Réflexion de Lamennais - Livre 1, chapitre 25
Etes-vous sincèrement résolu à vous sauver? En avez-vous la volonté ferme? Alors préparez-vous au travail, au combat, car le salut est à ce prix. La voie qui conduit à la perte est large, mais qu'étroite, dit l'Evangile, est celle qui conduit à la vie !
Sans doute l'onction de la grâce adoucit pour le fidèle ce travail, ce combat. Au milieu des fatigues et des souffrances, il jouit d'une paix céleste que le pécheur ne connaît point. Cependant il a besoin de continuels efforts pour triompher de lui-même, pour vaincre ses désirs, ses passions et le monde, et le prince de ce monde. Qui a fait les saints, sinon cette lutte courageuse et persévérante? Les uns ont été tourmentés, ne voulant pas racheter leur vie, afin d'en trouver une meilleure dans la résurrection. Les autres ont souffert les moqueries, les fouets, les chaînes et les prisons. Ils ont été lapidés, sciés, éprouvés en toute manière. Ils sont morts par le tranchant du glaive; vagabonds, couverts de peaux de brebis et de peaux de chèvres, oppressés par le besoin, l'affliction, l'angoisse, ils ont erré dans les déserts, et dans les montagnes, et dans les antres, et dans les cavernes de la terre, eux dont le monde n'était pas digne.
Enveloppés donc d'une si grande nuée de témoins, dégageons-nous de tout ce qui nous environne, et courons par la patience au combat qui nous est proposé. Les regards fixés sur Jésus, l'auteur et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était préparée, a souffert la croix, en méprisant l'ignominie. Et maintenant il est assis à la droite du trône de Dieu.