Réflexion de Lamennais - Livre 3, chapitre 20
Que sont les épreuves qui nous parviennent du dehors, comparées à celles que nous trouvons au dedans de nous-mêmes ? On résiste aux premières avec toutes ses forces: elles sont divisées dans les secondes, et les puissances de l'âme se combattent mutuellement; combat terrible, que saint Paul a peint en quelques traits: Je ne fais pas le bien que je veux, et le mal que je ne veux pas, je le fais. Je me réjouis dans la loi de Dieu selon l'homme intérieur, et je vois dans mes membres une autre loi, qui répugne à la loi de mon esprit et me captive sous la loi du péché, qui est dans mes membres.
Voilà ce qui désole les âmes fidèles, humiliées de cette guerre honteuse, et sans cesse tremblant de succomber; voilà ce qui faisait dire à l'Apôtre: Qui me délivrera de ce corps de mort ? Et aussitôt il ajoute: La grâce de Dieu par Jésus-Christ Notre Seigneur. Jetons-nous donc entre ses bras divins, qu'avec un amour inexprimable il étend pour nous recevoir. Approchons-nous de son Cur sacré, d'où émane perpétuellement une vertu redoutable aux puissances du mal; ne comptons que sur lui, n'espérons qu'en lui.
Ecrions-nous du fond de nos entrailles: Délivrez-moi, Seigneur: placez-moi près de vous, et qu'ensuite la main de qui que ce soit se lève contre moi. Le Seigneur est mon appui, mon refuge, mon libérateur: il est mon Dieu et mon aide, et j'espérerai en lui; il est mon protecteur, il est la force qui fait mon salut. Je l'invoquerai dans mes louanges, et je serai délivré de mes ennemis.