Réflexion de Lamennais - Livre 4, chapitre 13
"Je m'abandonne à vous, ô mon Dieu ! à votre unité, pour être fait un avec vous ! à votre infinité et à votre immensité incompréhensible, pour m'y perdre, m'y oublier moi-même; à votre sagesse infinie, pour y être gouverné selon vos desseins, et non pas selon mes pensées; à vos décrets éternels, connus et inconnus, pour m'y conformer, parce qu'ils sont tous également justes; à votre éternité, pour en faire mon bonheur; à votre toute-puissance, pour être toujours sous votre main; à votre bonté paternelle, afin que, dans le temps que vous m'avez marqué, vous receviez mon esprit entre vos bras; à votre justice, autant qu'elle justifie l'impie et le pécheur, afin que d'impie et de pécheur, vous me fassiez juste et saint. Il n'y a qu'à cette justice qui punit les crimes que je ne veux pas m'abandonner; car ce serait m'abandonner à la damnation que je mérite, et néanmoins, Seigneur, elle est sainte cette justice, comme tous vos autres attributs; elle est sainte et ne doit pas être privée de son sacrifice. Il faut donc m'y abandonner, et voici que Jésus-Christ se présente, afin que je m'y abandonne en lui, et par lui."