Réflexion de Lamennais - Livre 3, chapitre 1
Ecoutons la sagesse incréée: Mes délices, dit-elle, sont d'être avec les enfants des hommes. Mais la plupart des hommes ne comprennent pas son langage, ou, craignant de l'entendre, s'éloignent d'elle pour s'entretenir avec les créatures.
Elle est venue dans le monde, et le monde ne l'a point connue. C'est pourquoi l'Apôtre nous défend d'aimer le monde, ni rien de ce qui est dans le monde, parce qu'il appartient tout entier à l'esprit de malice. Si donc nous voulons attirer en nous l'esprit de Dieu, cet Esprit dont l'onction enseigne toutes choses, séparons-nous du monde. Renonçons à ses maximes, à ses plaisirs, à ses sociétés tumultueuses. Jésus ne se trouve qu'au désert, sa voix ne retentit pas dans les lieux publics, au milieu des assemblées du siècle: mais, lorsqu'il a résolu de répandre des faveurs sur l'âme fidèle, il la conduit dans la solitude, et là, il parle à son cur.
Comment peindre les délices de ce céleste entretien ! Qui les a goûtées une fois ne peut plus supporter les entretiens des hommes. O Jésus ! Parlez à mon cur ! Je veux désormais n'écouter que votre voix, dans le silence de toutes les créatures.