III

LA COMMUNAUTE DE LA LUMIERE
 

   Le Chevalier du Christ, fortifié dans son courage et dans sa foi par les durs combats qu'il a menés victorieusement, mûri dans l'expérience spirituelle par la pratique héroïque et toujours fidèle de toutes les vertus chrétiennes à la foi, macéré jusque dans les profondeurs de son âme par le renoncement et la charité, maître désormais de sa vie intérieure qu'infusent les dons du Saint-Esprit, ce Chevalier du Christ n'est-il pas en vérité un prêtre du Seigneur et, s'il est prêtre, ce ne peut-être, à l'exemple de son maître, que selon l'ordre de Melchisedek.

   Quelle singulière figure que celle de Melkisedek, telle que nous la dessinent la Genèse et l'Epître aux Hébreux ? Et la place que lui fait dans sa liturgie l'Eglise catholique n'est pas moins curieuse. Si l'on n'a pas tort d'y voir à certains traits l'annonce prophétique de Celui qui devait ouvrir à l'humanité régénérée par son sang le Saint des Saints, toute la signification de son rôle mystérieux ne se précise que dans ses relations avec Abraham le patriarche. Celui qui devait devenir le Père de tous les croyants, qui possédait en lui l'Esprit de Dieu et à qui Dieu avait dit : " Sors de ta terre, sors de ta parenté, sors de la maison de ton père, et va dans la terre que je te montrerai ", cet émigré de Chaldée qui porte avec lui le trésor de la tradition millénaire, ce vainqueur des rois idolâtres, le voici agenouillé sur la terre de Chanaan devant un autre homme dont on ne connaît point la génération, et, s'inclinant devant lui comme devant le prêtre du très Haut, il lui offre la dîme de tout le butin. A-t-il donc reconnu en lui une prééminence à laquelle il est tenu rendre hommage ? Et que fait devant cet hommage, Melkisedek ? Il présente au patriarche le pain et le vin.

   Un philosophe, nourri de la Bible hébraïque et de la tradition juive, a justement noté que ce sont les Patriarches qui ont retrouvé l'Esprit du Christ dont la notion était perdue parmi les hommes depuis la faute d'Adam (1). La tradition que gardait Abraham n'est-elle précisément cette notion de l'Esprit du Christ, du Rédempteur dont Dieu lui-même avait promis au couple humain la venue en réparation du péché ? Et si, d'autre part, Melkisedek offre au patriarche le pain et le vin, c'est que le prêtre du très Haut possède, lui aussi, la même tradition ; disons mieux : il en est le représentant le plus élevé sur la terre, puisque seul il a reçu le droit d'offrir le pain et le vin, en attendant que vienne Celui qui donnera son corps et son sang en aliment de vie à ses fidèles. Le Christ, lorsqu'il s'incarnera, comptera parmi les " descendants d'Abraham, lorsqu'il a désiré voir le jour su Sauveur et qu'il l'a vu et s'est réjoui (Jean, VIII, 56). Ainsi le Patriarche, inspiré par le Christ éternel s'incline devant le Prêtre qui représente, à ce moment, sur la terre de Chanaan, la majesté du Sauveur promis à tous les croyants, Melkisedek, figure auguste de Celui qui va venir, roi de justice et de paix, mais le Christ non crucifié : " umbra futurum " (Col. II, 17).

   Prêtre du Seigneur, Melkisedek n'est pas victime, comme le Christ sera à la fois prêtre et victime. Le sacrifice qui lui incombe est celui du pain et du vin, non pas déjà celui du corps et du sang, que seul peut offrir le Rédempteur, parce que seul il est Dieu. Toutefois ne peut-on pas dire qu'il y a ici une victime et que cette victime est, en un sens figuratif, Abraham lui-même ? Non pas simplement le geste de soumission selon lequel il donne au prêtre la dîme de tout son butin ; mais surtout par l'acceptation de l'holocauste sanglant dont Dieu va lui dicter les conditions. La scène du sacrifice d'Isaac a été souvent rapprochée de la scène du Calvaire : Isaac porte sur ses épaules le bois destiné au bûcher, comme le Sauveur portera sa croix sur le chemin du Golgotha ; et la substitution d'un bélier au fils d'Abraham annonce l'immolation de l'Agneau divin. Mais Isaac est sauvé de la mort, parce que l'effusion du sang rédempteur ne devait se produire qu'au milieu des Temps : le seul sacrifice que Dieu exige d'Abraham, c'est celui que comporte la foi pure et nue à sa Parole ; et parce qu'il n'a pas refusé au Seigneur son fils unique, Dieu multipliera sa postérité, " comme les étoiles du Ciel et comme le sable qui est au bord de la mer " (Genèse, XII, 1-8) (2).

