 

RŽvŽlations du Padre Pio

 

J'ai toujours ŽtŽ convaincu - et mon expŽrience personnelle me l'a confirmŽ - qu'un catholique fervent qui ne cherche qu'ˆ dŽfendre son Dieu, son Pays, son Roi et veut s'abandonner avec foi au bon vouloir divin, ne sera jamais abandonnŽ et sera providentiellement guidŽ et parfois mme miraculeusement protŽgŽ.

Au cours d'extases de Marie-Julie Jahenny - la stigmatisŽe bretonne - auxquelles assistaient des personnes jusqu'alors inconnues et qui pourraient en tŽmoigner, deux de mes Žtudes - que je n'avais jamais songŽ ˆ Žcrire - ont ŽtŽ demandŽes, tout d'abord ma plaquette sur saint Michel, puis La Vierge Marie dans l'Histoire de France. Ajoutons qu'il y a une dizaine d'annŽes, j'eus l'occasion de voir deux autres stigmatisŽs - qui ne se connaissaient pas - un religieux franais et une personne Žtrangre. L'un et l'autre, ˆ quelques mois d'intervalle, me dirent que je devais reprendre mes recherches sur l'ascendance Davidique des Rois de France. Je me remis donc ˆ ce travail. Dans la bibliothque de mon grand-pre, qui avait ŽtŽ l'un des fondateurs de la SociŽtŽ de l'Histoire du Vieux Paris et de l'ële de France, j'ai trouvŽ un ouvrage remarquable du Pre Jacques Lelong de l'Oratoire : Bibliothque Historique de la France contenant le catalogue de tous les ouvrages tant imprimŽs que manuscrits qui traitent de ce Royaume ou qui y ont rapport avec des notes critiques et historiques, publiŽ ˆ Paris en 1719, gros in-folio de 1100 pages. J'ai donc pu faire venir de France ou de l'ƒtranger soit des microfilms, soit des photocopies afin de les Žtudier. Nous en reparlerons tout ˆ l'heure.

Sur ces entrefaites, je fis une confŽrence ˆ Avignon et la personne qui l'avait organisŽe invita ˆ d”ner avec moi un vieux chanoine. Au cours de la conversation, il me cita le nom d'une illustre famille irlandaise dont il Žtait issu. Je lui dis :

- "Mais alors, Monsieur le Chanoine, vous descendez des Rois d'Irlande..."

- "Comment le savez-vous" me rŽpondit-il, trs surpris... et il m'ajouta :

- "Nous avons mme notre gŽnŽalogie remontant jusqu'ˆ Adam".

Et comme je lui disais ˆ quel point la question m'intŽressait, il me la confia avec autorisation de la photocopier. Ce Chanoine est mort et sa gŽnŽalogie est dŽposŽe dans les Archives de la ville.

 

Enfin, la Providence permit que le 18 dŽcembre 1978 on me montr‰t plusieurs lettres de l'un des confidents et secrŽtaire ˆ l'occasion du Padre Pio. Ces lettres remontaient ˆ 1972 et Žtaient adressŽes ˆ un pieux religieux de mes amis. J'en ai les copies et vous en cite les parties les plus importantes ; le tout Žcrit par un Italien, dont je vous conserve le style.

25 fŽvrier 1972

"Trs cher Pre, Padre Pio me disait "sans le soutien du pouvoir royal de David, l'Eglise tombe en dŽcadence sous le pouvoir de l'esprit du serpent qui relve sa tte orgueilleuse sur le chef de l'Eglise". Le Padre Pio disait que "le pouvoir Royal est un pouvoir divin qui abaisse les serpents. Les rŽpubliques par contre relvent de terre les esprits serpents lesquels sacrifient le peuple de Dieu, l'empchant de s'Žlever vers le Dieu du CielÉ C'est aujourd'hui le mal de l'Europe sous les rŽpubliques" disait le Padre Pio..."

Lettre du 5 mai 1972

"Un jour Padre Pio me parla d'un importantissime Testament cachŽ au Vatican. Il s'agit du Testament de la Duchesse d'Angoulme... Ce Testament aurait rŽvŽlŽ non seulement le mystre du Dauphin mais encore le sien... Pour le bien de la France, de l'Italie et du monde, un tel Testament ne peut rester secret..."

Lettre du 6 novembre 1972

"Padre Pio savait que la France cache un pouvoir qui se rŽvŽlera ˆ l'heure Žtablie (c'est-ˆ-dire ˆ l'heure de Dieu)... Dans le monde manque le pouvoir royal que Dieu a cachŽ en ces temps de folie. Le pouvoir royal seulement, celui que Dieu donna ˆ David, est capable de rŽgir le gouvernement des peuples. Sans le pouvoir royal de David, reconnu et mis ˆ sa juste place, me disait le Padre Pio, la religion chrŽtienne n'a pas le soutien indispensable sur lequel appuyer la VŽritŽ de la parole de Dieu. La folie des hommes a ŽtŽ de tenter de tuer la royautŽ ; le monde le paye encore aujourd'hui, car sans le vŽritable Roi promis par Dieu parmi les descendants de David, le pouvoir de Dieu ne rŽside plus dans le cÏur des chefs d'ƒtats et des ministres. Mais Satan tire avantage ˆ remplacer le pouvoir royal du David vivant. Que le malheur du monde sera grand avant que les hommes puissent comprendre cette vŽritŽ. La vŽritŽ est aujourd'hui dans le cÏur de peu d'hommes Žlus et cachŽs, mais, dans ces hommes, il y a tous les pouvoirs du Dieu vivant qui veut et peut dŽtruire tous les usurpateurs des pouvoirs vŽritables..."

Lettre du 20 novembre 1972

"L'amour du cÏur de la France royale, patrie de la royautŽ sortie de la descendance de David ressort ressuscitŽ en ses hŽritiers... Le pouvoir de royautŽ de David doit RƒVEILLER dans les cÏurs des Franais l'amour de la ROYAUTƒ DE DIEU qui a en France son berceau. LA VRAIE GRANDEUR de la France est le pouvoir royal de David qui fut en terre de France, dans le sang du roi Louis XVI et de Marie-Antoinette.

La France fut pardonnŽe par le grand cÏur du roi Louis XVI et de Marie-Antoinette, morts VICTIMES pour le Christ par la brutalitŽ de la bte (la rŽvolution diabolique)".

Le pardon du Roi Louis XVI a maintenu ˆ la France le droit ˆ la grandeur de la royautŽ de David, qui est AMOUR et HUMILITƒ, celui de reconna”tre, dans le monarque, le pouvoir de l'amour divin...

Dans le silence et la prire, Dieu choisira ses Žlus pour le bien de la France et du monde, ... pouvoir divin et humain du grand monarque du sang royal de France".

Inutile de dire l'Žmotion intense que j'ai ressentie ˆ la lecture de ces documents relatant la pensŽe inspirŽe du Padre Pio !

 

Le Saint Suaire

 

Faut-il ajouter que, le 19 aožt 1983, j'ai reu une lettre d'un ami, Monsieur M. O., ancien Žlve de Polytechnique, me faisant part de la remarque qu'il avait faite dans quatre reproductions d'un livre qu'il m'envoyait pour avoir mon avis. Ce livre est celui de deux savants amŽricains, Stevenson et Habermas La VŽritŽ sur le Suaire de Turin. Cet ami croit avoir remarquŽ sur ces reproductions que la tache de sang qui s'est ŽcoulŽe de la plaie faite par la lance qui a ouvert le CÏur de Notre-Seigneur reproduisait l'effigie de profil du Roi Louis XVI en buste. J'ai immŽdiatement comparŽ avec un mŽdaillon que j'ai toujours dans mon bureau reprŽsentant de profil les ttes du Roi et de la Reine Martyrs et celle du jeune Dauphin Louis XVII et qui contient Žgalement des cheveux de la Reine et des parcelles des grands Cordons du Roi et du jeune Prince. Je dois reconna”tre que la ressemblance est frappante. J'ai donc aussit™t Žcrit ˆ un ami, qui jouit de certaines communications d'En-Haut et auquel Pie XII avait confiŽ certaines missions dŽlicates, pour lui demander s'il pourrait me donner des lumires ˆ ce sujet.

Est-ce une dŽlicatesse de la Providence ? Je le pense. Le mme soir, et alors que ma lettre ˆ lui adressŽe n'Žtait pas encore partie, cet ami m'a tŽlŽphonŽ. Je lui ai alors exposŽ la question et, immŽdiatement, il m'a dit : "C'est vrai !" provoquant chez moi l'une des plus grandes Žmotions de ma vie, car son affirmation constituait la plus bouleversante et la plus transcendante confirmation de toutes mes recherches, de mon amour passionnŽ de Dieu, de la France et du Roi, cette Trilogie incarnŽe dans un mme IdŽal et une mme Foi !

Ce sang de la plaie du SacrŽ-CÏur, qui reproduit ainsi 1760 ans auparavant le profil du Roi Louis XVI, n'aurait-il pas pour but d'annoncer prophŽtiquement que le Grand triomphe du Christ, Fils de Dieu, Dieu Lui-mme, se produira par le Grand Monarque qui sera tout ˆ la fois Son Image et Sa ReprŽsentation comme aussi celles du Roi Martyr qui fut le premier Souverain ˆ consacrer son Royaume et sa Personne au SacrŽ-CÏur et fut lui aussi l'image et le reprŽsentant du Christ dans l'ordre temporel et aussi dans le martyre pour le salut de son peuple, ROI-MARTYR dont le Grand Monarque descendra...

Voici la rŽponse de mon ami, en date du 1er septembre 1983 :

"Bien cher Ami,

Je viens enfin rŽpondre ˆ votre lettre du 19 aožt en vous priant de bien vouloir m'excuser du retard ˆ vous donner satisfaction. Dans cette lettre, relative ˆ l'ouvrage intitulŽ : La VŽritŽ sur le Suaire de Turin, vous mettez l'accent sur le fait que parmi les reproductions du Linge sacrŽ que comporte l'Ždition, sur quatre d'entre elles il existe, sur la plaie du CÏur du Christ, une tache de sang qui est bouleversante tant elle ressemble au portrait de Louis XVI. Et vous me demandez de vous donner mon sentiment ˆ ce sujet. C'est bien volontiers que j'acquiesce ˆ votre dŽsir, ne croyant pas faire ainsi Ïuvre tŽmŽraire.

Tout bien pesŽ, je puis vous dire que je crois fermement, raisonnablement, que vous ne vous trompez pas. Tout est dit clairement, chacun est ˆ mme de le comprendre, et tel que le fait est prŽsentŽ il appara”t indiscutable, et ds lors on l'accepte ou bien on le refuse. Et rien d'autre !

DŽcouverte inattendue, certes, mais qui n'a rien d'invraisemblable et que l'on peut expliquer quand on conna”t la dŽvotion au SacrŽ-CÏur et les horizons qu'elle dŽvoile ˆ ses fidles. Et d'emblŽe, un argument en faveur de l'authenticitŽ du fait, s'impose ˆ l'esprit.

Je m'explique. En effet, si l'on se rŽfre aux paroles du Sauveur dans ce que l'on appelle : "Les Douze grandes Promesses" lesquelles font partie intŽgrante des "Grandes RŽvŽlations", on y trouve, ˆ la onzime promesse, celle-ci :

"Les personnes qui propageront cette dŽvotion auront leur NOM inscrit dans Mon CÏur et il n'en sera jamais effacŽ".

Dans le cas qui nous occupe, nous avons bien plus qu'un nom, nous avons un visage, et lequel ? Celui du Roi Louis XVI. Mais ceci Žtant, pourquoi ne pas admettre que la promesse formulŽe dans la forme rapportŽe, pourrait toujours, selon le bon plaisir de Son Auteur, prendre une autre forme d'expression plus excellente et plus appropriŽe ˆ Ses vues, selon les temps et les moments ? Aussi, quand on se trouve en prŽsence d'une rŽalisation nouvelle, mais frappante, pourquoi en douterait-on ? La Foi n'est-elle pas lˆ pour nous aider et nous Žclairer ?

Mais encore, ds lors qu'il s'agit, ˆ l'Žvidence, du Roi-Martyr, de celui qui, en tant que monarque fut le premier ˆ consacrer son royaume, sa Personne, au SacrŽ-CÏur de JŽsus, comment ne pas croire ? Et croire ˆ l'authenticitŽ du fait constatŽ.

Certes, on le sait bien, de cette consŽcration certains ont osŽ dire: "Îuvre vaine, sans lendemain", car nous y sommes ˆ ce "lendemain" inattendu, car, ˆ considŽrer les choses dans la lumire d'En-Haut, comment ne pas voir que l'acte accompli par l'infortunŽ monarque durant sa captivitŽ au Temple, pour tardif qu'il fžt, dans le temps, s'inscrit nŽanmoins dans l'Žternel prŽsent de Dieu, avec toutes ses consŽquences, et parmi celles-ci le fait indŽniable qu'en tout Žtat de cause l'acte accompli rŽpondait pleinement ˆ l'attente divine.

D'o il s'ensuit que son caractre solennel demeure entier et que, de surcro”t, en raison mme de sa pŽrennitŽ, il se trouve que son actualitŽ subsiste encore et s'impose d'elle-mme.

Cela me para”t Žvident et surtout conforme ˆ la logique divine si souvent mŽconnue ou simplement oubliŽe !

Aussi bien, ne nous Žtonnons pas de la prŽsence d'un tel signe dans le Saint Suaire de Turin. Un signe qui, d'ailleurs, se rŽvle aussit™t chargŽ de sens quand on y regarde de prs et que l'on constate qu'il se produit, justement, ˆ l'heure o la dŽvotion au SacrŽ-CÏur est considŽrŽe, mme dans l'Eglise actuelle, hŽlas, comme une chose dŽfinitivement rŽvolue, parce que "dŽpassŽe" au regard des innovations intervenues depuis Vatican II. Tandis que, par ailleurs et dans le mme temps, tout ce qui serait de nature ˆ Žvoquer la RoyautŽ, est insidieusement combattu, sous les formes les plus diverses et les plus subtiles, en prenant bien soin de ne jamais parler de l'objet lui-mme : la RoyautŽ. Par contre, on exalte ˆ l'envi la RŽvolution, ses principes, ses Ïuvres et ses idoles, la dŽmocratie, la libertŽ, la fraternitŽ, les droits de l'homme, la rŽpublique, le progrs, les loisirs... !

Et dans cet ab”me sans fond, certains voudraient bien "que tout y passe", c'est-ˆ-dire vingt sicles de civilisation chrŽtienne, mis en pices ˆ tout jamais. Et sous la fŽrule du Pouvoir occulte qui dirige et gouverne le monde, tout y contribue activement, la presse, la radio, la tŽlŽvision, utilisŽes ˆ souhait pour appauvrir, en attendant de les voir dispara”tre, toutes les valeurs spirituelles les plus nobles qui ont fait la grandeur de la France et contribuŽ ˆ son rayonnement dans le monde entier.

Mais alors, et pour en revenir au signe sacrŽ que nous prŽsente le Suaire de Turin, comment ne pas voir, en tout cela, que le Seigneur des Seigneurs et le Roi des Rois, le Christ-Roi enfin, entend faire prŽvaloir ˆ la face d'un monde tombŽ dans l'impiŽtŽ, l'idol‰trie et l'incrŽdulitŽ, le caractre irrŽcusable et irrŽversible de Ses desseins et de Ses dons, en Se manifestant de faon aussi singulire, mais combien Žloquente, comme nous venons de le voir.

Il y aurait beaucoup ˆ dire sur un tel sujet, mais voici qui rŽsume, en quelque sorte, et c'est de dire : "Ne croirait-on pas, ˆ bien des indices, ne serait-ce qu'en se rŽfŽrant ˆ l'histoire de la dŽvotion (Hamon S.J.) que le Christ ne cesse de mettre au point la Grande Question des RŽvŽlations de Paray-le-Monial ?"

Voilˆ qui en dit long, n'est-ce pas ? Eh bien ! C'est tout cela qu'Žvoque le langage, mystŽrieux de prime abord, du Suaire de Turin. Telle est ma pensŽe.

J'arrive maintenant ˆ un fait d'un autre genre, diffŽrent dans sa nature, mais identique quant au fond, ˆ tout ce que nous venons de voir. Ce fait, le voici :

C'Žtait il y a dix ou quinze ans, ˆ OrlŽans, lors des Ftes cŽlŽbrŽes en l'honneur de sainte Jeanne d'Arc. Parmi les nombreuses personnalitŽs invitŽes, se trouvaient le Cardinal Cerejeira, Patriarche de Lisbonne, et le Prince Xavier de Bourbon-Parme. Et voici qu'ˆ la sacristie de la CathŽdrale, le Prince Xavier, abordant le Cardinal, se trouva amenŽ ˆ lui demander si, dans le troisime secret de Fatima, il y avait "quelque chose" concernant la France. Le Cardinal, nullement surpris, s'empressa de rŽpondre au Prince :

"Oui, il y a quelque chose concernant votre Patrie".

Sur quoi, le Prince Xavier, respectueux du silence observŽ par l'Eglise, remercia le PrŽlat, sans chercher ˆ savoir en quoi consistait ce "quelque chose".

Un dŽtail historique, parmi bien d'autres, mais qui montre que Notre-Seigneur "ne cesse" en effet, de mettre au point la grande question des RŽvŽlations de Paray-le-Monial.

Voilˆ, trs cher Ami, ma rŽponse ˆ votre lettre. Je crois que pour avoir attendu aussi considŽrablement vous accueillerez mes dires avec grande joie, comme je le souhaite..."

LA BIBLE

 

Je m'excuse de ce long prŽambule. Il ne me para”t pas inutile, car il Žclaire la question. Venons-en maintenant aux documents.

 

Ascendances Davidiques de Notre-Seigneur

par la Trs Sainte Vierge Marie.

Je vous rappelle tout d'abord que l'ascendance davidique de Notre-Seigneur par Sa Mre est relatŽe dans l'ƒvangile de st Luc. Cette ascendance Žtait double, car la Reine du Ciel et de toute la CrŽation avait pour anctres deux des fils de David : le Roi Salomon, dont la descendance est relatŽe dans l'ƒvangile de saint Matthieu, et Nathan dont la postŽritŽ a ŽtŽ dŽcrite par saint Luc. En effet, ElŽazar, au vingt-quatrime degrŽ de la descendance de Salomon et arrire-grand-pre de saint Joseph, eut une fille qui Žpousa LŽvi, le grand pre de saint Joachim, Pre de la Trs Sainte Vierge, et aussi de saint Joseph d'Arimathie, dont je vous parlerai tout ˆ l'heure. Ajoutons que par sa Mre, Sainte Anne, Marie descendait des Grands-Prtres. Toutes ces gŽnŽalogies sont inscrites dans la Bible.

 

Inspiration divine de la Bible

Mais tout d'abord qu'est-ce que la Bible ? Elle est composŽe de l'Ancien Testament et du Nouveau. Ouvrons le Dictionnaire pratique des connaissances religieuses de l'AbbŽ Bricourt (Žd. 1925, t. 1, p. 795) : "La Bible est la collection officielle (canon) des livres que l'Eglise a reconnus comme INSPIRƒS... Les rationalistes, les protestants et les modernistes ont niŽ l'inspiration de la Bible. Pour nous, Catholiques, la Bible a ŽtŽ INSPIRƒE par Dieu ; nous croyons que Dieu en est l'auteur, de sorte que les livres qui la composent sont sacrŽs et divins, et, par consŽquent, vrais et infaillibles de la vŽritŽ et de l'infaillibilitŽ mme de Dieu".

De son c™tŽ, l'AbbŽ Fillion, Professeur d'Ecriture sainte ˆ l'Institut Catholique de Paris, dans son magistral ouvrage : La Sainte Bible commentŽe d'aprs la Vulgate et les textes originaux (t. 1, p. 1, Žd. 1925) Žcrit dans son Introduction : "ƒtymologiquement, c'est le livre par excellence, le livre des livres... Qu'y a-t-il d'Žtonnant ˆ ce que la Bible soit le plus beau, le plus riche, le plus utile, le plus parfait et le plus saint des livres, puisqu'elle a Dieu Lui-mme pour auteur ? ... Qui quidem Veteris et Novi Testamenti libri, integri cum omnibus sis partibus..., Spiritu Sancto inspirante conscripti, Deum habent auctorem, a dit le Concile du Vatican I (Sess. III, Const. dogm., c. II), ˆ la suite du Concile de Trente (Sess. IV).

On le voit par ces dŽfinitions officielles, ce qui fait de la Bible entire un livre divin et la parole de Dieu dans le sens strict, c'est l'inspiration en vertu de laquelle toutes ses parties ont ŽtŽ composŽes".

L'AbbŽ Moreri, docteur en thŽologie, Žcrit dans son Grand Dictionnaire Historique (Ždition 1759, t. II, p. 450) : "On donne communŽment ce nom (Bible) ˆ la collection des livres Žcrits par l'inspiration du Saint-Esprit".

Dom Calmet, bŽnŽdictin, dans son Dictionnaire Historique, critique, chronologique, gŽographique et littŽral de la Bible (2 Ždition, 1730) Žcrit trs judicieusement dans son chapitre prŽliminaire : "Comme les saintes Ecritures sont l'ouvrage du Saint-Esprit, on ne peut les entendre sans Son secours et sans Sa lumire, qu'on doit Lui demander avec insistance et persŽvŽrance. Si l'on n'apporte ˆ cette Žtude qu'un esprit de curiositŽ et de critique, on n'y trouvera jamais l'Ždification et les lumires qu'on doit y chercher, et que Dieu ne communique qu'aux pauvres d'esprit et aux humbles de cÏur. On ne doit s'y prŽsenter que dans l'humilitŽ, la docilitŽ, et la simplicitŽ des enfants de Dieu". (p. 3)

Il est incontestable que les recherches archŽologiques aussi bien qu'historiques et la dŽcouverte des manuscrits de la Mer Morte confirment pleinement la vŽritŽ de la sainte Ecriture et des ƒvangiles, comme aussi les recherches amŽricaines sur le Saint Suaire de Turin.

