Réflexion de Lamennais - Livre 3, chapitre 9
Tout bien découle de Dieu, qui est le bien suprême, et tout ce qu'il fait est bon, parce qu'il le tire de lui. Il n'y a pas dans le monde d'autre mal que le péché: car la peine du péché n'est pas un mal, puisque, supportée patiemment, elle l'expie, et que toujours elle rétablit l'ordre que le péché avait troublé.
Ainsi nous tenons de Dieu la vie, l'intelligence, l'amour, qui doit remonter perpétuellement vers sa source, et de nous-mêmes nous ne pouvons rien, pas même dire: Mon Père ! Car nous ne savons pas prier, et c'est l'Esprit qui demande en nous avec des gémissements ineffables. L'unique chose qui nous appartienne, c'est le péché, il est le fruit de notre volonté libre, et son salaire est la mort.
Elevons-nous tant que nous voudrons dans notre pensée; voilà ce que nous sommes. Nous n'avons rien de plus que ce que Dieu nous donne dans sa bonté et sa miséricorde toute gratuite. Donc, à nous le mépris, la confusion, la honte, en nous trouvant si misérables, et à Dieu la bénédiction, l'honneur, la gloire, la puissance, comme les saints le chantent dans le ciel, auprès du trône de l'Agneau.