   La foi d'Abraham lui a donc été imputée à justice, parce qu'il a cru à la Parole de Dieu jusqu'à offrir, par obéissance, la vie de son premier-né. Sur le Calvaire aussi s'immolera le premier-né de toute créature ; et alors l'oeuvre de la Rédemption, commencée par la foi dans l'âme du Patriarche sous la figure sacramentelle du sacrifice de Melkisedek, sera consommée dans la réalité par la seule oblation qui ait une valeur absolue et définitive, celle de Dieu incarné dans le Christ. Et, s'il a fallu cette immolation sanglante du Fils de Dieu sur le Golgotha pour achever l'oeuvre du salut, c'est que les fils d'Abraham ont renié leur père et, devenus adultères, se sont donnés au prince de ce monde (Jean VIII, 53-59).

   L'ordre de Melkisedek, qui est l'ordre du sacerdoce éternel (Psaume CIX, 1-5), est ainsi proprement l'ordre de l'Esprit du Christ et c'est bien selon l'esprit du Christ qu'il faut entendre la vocation d'Abraham (3). " Si les prémices sont saintes, disait Saint Paul, la masse de la pâte l'est aussi ; et si la racine est sainte, les rameaux aussi " (Rom, XI, 16) ; et le P. Lagrange, commentant ce passage, explique que " par la racine il faut sans doute entendre les Patriarches et en particulier Abraham. Les prémices sont donc aussi les Patriarches. Il y a eu, au début de l'histoire d'Israël, une consécration de certains hommes au service de Dieu, et cette consécration comprenait la bénédiction accordée à leur race " (4). Abraham quittant son pays et sa parenté pour aller au devant de Melkisedek, n'est-ce point l'âme humaine s'affranchissant de ses liens ancestraux et sociaux pour rejoindre l'Esprit et recevoir l'infusion de ses dons ? Il est l'homme libéré des servitudes de l'ancienne alliance et s'offrant à la pénétration de l'Esprit nouveau, qui est aussi l'Esprit éternel, parce qu'il est l'Esprit de Dieu. C'est pourquoi le Christ, qui porte en lui l'Esprit de Dieu, sera Prêtre, non plus selon les rites sociaux de son pays, mais selon l'ordre de Melkisedek. Pour devenir un fils d'Abraham et recevoir, comme le Père de tous les croyants, la consécration de Melkisedek, il faut donc, à son exemple, s'évader des rites ancestraux et marcher résolument vers la terre sainte de l'Esprit dans la liberté recouvrée des enfants de Dieu. Ceux-là sont " la postérité d'Abraham ", qui ont l'esprit d'Abraham et se relient par lui à la chaîne millénaire de la grande tradition dont Melkisedek fut le grand-prêtre, avant que vint au monde Celui qui devait restaurer toutes choses.