Deux savants, Stevenson et Habermas ont publiŽ, sur ces dernires recherches qui remontent ˆ 1978 une remarquable Žtude qui confirme et prouve les ƒvangiles : La VŽritŽ sur le Suaire de Turin - Preuves de la mort et de la RŽsurrection du Christ. Tous les ChrŽtiens devraient avoir cet ouvrage.

Le sujet que j'ai ˆ traiter aujourd'hui va m'obliger ˆ vous citer longuement l'Ancien Testament. Incontestablement cette Žtude est ardue et je vous prie de m'en excuser.

Dans leurs recherches, trop de savants et d'historiens se refusent ˆ consulter la Bible par orgueil et souvent par hostilitŽ ˆ tout ce qui a un caractre religieux. Volontairement ainsi, ils se ferment la source des certitudes et des lumires nŽcessaires ˆ leurs Žtudes, car la Bible est la parole de Dieu qui, Lui, ne Se trompe pas, et elle est susceptible d'Žclairer tout ce qui peut tre utile ˆ l'homme.

 

La postŽritŽ de NoŽ peuple la terre

Ouvrons l'Ancien Testament.

La Bible dit que NoŽ, qui Žtait le dixime degrŽ de la filiation humaine, eut trois fils et que leur postŽritŽ peupla le monde aprs le dŽluge (Gense, ix, 1 et 18-19). Deux de ses fils furent les ascendants des races qui nous intŽressent : Sem, l'auteur des Maisons de Juda et d'Isra‘l, et Japhet anctre des peuples europŽens. Cham eut l'ƒgypte et l'Afrique.

 

La double postŽritŽ de Juda

Juda, au vingt-quatrime degrŽ depuis Adam, frre de LŽvi, l'anctre des Grands Prtres, et de Joseph qui devint le premier ministre du Pharaon d'ƒgypte, Juda, dis-je, eut deux fils de la Syrienne Thamar et la Bible prŽcise : "Comme elle fut sur le point d'enfanter, il parut qu'il y avait deux jumeaux dans son sein. Et lorsque ces enfants Žtaient prts ˆ sortir, l'un des deux passa sa main ˆ laquelle la sage-femme lia un ruban Žcarlate, en disant : "Celui-ci sortira le premier". Mais cet enfant ayant retirŽ sa main, l'autre sortit. Alors la sage-femme dit : "Pourquoi le mur s'est-il divisŽ ˆ cause de toi ?" C'est pourquoi il fut nommŽ Pharez. Son frre qui avait le ruban Žcarlate ˆ la main sortit ensuite et on le nomma Zara". (Gense, xxxviii, 27-30).

Si la Bible donne ces prŽcisions, c'est certainement pour attirer notre attention, car elle ne dit rien sans raison, et un auteur amŽricain, H. W. Armstrong, Žcrit trs justement : "Pourquoi la Bible nous raconterait-elle cette Žtrange histoire, ˆ moins que la brche n'ait ŽtŽ plus tard RƒPARƒE entre les deux frres ? Toujours est-il qu'elle ne le fut point de leur vivant. Le fut-elle entre leurs descendants ?

"David, SŽdŽcias et JŽsus Žtaient de la branche de Pharez et non pas de celle de Zara. ConsidŽrons ˆ prŽsent ce qui suit :

1¡ - Pour que la brche soit rŽparŽe le SCEPTRE devra passer de la lignŽe de Pharez ˆ celle de Zara.

2¡ - Un tel transfert n'eut jamais lieu avant le rgne de SŽdŽcias, qui appartenait ˆ la lignŽe de Pharez.

3¡ - Il s'ensuit que le transfert a dž avoir lieu APRéS la mort du roi SŽdŽcias.

4¡ - Afin que la lignŽe de David (Pharez) rest‰t ˆ PERPƒTUITƒ sur le tr™ne, il fallait que, par un RENVERSEMENT des r™les, un mariage ežt lieu entre les HƒRITIERS de la lignŽe de Pharez et ceux de la lignŽe de Zara.

"D'aprs l'histoire, les descendants de Zara devinrent des nomades et se dirigrent au nord-est, dans le territoire des Scythes, pour rejoindre les dix tribus.

"Mais tandis que la lignŽe PHAREZ-DAVID-SƒDƒCIAS (que la Bible appelle HAUTE et ƒLEVƒE) possŽdait encore le SCEPTRE, la lignŽe de Zara (appelŽe BASSE et ABAISSƒE) aspirait toujours aux honneurs de le possŽder un jour [1] ".

Or Pharez fut l'auteur de la branche royale de Juda et Zara des Rois Troyens, auteurs eux-mmes des Sicambres, dont l'un des chefs, Marcomir IV, anctre direct et salique des trois branches des Rois de France, avait ŽpousŽ Athildis qui descendait ˆ la sixime gŽnŽration d'Anna, cousine germaine de la Trs Sainte Vierge et fille de saint Joseph d'Arimathie dont l'anctre commun Žtait le Roi David, par Salomon et aussi par Nathan.

Le SCEPTRE passa donc saliquement de la branche de Pharez ˆ celle de Zara et aussi la descendance de David assurŽe dans la branche de Zara par plusieurs mariages, notamment par Anna et Athildis, ci-dessus mentionnŽes et, antŽrieurement, par Tea-Tephi, la propre fille du dernier roi de Juda par les Rois d'Irlande et d'Ecosse, anctres de la plupart des Maisons Souveraines europŽennes, ainsi que nous allons le constater.

 

La double promesse de Dieu ˆ Abraham

Rouvrons l'Ancien Testament.

"L'ƒternel dit ˆ Abram : Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton pre, dans le pays que Je te montrerai. Je ferai de toi UNE GRANDE NATION.. et toutes les familles de la terre seront bŽnies en toi". (Gense xii, 1-3)

Trs justement, le mme auteur amŽricain, Herbert Armstrong, ajoute : "Remarquez donc la DOUBLE nature de cette promesse, l'une PHYSIQUE, et l'autre SPIRITUELLE :

1¡ - La promesse physique se rapporte ˆ la RACE - les descendants d'Abraham doivent former une GRANDE NATION ;

2¡ - La promesse spirituelle a trait ˆ la GRåCE : "Toutes les familles de la terre seront BƒNIES en ta postŽritŽ". Voilˆ donc la promesse de la GRåCE, par le Christ une seule postŽritŽ, telle qu'elle est dŽcrite dans Galates (iii, 8, 16), JŽsus de Nazareth Žtait en effet l'un des descendants d'Abraham".

Je vous cite la Lettre de saint Paul aux Galates, ˆ ce sujet : "Aussi l'Ecriture, prŽvoyant que c'est par la Foi que Dieu justifierait les nations, l'a annoncŽ d'avance ˆ Abraham : Toutes les nations seront bŽnies en toi (iii, 8). Or les promesses ont ŽtŽ faites ˆ Abraham et ˆ sa postŽritŽ. Il ne dit pas : Et ˆ ses postŽritŽs, comme s'il s'agissait de plusieurs ; mais il dit, comme parlant d'un seul : Et ˆ ta PostŽritŽ, qui est le Christ". (iii, 16)

Reprenons le texte d'Herbert Armstrong (op. cit., p. 4) : "La promesse de faire une GRANDE NATION des descendants d'Abraham - non pas de la "SEULE POSTƒRITƒ" (le Christ), mais de toutes les postŽritŽs physiques d'Abraham - se rŽpte clairement dans le XVIl chapitre de la Gense : "Lorsqu'Abram fut ‰gŽ de quatre-vingt-dix neuf ans, l'ƒternel apparut ˆ Abram et lui dit : Je suis le Dieu Tout-Puissant. Marche devant Ma face et sois parfait. J'Žtablirai Mon alliance entre Moi et toi et Je te multiplierai ˆ l'infiniÉ tu deviendras pre d'une MULTITUDE DE NATIONS. On ne t'appellera plus Abram ; mais ton nom sera Abraham, car Je te rends pre d'une multitude de Nations.

"Je ferai cro”tre ta race ˆ l'infini ; Je te rendrai chef de Nations et des Rois sortiront de toi.

"J'Žtablirai Mon alliance entre Moi et toi, et tes descendants aprs toi, selon leurs gŽnŽrations... " (Gense xvii, 1-6)

Trs justement, remarquons qu'il est bien parlŽ d'UNE MULTITUDE DE NATIONS. Or, non moins justement, on doit remarquer que les Juifs ne forment qu'UNE SEULE NATION. Isaac reut aussi les mmes promesses de Dieu : "Pour accomplir le serment que J'ai fait ˆ Abraham votre pre, Je multiplierai vos enfants comme les Žtoiles du Ciel... et toutes les Nations de la terre seront bŽnies dans Celui qui sortira de vous, parce que Abraham a obŽi ˆ Ma voix, qu'il a gardŽ Mes prŽceptes et Mes commandements" (Gense xxvi, 3-5).

 

Le sceptre et le droit d'a”nesse dans la Bible

ƒtudions maintenant ce que signifie dans la Bible d'une part LE SCEPTRE et d'autre part LE DROIT D'AëNESSE. Pour plus de prŽcision, rappelons que Jacob fut appelŽ ISRAèL : "Jacob appela ses enfants et leur dit : Assemblez-vous tous, afin que je vous annonce ce qui doit vous arriver dans les derniers temps. Venez tous ensemble et Žcoutez, enfants de Jacob, Žcoutez Isra‘l votre pre : Juda, tes frres te loueront, ta main sera sur le cou de tes ennemis ; les enfants de ton pre se prosterneront devant toi... Le sceptre ne sera point ™tŽ de Juda, ni le Prince de sa postŽritŽ, jusqu'ˆ ce que soit venu Celui qui doit tre envoyŽ ; et c'est Lui qui sera l'attente des Nations. (le Christ) [2] .

"ÉJoseph (c'est lui qui devint le premier ministre d'ƒgypte) cro”tra et se multipliera de plus en plus ; mais ceux qui Žtait armŽs de dards l'ont exaspŽrŽ, l'ont querellŽ et lui ont portŽ envie. Il a mis son arc et sa confiance dans le Trs Fort, et les cha”nes de ses mains et de ses bras ont ŽtŽ rompues par la main du Tout-Puissant de Jacob. De lˆ est sorti le pasteur et le rocher d'Isra‘l. Le Dieu de ton pre sera ton protecteur, et le Tout-Puissant te comblera des bŽnŽdictions du haut du ciel... Les bŽnŽdictions que te donne ton pre surpassent celles qu'il a reues de ses pres ; et elles dureront jusqu'ˆ ce que le dŽsir des collines Žternelles soit accompli. Que ces bŽnŽdictions sur la tte de Joseph, et sur le haut de la tte de celui qui est un nazarŽen entre ses frres... Ce sont lˆ les chefs des douze tribus d'Isra‘l..."(Gense xlix, 1-28).

Mais il est Žcrit dans le Livre I au chapitre V des Paralipomnes, verset 2 : "Or Juda Žtait le plus vaillant de tous ses frres, et des princes sont sortis de sa race ; mais le droit d'a”nesse fut conservŽ ˆ Joseph".

Or Joseph Žtait le dernier des fils de Jacob-Isra‘l. Il Žtait nŽ l'an du monde 2259, soit en 1741 avant J-C. Dieu manifestait ainsi une fois de plus Sa volontŽ quant ˆ Son choix Žventuel concernant la dŽsignation du Roi. Et dans la suite, Jacob-Isra‘l allait ˆ son tour, sous l'inspiration divine, confirmer le choix divin de celui qui jouirait du droit d'a”nesse ˆ l'encontre de celui qui Žtait rŽellement l'a”nŽ.

Le pharaon fit Žpouser ˆ Joseph, Aseneth, fille de Putiphar, prtre d'HŽliopolis, et de Zoleika, qui Žtait fille du pharaon, dont il eut deux fils : ManassŽ et Ephra•m [3] .

Joseph, ayant appris que son pre Žtait malade, vint le voir. Jacob dit ˆ Joseph : "Le Dieu Tout-Puissant m'a apparu ˆ Luza, qui est au pays de Chanaan, et, m'ayant bŽni, Il me dit : "Je ferai cro”tre et multiplier votre race ; Je vous rendrai le chef d'une multitude de peuples..."

Avant de mourir, Jacob-Isra‘l bŽnit ses deux petits-fils et dit ˆ Joseph : "Que le Dieu en la prŽsence de qui ont marchŽ mes pres Abraham et Isaac, le Dieu qui me nourrit depuis ma jeunesse... Que l'ange qui m'a dŽlivrŽ de tous maux, bŽnisse ces enfants, qu'ils portent mon nom et les noms de mes pres Abraham et Isaac, et qu'ils se multiplient de plus en plus sur la terre..." Jacob les bŽnit et dit : "Isra‘l sera bŽni en vous, et on dira que Dieu vous bŽnisse comme Ephra•m et ManassŽ". Ainsi, il mit Ephra•m avant ManassŽ. Et il prŽcisa pourquoi il faisait passer le cadet avant l'a”nŽ : "Je le sais, mon fils, je le sais ; lui aussi (ManassŽ) sera chef de peuples et sa race se multipliera ; mais son frre, qui est le plus jeune, sera plus grand que lui et sa postŽritŽ se multipliera dans les nations". (Gense xlviii, 3, 15-20) [4] .

Le DROIT D'AëNESSE est un droit qui appartient, sa vie durant, ˆ tout a”nŽ m‰le concernant le DROIT Ë LA COURONNE, pour les Familles Souveraines, ou au titre pour les familles nobles, et qui s'applique plus spŽcialement ˆ l'hŽritage matŽriel et politique, mais qui comprend Žgalement l'hŽritage spirituel attachŽ par tradition ˆ l'hŽritage politique et matŽriel. Le SCEPTRE est l'insigne et "dans la Bible reprŽsente la promesse divine garantissant une succession ininterrompue de Rois, dont le personnage culminant, Notre-Seigneur JŽsus-Christ, viendra rŽgner en tant que ROI DES ROIS. Le SCEPTRE contient donc la promesse du salut Žternel PAR JƒSUS-CHRIST" ou Ses reprŽsentants. Il relve donc du domaine de la GRåCE. Mais cette promesse spirituelle s'applique ˆ toutes les nations, ˆ toute crŽature humaine qui peut tre rachetŽe par le Christ. Le SCEPTRE est allŽ ˆ Juda, alors que le DROIT d'AëNESSE a ŽtŽ attribuŽ ˆ Joseph, donc ˆ deux tribus diffŽrentes d'ISRAèL. C'est la raison pour laquelle Notre-Seigneur a dit : "Le SALUT vient des Juifs" nous dit saint Jean dans son ƒvangile (iv, 22), parce que le Christ est nŽ de la race juive de Juda, simple petite partie d'Isra‘l, mais l'Ap™tre saint Paul complte dans sa Lettre aux Romains :

"...L'ƒvangile ...est une force de Dieu, pour le salut de tout croyant, premirement du Juif, puis du Grec comme des autres nations. Je me dois aux Grecs et aux Barbares, aux savants et aux ignorants. (...) Car la justice de Dieu y est rŽvŽlŽe par la Foi ET pour la Foi, ainsi qu'il est Žcrit : Le Juste vivra par la Foi".

 

HISTOIRE DU PEUPLE DE DIEU

DE L'ANCIEN TESTAMENT

 

Rappelons que Joseph fit venir son pre et ses frres en ƒgypte avec tous les leurs. Le pharaon leur donna une contrŽe qu'ils peuplrent si rapidement que cela excita la jalousie, la mŽfiance, enfin la persŽcution de ce peuple. Alors naquit Mo•se qui, sur l'ordre de Dieu ramena le peuple d'Isra‘l vers la Terre Promise ; c'est au cours de ce retour qu'eut lieu le passage de la Mer Rouge et la destruction de l'armŽe Žgyptienne, puis la manne lors de la traversŽe du dŽsert et le passage au mont Sina• o Mo•se reut le DŽcalogue. Ce dernier ayant alors senti sa fin prochaine, demanda ˆ Dieu de nommer celui qui devait conduire le peuple d'Isra‘l et Dieu dŽsigna JosuŽ, qui, dans la guerre contre les AmalŽcites, avait mis l'ennemi en dŽroute. A l'arrivŽe du peuple au bord du Jourdain, Dieu renouvela le miracle qui s'Žtait produit lors du passage de la Mer Rouge et JosuŽ se rendit ma”tre de tout le Pays de Chanaan, c'est-ˆ-dire de la Palestine. Le pays fut alors partagŽ entre les douze tribus d'Isra‘l o elles furent gouvernŽes par les Juges jusqu'au jour o elles demandrent un Roi. Mais leur premier Roi, SaŸl, ayant voulu s'octroyer les pouvoirs ecclŽsiastiques, a ŽtŽ rejetŽ dans sa descendance, car il devait ainsi servir d'exemple de ce qu'un Roi ne devait jamais faire [5] . Alors le choix de Dieu se porta sur David qui reut de l'ƒternel le serment de pŽrennitŽ pour sa race, serment que Dieu tint ˆ toujours respecter, mme quand la descendance de David fut infidle.

Serment que Dieu renouvela ˆ Salomon.

Alors que David voulait Žlever le Temple en l'honneur de Dieu, Dieu lui dit que ce ne serait pas lui mais son fils qui Žlverait la maison du Seigneur et Salomon le reconna”t (Il Paralipomnes, vi, 10 et suivants) : "Ainsi le Seigneur a accompli la parole qu'Il avait dite. C'est moi qui ai succŽdŽ ˆ David, mon pre. Je suis assis sur le tr™ne d'Isra‘l comme le Seigneur l'avait dit et j'ai b‰ti une maison au nom du Seigneur Dieu d'Isra‘l. "Et il dit : Seigneur Dieu d'Isra‘l, il n'y a point de Dieu semblable ˆ Vous au ciel ni sur la terre ; Vous qui conservez l'alliance et la misŽricorde avec ceux de Vos serviteurs qui marchent devant Vous de tout leur cÏur... Accomplissez donc maintenant, Seigneur Dieu d'Isra‘l, en faveur de David mon pre, Votre serviteur tout ce que Vous lui avez promis, en disant : Vous ne manquerez point d'hŽritiers, qui soient assis devant Moi sur le tr™ne d'Isra‘l ; pourvu toutefois que vos fils veillent sur leurs voies, et qu'ils marchent dans l'observance de Ma loi, comme vous avez marchŽ en Ma prŽsence ... È

Et au chapitre VII, versets 11-20 : "Salomon acheva donc la maison du Seigneur et le palais du roi, et il rŽussit dans tout ce qu'il s'Žtait proposŽ de faire, tant dans la maison du Seigneur que dans son palais.

Et le Seigneur lui apparut la nuit et lui dit : "J'ai exaucŽ votre prire et J'ai choisi pour Moi ce lieu comme maison de sacrifice...

"Et vous-mme, si vous marchez en Ma prŽsence, ainsi que David votre pre y a marchŽ, si vous agissez en tout selon ce que Je vous ai prescrit, et que vous gardiez Mes prŽceptes et Mes ordonnances, Je conserverai le tr™ne de votre rgne, ainsi que Je l'ai promis ˆ David votre pre, en disant : Vous aurez toujours des successeurs de votre race, qui seront princes d'Isra‘l.

"Mais si vous vous dŽtournez de Moi, si vous abandonnez les lois et les ordonnances que Je vous ai proposŽes, si vous allez servir des dieux Žtrangers et que vous les adoriez, Je vous arracherai de Ma terre que Je vous ai donnŽe, et Je rejetterai loin de Moi ce temple que J'ai consacrŽ ˆ Mon nom, et J'en ferai une fable et un exemple ˆ tous les peuples..."

 

Ch‰timent de l'infidŽlitŽ de Salomon

Salomon, ayant dŽsobŽi au Seigneur et ayant adorŽ AstharthŽe, dŽesse des Sidoniens, Chamos, dieu de Moab et Moloch dieu des enfants d'Ammon, Dieu lui dit : "Parce que vous avez agi ainsi et que vous n'avez pas gardŽ Mon alliance, ni les commandements que Je vous avais faits, Je dŽchirerai et diviserai votre royaume et Je le donnerai ˆ l'un de vos serviteurs. NŽanmoins Je ne le ferai pas pendant votre vie, ˆ cause de David Mon serviteur et de JŽrusalem que J'ai choisie" (III Rois xi, 11-13), et Il dit ˆ JŽroboam, l'intendant de toutes les tribus de JOSEPH dont il descendait : "Je vous donnerai dix tribus... et vous serez roi sur Isra‘l" (idem xi, 31-37).

C'est donc ˆ ce moment qu'Isra‘l s'est divisŽ en deux nations : les juifs sous le rgne des descendants de Juda, conservant deux tribus, et les IsraŽlites comprenant les dix autres tribus.

La premire fois que la Bible emploie le terme de Juif, ce fut lorsque le royaume de Juda fut en guerre avec le royaume d'Isra‘l et il ne fut employŽ qu'avec le royaume de Juda.

 

L'infidŽlitŽ du Royaume d'Isra‘l

entra”ne la dŽportation des dix tribus

Mais JŽroboam, le roi d'Isra‘l, qui Žtait de la tribu d'Ephra•m, ayant invitŽ ses peuples ˆ adorer deux veaux d'or et profaner le sabbat, le ch‰timent devait s'ensuivre : "Le Seigneur conut donc une grande indignation contre Isra‘l et le rejeta de devant Sa face, et il ne demeura plus que la tribu de Juda. Alors le Seigneur abandonna toute la race d'Isra‘l" et ce fut la dŽportation ˆ Babylone (IV Rois, xvii, 18-20).

Et la Bible au Livre IV des Rois (xvii, 6) ajoute : "La neuvime annŽe d'OsŽe, le roi des Assyriens prit Samarie et transfŽra les IsraŽlites au pays des Assyriens... et dans les villes des Mdes".

Les dix tribus d'Isra‘l, dŽportŽes loin de leur pays, ne rentrrent pas en Palestine mais perdirent leur identitŽ nationale. L'historien juif prŽcise : "Les dix tribus d'Isra‘l formant une immense multitude se trouvent jusqu'ˆ ce jour au-delˆ du fleuve de l'Euphrate" (AntiquitŽs Juda•ques, t. II, ch. 5).

Elles se dispersrent dans le monde parmi les gentils, plus particulirement vers l'Occident.

