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(301-368) Fête le 14 janvier. |
Fils d'un sénateur patricien, Hilaire naquit en Poitou. Il cultiva sa vive intelligence en parcourant l'Italie et la Grèce ; sa sensibilité s'enrichissait au contact des beautés de la nature. Mais il ne pouvait borner là son bonheur, son but était la recherche de la vérité. Hilaire étudie les prophètes et lit l'Evangile. Il embrasse la doctrine de Jésus-Christ et se fait baptiser. Il ne pense plus qu'à exhorter les hommes à devenir des saints. Il convertit sa femme et sa fille. Devenu évêque de Poitiers, Hilaire, groupant d'autres évêques, se dressera contre l'hérésie arienne protégée par l'empereur Constance. Banni, il s'écrie : " On peut bien exiler les évêques, mais peut-on exiler la vérité ". Du fond de la Phrygie, le grand exilé écrit inlassablement : " On ne peut retenir captive la parole de Dieu". En douze livres, il établit son Traité de la Trinité. Il étudie la théologie de l'Orient. Le voilà revenu en Gaule, car les Ariens redoutent son influence grandissante. Sa présence, au concile de Séleucie où il a demandé une séance publique pour confondre les évêques hérétiques, a été pour eux un coup terrible.Son retour à Poitiers est un triomphe ; un jeune soldat se trouve là, qui deviendra le Grand Saint Martin. Des miracles enthousiasment le peuple ; mais l'apôtre souffre des ravages fait par l'hérésie arienne ; il rassemble des conciles, va à Milan pour la combattre. Epuisé, il revient à Poitiers où il meurt. Saint Hilaire est le premier docteur de l'Eglise en Gaule. Par lui, l'Occident fut initié à la vie
monastique.
Bouquet spirituel: Les amis de l'Époux peuvent-ils s'attrister pendant que l'Époux est avec eux? Mt. 9, 15
Saint Hilaire naquit à Poitiers, de parents païens, au commencement du IVe siècle. Après une éducation toute profane, il secoua par les propres forces de son génie, aidé de la grâce, le joug absurde et impur du paganisme, et reçut publiquement le baptême. Ce païen converti allait devenir l'une des plus brillantes lumières de l'Église, le marteau de l'hérésie et l'apôtre infatigable du dogme de la Sainte Trinité. La vertu d'Hilaire croissant chaque jour, on ne parlait, dans toute la province de Poitiers, que de la pureté de ses moeurs, de sa modestie, de sa charité et de son zèle.
Lorsque l'évêque de Poitiers vint à mourir, tous les fidèles le demandèrent pour pasteur.
Dès lors, Hilaire entra dans la mêlée contre l'hérésie d'Arius et ne quitta pas le champ de bataille jusqu'à son dernier soupir. Ni les menaces des princes, ni la calomnie, ni l'exil, ne purent jamais ébranler son courage. Obligé de quitter son peuple, il se rend en Orient, où il
devient le porte-étendard de la vérité chrétienne.
Il est enfin rendu à son troupeau, après plusieurs années d'exil; ce retour prend le caractère d'un vrai triomphe. "La Gaule tout entière, dit saint Jérôme, embrassa un héros qui revenait victorieux du combat, la palme à la main." La ville de Poitiers surtout éclata en transports indicibles; chacun croyait avoir retrouvé son père et même sa patrie, car, durant l'absence du pontife, la patrie avait semblé à tous un douloureux exil.
Un jour, un petit enfant mourut sans baptême; sa mère, tenant le cadavre en ses bras vint se jeter aux pieds d'Hilaire et lui dit d'une voix suffoquée par les sanglots: "Rendez-moi mon fils ou rendez-le au baptême." L'homme de Dieu, ému de la douleur de cette pauvre mère, se prosterne en prière, et bientôt l'enfant ouvre les yeux et revient à la vie.
Épuisé par ses travaux et ses fatigues, le grand athlète de la foi tomba malade; l'heure de la récompense était venue. Une lumière éblouissante éclaira sa chambre, puis diminua insensiblement, et disparut à l'instant même de sa mort.
La France lui a voué un culte spécial, et une multitude d'églises s'honorent de l'avoir pour patron. Un historien a tracé le portrait suivant de saint Hilaire: "Il réunissait en sa personne toutes les excellentes qualités qui font les grands évêques. S'il a fait admirer sa prudence dans le gouvernement de l'Église, il y a fait éclater aussi un zèle et une fermeté apostoliques que rien ne pouvait abattre."
(Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.)