   Mais il n'y a pas de sacerdoce dans un Temple où s'élève l'autel du Seigneur : dans quel Temple s'élèvera l'autel consacré à l'Esprit du Christ ? " Ne savez-vous pas, s'écrie Saint Paul, que vous êtes le Temple de Dieu ? " (I. Cor. III, 16) ; car " l'Esprit de dieu habite en vous " (Rom. VI, 6) mais le corps de vie, régénéré par le baptême dans l'Esprit du Christ et nourri du pain de la gloire ; dont le corps sanctifié par la grâce, car " le Temple de Dieu est saint " (I. Cor. III, 17), et vivifié par l'Esprit, car il doit être aussi " le Temple du Dieu vivant " (II. Cor. VI, 16). Ainsi le chrétien régénéré, vivifié, sanctifié est désormais édifié en un Temple de Dieu dans l'Esprit : " Vous êtes de la cité des Saints et de la maison de Dieu, construits sur ce fondement que sont les Apôtres et les Prophètes avec Jésus-Christ en qui toute la construction, logiquement harmonisée, s'élève pour former un temple saint dans le Seigneur et en qui vous êtes harmoniquement construits, vous aussi, pour former une maison spirituelle où Dieu habite " (Ephes. II, 20-23, traduction Alta) (5) " Approchez-vous de lui, dit à son tour la Première Epître de Pierre, de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et mise en honneur par Dieu ; et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, soyez posés sur lui pour former une maison spirituelle et un sacerdoce saint qui offre des sacrifices spirituels à Dieu par Jésus-Christ (II, 1 et sqq). 

   L'Eglise catholique, dans sa liturgie, rappelle que le vrai temple de Dieu est composé de " pierres vivantes, polies par l'épreuve et taillées par le sacrifice " (Hymne et post-communion à la Messe de la dédicace d'une Eglise) ; et le savant bénédictin Dom Lefebvre, commentant ces paroles, ajoute : " Le Christ est la pierre d'angle de l'édifice spirituel, dont le temple matériel n ‘est que l'emblème et qui est formé par la réunion de tous les chrétiens, ces pierres vivantes taillées par le ciseau des épreuves et polies par le marteau des souffrances, pour devenir le temple divin où honneur et gloire sont rendus en tous lieux au Père, au Fils et au Saint-Esprit " (6).
C'est bien en effet, non plus au Garizim ni à Jérusalem, mais en tous lieux que le chrétien rendra désormais à Dieu le culte d'adoration que veut le Père : " l'heure vient, dit Jésus à la Samaritaine, et elle est déjà venue où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont de tels adorateurs que recherche le Père " (Jean, IV, 23). N'est-ce point le Christ lui-même qui selon sa parole a détruit le temple bâti de main d'hommes pour en construire un autre en trois jours dans son Esprit ? " Le vrai culte de Dieu, dit Alta (7), commentant ce passage de l'Evangile de jean, est dans l'invisible comme Dieu ; le vrai culte est dans l'esprit, comme Dieu est esprit. Il n'est ni ici ni là seulement, il est partout comme Dieu, dans toutes les langues et sous toutes les formes que Dieu vivifie. L'extérieur importe peu ; c'est l'esprit qui nous unit au Dieu-Esprit ". Où faut-il donc chercher le temple du vrai chrétien ? dans le fond secret de son âme : le chrétien régénéré est lui-même une Eglise du Dieu vivant, un Temple spirituel de Dieu, car il a reçu dans son coeur la semence de l'Esprit du Christ. Et c'est l'assemblée de ces chrétiens, régénérés et vivifiés par l'Esprit du Christ, qui constitue la société sainte des " Fils de la Sagesse " (8), l'Eglise intérieure et invisible des " enfants de la Lumière " (9).

   Si maintenant, avec l'auteur de l'Epître aux Hébreux, il nous est permis de chercher dans le Temple matériel et extérieur une figure de l'Eglise intérieure et invisible, nous dirons qu'il y a en celle-ci un Vestibule, un Parvis, un Saint et un Saint des Saints.
   Dans le Vestibule sont ceux qui, ayant ressenti toute la vanité des choses de ce monde, aspirent au salut, mais dont l'esprit, altéré de vérité et de sagesse, n'a pas encore entendu la vois du Christ et demeure attaché aux perspectives de la raison humaine ; ils se dirigent vers le sanctuaire, mais leur démarche est hésitante et réservée.

   Ceux qui remplissent le Parvis ont déjà fait le premier pas sur le chemin qui mène à la Perfection. Le Père qui les attire les a donnés au Fils et ils croient, avec toute la simplicité de leur âme candide et humble, au message évangélique et à la rédemption du Sauveur. Aussi s'efforcent-ils de remplir fidèlement tous les commandements du Christ, ils gardent sa parole comme un trésor dans leur coeur et ils progressent dans la voie de la régénération spirituelle.