Parmi les populations israŽliennes transplantŽes par Nabuchodonosor en Assyrie, certaines s'enfuirent avant l'Žcroulement de l'empire assyrien, vers 609 avant JŽsus-Christ, et elles s'installrent le long de la Mer Caspienne et de la Mer Noire. Lors de cet Žcroulement, les autres tribus restŽes jusqu'alors sous le joug furent rejetŽes plus ˆ l'ouest, vers l'Europe occidentale et devinrent nomades.

Didier Apartian Žcrit : "Alors que les Assyriens nommaient Bitkhumery le gros des tribus israŽlites, les Grecs les connaissaient sous le nom de Cymry ou Kimmeroi, d'o proviennent les termes Cimbres et CimmŽriens. Les Cimbres et les CimmŽriens venaient de la Mer Morte".

On les trouve ensuite au nord du Pont-Euxin. Aux environs du septime sicle, ils furent chassŽs par des tribus venant du nord de l'Asie et qui s'appelaient les Scythes, ce qui explique qu'on les ait confondus avec ces derniers, cependant certains historiens appellent ceux que les Scythes envahirent les Sacae [6] , qui en rŽalitŽ n'Žtaient que les CimmŽriens d'origine israŽlite parmi eux.

Or, l'Apocalypse de saint Jean (iii, 9) prŽcise : "Voici, Je te donnerai de ceux qui sont de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont point, mais qui mentent ; voici, Je ferai qu'ils viennent et qu'ils se prosternent ˆ tes pieds, et ils sauront que Je t'aime", (Ecce dabo de synagoga Satan¾, qui dicunt se Jud¾ esse, et non sunt; sed mentiuntur...) (La Sainte Bible commentŽe d'aprs la Vulgate par l'AbbŽ Fillion, t. VIII, p. 809).

Ces tribus Žtaient les Khazars, d'origine mongole [7] , qui vers le V sicle envahirent les deux rives de la Volga jusqu'au Don, l'ouest de la Mer Caspienne appelŽe ˆ un moment Mer des Khazars et le nord-est du Pont-Euxin ou Mer Noire, autour du Palus M¾otis, qui n'est autre que l'actuelle Mer d'Azov. Leurs Chefs au VIII sicle se convertirent au juda•sme et les firent circoncire.

Ceux qui envahirent la Germanie, la Scandinavie et les ëles Britanniques s'appelrent alors du nom gŽnŽral de Saxons, ou Isaac-sons, les fils d'Isaac.

Augustin Thierry donne une indication intŽressante : "Deux tŽmoignages historiques qui remontent au temps d'Alexandre le Grand attestent l'existence d'un peuple appelŽ Kimmeri ou KIMRI sur les bords de l'ocŽan Septentrional dans la presqu'”le qui porta plus tard la dŽnomination de JUTLAND"

La plupart des historiens sŽrieux affirment que les Cimbres avaient habitŽ antŽrieurement la vallŽe du Danube. Or l'histoire montre qu'une fille de Priam, Roi de Troyes, Žpousa Memnon d'o ˆ la 22 gŽnŽration Odin qui Žpousa Frea, petite fille de Lucius frre d'Athildis, l'Žpouse de Marcomir IV. Odin qui est ˆ l'origine des diffŽrentes maisons saxonnes (voir Koch. T. II, table 2 - Il arrivait de Scythie, environ 120 ans avant J-C). Odin dont la mythologie scandinave a fait un dieu.

RŽgine Pernoud, dans son Histoire des Gaulois, Žcrit : "A l'Žpoque de la Thne (vers l'an 500 avant JŽsus-Christ) les Celtes n'ont pas encore d'histoire proprement dite, ils ne forment pas un empire, mais une sorte d'agrŽgat de peuples qui semblent avoir ŽtŽ assez mouvants" (Les Gaulois, p. 31- 32) ;

et Thierry les assimile aux Cimbres : "C'est le dernier de ces jalons qui rattache les Kimmeroi du Pont-Euxin aux Cimbres du Jutland, aux Belges de la Gaule, aux Bretons d'Albion, et nous amne ˆ reconna”tre que dans ce grand peuple rŽsidait le noyau de la seconde des races gauloises, et que son nom si ancien, si renommŽ, si Žtendu, n'Žtait que le nom mme de cette race". (Histoire des Gaulois, introd., p. 70)

Plusieurs tribus d'Isra‘l Žtaient Žtablies dans le pays de GALAAD et, au temps du Christ cette rŽgion s'appelait aussi GAULONITIS. Il convient de rapprocher ce nom de rŽgion de Galates et Galli ou Gaulois qui finit par tre donnŽ aux habitants de la Gaule une fois que ses habitants s'y furent installŽs.

D'autre part, Funck Brentano Žcrit : "Ce nom CELTE, ils (les Celtes) SE L'ƒTAIENT DONNƒ A EUX- MæMES. On les nommait aussi Galates. Les Romains les appellent Galli". (Les Origines).

Ainsi les appellations Celtes, Galates, Galli et Gaulois s'appliquent au mme peuple dont l'origine Žtait Isra‘l. Et il y a lieu de remarquer que ces appellations sont ˆ l'origine Žtymologiquement de Valaques, Walah, Wales, Welsch, Galles et aussi Gael. Or le mot hŽbreu GïLåH, qui se prononait GAULAU signifiait EXIL et il n'apparut dans la Bible au deuxime livre des Rois (xv, 19), qu'au moment o les habitants de Galaad et de la GalilŽe furent emmenŽs captifs en Assyrie.

Trs justement, le Comte de Place, dans ses Problmes HŽraldiques (p. 11), Žcrit : "Les tribus se sont succŽdŽ, poussŽes les unes les autres jusqu'au moment o la Providence a voulu que les tribus d'Isra‘l se rŽpandissent avec leurs chefs ˆ travers l'Europe et que les descendants de la Maison de Juda vinssent en Gaule qui, dans les dŽcrets Žternels devait tre le nouveau peuple choisi, Isra‘l ayant rejetŽ l'Arche d'Alliance".

Ajoutons que l'AbbŽ Boudet, CurŽ de Rennes-les-Bains, dans l'Aude, a publiŽ en 1886 une Žtude, La vraie langue celtique et le Cromleck de Rennes-les-Bains, dans laquelle il Žcrit : "La Gaule a ŽtŽ le point central de l'Žtablissement dŽfinitif de la famille celtique dans les contrŽes occidentales de l'Europe" (p. 1), et il ajoute : "Les Gals, descendants de Gomer, fils de Japhet, partirent de l'Asie Mineure ˆ une Žpoque que l'on ne peut prŽciser, se rŽpandirent dans la Gaule, en refoulant les Ibres vers le sud, les Ligures vers l'est... Les Kimris formaient la seconde branche de la famille gauloise. Les Grecs les nommaient Kimmerioi et les Romains les appelaient Cimbri. En l'an 631 avant JŽsus-Christ, les peuples scythiques, au rapport d'HŽrodote, fondirent sur les bords du Palus MŽotide et poussrent devant eux les Kimris qui se dirigrent vers le soleil couchant sous la conduite de Hu-ar-Bras, remontrent le cours du Danube et envahirent la Gaule par le Rhin. Suivant les traditions kimriques, Hu-ar-Bras ne s'Žtablit point dans la Gaule, mais il traversa l'OcŽan brumeux et conquit sur les Gals l'”le d'Albion" (p. 2 et 3).

Et il fait une Žtude remarquable sur les rapports existant entre la langue hŽbra•que et la langue celtique.

D'autre part, Sir William Jones, fondateur de la SociŽtŽ Asiatique de Calcutta, avait constatŽ les rapprochements qui s'imposaient entre le sanscrit, le grec et le latin et il pensait que le celtique et le gothique avaient la mme origine que le sanscrit et dans son ouvrage Eastern Origin of Celtic Nations, le philologue Prichard prouve irrŽfutablement que la langue celtique est la "LIAISON INTERMƒDIAIRE" entre l'hŽbreu et les langues INDO-EUROPƒNNES.

Un autre auteur, Didier Apartian dans Les Pays de langue franaise selon la prophŽtie, compare bien des mots de ces diffŽrentes langues et montre leur Žtymologie commune.

Enfin le Pre Hilaire de Barenton, un savant capucin qui fut en mme temps un saint religieux, a publiŽ toute une sŽrie d'ouvrages tous plus remarquables les uns que les autres et qui sont indispensables : La Bible et les origines de l'HumanitŽ, L'Origine des langues, des religions et des peuples (1932), L'Origine des grammaires, Le Mystre des Pyramides et la chronologie Žgyptienne, sans oublier Abraham en ƒgypte et Chanaan et Joseph en ƒgypte et la dynastie des Hyksos..

En effet, tout ˆ fait ˆ l'origine les anciens habitants de notre Pays Žtaient les Ibres qui descendaient de Japhet mais ne laissrent que peu de traces et franchirent les PyrŽnŽes. Javan, fils de Japhet, eut plusieurs fils : Rodanim, anctre des habitants de Rhodes et des populations qui s'installrent ˆ l'embouchure du Rh™ne ; Elie, anctre des Grecs et des Latins ; enfin Tarsisa s'installa tout d'abord en Asie Mineure o il aurait fondŽ le port de Tarsis avant que ses descendants se soient installŽs dans la Ligurie, en Italie.

Les Gaulois, par contre, constituaient le fond de la population avant les Francs et Žtaient de race celtique. Je vous renvoie pour ces questions aux ouvrages de Jubainville, Les Premiers habitants de l'Europe, de Dottin, Les Anciens peuples de l'Europe, de Brentano, Les Origines, et pour les Gaulois d'Augustin Thierry, L'Histoire des Gaulois, sans omettre les auteurs anciens : Diodore de Sicile et Strabon.

 

Le ch‰timent de l'infidŽlitŽ du Royaume de Juda

entra”ne son exil pendant soixante dix ans

La Tribu de Juda, elle, ne subit la dŽportation que cent trente ans aprs Isra‘l et rentra ensuite en Palestine, soixante-dix ans plus tard. Mais les derniers rois de Juda rompirent les liens de vassalitŽ que les rois de Babylone leur avaient imposŽs. Les consŽquences furent tragiques puisqu'elles aboutirent ˆ la destruction du Royaume de Juda, permis par Dieu en punition de l'impiŽtŽ des derniers rois Joakim et Sedecias.

 

L'infidŽlitŽ personnelle des derniers rois de Juda est ch‰tiŽe par la destruction du Royaume de Juda

Alors le prophte Ezechiel annonce l'ŽpŽe du ch‰timent de Dieu qui va frapper : "Que l'ŽpŽe soit doublŽe, et que l'ŽpŽe meurtrire soit triplŽe. C'est lˆ l'ŽpŽe du grand carnage, qui les fait s'Žpouvanter, qui fait sŽcher les cÏurs et qui multiplie les ruines. A toutes leurs portes Je placerai la terreur de cette ŽpŽe perante, polie pour Žtinceler et effilŽe pour tuer.

"Car le Roi de Babylone... a interrogŽ les idoles, il a consultŽ les entrailles. A sa droite, le sort est tombŽ sur JŽrusalem, o il dressera des bŽliers, commandera le carnage. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur Dieu : "Parce que vous avez rappelŽ le souvenir de votre iniquitŽ et rŽvŽlŽ vos prŽvarications, et que les pŽchŽs ont paru dans toutes vos pensŽes... " vous serez pris par sa main.

"Mais toi, profanateur, chef impie d'Isra‘l, toi dont vient le jour marquŽ pour la punition de ton iniquitŽ, - ainsi parle le Seigneur Dieu : "ïtez la tiare, enlevez la couronne... " Ainsi parle le Seigneur Dieu aux fils d'Amnon, touchant leur opprobre tu leur diras : "ƒpŽe, ŽpŽe sors du fourreau pour tuer, sois polie pour massacrer et pour briller" (EzŽchiel xxi, 9-28).

"C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur : "Par ma vie, Je ferai retomber sur sa tte le serment qu'il a mŽprisŽ et l'alliance qu'il a rompue ; ...Je l'emmnerai ˆ Babylone, et lˆ Je le jugerai, ˆ cause de la perfidie avec laquelle il M'a mŽprisŽ. Et tous ses fuyards, avec toutes ses troupes tomberont par l'ŽpŽe ; ceux qui Žchapperont seront dispersŽs ˆ tous les vents, et vous saurez que c'est Moi, le Seigneur, qui ai parlŽ".

 

Dieu respecte Son serment ˆ David

Passons ˆ JŽrŽmie dont la mission a une importance beaucoup plus grande qu'on le pense. Dieu la lui confia sous les rgnes des derniers Rois de Juda, Joakim et Sedecias. Que dit-il ˆ ce sujet : "La parole du Seigneur me fut adressŽe en ces termes : Avant que Je t'eusse formŽ dans les entrailles de ta mre, Je t'ai connu ; avant que tu fusses sorti de son sein, Je t'ai sanctifiŽ, et Je t'ai Žtabli prophte parmi les nations".

Du fait de cette bŽnŽdiction antŽrieure ˆ sa naissance, si nous en croyons la communis doctorum sententia, certains disent que JŽrŽmie aurait ŽtŽ purifiŽ de la tache originelle ds le sein de sa mre, comme le PrŽcurseur, Žcrit l'AbbŽ Fillion, professeur d'Ecriture sainte ˆ l'Institut Catholique de Paris, dans son ouvrage La sainte Bible commentŽe d'aprs la Vulgate (t. V, p. 552, 10 Žd, 1930). Reprenons le rŽcit de JŽrŽmie : "Alors le Seigneur Žtendit sa main et toucha ma bouche, et le Seigneur me dit : Voici que Je t'Žtablis aujourd'hui sur les nations et sur les royaumes, pour que tu arraches et que tu dŽtruises, et pour que tu perdes, et pour que tu dissipes, et pour que tu b‰tisses et que tu plantes" (i, 9-10). Et Dieu lui ordonne d'annoncer : "C'est de l'aquilon que le malheur fondra sur tous les habitants du pays ; car voici que Je vais appeler tous les peuples des royaumes de l'aquilon, dit le Seigneur ; et ils viendront ˆ cause de toute la malice de ceux qui M'ont abandonnŽ, qui ont offert des libations aux dieux Žtrangers, et qui ont adorŽ I'Ïuvre de leurs mains" (14-16). Parlant des crimes des derniers rois de Juda, le Seigneur annonce leur ch‰timent : "L'ŽpŽe est aiguisŽe, elle est polie... Crie et pousse des hurlements, fils de l'homme, car elle est tirŽe contre Mon peuple, contre tous les Princes d'Isra‘l qui fuient car Je l'ai approuvŽe, lors mme qu'elle brisera le sceptre et que celui-ci ne subsistera plus" (EzŽch., xxi, 9-13).

Et de fait, pendant la onzime annŽe du rgne du dernier roi de Juda, SŽdŽcias, en 585 avant JŽsus-Christ, les ChaldŽens, sous le rgne de Nabuchodonosor, aprs deux ans de sige, dŽtruisirent la ville de JŽrusalem et le Roi de Babylone pronona son arrt : il tua les fils de SŽdŽcias devant lui et lui creva les yeux, le chargea de cha”nes et l'emmena ˆ Babylone (IV Rois, xxv, 7 et suivants).

JŽrŽmie relate la mme chose et ajoute : "Il fit Žgorger tous les princes de Juda" (lii, 10-11). Mais il prŽcise que les filles du Roi furent sauvŽes en mme temps que lui (xli, 10 et xliii, 6).

L'une des filles de ce roi SŽdŽcias, Tea-Tephi, sera en effet l'anctre de la plupart des Maisons souveraines de l'Europe. Nous en reparlerons tout ˆ l'heure.

Isa•e avait annoncŽ le salut de la race de David : "Et ce qui aura ŽtŽ sauvŽ de la maison de Juda et de ce qui sera restŽ poussera des racines en bas, et produira des fruits en haut ; car de JŽrusalem il sortira un reste, et des sauvŽs du mont Sion ; le zle du Seigneur des armŽes fera cela... Je protŽgerai cette ville pour la sauver, ˆ cause de Moi, et ˆ cause de David Mon serviteur. Et, de fait : "L'ange du Seigneur sortit et frappa cent quatre vingt cinq mille hommes dans le camp des Assyriens. Et quand on se leva le matin, c'Žtaient tous des cadavres sans vie". (xxxvii, 31-32, 35-36)

Et JŽrŽmie cite les protections que Dieu lui avait promises : "Le Seigneur dit : Je te jure que ta fin sera bonne, et que Je t'assisterai au temps de l'affliction, et au temps de la tribulation, contre l'ennemi. Et Je te rendrai pour ce peuple comme un mur d'airain, inŽbranlable ; ils te feront la guerre, et ils ne te vaincront pas, car Je suis avec toi pour te sauver et pour te dŽlivrer", dit le Seigneur. Et Je te dŽlivrerai de la main des mŽchants, et Je te prŽserverai de la main des forts" (xv, 11, 20-21)

JŽrŽmie est considŽrŽ en Irlande comme le grand lŽgislateur sous le nom d'Ollam Fodhla. Il aurait emmenŽ Tea-Tephi, fille du dernier Roi de Juda, dans ce pays o elle aurait ŽpousŽ un prince irlandais, Heremon. Ils seraient les auteurs des Maisons royales d'Irlande et d'Ecosse. Il n'est pas sans intŽrt de constater que le blason de l'Irlande reprŽsente la harpe de David et de sa Maison et que celui de l'ƒcosse est un lion qui rappelle la Tribu de Juda (The National Message, p. 37).

Faut-il ajouter que cinq sicles et demi plus tard, saint Joseph d'Arimathie - oncle de la Trs Sainte Vierge - serait venu en Irlande et serait mort ˆ Glastonberry le 27 juillet 82 et que sa petite fille, Bennardim, fille d'Anna, aurait ŽpousŽ le Roi Lear... (The National Message, p. 49).

 

D'autres prophtes confirment

OsŽe : "Pendant des jours nombreux les enfants d'Isra‘l demeureront sans roi, sans prince, sans sacrifice et sans autel, sans Ephod et sans Theraphim. Et aprs cela les enfants d'Isra‘l reviendront et ils chercheront le Seigneur leur Dieu et David leur Roi ; et ils s'approcheront avec crainte du Seigneur et de Ses biens aux derniers jours". (iii, 4-5)

Isa•e, parlant des mmes ŽvŽnements : "Ceux-lˆ viennent de loin, et ceux-ci du septentrion et du couchant". (xlix, 12)

Et JŽrŽmie prŽcise (xxxi, 6-14) : "Car il viendra un jour o les gardes crieront sur la montagne d'Ephra•m : Levez-vous et montons ˆ Sion vers le Seigneur notre Dieu. Car ainsi parle le Seigneur : Tressaillez de joie, Jacob, et poussez des cris d'allŽgresse ˆ la tte des nations ; faites du bruit, chantez et dites : Sauvez, Seigneur, Votre peuple, les restes d'Isra‘l. Voici, Je les amnerai de la terre d'aquilon, et Je les rassemblerai des extrŽmitŽs du monde... car Je suis devenu le Pre d'Isra‘l, et Ephra•m est mon premier-nŽ. - Nations, Žcoutez la parole du Seigneur... Celui qui a dispersŽ Isra‘l le rassemblera, et Il le gardera comme un pasteur garde son troupeau.- Car le Seigneur a rachetŽ Jacob... - et ils accourront vers les biens du Seigneur, vers le blŽ, le vin, l'huile et le fruit des brebis et des bÏufs ; leur ‰me sera comme un jardin... - j'enivrerai et engraisserai l'‰me des prtres, et Mon peuple sera rempli de Mes biens, dit le Seigneur".

Ainsi, ˆ la fin des temps, Isra‘l reviendra ˆ Dieu et au Roi et reconna”tra donc le Dieu des ChrŽtiens et le Roi descendant de David. Le devoir est donc de prier ardemment pour que s'accomplisse TOUTE la volontŽ de Dieu et ce avec toute la charitŽ chrŽtienne toujours obligatoire.

Ainsi finit donc politiquement le Royaume de Juda l'an du monde 3416, soit 585 ans avant JŽsus-Christ et les droits du SCEPTRE et aussi le DROIT D'AëNESSE passrent ˆ une autre branche qui devint la branche a”nŽe, celle des Rois Troyens, anctres directs et saliques par les Sicambres des Rois de France et qui, par Tea-Tephi, descendaient Žgalement de David, ainsi que nous allons le montrer.

Dieu va sauver l'avenir qui assurera le respect de Son serment irrŽvocable. A David, EzŽchiel ajoute : "Ainsi parle le Seigneur Dieu : Alors Je prendrai de la moelle du grand cdre et Je la placerai ; du sommet de ses branches J'arracherai un tendre rameau, et Je le planterai sur une montagne haute et ŽlevŽe. - Je le planterai sur la haute montagne d'Isra‘l ; il poussera des rejetons, il portera des fruits et deviendra un grand cdre, et tous les oiseaux habiteront sous lui, et tout ce qui vole fera son nid sous l'ombre de ses branches. - Et tous les arbres du pays sauront que c'est Moi, le Seigneur, qui ai humiliŽ le grand arbre et ŽlevŽ l'arbre faible, qui a dessŽchŽ l'arbre vert et fait reverdir l'arbre sec, Moi, le Seigneur, J'ai parlŽ et agi" (EzŽchiel, xvii, 18-24).

 

LES SERMENTS RENOUVELƒS DE DIEU A LA RACE

DE JACOB-ISRAèL, DE JUDA ET DE DAVID

 

Tout au long de l'Ancien Testament, avec les chefs de Son peuple privilŽgiŽ, Dieu veut S'engager, et toujours par serment, et souvent dans les mmes termes. Ce fait est CAPITAL et doit tre trs spŽcialement soulignŽ.

 

Avec NoŽ : "J'Žtablirai Mon alliance avec vous et avec votre postŽritŽ" (Gense, ix, 8-9).

Avec Abraham : "J'Žtablirai Mon alliance avec vous et Je multiplierai votre race ˆ l'infiniÉ vous serez pre d'une multitude de nations... Je vous rendrai fŽcond ˆ l'infini. Je ferai sortir de vous des nations et des Rois. J'Žtablirai Mon alliance entre Moi et vous et vos descendants aprs vous dans la suite de leurs gŽnŽrations par un PACTE ƒTERNEL en vertu duquel Je serai votre Dieu et celui de votre postŽritŽ aprs vous" (Gense xvii, 1-7, 15-19 et xviii, 18-19).

