Réflexion de Lamennais - Livre 4, chapitre 17
"Que cet adorable Sacrement opère en moi, ô mon Sauveur ! la rémission de mes péchés; que ce sang divin me purifie; qu'il lave toutes les taches qui ont souillé cette robe nuptiale dont vous m'avez revêtu dans le baptême, afin que je puisse m'asseoir avec assurance au banquet des noces de votre Fils. Je suis, je l'avoue, une âme pécheresse, une épouse infidèle, qui ai manqué une infinité de fois à la foi donnée. Mais revenez, me dites-vous, ô Seigneur ! Revenez, je vous recevrai: pourvu que vous ayez repris votre première robe, et que vous portiez, dans l'anneau que l'on vous met au doigt, la marque de l'union où le Verbe divin entre avec vous. Rendez-moi cet anneau mystique; revêtez-moi de nouveau, ô mon Père ! comme un enfant prodigue qui retourne à vous, de cette robe de l'innocence et de la sainteté que je dois apporter à votre Table. C'est l'immortelle parure que vous nous demandez, vous qui êtes en même temps l'époux, le convive et la victime immolée, qu'on nous donne à manger. C'est à cette Table mystique que l'on trouve l'accomplissement de cette parole: Qui me mange vivra par moi. Qu'elle s'accomplisse en moi, ô mon Sauveur ! Que j'en ressente l'effet; transformez-moi en vous, et que ce soit vous-même qui viviez en moi. Mais, pour cela, que je m'approche de ce céleste repas avec les habits les plus magnifiques; que j'y vienne avec toutes les vertus; que j'y coure avec une joie digne d'un tel festin et de la viande immortelle que vous m'y donnez."