   Devant eux s'avancent ceux qui, ayant chargé leurs épaules du fardeau de la Croix, pénètrent dans le Saint du Temple. Sans doute, ils n'ont pas encore tout-à-fait dépouillé le vieil homme et leur âme n'a pas été purifiée de toutes les souillures par le feu de l'Esprit. Mais ils ont senti dans leur coeur les premiers aiguillons de la divine souffrance et, parce qu'ils en ont accepté avec joie le don gracieux, ils ont été juger dignes de compter un jour parmi les disciples du Crucifié, s'ils persévèrent dans cette voie royale du salut. Et ainsi ils marchent héroïquement de souffrance en souffrance, gravissant l'un après l'autre les degrés de leur calvaire où, au terme de l'ascension douloureuse, les attend la délivrance finale dans la splendeur des béatitudes éternelles.

   Dans le Saint du Temple sont entrés ceux qui, intérieurement crucifiés avec leur Rédempteur, se sont revêtus de l'homme nouveau à la ressemblance du Christ. Ils sont morts sur la croix du renoncement et du sacrifice et ils se sont offerts à toutes les tâches que le Maître exige d'eux. Soldats du Christ crucifié, ils ont tout abandonné pour le servir ; ils sont les nouveaux apôtres sur la terre et ils n'ont plus qu'une ambition : annoncer l'Evangile au monde entier et imprimer l'image du Sauveur dans l'âme de tous les hommes, leurs frères. Mais ces justes, qui sont aussi des Saints, n'ont pas, comme Celui qui agonisa sur la Croix du Golgotha, remis leur esprit entre les mains du Père ; et c'est pourquoi le voile qui cache le saint des Saints ne s'est pas ouvert devant eux et leur dérobe encore la vision du Sanctuaire.

   Ceux-là seuls ont soulevé le voile et pénétré dans le Saint des Saints qui, ayant achevé leur régénération intérieure, possède désormais indéfectiblement l'Esprit du Christ ressuscité et glorieux. Lavée jusqu'au plus profond d'elle-même dans la teinture sacrée du Sang qui fur répandu sur le Calvaire, purifiée de toutes ses tâches par le feu consumant de l'Esprit Saint, leur âme est maintenant justifiée devant Dieu pour la vie éternelle. Elle est de ces vases d'élection dont parle Saint Paul que remplissent les effusions de la grâce et qui s'offrent au Seigneur comme des temples saints où il puisse établir sa demeure préférée.

   Ces hommes privilégiés, ces élus de la grâce divine ne sont pourtant pas ceux qui occupent la partie la plus intérieure, la plus retirée, la plus secrète du Saint des Saints. Près des sources célestes de la rédemption siègent les prêtres de la régénération universelle ; le bonheur les y environne ; ils y sont comblés des dons de la grâce et de la nature et ils brillent de toute la plénitude de cette Lumière qui répand la vérité et la vie. Celui qui a dit à ses disciples : je serai avec vous jusqu'à la consommation des siècles, celui qui après la résurrection leur apparut, les portes étant fermées, et qui leur dit : la paix soit avec vous ; qui mangea avec eux un morceau de poisson rôti et un peu d'un rayon de miel qu'ils lui servirent ; peut-être se manifeste-t-il toujours au petit nombre d'élus d'Eden ; peut-être les bénit-il encore et marche au milieu d'eux, en leur enseignant à opérer l'oeuvre de la régénération, qu'il leur a spécialement confiée " (10).