Avec Jacob : "ƒcoutez, Jacob, Mon serviteur, et vous ISRAèL QUE J'AI CHOISI POUR æTRE MON PEUPLE BIEN-AIMƒ... Ne craignez point, ™ Jacob, Mon serviteur, vous qui marchez dans la droiture du cÏur, et que J'ai choisi pour Mon hŽritage particulier, car Je rŽpandrai Mon esprit sur votre postŽritŽ et Mes bŽnŽdictions sur votre race" (Isa•e xliv, 1-3 et Exode vi, 2-8).

Et encore : "Juda est un jeune lion. Le sceptre ne sera pas ™tŽ de Juda, ni le Prince de sa postŽritŽ, jusqu'ˆ ce que soit venu Celui qui doit tre envoyŽ ; et c'est Lui qui sera l'attente des nations" (Gense xlix, 9-10).

Avec David : "Car ainsi parle le Seigneur : David ne manquera jamais d'un successeur assis sur le tr™ne de la Maison d'Isra‘lÉ De mme qu'on ne peut compter les Žtoiles, ni mesurer le sable de la mer, de mme Je multiplierai la race de David Mon serviteur" (JŽrŽmie xxxiii, 14-17, 22).

Dieu ordonne au prophte Nathan : "Vous direz donc ceci ˆ Mon serviteur David : Voici ce que dit le Seigneur des ArmŽes : Je vous ai choisi lorsque vous meniez pa”tre les troupeaux, afin que vous fussiez le chef de Mon peuple d'Isra‘l. Partout o vous avez ŽtŽ, J'ai exterminŽ vos ennemis devant vous... de plus le Seigneur vous promet qu'Il fera votre maison puissante... Je mettrai sur votre tr™ne, aprs vous, votre fils et Je rendrai le tr™ne de son royaume INƒBRANLABLE Ë JAMAIS. S'IL COMMET QUELQUES FAUTES, JE LE PUNIRAI, MAIS JE NE RETIRERAI POINT MA MISƒRICORDE, comme Je l'ai retirŽe ˆ SaŸl que J'ai ŽcartŽ de devant Ma face. Votre maison sera stable ; VOUS VERREZ VOTRE ROYAUME SUBSISTER ƒTERNELLEMENT ET VOTRE TRïNE S'AFFERMIRA POUR JAMAIS" (Il Rois vii, 8-29).

Remarquez-le bien, c'est par avance la proclamation de la LOI SALIQUE, cette Loi qui permettra la rŽalisation des promesses de Dieu concernant la pŽrennitŽ de la race de David jusqu'ˆ la consommation des sicles. Et le verset 19 confirme et renforce encore ce serment divin, car il prŽcise : "C'est la loi des enfants d'Adam".

Et pour bien marquer son INƒBRANLABLE VOLONTƒ, Dieu tint ˆ confirmer Son serment ˆ plusieurs reprises : "Le Seigneur a fait ˆ David un serment vŽritable et Il ne le trompera point. J'Žtablirai sur votre tr™ne le fruit de votre ventre".

Le psaume LXXXVIII est lumineux : "...J'ai trouvŽ David, Mon serviteur ; Je l'ai oint de Mon huile sainte. Car Ma main l'assistera, et Mon bras le fortifiera. L'ennemi n'aura jamais l'avantage sur lui, et le fils d'iniquitŽ ne pourra lui nuire. Et Je taillerai ses ennemis en pices devant lui, et Je mettrai en fuite ceux qui le ha•ssent. Ma vŽritŽ et Ma misŽricorde seront avec lui, et par Mon nom s'Žlvera sa puissance... Il M'invoquera : Vous tes mon Pre, mon Dieu, et l'auteur de mon salut. Et moi, Je ferai de lui le premier-nŽ, le plus ŽlevŽ des rois de la terre (21-28).

"JE CONSERVERAI Ë DAVID ƒTERNELLEMENT MA MISƒRICORDE ET JE FERAI SUBSISTER SA RACE DANS TOUS LES SIéCLES ET SON TRïNE AUTANT QUE LES CIEUX. Si ses enfants abandonnent Ma loi et s'ils ne marchent pas dans Mes prŽceptes, s'ils violent la justice de Mes ordonnances et s'ils ne gardent pas Mes commandements, JE VISITERAI AVEC LA VERGE LEURS INIQUITƒS ET JE PUNIRAI LEURS PƒCHƒS, MAIS JE NE RETIRERAI POINT DE DESSUS LUI MA MISƒRICORDE ET JE NE MANQUERAI POINT Ë LA VƒRITƒ DES PROMESSES QUE JE LUI AI FAITES. JE NE VIOLERAI POINT MON ALLIANCE, et Je ne rendrai point inutiles les paroles qui sont sorties de Mes lvres. J'AI FAIT Ë DAVID UN SERMENT IRRƒVOCABLE PAR MON SAINT NOM ET JE NE LUI MENTIRAI POINT : JE LUI AI PROMIS QUE SA RACE DEMEURERA ƒTERNELLEMENT ET QUE SON TRïNE SERA ƒTERNEL EN MA PRƒSENCE COMME LE SOLEIL..." (29-38).

Ainsi, Dieu a fait ˆ David le serment IRRƒVOCABLE que ses descendants rŽgneraient jusqu'ˆ la fin des temps [8] , et les termes de ce serment RENOUVELƒ sont tels qu'ils ne s'appliquent pas seulement au double sens mystique et rŽel en la Personne du Christ, Fils de Dieu, Dieu Lui-mme, qui rŽgnera en effet Žternellement, mais ˆ LA RACE ELLE-MæME.

Que sont-ils devenus ? Quel tr™ne occupent-ils donc les descendants de David et de ces rois qui rŽgnaient sur le peuple Žlu de l'Ancien Testament ?

 

LES PROMESSES DE SAINT REMY AUX ROIS DE FRANCE

 

Saint Remy, le grand thaumaturge et l'Ap™tre des Francs, le lŽgat du successeur de Pierre, va Žclaircir le mystre. Je vous rappelle que le pape saint Horsmidas, en instituant saint Remy son LŽgat pour tout le royaume de France, lui avait Žcrit : "Nous vous donnons tous nos pouvoirs pour tout le royaume de notre cher fils spirituel, Clovis, que par la gr‰ce de Dieu, vous avez converti avec toute sa nation par un apostolat et des miracles dignes du temps des Ap™tres".

Lors du baptme et du sacre de Clovis, saint Remy, inspirŽ, adressa au roi l'allocution prophŽtique suivante : "Apprenez que le royaume de France est prŽdestinŽ par Dieu ˆ la dŽfense de l'ƒglise romaine qui est la seule vŽritable Eglise du Christ... Ce royaume sera un jour grand entre tous les royaumes, il embrassera les limites de l'empire romain et il soumettra tous les peuples ˆ son sceptre... Il durera jusque la fin des temps ! Il sera victorieux et prospre tant qu'il sera fidle ˆ la Foi Romaine, mais il sera rudement ch‰tiŽ toutes les fois o il sera infidle ˆ sa vocation".

Remarquez encore que, tout comme Dieu le Pre se fit entendre lors du baptme du Christ, Notre-Seigneur, au jour mme anniversaire de Son baptme, tint ˆ faire entendre Sa voix : "N'ayez point peur, c'est Moi, persŽvŽrez dans Ma dilection".

Et le Saint-Esprit voulut appara”tre sous la forme de la Colombe en apportant ˆ saint Remy le baume de la sainte Ampoule, afin que les rois de France soient sacrŽs avec une huile cŽleste pour les marquer trs spŽcialement de ses sept dons et leur accorder la guŽrison miraculeuse des Žcrouelles ˆ partir de leur sacre, mais seulement aprs avoir reu la sainte communion...

Et saint Remy, inspirŽ une fois de plus, tint ˆ confirmer dans son testament les promesses, qu'au nom de Dieu, il avait faites ˆ Clovis et ˆ ses successeurs, les rois de France, jusqu'ˆ la fin des temps.

Je vous rappelle que saint Pie X lui aussi inspirŽ avait dŽclarŽ, lors de la lecture du dŽcret de bŽatification de Jeanne d'Arc : "Vous direz aux Franais qu'ils fassent leur trŽsor des testaments de saint Remy, de Charlemagne et de saint Louis, qui se rŽsument dans ces mots si souvent rŽpŽtŽs par l'hŽro•ne d'OrlŽans : "Vive le Christ qui est Roi de France !".

Voici les parties essentielles du testament de saint Remy : "...Par Žgard seulement pour cette race royale qu'avec tous mes frres et coŽvques de la Germanie, de la Gaule et de la Neustrie, j'ai choisi dŽlibŽrŽment pour rŽgner jusqu'ˆ la fin des temps au sommet de la majestŽ royale pour l'honneur de la sainte Eglise et la dŽfense des humbles... J'ai arrtŽ ce qui suit :

1¡ - MalŽdictions : "Si un jour CETTE RACE ROYALE QUE J'AI TANT DE FOIS CONSACRƒE AU SEIGNEUR rendait le mal pour le bien, Lui devenait hostile... Que le coupable soit averti... Etc... Si ˆ la septime monition, il persiste dans son crime, trve ˆ l'indulgence ! Place ˆ la menace ! ...

2¡ - BŽnŽdictions : "Si Notre-Seigneur JŽsus-Christ daigne Žcouter les prires que je rŽpands tous les jours en Sa prŽsence spŽcialement pour la persŽvŽrance de cette race royale, suivant mes recommandations, dans le gouvernement de son royaume et le respect de la hiŽrarchie de la Sainte Eglise de Dieu, qu'aux bŽnŽdictions de l'Esprit-Saint dŽjˆ rŽpandues sur la tte royale, s'ajoute la plŽnitude des bŽnŽdictions divines ! Que de cette race sortent des rois et des empereurs qui, confirmŽs dans la vŽritŽ et la justice pour le prŽsent et l'avenir suivant la volontŽ du Seigneur pour l'extension de la sainte Eglise, puissent rŽgner et augmenter tous les jours leur puissance et mŽritent ainsi de s'asseoir sur le tr™ne de David dans la cŽleste JŽrusalem o ils rŽgneront Žternellement avec le Seigneur. Ainsi soit-il".

Saint Remy, vous le remarquerez, tient ˆ citer le tr™ne de David, et ce n'est certainement pas sans raison. C'est la rŽpŽtition du serment fait par Dieu ˆ David comme aussi celle des malŽdictions et des bŽnŽdictions.

Certains qui se disent historiens - il en est mme ˆ droite - qui refusent de reconna”tre le surnaturel dans l'histoire, ou d'autres dans leur haine satanique de ce mme surnaturel, prŽtendent nier l'authenticitŽ du Testament de saint Remy, et ce malgrŽ la recommandation de saint Pie X. PrŽcisons donc que l'abbŽ Desailly, membre de l'AcadŽmie de Reims, a prouvŽ, au sicle dernier, l'indiscutable authenticitŽ de ce document fondamental pour l'histoire et la mission providentielle de la France. Il prouve, notamment, que pour dŽfendre les droits de leur Eglise de Reims, les archevques, au cours des sicles, se sont toujours appuyŽs sur le testament de saint Remy et, d'autre part, que les rois de France alors mme que cela allait ˆ l'encontre de leurs intŽrts se sont toujours inclinŽs [9] .

Comme les rois de France ont ŽtŽ fidles ! Le nombre des couronnes que leur race a portŽes le prouve ! Et Baronius, le savant Cardinal historien de l'Eglise, aprs onze sicles d'expŽrience, constate : "Le royaume de France n'a jamais passŽ sous une domination Žtrangre et le peuple franais n'a jamais ŽtŽ rŽduit ˆ servir d'autres peuples".

Et l'Žminent Cardinal rapproche l'histoire de France de celle du peuple Žlu de l'Ancien Testament : "C'est cela qui a ŽtŽ accordŽ par une permission divine aux prires de saint Remy suivant la parole de David (Psaume 88) : "Si Mes fils abandonnent Ma loi, s'ils ne marchent point dans les voies de Mes jugements ; s'ils profanent Mes justices et ne gardent point Mes commandements, je visiterai leurs iniquitŽs avec la verge et leurs pŽchŽs avec le fouet, MAIS JE N'ƒLOIGNERAI JAMAIS DE CE PEUPLE MA MISƒRICORDE" [10] .

C'est avec raison que Monsieur le Comte de Chambord rappelait, le 2 dŽcembre 1858 : "Je ne suis pas un prŽtendant, mais un principe".

 

LES DOCUMENTS QUI PROUVENT CETTE ASCENDANCE

 

Ceci dit, parlons maintenant des documents qui Žtablissent les faits historiques. Pour Žtudier ce sujet qui fait l'objet de cette confŽrence, il convient de se reporter, selon les Žpoques que l'on Žtudie, aux ouvrages suivants :

EN FRANCE : La tradition gŽnŽrale de l'Ancien RŽgime Žtait que les rois de France descendaient d'un fils de Priam dont la postŽritŽ, aprs la destruction de Troye, s'Žtait rŽfugiŽe d'abord en Pannonie, puis en Flandre, du c™tŽ de Tournai. Nombreux sont les historiens anciens qui parlent de cette origine. Rappelons que d'aprs Scipion Dupleix, l'historiographe de France, PŽpin le Bref assurait descendre d'Hector, dit Degembard, qui Žtait issu des anciens rois de Troye.

La prŽface du Recueil des Historiens des Gaules et de la France par Dom Bouquet (Žd. de LŽopold Delisle, 1869) prŽcise page XXI : "L'historien Joseph dit que les Gaulois viennent de Gomar, fils a”nŽ de Japhet. Gomar, dit-il, a ŽtŽ le pre et fondateur des Gomarites, que les Grecs appellent Galates ou Gaulois. Eustache d'Antioche, saint JŽr™me, Isidore, la Chronique Pascale, Joseph, fils de Gorion, donnent la mme origine aux Gaulois. Joseph n'a point forgŽ cette opinion de son chef ; il est plus vraisemblable qu'il l'a puisŽe dans quelques anciens monuments. Il ne faut donc pas la rejeter lŽgrement..." (I, p. 22)

GrŽgoire de Tours Žcrit : "Quelques-uns racontent que les Francs sont venus de la Pannonie, et que d'abord ils ont habitŽ les rivages du Rhin".

La prŽface du tome Il du Recueil des Historiens des Gaules et de la France, p. XXIV Žcrit ˆ ce sujet : "L'auteur des Gestes du Roi de France, Paul Diacre dans son livre des ƒvques de Metz, le moine Roricon, Aimoin moine de Fleury, Sigebert de Gemblours, et tous ceux qui les ont suivis, ont regardŽ cette origine comme vŽritable".

FrŽdŽgaire, qui vivait sous Dagobert 1er leur donne comme origine la ville de Troye, puis la Pannonie et les bords du Danube.

Le Recueil des Historiens des Gaules et de la France cite les Gesta Regum Francorum (II, p. 542-544), Ex veteri Chronico Moissiacensis seu Musciacensis Coenobii (Il, p. 648), la Chronica Regum Francorum breviter digesta par un auteur inconnu (II, p. 663), qui font remonter les rois de France aux rois Troyens.

Et aussi les documents suivants qui, sans parler de l'origine troyenne les font remonter ˆ des chefs francs mentionnŽs dans les documents qui parlent de leur ascendance troyenne : Historica qu¾dam exerpta ex veteri stemmate genealogico Regum Franci¾ (II, p. 665), la Chronique d'Adon, Archevque de Vienne (II, p. 666), les Annales Francorum Fuldenses (II, p. 673), ainsi que toute une sŽrie de gŽnŽalogies des rois de France qui se rattachent ˆ la mme origine (II, p. 695 et suivantes).

La Chronique de Tongres donne la liste des princes des Francs en Pannonie pendant les 528 ans o ils y demeurrent.

BarthŽlemy de Mesme, dans sa chronique Žcrite au XIV sicle et qui se trouve ˆ la Bibliothque de Berne, en Suisse.

CŽsar Nostradamus, le fils de Michel, dans ses Chroniques de Provence fait remonter l'origine des rois de France ˆ la plus haute antiquitŽ.

Jacques de Charron, en 1630, a publiŽ une Histoire gŽnŽalogique des Rois de France depuis Adam jusqu'ˆ Louis XIII.

Franois-Eudes de Mezeray, le frre de saint Jean-Eudes, sans affirmer cette origine, Žcrit cependant dans son Histoire de France : "Il y en a aussi qui, remontant jusqu'ˆ la guerre de Troye, les font descendre d'une colonie de Troyens, conduits aprs la destruction de cette ville par Scamandre, dit FRANCUS, fils d'Hector, sur les bords de ces mmes Palus (MŽotides), opinion qui n'est pas tout ˆ fait sans dŽfense..."

L'AbbŽ HonorŽ Bouche, docteur en thŽologie, dans sa Chronique de Provence publiŽe en 1664 indique l'ascendance troyenne.

Mentionnons Žgalement ˆ consulter ˆ propos de la Guerre de Troie, l'ouvrage du Baron de Behr, Recherches sur l'Histoire des Temps hŽro•ques de la Grce, publiŽe en 1856 ˆ Paris.

Simon Pelloutier, en 1741 a publiŽ ˆ Paris : Histoire des Celtes et particulirement des Gaulois et des Germains.

Monsieur de Limiers, dans les Annales de la Monarchie Franaise, publiŽes en 1724, donne de nombreux tableaux gŽnŽalogiques des ascendances royales et notamment, ˆ la page 200, cite quarante et un degrŽs des rois et princes des Francs au-dessus de Clovis et montre Žgalement l'unitŽ de race des trois branches royales. Le premier degrŽ est en l'an 3.509 du monde "Marcomir, fils d'Antenor, Roy des Cimbres prs la Mer Noire, descendu des Troyens".

Chasot de Nantigny, notamment dans le tome 1er" des GŽnŽalogies Historiques des Rois, Empereurs, etc. et de toutes. les Maisons Souveraines qui ont subsistŽ jusqu'ˆ prŽsent, publiŽ en 1736 donne, p. 110, les gŽnŽalogies des rois Troyens de 2.489 ˆ 2.524 du monde et celles des rois des diverses parties du Proche-Orient et d'Orient avant Notre-Seigneur et les trois volumes suivants vont jusqu'au XVIII sicle. Dans le tome III, p. 2 et 6, il fait descendre nos rois de Priam, duc des Francs.

Koch, dans les Tables GŽnŽalogiques des Maisons Souveraines de l'Europe, en deux volumes publiŽs en 1782 et 1818, dans le tome II donne les origines des maisons descendant d'Odin, dont les anctres venaient de la rŽgion de la Mer Noire.

Jacques Saillot doit tre consultŽ dans sa Chronologie Universelle des Souverains et Chefs d'ƒtats et dans son Clovis, Roi des Francs et ses anctres paternels et maternels. Toutefois, nous ne pensons pas que les Rois de France soient de la race d'Odin, comme il le croit. Ils en descendent seulement, mais par les femmes.

Ajoutons que les ouvrages et auteurs suivants affirment l'unitŽ de race des trois branches royales.

Le cartulaire de Hugues Capet, manuscrit N¡ 7329 du fonds franais de la Bibliothque Nationale Žtablit l'unitŽ de race des trois branches royales de France.

Le Pre Dominique de JŽsus, complŽtŽ par le Pre Modeste de Saint-Amable, dans sa Monarchie Sainte, Historique, Chronologique et GŽnŽalogique, publiŽe en 1677, donne des tableaux gŽnŽalogiques trs importants.

L'Art de vŽrifier les dates, des BŽnŽdictins, cite Dom Merle, l'historiographe de Bourgogne, et Žtablit irrŽfutablement l'ascendance commune des Carolingiens et des CapŽtiens.

Drudes de Campagnolles a publiŽ deux plaquettes, en 1817 : Coup d'Ïil sur l'unitŽ d'origine des trois branches mŽrovingienne, carolingienne et capŽtienne.

Piganiol de la Force dans sa Nouvelle description de la France au tome premier, Žcrit : "Le royaume de France a commencŽ l'an de l're vulgaire 420 et depuis ce temps-lˆ a toujours ŽtŽ successif de m‰le en m‰le et gouvernŽ par soixante cinq rois tous issus de la mme Maison..."

Citons encore le Grand Dictionnaire Historique de MorŽri, sans oublier les Bollandistes qui, dans la Vie des Saints donnent de trs nombreuses indications qui compltent trs heureusement les grands travaux gŽnŽalogiques.

Le colonel Longin-Splinder a donnŽ une intŽressante Žtude sur La Bible, sa valeur au point de vue historique, gŽographique et documentaire, Paris 1952.

Bouillet, dans son Dictionnaire Universel d'Histoire et de GŽographie, mentionne cette ascendance (p. 1184, chez Hachette, en 1914. La premire Ždition Žtant de 1860).

Enfin, dans un tout autre domaine, rappelons l'ouvrage de l'AbbŽ Boudet, citŽ antŽrieurement, La vraie langue celtique, qui a montrŽ les rapprochements qui s'imposaient entre les langues des peuples japhŽtiques du midi de la France comme aussi ceux ˆ faire entre la langue hŽbra•que et la langue celtique, notamment dans les Žtymologies... Rien de surprenant puisque Gomer, le fils de Japhet, est la souche de la grande famille celtique. Etc...

EN SUISSE, la Bibliothque de Berne possde un manuscrit intitulŽ GŽnŽalogie des rois de France depuis AntŽnor, fils de Priam (le Troyen) jusqu'ˆ Charles VI. Et aussi la Chronique de BarthŽlemy de Mesme, du XlV sicle, dont nous avons dŽjˆ parlŽ.

EN ALLEMAGNE L'historien Trithme, ˆ Spanheim au XVI sicle, est ˆ mentionner.

