Réflexion de Lamennais - Livre 3, chapitre 25
On ne saurait trop répéter à l'homme que sa grandeur, sa sécurité, sa paix consistent à se renoncer, à se mépriser lui-même, à s'anéantir devant Dieu, à ne vouloir en toutes choses et à ne désirer que l'accomplissement de sa volonté sainte, sans aucun retour d'intérêt propre, dans un abandon sans réserve à ce qu'il lui plaît d'ordonner de nous.
Il faut se détacher même de ses dons, pour s'unir à lui d'une manière plus intime et plus pure. La ferveur sensible, les consolations, les ravissantes douceurs de l'amour, nous sont données et nous sont retirées selon des desseins que nous ignorons. Elles passent et tout ce qui passe produit le trouble, si l'on s'y attache.
Dieu seul donc, n'aimons que Dieu seul. Ne souhaitons que Dieu seul, aimons-le pour lui-même, dans la tristesse comme dans la joie, dans l'amertume comme dans la jouissance. Oui, je vous aimerai, Seigneur, je vous bénirai en tout temps: vous êtes vous-même notre paix, et dans cette paix, je dormirai et me reposerai.