   Telle est dans la diversité des dons qu'elle reçoit du Seigneur, mais gouvernée par une même Vérité et liée par un seul Esprit, cette Communauté de la lumière, qui, après la chute d'Adam, reçut de Dieu le dépôt de la Révélation, puis s'est propagée sans interruption à travers les siècles et durera jusqu'à la fin des temps. Si la plupart de ses membres sont encore dispersés à travers la terre, ils restent unis sous la conduite et l'inspiration de leur chef, le Christ ressuscité et glorieux, dans le culte le plus profond, le plus mur, le plus saint que l'homme puisse rendre à Dieu : l'adoration en esprit et en vérité. Mais le jour viendra, et peut-être est-il proche, où ces élus, choisis par le Seigneur pour porter dans leurs mains les lampes du Sanctuaire et faire rayonner sur le monde la Lumière du Christ, seront rassemblés en un seul troupeau. Des quatre points de l'horizon ils attendent, les yeux fixés vers le Ciel en une muette contemplation et le coeur embrasé du feu divin, le signe crucifère qui doit apparaître sur les nuées pour annoncer le retour de Celui qui est leur Frère aîné dans la Gloire. Et, quand le signe sera devenu visible, comme autrefois aux Mages l'Etoile de Bethléem, ils savent bien où se réunir pour retrouver le Maître redescendu parmi eux. Là où est le Corps, là s'assembleront les aigles. Lorsque dans l'hostie consacrée, soudainement illuminée d'un éclat incomparable, le corps glorieux du Christ se manifestera tout à coup, non plus sous la simple apparence du pain, mais dans sa réalité véritable, tel qu'il apparut au Thabor dans la splendeur de sa Transfiguration, les Elus seront présents pour Le reconnaître, L'adorer et Le servir.
          VIENS, VIENS, SEIGNEUR CHRIST !



(1) SPINOZA, Ethique, IV, Pr. LXVIII, scholie : " la liberté perdue, les Patriarches
l'ont retrouvée, conduits par l'Esprit du Christ, c'est-à-dire par cette idée de Dieu dont il dépend seulement que l'homme soit libre ".
(2) DRACH ( De l'harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, tome I, p. 110) a
justement noté que les sacrifices du Temple, tels que les a établis le chapitre IX du Lévitique, n'avaient pas d'autre but que de rappeler celui d'Isaac, c'est à dire de figurer la divine victime du Calvaire dont Isaac était l'antitype. Cf. verset 2 : Moïse dit à Aaron : Tu prendras un bélier pour holocauste afin qu'il te soit appliqué le mérite d'Isaac, que son père a lié comme un bélier sur la montagne du Culte. - Verset 3 : Dis aux enfants d'Israël : Prenez un agneau afin qu'il vous soit fait application du mérite d'Isaac que son père a lié comme un agneau. Cf. aussi Michée (7, 20) : " Souvenez-vous (ô Dieu) en notre faveur comme Isaac a été lié sur l'autel pour vous être offert en sacrifice ".
(3) On sait qu'Amaury de Bène enseignait l'incarnation du Père dans Abraham, du Fils dans le Christ et de l'Esprit dans tout Chrétien. L'Eglise catholique célèbre Saint-Abraham dans les litanies de la Prière pour la recommandation de l'âme des agonisants.
(4) LAGRANGE, L'Epître aux Romains, p. 279.
(5) ALTA, Saint Paul, traduit et commenté, p. 316 (Paris, 1919).
(6) Missel quotidien et vespéral, p. 389. Cf. aussi la XIV° session du concile de 
trente, ch. II et VIII : " délivrés par le baptême de la servitude du péché et du démon, nous sommes devenus temples du saint Esprit ".
(7) L'Evangile de l'Esprit, Paris, 1919, p. 143.
(8) Ecclésiastique, III, 1.
(9) Jean XII, 36. " L'initié qui a franchi le seuil des Portes de Lumière, dit Victor Emile Michelet, celui à qui l'Eunoé donna l'eau du troisième baptême, celui qui cueillit le rameau d'or dans le bois sacré, respecte toutes les formes dogmatiques et cultuelles selon lesquelles sont présentées aux foules les réalités occultes. Il peut en adopter une, mais elle ne lui est pas indispensable. Il respire dans une région où les formules s'étiolent, où les hérésies s'asphyxient, où les orthodoxies sommeillent ". (Le secret de la chevalerie, Paris, 1928, p. 84).
(10) LOPOUKINE, Quelques traits de l'Eglise intérieure, trad. Paris 1801, p. 12.