Une Žtude serait ˆ faire en Autriche et en Italie quant aux origines des maisons de Habsbourg et de Savoie. PrŽcisons, sans prendre parti, que selon Stabius, Taque Manlius, Synthemius, Trithme, Lazis, Piespodius et Chiflet, la maison de Habsbourg descendrait saliquement de Clotaire 1er roi de France, ainsi que Chasot de Nantigny le mentionne avec d'autres systmes dans le tome IV de son ouvrage, page 229.

EN ANGLETERRE, la plupart des grandes publications gŽnŽalogiques, plus ou moins officielles concernant la maison Royale anglaise Žtablissent son ascendance davidique. Citons de trs anciens manuscrits prŽcieusement conservŽs : Les Chroniques d'Irlande, le Langfeldgatal. Le Herald Collge de Londres possde une GŽnŽalogie des Rois Saxons qui indique qu'Odin Žtait de la race de David, etc... Il serait facile de mentionner de nombreux documents, mais ce serait fastidieux. Je mentionnerai seulement les auteurs suivants :

James Anderson et ses Royal GŽnŽalogies of Adam to the times en 1712. Ouvrage capital sur la question et qui Žtablit que toutes les maisons souveraines d'Europe descendent de David.

Roger O'Connor, en 1822, relate la migration d'une tribu d'Isra‘l en Irlande et traduit un manuscrit du dialecte phŽnicien et du langage scithe qui montre que les trois noms donnŽs ˆ l'Irlande sont hŽbreux.

Bernard Burke, en 1851, publie The Royal Families of England, Scotland, Walls with their Descendants.

Le Pasteur F.R.A. Glover : IsraŽl's Wanderings (Les Migrations d'Isra‘l), puis en 1860 et en 1881 England remnant of Judah and the Isra‘l of Ephra•m.

Le docteur Wilhem Thomsen, professeur de philologie comparative ˆ l'UniversitŽ de Copenhague au Danemark : The relations between Ancient Russia and Scandinavia, and the Russian State.

Le pasteur W.M. Milner publie The Royal House of Britain an enduring Dynasty (La maison royale de Grande Bretagne, une dynastie qui dure). Cet ouvrage entre 1902 et 1975 a eu quatorze Žditions. et contient un immense tableau gŽnŽalogique sous le titre The Illustrious Lineage of the Royal House of Britain qui part de Juda et va sans interruption jusqu'ˆ la reine ƒlisabeth II. Ce tableau Žtablit, comme James Anderson, que toutes les maisons souveraines europŽennes descendent de David.

Ajoutons que le pasteur W.R. Morgan a publiŽ Saint Paul en Bretagne ou les origines du Christianisme britannique.

Saint Paul, dans sa Lettre aux Romains (xv, 24, 28) parle de voyages en Espagne. C'est de ce pays qu'il serait passŽ dans les ëles Britanniques. Le National Message cite trente quatre auteurs et titres d'ouvrages sur les ascendances israŽlites de la Grande-Bretagne (p. 2 et 61-63).

Un autre pasteur protestant, Ithel, a ŽditŽ les Annales Cambrial qui donnent la gŽnŽalogie d'Owen ; et que deux autres auteurs, le Colonel Gawler et H.H. Pain's ont ŽtudiŽ la postŽritŽ de Dan. Enfin, Sharon Turner, dans son Histoire des Anglo-Saxons fait descendre Odin de Jupiter, qui ne serait autre que Juda.

Jean Moncreiffe et Don Pottinger ont publiŽ Blood Royal qui a eu plusieurs Žditions depuis 1956.

Enfin tout le puissant mouvement du National Message travaille depuis longtemps ˆ convaincre le peuple anglais qu'il est l'hŽritier d'Isra‘l, en publiant revues, brochures, etc...

 

LES PRƒTENTIONS ANGLAISES

 

Je crois utile de vous citer le chapitre IX de l'ouvrage du pasteur Milner, extrait de La Maison Royale de Grande Bretagne, une dynastie qui dure, chapitre intitulŽ, Eglise et ƒtat sous la mme autoritŽ, descendant ˆ la fois de David et d'Aaron : "La consŽquence immŽdiate de ce qui vient d'tre dit dans le chapitre prŽcŽdent est d'Žtablir la chose suivante aussi Žtonnant que cela puisse para”tre, notre Roi est l'Oint du Seigneur ˆ la fois comme prtre et comme roi, dans les deux cas par droit de succession, et pour accomplir la promesse de ministre perpŽtuel faite de manire identique aux lignŽes de David et d'Aaron.

"Le mariage de Mathias Il avec la fille de Simon le Juste introduit la lignŽe sacerdotale dans la gŽnŽalogie ; si bien que HŽli, le pre de Marie, et Joseph, le pre d'Anne, descendaient tous les deux de la mme faon du roi David, le Psalmiste, et d'Aaron, le Grand-Prtre. Le roi ƒdouard VII est cent troisime dans la descendance d'Aaron.

"Et l'on peut remarquer, co•ncidence tout ˆ fait involontaire, que les rois Tudors qui amenrent sur le tr™ne d'Angleterre cette lignŽe hŽbra•que sacerdotale et royale, ont introduit la Herse comme Žcusson, qui semble tre ni plus ni moins que le plastron du grand-prtre.

"L'Armilla, dont on a revtu le roi lors du couronnement, est exactement la mme chose sous une autre forme le nom Žtant hŽbreu ˆ peine transformŽ aprs tant d'annŽe pour les Lumires de Dieu. Ce vtement fut introduit par les Tudors.

"Ces petits dŽtails sont en harmonie totale avec la descendance d'Henri VII, l'anctre royal de notre famille royale actuelle (comme le revendiquent les vieilles gŽnŽalogies galloises) de la Princesse Anne des lignŽes de David et d'Aaron.

"En se rŽfŽrant aux arbres gŽnŽalogiques tabulaires et en remontant ˆ Aaron par Anne et les diverses alliances qui suivirent jusqu'ˆ la famille des Tudors, on verra que la lignŽe sacerdotale remonte au Prince David ˆ travers cinquante sept lignes diffŽrentes ! En prenant la ligne moyenne, on peut le situer ˆ la 105 place aprs Aaron.

Le Brigadier GŽnŽral, Sir Standish Crauford est l'auteur d'une brochure Our Celtie heritage (Notre hŽritage celtique) avec une carte montrant les diverses migrations vers l'Occident des tribus d'Isra‘l.

Tous ces documents Žtablissent incontestablement toutes ces migrations. Deux autres auteurs ont appuyŽ leurs Žtudes sur la Bible

Herbert W. Armstrong, Les Anglo-Saxons selon la prophŽtie et Didier Apartian, Les Pays de langue franaise selon la prophŽtie. Ils veulent prouver que deux peuples incarnent les dix tribus d'Isra‘l et sont les hŽritiers de la promesse ; mais qu'Isra‘l n'est pas le peuple juif, que ce dernier n'est que la rŽunion des deux tribus restŽes en Palestine lors de la grande migration. L'Angleterre, prŽtendent-ils, est l'incarnation des promesses spirituelles et matŽrielles de la descendance de David et les ƒtats-Unis d'AmŽrique du Nord les hŽritiers de la promesse des rŽussites matŽrielles ; la maison royale d'Angleterre incarnant la maison de David.

Le Pasteur W.M.H. Milner dans The Royal House of Britain an enduring Dynasty Žcrit en effet dans son Introduction : "Depuis prs de soixante ans un nombre sans cesse croissant de sujets de la Couronne ImpŽriale ont la conviction que les souverains qui la portent descendent en ligne directe des anciens rois bibliques, en accomplissement de la promesse faite ˆ David d'une dynastie Žternelle".

Et Herbert W. Armstrong, au bas de son Tableau chronologique des Souverains de la Maison de David Žcrit : "Ce tr™ne restera en Grande-Bretagne jusqu'au SECOND AVéNEMENT DE JƒSUS-CHRIST, Žpoque ˆ laquelle il reviendra dŽfinitivement ˆ JŽrusalem".

Les prŽtentions anglaises sont nettes...

Ajoutons que pour mieux ancrer dans l'opinion populaire ces prŽtentions, le tr™ne sur lequel se trouve le roi d'Angleterre le jour de son couronnement est Žtabli sur la pierre que l'on assure tre celle sur laquelle Jacob aurait eu le songe relatŽ dans la Gense (xxviii, 11-22) et The British-Isra‘l-World Fedetion dans son n¡ 3 de Juillet-Septembre 1980, en reproduit l'image.

 

RŽfutation de ces prŽtentions

Les gŽnŽalogies des auteurs anglais Žtant exactes, le devoir formel est de combattre ces prŽtentions religieuses et politiques, car elles sont politiquement fausses et religieusement hŽrŽtiques.

Et on le peut d'autant plus facilement que Herbert W. Armstrong reconna”t : "L'histoire de la maison d'Isra‘l semble se borner, d'une faon gŽnŽrale, aux activitŽs des Anglo-Saxons ; nŽanmoins ces derniers ne constituent point les seuls IsraŽlites, les Franais, les Belges, les Suisses et les autres nations europŽennes prŽalablement nommŽes partagent avec les Anglo-Saxons les bŽnŽdictions des promesses divines telles qu'elles furent donnŽes ˆ la maison d'Isra‘l" (page 24).

Lˆ o nous ne sommes plus du tout d'accord avec cet auteur ni avec les autres historiens et gŽnŽalogistes anglo-saxons, c'est quand ils prŽtendent ˆ tort que le roi ou la reine d'Angleterre ont hŽritŽ et du SCEPTRE de David et du DROIT D'AëNESSE.

 

SEULS LES ROIS DE FRANCE DESCENDENT

SALIQUEMENT DE LA TRIBU DE JUDA

 

Seule la maison royale de France, dans ses branches successives par ordre de primogŽniture m‰le est l'hŽritire du droit d'a”nesse, par la ligne m‰le et cette maison royale a seule hŽritŽ validement et donc lŽgalement du sceptre, car la maison royale d'Angleterre ne descend de la maison d'Isra‘l et de Juda que par les femmes, alors que la maison royale de France en descend par la primogŽniture m‰le. Ce que montre nettement le grand tableau gŽnŽalogique du pasteur Milner allant de Juda jusqu'ˆ la reine ƒlisabeth II. Mais il arrte cette ascendance salique m‰le ˆ Charlemagne parce que Hildegarde, la fille de l'Empereur, est l'anctre de l'actuelle reine d'Angleterre.

En outre, la maison royale de France descend de David (donc de la maison royale de Juda tout comme la maison d'Angleterre) uniquement par quatre Princesses de la maison de David : Tea-Tephi qui Žpousa Heremon ; Anna, la cousine germaine de la Trs Sainte Vierge Marie et la fille de saint Joseph d'Arimathie par son mariage avec Beli Nouer, dont la fille Bennardim Žpousa le Roi Lear ; enfin Athildis qui Žpousa Marcomir IV. La Bible annonait que la maison de David serait transplantŽe en Occident ; elle l'a ŽtŽ, en effet, et par droit d'a”nesse salique dans la maison royale de France, et Dieu l'a prouvŽ par les ŽvŽnements.

D'autre part, prŽtendre que le roi d'Angleterre, ou la reine a hŽritŽ du droit religieux des grands-prtres parce que cette grande prtrise Žtait une charge hŽrŽditaire dans la Maison d'Aaron dont descend la Maison d'Angleterre est absolument faux parce que la grande prtrise Žtait hŽrŽditaire uniquement sur les m‰les et jamais sur une tte fŽminine. D'autre part cette grande prtrise n'a jamais reposŽ sur la tte d'un roi de Juda, ni d'un roi d'Isra‘l et les rois de France ne l'ont jamais revendiquŽe. Le seul droit au sceptre religieux appartient, depuis Notre-Seigneur JŽsus-Christ au seul successeur de Pierre, car le Christ, Fils de Dieu et Dieu lui-mme, a dit ˆ Pierre, et par lui ˆ ses successeurs : "Tu es Pierre, et sur cette Pierre Je b‰tirai Mon Eglise et les portes de l'enfer ne prŽvaudront pas. Tout ce que tu lieras sur la terre sera liŽ dans le ciel et tout ce que tu dŽlieras sur la terre sera dŽliŽ dans le ciel".

Par les ŽvŽnements et par Ses miracles Dieu a prouvŽ que seuls les rois de France sont les fils a”nŽs de l'ƒglise, et le Pape GrŽgoire IX, successeur lŽgitime de Pierre, a bien prŽcisŽ dans sa lettre ˆ saint Louis que "la tribu de Juda Žtait la figure anticipŽe du royaume de France".

 

LE SACRE RƒSERVƒ AUX SEULS ROIS DE FRANCE

 

Rappelons l'allocution de saint Remy, inspirŽ, au baptme et au sacre de Clovis : "Apprenez, mon fils, que le royaume des Francs est prŽdestinŽ par Dieu ˆ la dŽfense de l'ƒglise romaine qui est la seule vŽritable Eglise du Christ... Ce royaume sera un jour grand entre tous les royaumes et il embrassera toutes les limites de l'empire romain et il soumettra tous les peuples ˆ son sceptre... Il durera jusqu'ˆ la fin des temps ! Il sera victorieux et prospre tant qu'il sera fidle ˆ la Foi Romaine. Mais il sera rudement ch‰tiŽ toutes les fois o il sera infidle ˆ sa vocation..."

Et dans son Testament : "...Cette race royale ...que j'ai choisie pour rŽgner jusqu'ˆ la fin des temps au sommet de la majestŽ royale..."

L'Eglise avait instituŽ pour les seuls rois de France la cŽrŽmonie du sacre qui faisait d'eux les reprŽsentants de Dieu dans l'ordre temporel et les chefs de tous les souverains. Elle les avait dŽclarŽs - ce qui historiquement Žtait vrai - les fils a”nŽs de l'Eglise. La liturgie spŽciale qu'elle avait instituŽe est trs remarquable ainsi que les prires prescrites. Je cite : "Que le roi soit honorŽ plus que les rois des autres nations... Que les nations le comblent de louanges et cŽlbrent sa magnanimitŽ"

Et encore : "Qu'il soit le plus puissant des rois... que pour la suite des sicles, il naisse de lui des successeurs ˆ son tr™ne..."

Parlant du roi de France, le pape saint GrŽgoire le Grand, qui rŽgna de 590 ˆ 604, va jusqu'ˆ Žcrire : "Le roi reoit LE SACREMENT DE L'ONCTION. Parce qu'en effet l'onction est un SACREMENT. Et il ajoute : "Que la tte du roi soit donc ointe" [11] .

C'est ce que Dieu avait solennellement promis par serment ˆ David et ˆ ses successeurs. Trs justement, Monseigneur Delassus pouvait Žcrire : "Le sacre de la sainte ampoule donnait au roi de France LA PRƒƒMINENCE SUR TOUS les autres rois, prŽŽminence reconnue et acceptŽe ; il faisait du roi salique le roi trs chrŽtien non seulement dans son royaume, mais SUR TOUTE LA TERRE".

Les Žtrangers, eux-mmes, reconnaissaient que le roi de France Žtait le premier des souverains. Rappelons, notamment, le DŽcret de la RŽpublique de Venise, datŽ de 1558 qui en donnait la raison : "Parce qu'il est sacrŽ avec une huile venue du ciel".

Bonifacius de Vitalis, juriste italien, Žcrit : "Quand on nomme le roi simplement, on entend par excellence le roi des Franais".

Balde, autre italien, reconna”t : "Ce roi porte la couronne de gloire entre les rois".

Et l'anglais Mathieu Paris dŽclare : "Il est le roi des rois de la Terre".

Dans les cŽrŽmonies diplomatiques, l'ambassadeur du roi de France avait le pas sur ceux de tous les autres souverains, en hommage universel au miracle de la sainte Ampoule.

 


LA MISSION DIVINE DE LA FRANCE

 

Nombreux sont les papes qui ont reconnu la Mission divine du roi de France. Citons entre autres :

Anastase Il (496-498) Žcrit ˆ Clovis : "Soyez pour l'ƒglise une colonne de fer... Le dŽfenseur de l'Eglise".

ƒtienne Il (752-757), au temps de PŽpin, de Carloman et de Charles, dŽclare : "Je vous ai choisis pour mes fils adoptifs afin de dŽfendre contre leurs ennemis la citŽ de Rome, le peuple que Dieu m'a confiŽ... Selon la promesse reue de Notre-Seigneur et RŽdempteur, je distingue le peuple des Francs entre toutes les nations".

Saint Paul 1er (757-767) appelle la France : "Nation Sainte, Sacerdoce Royal... Vos noms et ceux de vos rois sont Žcrits dans le ciel et votre rŽcompense est grande devant Dieu et ses Anges" [12] .

Saint GrŽgoire VII le Grand (1075-1085) : "Les rois de France sont autant au-dessus des autres souverains que les souverains sont au-dessus des particuliers".

Alexandre III (1159-1181) : "La France est un royaume bŽni de Dieu, dont l'exaltation est insŽparable de celle du Saint-Sige".

Innocent III (1198-1216) : "Les triomphes de la France sont les triomphes du Sige Apostolique, le mur inexpugnable de la ChrŽtientŽ".

 

La Tribu de Juda Žtait la figure anticipŽe

du Royaume de France

GrŽgoire IX (1227-1241) Žcrit ˆ saint Louis : "Dieu choisit la France DE PRƒFƒRENCE Ë TOUTES LES NATIONS DE LA TERRE pour la protection de la Foi Catholique ; pour ce motif LA FRANCE EST LE ROYAUME DE DIEU MæME. LES ENNEMIS DE LA FRANCE SONT LES ENNEMIS DU CHRIST... LA TRIBU DE JUDA ƒTAIT LA FIGURE ANTICIPƒE DU ROYAUME DE FRANCE... LE RƒDEMPTEUR A CHOISI LE BƒNI ROYAUME DE FRANCE COMME L'EXƒCUTEUR SPƒCIAL DE SES DIVINES VOLONTƒS..."

Pie VI, dans son Allocution au Consistoire secret du 17 juin 1793 sur l'assassinat de Louis XVI Žcrit : "Le Roi Trs ChrŽtien Louis XVI a ŽtŽ condamnŽ au dernier supplice par une conjuration impie, et ce jugement s'est exŽcutŽ. Nous vous rappellerons en peu de mots les dispositions et les motifs de cette sentence. La Convention nationale n'avait ni droit ni autoritŽ pour la prononcer. En effet, aprs avoir aboli LA MONARCHIE, LE MEILLEUR DES GOUVERNEMENTS, elle avait transportŽ toute la puissance publique au peuple, qui ne se conduit ni par raison, ni par conseil, ne se forme sur aucun point des idŽes justes, apprŽcie peu de choses selon la VŽritŽ, et en Žvalue un grand nombre d'aprs l'opinion ; qui est toujours inconstant, facile ˆ tre trompŽ, entra”nŽ ˆ tous les excs..."

Et le Souverain Pontife passe au crible tous les principes des philosophes et la devise de la RŽvolution : LibertŽ, ƒgalitŽ, et il tient ˆ prŽciser : "Qui pourra jamais douter que ce Monarque ait ŽtŽ principalement immolŽ en haine de la Foi et par esprit de fureur contre les dogmes catholiques... Tout cela ne suffit-il pas pour autoriser ˆ croire et ˆ soutenir sans tŽmŽritŽ que Louis est un Martyr ?...

Et s'adressant ˆ la France, il ajoute douloureusement : "Ah ! France ! Ah ! France ! Toi que nos prŽdŽcesseurs appelaient le miroir de la ChrŽtientŽ et l'inŽbranlable appui de la Foi ; toi qui, par ton zle pour la croyance chrŽtienne et par ta piŽtŽ filiale envers le Sige Apostolique, ne marche pas ˆ la suite des nations, mais les prŽcde toutes, combien tu nous es contraire aujourd'hui ! Ah ! encore une fois, France ! Tu demandais toi-mme auparavant un roi catholique. Tu disais que les lois fondamentales du royaume ne permettaient pas de reconna”tre un roi qui ne fžt pas catholique. Et maintenant que tu l'avais, ce roi catholique, c'est prŽcisŽment parce qu'il Žtait catholique que tu viens de l'assassiner !... Jour de triomphe pour Louis XVI, ˆ qui Dieu a donnŽ et la patience dans les tribulations et la victoire au milieu de son supplice !..." (Acta Pie VI, vol 1, p. 311 et "Bullarii romani continuatio", IX, p. 318).

Saint Pie X, le 8 janvier 1905, malgrŽ la persŽcution religieuse fomentŽe par la rŽpublique, tenait ˆ affirmer : "Dieu garde pour la France sa prŽdilection. La France ne cesse point d'tre la Fille A”nŽe de l'Eglise".

Et le 29 novembre 1911 : "Le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux fonts baptismaux de Reims se repentira et retournera ˆ sa premire vocation... Les fautes ne resteront pas impunies, mais ELLE NE PƒRIRA JAMAIS LA FILLE DE TANT DE MƒRITES, de tant de larmes..."

A plusieurs reprises, saint Pie X affirma que la royautŽ serait rŽtablie en France. Deux fois n'avait-il pas eu l'apparition de la Vierge Trs Sainte et ImmaculŽe, dans sa radieuse beautŽ, tenant en main le Lys de France ! ...

Et Pie XII, de sainte mŽmoire, lors de l'Žcroulement de la France en 1940, ne dŽclara-t-il pas ˆ la radio pour la rŽconforter dans son dŽsastre : "La France a partie liŽe avec le Christ qui n'a jamais ŽtŽ vaincu et ne le sera jamais..."

Et le 17 avril 1946 : "Le monde a besoin de la France... Que deviendrait le monde sans la France... !"

Enfin, ˆ l'occasion du cinquime centenaire du procs de rŽhabilitation de Jeanne d'Arc, co•ncidant avec la restauration de la cathŽdrale de Rouen : "Catholiques franais..., du sol gŽnŽreux de ce jardin de l'Europe qu'est la France, germent les hŽros de la patrie et de la Foi qui, par amour pour leur mre, si sa dŽfense l'exige, savent batailler, souffrir et mourir dans la certitude que les lauriers du triomphe ne sauraient jamais manquer ˆ qui accepte de se sacrifier pour une cause grande et juste.

"Et s'il peut sembler un moment que triomphent l'iniquitŽ, le mensonge et la corruption, il vous suffira de faire silence quelques instants et de lever les yeux au ciel pour imaginer les lŽgions de Jeanne d'Arc qui reviennent, bannires dŽployŽes, pour sauver la Patrie et sauver la Foi !"(La Croix, mardi 26 juin 1956, p. 3, col. 6).

