Réflexion de Lamennais - Livre 3, chapitre 38

La plupart des hommes, dominés par les premières impressions, agissent sans consulter Dieu, et passent leur vie à se repentir le soir de ce qu'ils ont fait le matin. On doit travailler continuellement à vaincre une faiblesse si déplorable, en s'efforçant de résister aux mouvements soudains qui s'élèvent en nous. Celui qui n'est pas maître de soi court un grand péril; il est à chaque instant près de tomber. Il faut s'exercer à vouloir, à dompter l'imagination qui emporte l'âme, à soumettre le cœur et ses désirs à une règle inflexible.

Mais que ferons-nous, pauvres infirmes, si nous ne sommes aidés, secourus ! De nous-mêmes nous ne pouvons rien. Le Seigneur est notre seule force; implorons-le donc avec confiance, implorons-le sans cesse; la prière de l'humble pénètre le ciel. Levons les yeux sur la montagne d'où nous viendra le secours. Seigneur, Dieu de mon salut, j'ai crié devant vous le jour et la nuit; ce pauvre a crié, et le Seigneur l'a exaucé, et il l'a sauvé de toutes ses tribulations. Béni soit le Seigneur, parce qu'il a entendu la voix de ma prière ! Le Seigneur est mon aide et mon protecteur; mon cœur a espéré en lui, et il m'a secouru, et ma chair a refleuri, et du fond de ma volonté je le louerai. Tous mes os diront: Seigneur, qui est semblable à vous !