 

LES FAITS MYSTIQUES CONFIRMENT CETTE MISSION

 

Non seulement les papes ont affirmŽ le caractre sacrŽ et divin du roi de France, mais combien d'apparitions et de faits mystiques le confirment. Plus de cent d'entre eux annoncent le rŽtablissement miraculeux du roi de France par la Toute Puissance Divine, car telle est la volontŽ de Dieu et l'ordre voulu par Lui.

Citons seulement sainte Jeanne d'Arc, qui incarna la plus transcendante intervention divine dans l'histoire d'un peuple, et aussi la plus bouleversante et Žmouvante. A Vaucouleurs, s'adressant ˆ Baudricourt, pour le dŽcider ˆ lui donner une escorte afin qu'elle puisse aller trouver Charles VII ˆ Chinon : "Le Royaume n'appartient pas au Dauphin, il appartient ˆ mon Seigneur (Dieu). Cependant MON SEIGNEUR VEUT QUE LE DAUPHIN DEVIENNE ROI ET QU'IL TIENNE LE ROYAUME EN COMMANDE".

A Chinon, ayant attirŽ le Dauphin ˆ part, elle lui rŽpte la prire secrte qu'il a faite ˆ Dieu et lve ainsi tous les doutes de Charles VII quant ˆ sa propre lŽgitimitŽ et pour bien marquer qu'elle lui parle AU NOM DE DIEU, ELLE LE TUTOIE : "Je te le dis, de la part de Messire (Dieu), tu es le vrai hŽritier de France et fils du Roi !"

Aprs avoir donnŽ ˆ Charles VII les preuves de sa mission, elle lui rŽvle les desseins et les volontŽs de Dieu sur le Royaume et, ce faisant, proclame "TOUTE LA SUBSTANCE DU DROIT PUBLIC CHRƒTIEN ET LA ROYAUTƒ UNIVERSELLE DU CHRIST". Elle s'adresse alors non seulement au roi mais ˆ toute la cour afin de prendre tous les assistants ˆ tŽmoin, mais s'adressant au Roi publiquement, elle ne le tutoie plus bien qu'elle parle au nom de Dieu : "Vous mande par moi le Roi des Cieux que vous serez sacrŽ et couronnŽ ˆ Reims et que vous serez lieutenant du Roi des Cieux qui est Roi de France!"

Peut-on proclamer avec plus de force et plus solennellement la RoyautŽ Universelle du Christ et la Mission divine du Roi de France !

Et elle ajoute : "Le Dauphin sera roi malgrŽ ses ennemis et moi je le conduirai ˆ son sacre".

Elle Žcrit au duc de Bourgogne, pour le faire rentrer dans le devoir : "Tous ceux qui guerroient au Saint Royaume de France guerroient contre le Roi JŽsus, Roi du Ciel et de tout le Monde !"

Enfin, au roi d'Angleterre qui veut usurper le Royaume de France. Et ce faisant, INSPIRƒE, elle rŽpond ˆ la question qui fait l'objet de cette confŽrence : "JhŽsus ! Maria ! Roi d'Angleterre, et vous duc de Bedford qui vous dites rŽgent du Royaume de France, faites raison au roi du Ciel de SON sang royal... Elle est venue de par Dieu rŽclamer le sang royal !"

Que signifierait cette affirmation si elle n'avait pas pour but de proclamer que la race des rois de France est bien apparentŽe ˆ Notre-Seigneur et ˆ Sa Trs Sainte Mre, que cette race n'est autre que celle mme du Christ !... [13] "

Un thŽologien Žminent, le Pre ClŽrissac, qui a beaucoup ŽtudiŽ La Mission de Jeanne d'Arc, puisque c'est le titre d'un de ses ouvrages, Žcrit : "La prŽdominance du Sacre royal dans les pensŽes de Jeanne d'Arc... Le Sacre toujours prŽsent ˆ la pensŽe de Jeanne nous rŽvle l'objet adŽquat de sa mission, qui fut de rappeler au monde... qu'il y a une Politique Surnaturelle de Dieu, rŽellement agissante, dominant la politique des pouvoirs terrestres, et un Droit ChrŽtien qui applique et maintient la loi essentielle de cette Politique, ˆ savoir le salut des peuples par l'Eglise du Christ... A ses yeux, c'est le Sacre qui faisait du roi, au sens fŽodal et chrŽtien, l'Homme de Dieu... Une glorieuse vassalitŽ les lie (les souverains chrŽtiens) au Christ Pantocrator, et leur pouvoir devient un des ressorts de son Empire. Ils Lui infŽodent leur puissance, mais c'est pour la voir changŽe en une lieutenance plus auguste que leur droit humain puisqu'ils deviennent coopŽrateurs du Plan surnaturelÉ

"C'est donc bien L'Homme de Dieu, L'Homme du Christ qui appara”t ou doit appara”tre ˆ partir du Sacre dans le roi. Il est dŽsormais, ˆ sa manire, une image de l'Oint divin, un Christ temporel. Et les peuples chrŽtiens reconnaissent ce reflet du Christ en sa personne.

"On le voit, le roi terrestre est tellement entrŽ aux yeux du peuple chrŽtien dans la lumire du Roi divin, qu'il y a presque disparu : c'est l'avnement du seul Roi Žternel que le peuple acclame dans le Sacre.

"La bienheureuse Jeanne d'Arc a ŽtŽ pŽnŽtrŽe de toute la grande idŽe du Sacre, elle a donc ŽtŽ la vŽritable messagre de la politique divine... Pour elle, le roi de France n'Žtant que le feudataire du Roi du Ciel, c'est l'autoritŽ du Roi du Ciel qui est en jeu, et son honneur... Dans l'esprit de Jeanne... le fief de la Providence divine, le fief de JŽsus-Christ, c'est la France... [14] "

Reconnaissance et proclamation Žclatante, rŽpŽtons-le, de la RoyautŽ Universelle du Christ. Le Sacre donnait au seul roi de France, ainsi que le dŽclare saint Thomas d'Aquin, un certain caractre de saintetŽ, que Dieu confirma en lui accordant le pouvoir de guŽrir miraculeusement les Žcrouelles, mais seulement ˆ partir du Sacre.

Le roi saint Louis dŽclarait sa fonction royale un Sacerdoce, et c'est prŽcisŽment parce qu'il la considŽrait comme telle que dans son Ordonnance Royale de 1254 (article 39) il prescrit : "Nous voulons que soit Žtroitement gardŽe et retenue LA PLƒNITUDE DE LA PUISSANCE ROYALE, CAR UN SACERDOCE CRƒE DES DEVOIRS PERSONNELS QUI NE SE PARTAGENT PAS".

Oui, trs lŽgitimement le roi de France pouvait se dire roi de droit divin.

Trs justement l'AbbŽ Bayot Žcrit : "La consŽcration royale rattache le pouvoir royal ˆ la SouverainetŽ de JŽsus-Christ et en fait ainsi le socle de la Monarchie Divine laquelle est unique et universelle. C'est la sanctification de cet organe et de cette fonction" [15] .

 

DƒFINITION DE LA ROYAUTƒ EN FRANCE

 

Jeanne d'Arc, plus que tout autre Franais, avait compris le caractre sacrŽ du roi et donc toute l'importance du Sacre : "Le roi appartenait ˆ la France et la France appartenait au roi", Žcrit trs justement le BŽnŽdictin Dom Besse [16] .

"Le roi lui devait le service d'un gouvernement ferme, sage et chrŽtien. La France lui donnait toute sa fidŽlitŽ et son dŽvouement. L'Eglise, en consacrant cette union, lui donnait un nouveau droit au respect public. Ceux qui auraient tentŽ de le rompre se seraient rendus coupables d'un sacrilge. Le sacre faisait du Prince un homme ecclŽsiastique, sa SouverainetŽ apparaissait comme une fonction sainte".

Cette Žtude nous permet de vous donner la dŽfinition de la RoyautŽ en France :

La royautŽ en France est de choix divin. Dieu l'a instituŽe pour dŽfendre l'ƒglise et assurer le rgne universel du SacrŽ-CÏur et du CÏur ImmaculŽ de Marie sur le monde et du Saint-Esprit dans les intelligences. Il la conserve par la loi salique gr‰ce ˆ laquelle le souverain est toujours issu de la race du Christ, Žlue par le Seigneur au temps de David et confirmŽe par saint Remy et sainte Jeanne d'Arc. Il la gouverne en se rŽservant de choisir comme roi dans cette race le plus saint et le plus digne de rŽgner, la loi de primogŽniture m‰le s'appliquant normalement hors le cas de choix divin. Le souverain est donc roi par la Gr‰ce de Dieu et non par l'autoritŽ du Sige Apostolique.

A Dieu revient le choix,

au Sacerdoce le Sacre,

au peuple le filial consentement.

 

LE SAINT PAPE ET LE GRAND MONARQUE

 

C'est la seule explication satisfaisante - mais combien fulgurante - de la Mission divine du Roi Trs ChrŽtien et de la France comme aussi de la prŽdilection du Christ, de la Trs Sainte Vierge et de l'Archange saint Michel ˆ l'Žgard du Roi de France et de son Royaume. Il n'en est pas de plus belle, de plus pure et de plus glorieuse.

Le prophte JŽrŽmie (chapitre xxiii) annonce le Grand Monarque : "Voilˆ que les jours viennent, dit le Seigneur, et Je susciterai dans la maison de David le germe de la justice ; un roi rŽgnera et il sera sage et il rendra le jugement et la justice sur la terre".

A son tour, le prophte EzŽchiel (chapitre xxxvii) annonce le Saint Pape et le Grand Monarque : "Je n'en ferai plus qu'un seul peuple sur la terre... et un seul roi les commandera ˆ tous... un seul pasteur les conduira".

Zacharie dŽcrit les deux personnages aux chapitres iv, ix, et vi : "L'Ange me dit : Que vois-tu ? Je rŽpondis : il y a un chandelier d'or et il y a prs de lui deux oliviers, l'un ˆ sa droite, l'autre ˆ sa gauche... Que signifient ces deux oliviers, les deux rameaux d'olivier qui font couler l'or dans les canaux d'or ? Ce sont les deux oints qui se tiennent devant le Seigneur de toute la terre".

Il dŽcrit le roi : "Il annoncera la paix aux nations et il dominera d'une mer ˆ l'autre, depuis le fleuve jusqu'aux extrŽmitŽs de la terre".

Et ˆ nouveau le Grand Monarque et le Saint Pape : "Voici un homme dont le nom est GERME... Il b‰tira le Temple de l'ƒternel ; il portera les insignes de la MajestŽ, il s'assiŽra et dominera sur son tr™ne. Le sacrificateur, le grand prtre sera aussi assis sur son tr™ne et une parfaite union rŽgnera entre l'un et l'autre".

Saint Jean, dans son Apocalypse (iii, 7) Žcrit : "Voici ce que dit le Saint et le VŽritable, qui a la clef de David, qui ouvre, et personne ne ferme ; qui ferme et personne n'ouvre".

Et le VŽnŽrable BarthŽlemy Holzhauser explique : "Il est dit ici que le Christ a la CLEF DE DAVID, parce que David et son rgne furent la figure de JŽsus-Christ et de son royaume" comme aussi le rgne du Grand Monarque en sera Žgalement la figure. Et le mme auteur inspirŽ, dŽcrivant le rgne de ce Roi Trs ChrŽtien, prŽcise : "Bien que dans le cinquime ‰ge nous ne voyions partout que les calamitŽs les plus dŽplorables : tandis que tout est dŽvastŽ par la guerre ; que les catholiques sont opprimŽs par les hŽrŽtiques et les mauvais chrŽtiens ; que l'Eglise et ses ministres sont rendus tributaires ; que les principautŽs sont bouleversŽes ; que les monarques sont tuŽs... et que tous les hommes conspirent ˆ Žriger des rŽpubliques, il se fait un changement Žtonnant par la main du Dieu Tout-Puissant, tel que personne ne peut humainement se l'imaginer. Car ce monarque puissant, qui viendra comme envoyŽ de Dieu, dŽtruira les rŽpubliques de fond en comble; il soumettra tout ˆ son pouvoir (sibi subjugavit omnia) et emploiera son zle pour la vraie Eglise du Christ. Toutes les hŽrŽsies seront relŽguŽes en enfer. L'Empire des Turcs sera brisŽ, et ce Monarque rŽgnera en ORIENT et en OCCIDENT. Toutes les nations viendront et adoreront le Seigneur leur Dieu dans la vraie foi Catholique et Romaine. Beaucoup de saints et de docteurs fleuriront sur la terre. Les hommes aimeront le jugement et la justice. La paix rŽgnera dans tout l'univers, parce que la puissance divine liera satan..."

Supplions donc le SacrŽ-CÏur d'accorder au monde l'arrivŽe du Saint Pape et du Grand Monarque, car EUX SEULS rŽtabliront l'ORDRE VOULU par Dieu en dŽtruisant la dŽmocratie et les rŽpubliques qui assurent le rgne de Lucifer.

 


annexe

 

JUIFS ET CHRƒTIENS, DEMAIN ?

 

Allocution du Cardinal Jean-Marie LUSTIGER

Archevque de Paris,

 

ˆ lÕoccasion de la remise du Prix Nostra Aetate que lui a dŽcernŽ, conjointement au Grand Rabbin Sirat, le Centre pour la ComprŽhension entre Juifs et ChrŽtiens (CCJU) de lÕUniversitŽ du SacrŽ-CÏur, ˆ Fairfield, Connecticut (USA), le 20 octobre 1998.

 

Adresse

 

Combien suis-je Žmu d'tre accueilli en cette cŽlbre et vŽnŽrable synagogue de New York, dŽjˆ centenaire ! De cela, je remercie vivement M. le PrŽsident Robert M. Berend et M. le Rabbin Allan Schranz. Je tiens Žgalement ˆ remercier de leur prŽsence mon ami le Cardinal John O'Connor, Archevque de New York, et M. Richard DuquŽ, Consul GŽnŽral de France ˆ New York.

Cher M. le Rabbin Ehrenkranz, cher M. le PrŽsident Anthony Cernera et vous tous, responsables du Centre pour la ComprŽhension entre Juifs et ChrŽtiens de l'UniversitŽ du SacrŽ-CÏur de Fairfield, je vous remercie d'avoir voulu m'attribuer le prix "Nostra Aetate", que vient de me remettre avec tant de dŽlicatesse Ma”tre Samuel Pisar ; en m'associant ˆ M. le Grand Rabbin RenŽ-Samuel Sirat dont je me sens si proche par l'amitiŽ et le respect que je lui porte. Sa prŽsence ajoute encore ˆ l'honneur que vous me faites. Votre choix me touche plus que vous ne pouvez l'imaginer. Puisse le Seigneur bŽnir vos efforts et votre travail.

Si un tel ŽvŽnement peut prendre place ici, aux ƒtats-Unis, ce n'est pas sans raison. Vous connaissez les conditions particulires que l'histoire et la culture des ƒtats-Unis ont mŽnagŽes aux relations entre ChrŽtiens et Juifs, en regard de la vieille Europe et de ses drames. Intuitivement, il me semble que, pour le moment, vous seriez ˆ mme de recueillir, avec plus de libertŽ que ne le peuvent ChrŽtiens et Juifs d'Europe o les plaies du passŽ sont encore ˆ vif, le travail en profondeur accompli partout dans le monde, dans le vieux continent comme en Isra‘l [17] .

Ds la prochaine annŽe, j'inviterai les Catholiques de Paris ˆ prier en mme temps que les communautŽs juives au Yom HaShoah - le Jour de la Shoah, 13 avril 1999, 27 Nissan 5759 - en esprit de pŽnitence et en acte de foi au Seigneur des vivants et des morts. Peut-tre ce que nous ferons ˆ Paris pourra-t-il aussi tre fait ailleurs et en particulier ˆ New York ?

Puis-je, avec vous, faire un pas de plus et m'interroger sur l'avenir des relations entre Juifs et ChrŽtiens ? Il m'est impossible d'effacer de mon esprit et de mon cÏur la somme des malheurs dont les persŽcutions marquent la mŽmoire juive. Mais je tenterai d'explorer quelques-unes des oppositions et des rencontres, voire des convergences contradictoires de la conscience juive et de la conscience chrŽtienne depuis deux millŽnaires. Car cette clarification prŽalable est nŽcessaire pour entreprendre un dialogue nouveau qui ne rŽpte pas les controverses des sicles passŽs.

 

De nouvelles relations entre Juifs et ChrŽtiens ?

 Un demi-sicle s'est ŽcoulŽ depuis la fin de la Deuxime Guerre mondiale et la crŽation de l'ƒtat d'Isra‘l. Au moment d'aborder le troisime millŽnaire de l're chrŽtienne, une nouvelle Žpoque de l'histoire de l'humanitŽ a commencŽ. Les relations entre les Juifs et les non-Juifs apparaissent, depuis cinquante ans, profondŽment modifiŽes.

GŽographiquement, d'abord. Le plus grand nombre des Juifs Žtablis, parfois depuis plus de deux millŽnaires, dans des contrŽes devenues pays d'Islam, est retournŽ en Isra‘l ou a ŽmigrŽ dans les pays de culture occidentale, en majoritŽ chrŽtienne. Par ailleurs, beaucoup des survivants des Juifs d'Europe et de l'ancienne Union soviŽtique l'ont quittŽe ou continuent d'Žmigrer. Ces mouvements de populations, amorcŽs ds la fin du XIX sicle, font des ƒtats-Unis d'AmŽrique la nation o rŽside aujourd'hui le plus grand nombre de Juifs, davantage mme qu'en Isra‘l. La France est le seul pays d'Europe o une communautŽ relativement nombreuse s'est maintenue et reconstituŽe gr‰ce ˆ l'immigration des Juifs sŽfarades d'Afrique du Nord.

Ces dŽplacements gŽographiques correspondent ˆ des transferts culturels et spirituels, mais aussi ˆ de nouveaux types de relations entre Juifs et ChrŽtiens. Sans doute n'a-t-on pas encore suffisamment peru en Europe l'important travail de confrontation qui s'opre actuellement dans votre nation. Les EuropŽens ignorent encore, pour la plupart, la rencontre amŽricaine entre la culture juive et les cultures chrŽtiennes. Cette symbiose a, pour une part, pris le relais des anciens foyers de culture qui ont fait le prestige de Prague, Varsovie, Vilno, Vienne, Berlin, et de tant de villes universitaires allemandes, sans oublier Paris et Londres. Elle recueille dŽsormais les voix yiddish qui s'Žlevaient des shtetl de Pologne, de Russie et des diffŽrentes nations de l'Est europŽen avant la Shoah et les purges staliniennes.

Une histoire culturelle qui courrait du XVIll sicle ˆ la fin du n™tre devrait, certes, montrer la place prise par les Juifs et les sources juives dans la culture de la modernitŽ occidentale. Elle devrait aussi manifester le renouvellement des relations entre Juifs et ChrŽtiens depuis 1948, notamment aux USA, et sans doute faut-il dire ˆ New York. Dans les faits, les Juifs vivent aujourd'hui, respectŽs, au milieu des ChrŽtiens occidentaux, cependant que le jeune ƒtat d'Isra‘l est immergŽ dans les nations musulmanes.

Ce bouleversement des conditions concrtes de l'existence juive est contemporain d'une mutation d'un tout autre ordre : l' "aggiornamento" voulu par le concile Vatican Il dans l'ƒglise catholique, conduite ˆ dŽpasser rŽsolument les exclusivismes des anciennes cultures europŽennes. Le carcan des sentiments nationaux et des dŽterminismes politiques, durci au long des sicles, avait trop longtemps enserrŽ son dynamisme spirituel dans les limites de ses rŽfŽrences europŽennes.

Les immenses changements Žconomiques et politiques actuellement en cours constituent le fond de civilisation et de libertŽ sur lequel s'inscrivent les deux bouleversements ŽvoquŽs : l'Žvolution de la condition Juive et le renouvellement de l'ƒglise catholique [18] .

Une page de l'histoire de l'humanitŽ est en train de se tourner. Les Catholiques, aprs tout, n'ont fait qu'obŽir ˆ cette parole de JŽsus qui expose le commandement

"Tu ne commettras pas de meurtre" ;

"Quand tu vas prŽsenter ton offrande ˆ l'autel, si tu te souviens que ton frre a quelque chose contre toi, laisse lˆ ton offrande devant l'autel et va d'abord te rŽconcilier avec ton frre, puis, viens alors prŽsenter ton offrande" (Matthieu v, 23-24) ;

"Si tu te souviens que ton frre a quelque chose contre toi..." :

ces paroles ŽvangŽliques ne prennent pas en considŽration ce que tu penses de toi-mme, ni les arguments par lesquels tu voudrais te justifier ou protester de ton innocence. Elles prennent acte de la blessure de l'autre, celle de ton frre, telle que l'autre, ton frre, la ressent.

Dans les relations entre les ChrŽtiens et les Juifs, les ChrŽtiens ont ouvert leurs yeux et leurs oreilles ˆ la douleur et ˆ la blessure juives. Ils acceptent d'en tre dŽsignŽs comme responsables ; ils veulent porter ce fardeau sans le rejeter sur d'autres. Ils n'ont pas cherchŽ ˆ s'innocenter. Ils n'ont pas demandŽ le pardon des victimes car ils savent que Dieu seul pardonne les pŽchŽs, ainsi que l'affirme l'ƒvangile (Matthieu ix, 6) ; Lui seul, Dieu, sonde les reins et les cÏurs; et Lui seul est le juge. "Ne jugez pas (sous-entendu : ˆ la place de Dieu) et vous ne serez pas jugŽs (sous-entendu : par Dieu)" dit encore JŽsus (Matthieu vii, 1).

Au nom de la vŽritŽ, les ChrŽtiens demandent aux Juifs de partager avec eux leur examen de conscience. Dans la DŽclaration de repentance des ƒvques franais ˆ Drancy, le 30 septembre 1997, nous n'avons pas voulu dŽvelopper le r™le jouŽ par de nombreux Catholiques dans le sauvetage d'un certain nombre de Juifs de France. Serge Klarsfeld l'a, en effet, mis en Žvidence : si, en France, il y eut parmi les Juifs un bon nombre de survivants, c'est notamment, mais non exclusivement, gr‰ce aux ChrŽtiens et tout particulirement au clergŽ. Certains ont reprochŽ ˆ la DŽclaration de Drancy de n'avoir pas davantage soulignŽ cet aspect des choses. Mais, comment aurions-nous pu alors ne pas cŽder - mme inconsciemment - ˆ la tentation de nous justifier nous-mmes ?

Quand les autoritŽs de Yad Vashem ont instituŽ la reconnaissance des "Justes parmi les Nation", elles ont entrepris, au nom du peuple juif, de poser un geste de vŽritŽ. Marek Halter a voulu, par le livre et le film, se souvenir aussi de ces Ïuvres de justice.

N'est-ce pas aussi la signification de cette "Association franaise pour l'hommage aux Justes parmi les Nations", rŽcemment crŽŽe ˆ l'initiative de M. Jean Kahn, prŽsident du Consistoire central de France ? Elle a inaugurŽ, le 2 novembre 1997, ˆ Thonon-les-Bains, "la Clairire des Justes" au milieu de laquelle se dresse un mŽmorial destinŽ ˆ pŽrenniser l'action des hommes et des femmes qui, au mŽpris de leur vie, ont sauvŽ des milliers de Juifs des camps de la mort. A l'occasion de cette manifestation, j'ai adressŽ le message suivant aux participants :

"Les Justes demeurent cachŽs.

Ils le furent par nŽcessitŽ lorsqu'entre 1940 et 1944 leur courage sauva des milliers de Juifs des camps de la mort.

Beaucoup le sont aujourd'hui, mŽconnus ou ignorŽs ; certains ˆ jamais oubliŽs. Mais leur lumire brille aux yeux de Dieu : elle rŽchauffe le cÏur des survivants qui peuvent se souvenir.

Je me souviens de ceux qui m'ont fourni des faux papiers. Je me souviens de ceux qui m'ont aidŽ ˆ passer la ligne de dŽmarcation [19] . Je me souviens de ceux qui m'ont prŽvenu du risque d'une prochaine arrestation. Je me souviens de ceux qui m'ont hŽbergŽ sans poser de question. Je me souviens de ceux ˆ qui j'ai fait confiance et qui ne m'ont jamais trahi. Je me souviens de ce qu'ils ont fait pour moi dans ces moments de dŽrŽliction, sans rien me demander en Žchange.

Je ne me souviens ni de leur nom, ni mme toujours de leur visage.

Pourrais-je seulement les reconna”tre aujourd'hui, s'ils sont encore vivants ?

La liste de ceux ˆ qui le titre de "Juste des Nations" a ŽtŽ dŽcernŽ nous Žmeut, et tout autant le souvenir de si nombreux inconnus ˆ qui jamais nous ne pourrons dire merci.

PŽrenniser leur mŽmoire est pour notre gŽnŽration un devoir ˆ l'Žgard de la suivante. Car les Justes donnent la preuve que si, du coeur de l'homme, le pire peut toujours sortir, le meilleur le peut aussi".

Ces gestes de reconnaissance mutuelle nous permettent de nous interroger d'une manire plus sereine sur la violence, sans cesse renaissante, faite ˆ Isra‘l par l'antijuda•sme pa•en de l'AntiquitŽ, puis par l'antijuda•sme des ChrŽtiens aux consŽquences tragiques dans l'Europe mŽdiŽvale ou moderne, jusqu'ˆ l'antisŽmitisme nŽo-pa•en de l'Žpoque contemporaine.

Il serait illusoire d'imaginer qu'il suffit de pr™ner la tolŽrance, voire mme d'y Žduquer, pour supprimer les sources de l'incomprŽhension et du rejet. Il faut encore que nous puissions identifier ensemble les causes de cette tension dramatique.

DŽcider de nous comprendre et de nous aimer exige de reconna”tre ce qui, encore, nous sŽpare et qu'il ne dŽpend pas de la volontŽ des hommes de supprimer.

Je vous propose de jeter un rapide regard historique sur les rapports symŽtriques des Juifs et des ChrŽtiens,

premirement, ˆ l'Žlection,

deuximement, au temps de l'histoire,

troisimement, ˆ l'universalitŽ du genre humain.

Je voudrais ainsi contribuer ˆ la dŽcouverte de perspectives neuves et ˆ des attitudes dŽlibŽrŽment constructives.

 

1. L'Žlection et la jalousie

C'est probablement l'AssemblŽe de Jamnia en 90 qui exclut de la synagogue les Juifs devenus disciples de JŽsus. Bien auparavant, ds les annŽes 50 ˆ 60 de notre re, SaŸl de Tarse, Paul, avait voulu Žveiller la "jalousie" de ses frres pharisiens ˆ l'Žgard des pa•ens devenus disciples du Messie. Comme il l'Žcrit aux Romains (xi, 14), il avait "l'espoir d'exciter la jalousie de ceux de sa chair". Sous sa plume, cette expression Žvoque l'Žmulation dans la fidŽlitŽ ˆ l'Žlection du Dieu vivant et non l'envie orgueilleuse et meurtrire. La "jalousie" attendue par Paul n'est pas la jalousie mortifre des fils de Jacob ˆ l'Žgard de leur frre Joseph (Gense 37), mais la jalousie divine qui est le visage bržlant d'une prŽdilection aimante.

C'est mme lˆ pour l'Ap™tre Paul la clŽ de l'histoire de l'Žlection, de l'Alliance et du salut : "la mise en rŽserve de l'Žlu" comme un "reste" pour la rŽconciliation du monde tout entier. Dans une mise ˆ l'Žcart et en rŽserve, l'ƒcriture, notamment les prophtes Isa•e et Daniel [20] , reconna”t l'action de Dieu qui fait jaillir une "bouture", un rejeton (nŽer) de la racine sainte, afin de se rŽconcilier le monde et de le faire passer de la mort ˆ la vie (cf. Romains, xi, 15).

Cette double signification de la "jalousie" dans la Bible, selon qu'il s'agit d'une prŽtention des hommes ou de la prŽvenance divine, provoque ˆ une double lecture et ˆ une double pratique de l'histoire. Pour les hommes, la jalousie est une caricature de l'amour. Cette jalousie veut l'emprisonner et finalement l'exclut. En Dieu, la jalousie rŽvle l'absolu de l'amour, la prŽfŽrence de l'Žlection, l'intransigeance de la fidŽlitŽ jusque dans l'abandon. La jalousie des hommes mne ˆ la destruction de l'objet aimŽ ; la jalousie de Dieu va jusqu'ˆ rendre vie, au-delˆ du ch‰timent, ˆ jamais.

Ce qui s'est passŽ en deux millŽnaires entre Juifs et ChrŽtiens est un drame de jalousie humaine dŽguisŽe en jalousie divine. Ce zle jaloux, humain, trop humain, a pris un masque diffŽrent selon qu'il s'agit des Juifs ou des ChrŽtiens.

1. Pour les ChrŽtiens, la jalousie ˆ l'Žgard d'Isra‘l a trs vite pris la forme d'une revendication d'hŽritage. ƒliminer l'autre si proche et pourtant si diffŽrent ! La substitution de Jacob ˆ ƒsaŸ, du cadet ˆ l'a”nŽ, a pu servir de justification. Mais que faire du meurtre simulŽ de Joseph par ses frres, de l'escamotage du cadet pour garder le privilge de l'amour du pre ? Qui est qui en ces figures bibliques ?

Plusieurs paraboles de JŽsus Žvoquent cette question de l'hŽritage et de son appropriation. L'une d'entre elles, particulirement rude, dŽcrit le cas du meurtre du Fils bien-aimŽ, de l'a”nŽ, de l'unique, selon l'Žquivalence des deux notions, puisque le premier-nŽ est ˆ ce titre unique. La parabole (Marc, xii, 1-12) raconte le meurtre de ce Fils par ceux ˆ qui la vigne est seulement confiŽe. Ils dŽsirent, en effet, s'en emparer. ƒtonnante amphibologie et redoutable avertissement de cette parabole pour qui veut aujourd'hui l'entendre ! On y lit l'annonce de la mise ˆ mort de JŽsus ; on peut aussi y lire celle de la mise ˆ mort d'Isra‘l, Fils bien-aimŽ.

Les pa•ens devenus chrŽtiens eurent accs ˆ l'ƒcriture sainte et aux ftes juives. Mais un mouvement de jalousie humaine, tout humaine, les menait ˆ rejeter ˆ la marge, ou ˆ l'extŽrieur, les Juifs. La premire ŽvangŽlisation des Ap™tres Pierre et Paul avait voulu associer les pa•ens ˆ la gr‰ce du peuple juif. En cŽlŽbrant cette rŽalisation des promesses messianiques, les premiers ap™tres avaient libŽralement offert de laisser aux pa•ens un statut particulier (Actes xv, 5-35) ˆ c™tŽ des Juifs. Mais le nombre et la puissance des pa•ens convertis dans l'ƒglise du Messie bouleversrent, renversrent l'ordre de la dispensation du salut. Ce mouvement tendait ˆ vider de son contenu concret, charnel, historique, l'existence juive et concevait la vie de l'ƒglise, dans le prŽsent de l'histoire, sous la figure d'un accomplissement final de l'espŽrance et de la vie juive. Ainsi se dŽveloppa la "thŽorie de la substitution".

Lorsque Paul avait parlŽ des Juifs et des non-juifs, il avait dŽclarŽ "Il n'y a plus ni le Juif ni le Grec, ni l'esclave ni l'homme libre, ni l'homme ni la femme" (Galates iii, 28 ; cf. aussi I Corinthiens xii, 13). Il ne niait pas le temps besogneux de l'attente et de l'histoire o s'accomplit l'Ïuvre de la rŽdemption. Mais il annonait d'une manire fulgurante l'achvement du dessein de Dieu dans le Messie et l'entrŽe de tous les peuples dans la gloire de la RŽsurrection.

Les Juifs et les Nations, ce sont des catŽgories bibliques. Mais o sont les ChrŽtiens ? La faon antique de parler distinguait les Juifs chrŽtiens et les goyim chrŽtiens. Nous en trouvons encore la trace dans l'antique mosa•que romaine (422-430) de la basilique Sainte-Sabine : de part et d'autre de la dŽdicace, deux figures, deux femmes ‰gŽes, voilŽes, tenant un livre, et cette lŽgende Ecclesia ex circumcisione - Ecclesia ex gentibus.

L'Ecclesia ex circumcisione perdura comme elle put. Mais Constantin ayant garanti aux ChrŽtiens une tolŽrance qui Žquivalait ˆ la reconnaissance du Christianisme dans la vie de l'ƒtat, voire d'en faire la religion de l'Empire, les Juifs furent brusquement mis ˆ l'Žcart. C'Žtait une manire simpliste et grossire de refuser le temps de la RŽdemption et son travail d'enfantement, dont l'ultime accomplissement surviendra "ˆ un jour et ˆ une heure que personne ne sait" dit JŽsus (cf. Matthieu xxiv, 36). La mythologie de la substitution du peuple chrŽtien au peuple juif nourrissait une secrte et inassouvissable jalousie et rendait lŽgitime une captation de l'hŽritage d'Isra‘l dont on pourrait multiplier les exemples [21] .

Cette condition de "frres ennemis" confŽra un caractre singulier aux relations entre Juifs et ChrŽtiens pendant les pŽriodes mŽdiŽvale et mme moderne [22] . Les meilleurs esprits savaient qu'ils recevaient des Juifs l'ƒcriture et la RŽvŽlation et, encore plus, la Source du salut. Ds l'AntiquitŽ, bien des thŽologiens et des spirituels chrŽtiens apprirent l'hŽbreu pour lire l'ƒcriture dans son texte original et recueillir auprs des rabbins l'enseignement de la plus antique tradition.

Mais en mme temps, la jalousie donna un contour affreux ˆ la confrontation avec les Juifs qui rŽcusaient la messianitŽ de JŽsus autant qu'ils refusaient la dissolution de leurs traditions et de leur fidŽlitŽ dans la sociŽtŽ chrŽtienne, ˆ leurs yeux pa•enne. Cette jalousie poussa de nombreux ChrŽtiens ˆ des polŽmiques passionnelles qui nourrirent l'antijuda•sme et prŽparrent ses manifestations sanglantes et tragiques, fondŽes sur les affreuses calomnies des meurtres rituels et de tant d'autres horribles mensonges transmis jusqu'en notre sicle par le Protocole des Sages de Sion et la littŽrature antisŽmite.

2. Faut-il dire que bien des Juifs Žpousaient une attitude en miroir, une hostilitŽ inverse ? [23] Ces ChrŽtiens n'Žtaient que des goyim ! Leurs revendications Žtaient illŽgitimes ! Tout ce qui les concernait et qui les touchait relevait de l'impur. La seule conduite raisonnable dans le temps et la situation de l'exil Žtait de les ignorer, de les renvoyer dans une inexistence spirituelle, indistincte de celle de tous les pa•ens. Pourquoi, aux yeux des Juifs, les ChrŽtiens auraient-ils eu un titre particulier ˆ la considŽration, plus que toute autre religion non-juive ?

De surcro”t, tout ce qui concernait la foi propre des ChrŽtiens ne pouvait tre compris que comme les symboles de la violence et de la mort dont les victimes Žtaient les Juifs. Ces emblmes ne signifiaient plus d'aucune faon ni la misŽricorde, ni le pardon, ni l'amour ; ils n'Žtaient que des signes horribles devant lesquels il valait mieux fermer les yeux, et qu'il ne fallait ni penser ni nommer, signes de mort menaante et suprme blasphme !

Le parallŽlisme sŽculaire des attitudes spirituelles chrŽtiennes et juives ne peut tre poussŽ, car le rapport de force Žtait totalement inŽgal. La rŽciprocitŽ dans l'incomprŽhension et le mŽpris n'en demeure pas moins Žloquente. Des affinitŽs et des contrariŽtŽs significatives apparaissent Žgalement dans le rapport des Juifs et des ChrŽtiens ˆ l'histoire du monde.

 

2. Le temps de l'histoire et l'histoire du monde

 Nous abordons un autre aspect de la prŽsence bimillŽnaire des communautŽs juives parmi les nations chrŽtiennes. La symŽtrie des destins des Juifs et des ChrŽtiens appara”t plus contradictoire encore que leur attitude ˆ l'Žgard de l'Žlection.

1. Aprs la dernire destruction du Temple et la grande dispersion, il ne resta pour les Juifs que la synagogue, si l'on ne tient pas compte des communautŽs judŽo-chrŽtiennes qui disparurent peu ˆ peu.

La Diaspora s'organisa en un culte o ni les prtres ni les lŽvites ne pouvaient accomplir leur service, car les sacrifices rituels ne pouvaient plus tre offerts. Les Juifs entrrent dans cette Žpreuve, comme dŽjˆ lors de l'exil ˆ Babylone, en un immense acte de foi, patiente et suppliante, pour que Dieu manifeste sa Gloire et accomplisse ses Promesses. Toute l'existence des communautŽs juives fut entirement absorbŽe, dans la prire et la fidŽlitŽ, par l'accomplissement de leur vocation divine. L'on pourrait dire, en empruntant une notion chrŽtienne, qu'elle devint "monastique", ˆ l'image de ce qu'Žtaient peut-tre dŽjˆ les communautŽs essŽniennes.

Pendant des sicles, les Juifs ne participrent ˆ l'histoire des hommes qu'ˆ la marge, pour vivre et survivre. Ils se laissrent, d'une certaine faon, enfouir dans l'histoire pour tre les tŽmoins de leur foi et de la prophŽtie. CachŽs dans l'histoire et absents de l'histoire, sinon par leur malheur et par leurs persŽcutions : sans terre propre, sans citoyennetŽ, usant des langues des nations accommodŽes ˆ leur particularitŽ, mais gardant dans le cÏur de la prire la langue de la RŽvŽlation, ils Žtaient prŽsents partout et absents de tout.

PrivŽ des assises concrtes et historiques de son existence par la destruction du Temple et la dispersion du peuple au sein des Empires, Isra‘l a concentrŽ toutes ses forces sur l'attente de l'achvement de l'histoire. LÕexistence juive, jusqu'au sicle des Lumires, s'est voulue entirement consacrŽe ˆ la recherche de l'accomplissement des Commandements, ˆ l'Žtude de la Loi. Cette vie sŽparŽe voulait h‰ter les conditions de la venue ultime du Messie dans la gloire. Cette existence juive Žtait totalement tendue vers la sortie de l'histoire par le haut.

2. Les ChrŽtiens des Nations, quant ˆ eux, auraient dž garder conscience qu'ils recevaient gratuitement, comme une gr‰ce immŽritŽe, d'avoir une part ˆ ce que Dieu a donnŽ ˆ Isra‘l. Ils ont ŽtŽ constamment tentŽs, au cours de ces deux millŽnaires, de ramener aux particularitŽs de leur histoire l'ultime accomplissement du dessein divin, alors qu'il demeure toujours ˆ attendre.

JŽsus dŽcrit ˆ Ses disciples le temps de l'histoire comme une veille dans la nuit, comme le travail besogneux du serviteur qui attend le retour du ma”tre. Trop souvent les ChrŽtiens n'ont pas entendu la consigne de la "patience" que rapporte l'ŽvangŽliste Luc (Luc xxi, 19 et viii, 15 ; Romains ii, 7 ; v, 3 ; viii, 25). Cette patience "par laquelle vous possŽderez vos ‰mes" permet, dans la foi, d'espŽrer envers et contre tout le "Jour du Seigneur".

Les royaumes chrŽtiens ambitionnrent de devenir dans l'histoire la rŽalisation temporelle du Royaume des cieux. Souvent l'ƒglise elle-mme, occupant l'espace des pouvoirs temporels, se prŽsenta comme la rŽalisation ici-bas du Royaume d'En haut. Tout se passa comme si l'espŽrance du jour qui vient, absorbŽe par l'histoire et son inachvement, se rŽduisait ˆ un prŽsent temporel. Une telle figure religieuse, inŽvitablement oppressive et intolŽrante, Žtait incomprŽhensible et en tout cas inacceptable par un Juif pour qui Dieu seul Žtait son Roi et pour qui aucun royaume ne pouvait se dire de Dieu si Dieu lui-mme n'y rŽgnait pas dans la justice et dans la paix. Remarquons au passage qu'elle paraissait tout autant intolŽrable aux grands spirituels chrŽtiens que l'Esprit n'a cessŽ de donner ˆ l'ƒglise.

Ë l'intŽrieur de l'existence chrŽtienne, de faon rŽcurrente au cours des sicles, des mouvements de renouveau, comme la vie monastique, proposrent ˆ quantitŽ d'hommes et de femmes une vie de saintetŽ et de perfection dans l'obŽissance aux commandements et aux prŽceptes divins. Selon des voies diffŽrentes dans la diversitŽ des cultures et des temps, ce chemin de perfection Žtait comparable ˆ celui de l'existence juive. La vie consacrŽe sous ses formes multiples ambitionne, en effet, de vivre dans le temps d'une manire entirement faonnŽe par l'attente messianique. Mais l'existence de ce courant spirituel n'Žtait pas davantage comprŽhensible pour la plupart des Juifs, lorsqu'il revtait le visage des Inquisiteurs dans l'Espagne de la Reconquista.

La figure du Juste souffrant, en particulier tel qu'il se prŽsente dans le chapitre 53 d'Isa•e, demeure le lieu commun aux Juifs et aux ChrŽtiens, mais o la contradiction atteint en mme temps sa plus grande intensitŽ.

D'abord, parce que la foi de tout croyant, juif ou chrŽtien, trŽbuche sur ce qu'il ressent comme une incomprŽhensible injustice de Dieu. Le Nouveau Testament nommera cette Žpreuve de la foi par le mot grec skandalon. Comment comprendre sa valeur rŽdemptrice ?

Ensuite, parce que le texte mme de l'ƒcriture dŽsigne sous cette figure Isra‘l, mais aussi un sujet messianique.

La douleur de l'histoire et ses aveuglements nous ont obscurcis, ChrŽtiens et Juifs, au point de ne reconna”tre ni Isra‘l en son Messie, ni le Messie cachŽ en Isra‘l. Le temps de l'histoire n'a-t-il ŽtŽ le temps des Nations que pour laisser germer en elles la Semence d'Isra‘l ?

Juifs et ChrŽtiens se sont mŽconnus et mŽprisŽs dans l'obscuritŽ de l'histoire ; ils se sont aussi contrariŽs dans leur espŽrance du rassemblement des derniers jours. DivisŽs dans l'intelligence de la mme Žlection et de la mme attente, ils se sont encore fragmentŽs dans l'attente de l'unitŽ du genre humain.

Le professeur Ady Steg, prŽsident de l'Alliance israŽlite universelle, vient d'inaugurer une Žtude biblique sur Isa•e 53, ˆ laquelle il invite des Juifs et des ChrŽtiens. Ce travail commun, menŽ dans le respect mutuel, est, ˆ mes yeux, le signe indubitable d'un temps nouveau [24] .

 

3. L'universalisme de la bŽnŽdiction

 L'universalisme constitue un troisime aspect de la symŽtrie toujours contradictoire dessinŽe par l'histoire entre Juifs et ChrŽtiens.

Les prophtes annoncent expressŽment que Dieu, un jour, rassemblera toutes les nations dans la connaissance de son Nom, comme le dit le prophte Isa•e (lxvi, 21) : "Il prendra parmi eux des prtres et des lŽvites". C'est la conviction la plus inconcevable et la plus fondamentale.

1. Pendant ces deux millŽnaires d'histoire, les Juifs furent dispersŽs dans le monde europŽen occidental, dans les pays musulmans et partout o il y avait des ChrŽtiens, en Asie, en Afrique, puis dans le Nouveau Monde au fur et ˆ mesure des grandes dŽcouvertes. Dans cette fivre de l'histoire, les Juifs qui n'ont pas cherchŽ ˆ rŽunir les nations en les associant ˆ la prire du peuple sacerdotal, sont demeurŽs dispersŽs, en exil.

On leur reprochera au XIX sicle d'tre des apatrides. Ils ont ŽtŽ perus comme un Žtrange rŽseau traversant toutes les nations, crŽant une solidaritŽ particulire, menaante et Žnigmatique, alors qu'ils Žtaient porteurs de la promesse d'universalisme, de la rŽunion de tous les hommes en une seule communautŽ de destin. Dieu l'Unique est le Dieu de tout l'univers. Suivant la parole de Dieu elle-mme, tous les hommes ont une seule origine et une seule vocation divine. Tous, par consŽquent, doivent se considŽrer comme des frres, tous fils d'Adam faits ˆ l'image et ˆ la ressemblance de Dieu, leur CrŽateur et leur Pre.

La condition diasporique d'Isra‘l aurait pu tre pour l'humanitŽ le signe porteur de cette annonce d'une destinŽe commune et de l'unitŽ promise. Mais, par choix volontaire, pour se prŽserver, ou bien par contrainte, en raison d'une diffŽrence insupportable aux autres nations, pour survivre, les Juifs ont vŽcu cette dispersion en accentuant leur particularitŽ pour sauvegarder, par la haie de la Loi, leur identitŽ.

2. Dans le mme temps, les ChrŽtiens, pa•ens de toutes langues, cultures et races, rassemblŽs par leur foi en la condition messianique de JŽsus, Fils d'Isra‘l, rŽagirent de manire similaire. Les ChrŽtiens qui reoivent l'ƒcriture en son intŽgralitŽ comme Parole de Dieu sont la preuve vivante d'une universalisation en train de s'accomplir. Et pourtant n'ont-ils pas reproduit ˆ de multiples exemplaires le modle historique, constitutif d'Isra‘l comme nation, au bŽnŽfice particulier de leurs diffŽrentes langues, ethnies, cultures, royaumes et empires ?

La nouvelle ecclesia (kahal) s'est, en bien des lieux, rŽduite ˆ des particularitŽs historiques, jusqu'ˆ la mŽconnaissance de sa vocation et de sa mission universelle. Ainsi en fut-il des diffŽrentes formes d'ƒglises nationales, telles que l'histoire nous en donne d'innombrables exemples, tant chez les peuples du Proche-Orient, de Byzance ou du monde slave, que de l'Occident latin. Ainsi dans ces pays, la question s'est longtemps posŽe de savoir qui Žtait le souverain de l'ƒglise : le roi ou le patriarche ? l'empereur ou le pape ? Les fractures nationales ou ethniques demeurent aujourd'hui, ce qui menace le plus l'unitŽ et la communion universelle que les ChrŽtiens ont la mission d'attester et d'appeler.

Mais nous vivons un nouvel ‰ge de l'humanitŽ. Nous sommes entrŽs dans des temps o des donnŽes fondamentales se bousculent, se renversent.

1. Pour les Juifs, je retiendrai deux traits :

- Depuis le XVIll sicle, avec l'affirmation progressive des libertŽs civiles dans les diffŽrents pays d'Europe, beaucoup ont quittŽ l'existence quasi "monastique" des communautŽs juives pour prendre part aux grands bouleversements de la civilisation. Avec les ChrŽtiens, ils ont travaillŽ ˆ l'universalisme sŽculier qui s'est b‰ti, par la raison, sur la science mais aussi sur l'ambition des Droits de l'Homme. Les Juifs ont souvent participŽ avec les ChrŽtiens aux errements et aux fautes nŽs de l'outrecuidance humaine, alors mme que les changements se retournaient d'abord contre eux, avec une cruautŽ sŽlective sans prŽcŽdent.

- Par ailleurs, ˆ l'instar des nations d'Europe, et en raison de leur participation ˆ une formidable Žvolution de la civilisation et de la culture, ils ont rŽussi ˆ crŽer l'ƒtat d'Isra‘l suivant les catŽgories d'une identitŽ nationale particulire. Ils ont ainsi posŽ, de faon inou•e, ˆ l'ensemble du peuple juif, la question de son identitŽ. Celle-ci demeure dŽsormais tendue entre deux p™les : d'une part, le p™le d'une vie consacrŽe, dont la seule demeure vŽritable est donnŽe par Dieu ˆ la fin des temps, d'autre part, le p™le de l'existence sŽculire d'un peuple, dans la revendication de son identitŽ, de sa langue enfin restituŽe, de ses ambitions et de sa force nationale. Avec Isra‘l, le peuple juif est rentrŽ dans l'histoire commune des nations, comme une rŽfŽrence nouvelle et comme une Žnigme.

2. Au mme moment, l'ƒglise catholique, et peut-tre l'ensemble des ChrŽtiens, a commencŽ de parcourir un chemin inverse. Dans l'Žpoque contemporaine, l'ƒglise catholique s'est, plus que jamais, dŽgagŽe de l'emprise des princes et des identifications nationales. Alors mme qu'elle les valorise comme des richesses de culture, elle refuse leur absolutisation et le manifeste clairement par son mode d'action diffŽrent.

Au cÏur de ce mouvement (et cela a ŽtŽ explicitement enseignŽ par des thŽologiens chrŽtiens comme Bouyer, Congar et de Lubac, pour ne citer que des Franais), se cache la redŽcouverte de la foi comme espŽrance immergŽe dans l'histoire et aussi la redŽcouverte de la vocation ˆ laquelle sont appelŽs tous ceux qui reoivent comme une parole divine la phrase de JŽsus :

"Soyez parfaits comme votre Pre des cieux est parfait" (Matthieu v, 48),

"Soyez saints parce que Je suis saint" (LŽvitique xix, 2).

Aprs la Shoah - mais pas seulement ˆ cause d'elle -, la volontŽ de reconna”tre et de respecter les dons accordŽs au peuple juif dans l'histoire du salut, la redŽcouverte de la pŽrennitŽ de l'existence du peuple d'Isra‘l et de sa fidŽlitŽ, sont pour les ChrŽtiens le fruit d'une redŽcouverte de leurs richesses et de leur vocation propres. Ce n'est pas seulement une attitude de plus grande humanitŽ, au-delˆ des prŽjugŽs et des haines.

Mais une espŽrance toujours plus humble est constitutive de la foi messianique dans le Dieu Sauveur. L'attente du Royaume de justice et de paix laisse le ChrŽtien dans la certitude de ne conna”tre ni le temps, ni le moment, de la fin de l'histoire.

La logique spirituelle de la bŽnŽdiction rappelle la gr‰ce de l'origine et la prŽvenance de "la Promesse faite ˆ nos pres en faveur d'Abraham et de sa race ˆ jamais" (Luc i, 55) "pour toutes les familles de la terre" (Gense xii, 3).

Tel est le travail que l'ƒglise catholique et beaucoup de ChrŽtiens veulent aujourd'hui accomplir. Il faut, bien sžr, ajouter de suite un aveu. Cette prise de conscience s'est condensŽe, pour l'ƒglise catholique, dans la dŽclaration "Nostra Aetate" du concile Vatican Il. Depuis trente ans, elle a donnŽ lieu ˆ de nombreuses prises de position, particulirement sous l'impulsion du pape Jean-Paul Il. Mais cette comprŽhension neuve doit encore remodeler en profondeur les prŽjugŽs, les idŽes de tant de peuples qui appartiennent ˆ l'espace chrŽtien, mais dont le cÏur n'est pas encore purifiŽ par l'Esprit du Messie. L'expŽrience historique nous le montre : il faut une longue "patience" et un grand effort d'Žducation pour "possŽder son ‰me" (Luc xxi, 8).

Cependant, la direction prise est irrŽversible. Elle s'inscrit dans le mouvement de l'humanitŽ qui se rassemble, fžt-ce en se dŽchirant. Elle atteste, dans l'ƒglise catholique, la volontŽ de remplir son service ˆ l'Žgard de ce monde, par obŽissance ˆ la volontŽ du CrŽateur d'Isra‘l, le RŽdempteur de l'homme.

 

Jean-Marie LUSTIGER

 

 

 


TABLE DES MATIéRES

 

Note pour la prŽsente Ždition

Lettre-PrŽface

Avant-propos :

¥ RŽvŽlations du Padre Pio sur l'Ascendance Davidique des Rois de France.

¥ Sur le Saint Suaire de Notre-Seigneur ˆ Turin, la tache de sang de la plaie du CÏur dessine le profil de Louis XVI, le Roi Martyr.

La Bible :

¥ Ascendances Davidiques de Notre-Seigneur par la Trs Sainte Vierge Marie.

¥ L'inspiration Divine de la Bible : sa vŽritŽ et son infaillibilitŽ.

¥ Aprs la dŽluge, la postŽritŽ de NoŽ peuple la terre.

La double postŽritŽ de Juda : Zara et Pharez.

La double promesse de Dieu ˆ Abraham. Promesse physique : la race ; Promesse spirituelle : la gr‰ce.

Le Sceptre et le droit d'A”nesse dans la Bible.

L'Histoire du Peuple de Dieu de l'Ancien Testament.

¥ Ch‰timent de l'infidŽlitŽ de Salomon : le Royaume est divisŽ en deux, le Royaume de Juda se compose de deux tribus, le Royaume d'Isra‘l possde les dix autres tribus.

¥ L'infidŽlitŽ du Royaume d'Isra‘l entra”ne la dŽportation des dix tribus : les IsraŽlites sont dispersŽs dans toute l'Europe

¥ Le ch‰timent de l'infidŽlitŽ du Royaume de Juda entra”ne son exil pendant soixante-dix ans.

¥ L'infidŽlitŽ personnelle des derniers rois de Juda est ch‰tiŽe par la destruction du Royaume de Juda.

¥ Dieu respecte cependant Son serment ˆ David ; le prophte JŽrŽmie sauve les filles du dernier roi ; l'une d'entre elles, Tea-Tephi, Žpouse un prince Irlandais : Ils sont les anctres des Rois d'Irlande et des Rois d'Ecosse, et aussi de la plupart des Maisons Souveraines d'Europe.

Les serments de Dieu renouvelŽs ˆ la Race de Juda et de David.

Les promesses de saint Remy ˆ Clovis et ˆ la Race Royale de France qui est celle de Notre-Seigneur JŽsus-Christ.

Les documents qui prouvent cette ascendance : en France ; en Suisse ; en Allemagne ; en Angleterre.

Les prŽtentions anglaises assurent que leur roi (ou leur reine) est tout ˆ la fois le chef politique comme descendant de David et le chef religieux comme descendant du Grand-Prtre Aaron.

RŽfutation de ces prŽtentions.

Seuls les Rois de France descendent saliquement par les m‰les de la Tribu de Juda.

Ils sont donc seuls les chefs politiques suprmes.

Le Souverain Pontife est le seul Chef Religieux universel.

Le Sacre rŽservŽ aux seuls Rois de France.

Les Papes affirment la mission divine des Rois de France et de leur royaume.

La Tribu de Juda Žtait la figure anticipŽe du Royaume de France.

Les faits mystiques confirment cette mission : Jeanne d'Arc proclame la RoyautŽ Universelle du Christ

DŽfinition de la RoyautŽ en France.

Le Saint Pape et le Grand Monarque, descendants du Roi et de la Reine Martyrs, vont rŽtablir miraculeusement l'Ordre voulu par Dieu dans le monde.

Tableau gŽnŽalogique de l'Ascendance Davidique des Rois de France et de leur parentŽ avec Notre-Seigneur JŽsus-Christ, la Trs Sainte Vierge Marie et Saint Joseph.

 

 

annexe : JUIFS ET CHRƒTIENS, DEMAIN ?

Cardinal Jean-Marie Lustiger

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le tableau gŽnŽalogique des ascendances davidiques des Rois de France et leur parentŽ avec Notre-Seigneur JŽsus- Christ, la Trs Sainte Vierge Marie et saint Joseph, s'Žtablit comme suit. PrŽcisons que nous avons suivi jusqu'ˆ Clovis et Charlemagne le pasteur Milner dans son ouvrage The Illustrious LinŽage of the Royal House of Britain, en francisant certains noms.



[1] Herbert W. Armstrong : Les Anglo-Saxons selon la prophŽtie, p. 20. (Ambassador College - 1961 et 1965, ˆ Pasadena en Californie aux ƒtats-Unis) Cet auteur, au lieu de Zara et Pharez, les nomme PŽrets et ZŽrach. Les Protestants appellent Chroniques les Paralipomnes.

[2] De fait, aprs la mort du Christ, la branche directe m‰le de David sera ŽcartŽe du Tr™ne de Juda, puisqu'elle l'Žtait en fait depuis la captivitŽ et la mort du roi Mathanias auquel Nabuchodonosor donna le nom de Sedecias en l'instituant roi de Juda. Avec lui avait fini politiquement le royaume de Juda l'an du monde 3.416. Et les droits du SCEPTRE et aussi le DROIT D'AëNESSE passrent ˆ une autre branche qui fut la branche a”nŽe salique, celle des Rois Troyens anctres directs par les Sicambres des Rois de France, ainsi que nous allons le montrer.

[3] Dom Augustin Calmet, Dictionnaire de la Bible, T. II, p. 806 ˆ 814, 2 Žd., 1730.

[4] En effet, JŽroboam, de la tribu d'Ephra•m, fils de Nabat, devint le premier roi d'Isra‘l en 3.029 du monde (Dom Calmet, ibid., p. 685-686).

[5] Ce que, dans la suite des sicles, ont fait les Rois d'Angleterre et la plupart des dynasties protestantes.

[6] Voir : E. Cortambert, Petit Atlas de GŽographie du Moyen-Age, planche 1 ˆ 3 et 5, chez Hachette au milieu du XIX sicle. Et aussi M. de Blignires, Petit Atlas de GŽographie ancienne, publiŽ en 1833 ˆ la mme librairie. Ce dernier place les Sac¾ trs ˆ l'est de la Mer Caspienne, au nord du fleuve Jakartes qui se jette ˆ l'est, au milieu de cette mer.

[7] Ce que confirment les trois ouvrages suivants : Arthur Koestler, La treizime tribu, chez Calmann LŽvy, Paris, 1976 ; Mossad Kialik, Khazaeia, Histoire d'un Royaume Juif en Europe, Tel Aviv, 1951 ; Vernadsky, Ancient Russia, Yale University Press, 1943.

[8] Serment renouvelŽ Žgalement ˆ Salomon, et que nous avons dŽjˆ citŽ.

[9] AbbŽ Dessailly : AuthenticitŽ du Grand Testament de saint Remy, ƒd. Saint-RŽmi.

[10] CŽsar Baronius : Annales Ecclesiastici, T. VI, p. 635-636, ƒdition 1601.

[11] Saint GrŽgoire le Grand : Commentaire du Premier Livre des Rois, XVIII, cap 5.

[12] Epist. Pauli Pap¾ I, coll. Labb. tome IV, col. 187.

[13] R. P. Jean-Baptiste-Joseph Ayroles, le grand historien de Jeanne d'Arc, La Vraie Jeanne d'Arc, t. III, La LibŽratrice, p. 74, qui cite la Chronique de la Pucelle. Cette chronique fut imprimŽe pour la premire fois en 1661 par Denys Godefroy, dans la collection des historiens de Charles VII. Vallet de Viriville dans un long mŽmoire, dont la lecture occupa six sŽances de l'AcadŽmie des Inscriptions et Belles Lettres, en a prouvŽ l'authenticitŽ et publia son mŽmoire en tte de son Ždition de la Chronique de la Pucelle en 1859. Le Pre Ayroles Žcrit : "C'est une Ïuvre de longues, de minutieuses, de patientes recherches, de grande sagacitŽ palŽographique, par laquelle le Professeur ˆ l'Ecole des Chartes a bien mŽritŽ des amis de la Pucelle" (p. 62). Depuis cette Žtude, Monsieur Boucher de Molandon a Žtabli que les deux auteurs de cette chronique Žtaient Guillaume Cousinot, cŽlbre avocat devenu chancelier du duc d'OrlŽans puis PrŽsident ˆ mortier au parlement par le roi Charles VII, et son fils Guillaume II Cousinot, seigneur de Montreuil, "Administrateur, diplomate, homme d'ŽpŽe, Montreuil fut surtout un des conseillers prŽfŽrŽs de Charles VII et de Louis XI". Donc des contemporains de la Pucelle et bien placŽs pour conna”tre les faits, ce qui donne une valeur indiscutable ˆ leur Ïuvre. Ajoutons que Guillaume Cousinot I avait Žcrit - je cite le titre complet de cette Ïuvre - : "Geste des nobles Franois, descendus de la royale lignŽe du noble roy Priam de Troye jusques au noble Charles fils du roy Charles, le sixyesme, qui tant fut aimŽ des nobles et tous autres". P. Ayroles, t. III, p. 61 et sv.

La chronique de Tournai donne le mme texte ainsi que les manuscrits 5.699 et 5.001 du fonds franais de la Bibliothque nationale, de mme que le Journal du Sige d'OrlŽans et la chronique de Mathieu Thomassin. Tous documents reproduits par le P. Ayroles dans le t. III de La Vraie Jeanne d'Arc aux p. 220, 260, 612 et 621. Le greffier de La Rochelle reproduit le texte des Cousinot, citŽ Žgalement p. 204.

[14] R. P. ClŽrissac : Mission de Sainte Jeanne d'Arc, p. 24, 35, 50 ˆ 53, 92, 93.

[15] AbbŽ Bayot : ƒtude pour le deuxime centenaire de la mort de Louis XV, 1974.

[16] Dom Besse : Eglise et Monarchie, p. 240 et 255.

[17] Vous avez en main la DŽclaration Nostra Aetate, solennellement adoptŽe par le Concile ÏcumŽnique de Vatican Il, le 28 octobre 1965, ainsi que la DŽclaration des ƒvques de France (Documentation Catholique, 19 octobre 1997, n¡ 2163, pp. 870-874 ; cf. Sens, 1997 n¡ 11, pp. 419-424), rendue publique le 30 septembre 1997 au mŽmorial de Drancy, d'o partit vers les camps d'extermination la quasi-totalitŽ des soixante-quinze mille victimes juives rŽsidant en France.

Vous connaissez aussi, dans son original en langue anglaise, la DŽclaration du Saint-Sige publiŽ au Vatican le 12 mars 1993, sous le titre : "Nous nous souvenons. Une rŽflexion sur la Shoah" (Documentation Catholique, 5 avril 1998, n¡ 2179, pp. 336-340 ; cf. Sens, 1998 n¡ 8/9, pp. 358-367).

Je veux Žvoquer, enfin, la ConfŽrence du Cardinal Edward Idris Cassidy, prononcŽe ˆ Washington, le 15 mai 1998, devant l'American Jewish Committee (Documentation Catholique, 5 juillet 1998, n¡ 2185, pp. 630-636).

Ces quatre textes s'Žclairent mutuellement et rappellent faits et circonstances que je ne reprendrai pas ici.

[18] Les DŽclarations ecclŽsiastiques autorisŽes, citŽes il y a un instant, accomplissent un retour sur le passŽ. Elles mettent fin ˆ l'enseignement du mŽpris. Elles orientent nos esprits vers l'avenir, ainsi que le souhaite le pape Jean-Paul Il dans sa lettre au Cardinal Cassidy pour approuver le document romain :

"Puisse... la mŽmoire... jouer son r™le nŽcessaire dans le processus de construction d'un avenir dans lequel l'indicible iniquitŽ de la Shoah ne sera jamais plus possible. Puisse le Seigneur de l'histoire guider les efforts des Catholiques et des Juifs, et de tous les hommes et femmes de bonne volontŽ, en sorte qu'ils travaillent ensemble ˆ un monde de respect authentique pour la vie et la dignitŽ de tout tre humain, puisque tous ont ŽtŽ crŽŽs ˆ l'image et ˆ la ressemblance de Dieu" (Documentation Catholique, 5 avril 1998, n¡ 2119, p. 336 ; cf. Sens, 1998 n¡ 8/9, p. 358).

[19] Elle sŽparait la France en deux zones : celle occupŽe par les Allemands et celle demeurŽe sous l'autoritŽ du gouvernement de Vichy.

[20] Cf. Isa•e xi, 1 ; lx, 21 et Daniel xi, 7.

[21] Je n'en cite qu'un : la revendication des rois de France d'tre descendants de David ; ce qui amena leurs conseillers ˆ faire cŽlŽbrer leurs sacres suivant le cŽrŽmonial prŽvu pour les rois d'Isra‘l, tel que la Bible nous le rapporte, comme dŽjˆ l'avait fait Byzance. Cf. par exemple, Marquis de La Franquerie, Ascendances Davidiques des Rois de France...

[22] On ne saurait passer sous silence le IV sicle et le dŽbut du discours antijuif, avec saint Cyrille de JŽrusalem notamment : la substitution a ŽtŽ ŽlaborŽe par les Pres de l'ƒglise.

[23] Bien des Juifs, mais pas tous ; avant que les ChrŽtiens ne pensent positivement le r™le du Juda•sme, les Juifs, avec Ma•monide, avaient reconnu que le Christianisme est assignŽ ˆ une certaine mission.

[24]   Voici en quels termes le professeur Steg prŽsente lÕobjet de ce travail qui est conduit sous lՎgide du Collge des ƒtudes Juives :

"Le chapitre 53 du prophte Isa•e a sans doute ŽtŽ lÕun des textes les plus controversŽs de lÕhistoire du monothŽisme. Dans lÕannonce du drame messianique ˆ venir, les ChrŽtiens y ont vu la prŽfiguration du Christ, les Juifs ont lu le rŽcit des Žpreuves de l'exil du peuple dÕIsra‘l. Mais, outre cet enjeu eschatologique, l'idŽe de la rŽdemption par la souffrance semble rŽsonner encore plus fortement dans la parole dÕIsa•e. La souffrance joue-t-elle un r™le dans l'histoire de la gueoula (la RŽdemption) ? Cette interprŽtation ne force-t-elle pas la parole dÕIsa•e en lui confŽrant un sens qui n'est pas le sien ? A l'heure o une morale victimaire envahit les dŽmocraties, l'Žtude de ces versets peut-elle nous aider ˆ clarifier la question ? Qu'ont ˆ dire thŽologiens et psychanalystes, Juifs et ChrŽtiens, de la place de la souffrance dans la condition humaine ?"