XXVI. - LES OEUVRES DU PÈRE

SONT INSONDABLES...

     Suis ton chemin, ô homme de bonne volonté, et si tu rencontres des « fils de l'Abîme », laisse-les ; sache seulement qu'ils sont attirants comme le Vide !...

     Si tu te laisses prendre, le gouffre t'absorbera méfie-toi. En présence de l'un d'eux, il te semblera qu'en toi se produit un vide, une ivresse, une attirance, une torpeur, un tourbillon, et plus cet être paraîtra briller, plus tu sentiras tes facultés décroître et s'anéantir.

     L'heure en est là, prends garde à toi ! Que ton regard intérieur s'élève alors vers le Maître.

     Mais toi qui n'as pas peur, si tu veux connaître ces «fils de l'Abîme », cherche leur fond, leur base. Hélas ! tu n'en trouveras point, car en eux, il n'y a que chaos et néant.

*
* *

     Aux petits enfants on chante :

     « Elles font, font, font, les petites marionnettes, elles font, font, font, trois petits tours et puis s'en vont... »

     (Un chansonnier, dont j'ai oublié le nom, a refait, sur ce thème, une chanson pour les grands... parce que c'est l'Heure).
 

LUEURS SPIRITUELLES

     La Terre serait inhabitable pour les enfants du Ciel, si le Christ n'avait payé pour eux au Prince de ce Monde.

     Il y a les hommes et les fils des hommes

     Les hommes sont des créatures de Dieu et nés de sa Volonté. Ces enfants du Ciel sont appelés à régner avec leur Père, qui est le Principe de tout et que nous nommons DIEU. Pour ceux-là, le Père afin de se faire reconnaître, leur a envoyé le Rayonnement de Son Coeur : le VERBE, pour que LE reconnaissant et se ressouvenant ils LE suivent jusque dans les Lieux (états) où ils doivent parvenir. Chacun d'eux a en son coeur le désir de ce Lieu et ne peut être heureux avant de l'avoir atteint.

     Les fils des hommes sont de purs animaux, mais possèdent un reflet de la divinité, que l'homme leur a transmise. Le but qu'ils poursuivent et ne peuvent dépasser est de régner sur la Nature.

     « Et les fils de Dieu, trouvant les filles des hommes jolies, les prirent pour épouses, et il en naquit une race de Titans ». (C'est la continuation de l'involution).

     La femme qui avait sa fille malade dit au Maître : « Guéris-la moi, » et Il répondit : « le pain des enfants de Dieu est pour eux et non pour les chiens. » Elle répliqua : « Permets cependant que les chiens mangent les débris du pain des enfants de la Maison ». Le Maître, qui était bon et qui pouvait, lui guérit sa fille. (Évangile). Matt. XV.

     Je te le dis, ô mon frère, il en est parmi les humains qui ne sont point des hommes selon Adam, mais des êtres de la Nature...

     Ne les suis point, car ils n'ont pas les mêmes lois que nous qui ne sommes pas d'Ici-bas.

     Ce sont les gentils de l'Écriture, non selon la lettre, mais selon l'esprit.

     Mais garde-toi de juger, car on a fermé tes yeux pour que tu ne juges point et ne sois pas méchant.
 

XXVII - LES ENVOYÉS ET LES TROUPEAUX

     Sur terre il y a tout d'abord : les troupeaux des diverses races, avec leurs conducteurs officiels, puis des envoyés du Ciel qui vivent en marge, dans le bien comme dans le mal, saints, poètes, sages, artistes, thérapeutes et illuminés de tous ordres.

     Sous les bannières ou lumières de ces envoyés se rangent respectivement les divers troupeaux.

     Les envoyés de l'Éternel ou du Destin, accomplissent leurs diverses tâches, selon ce qui leur a été donné de faire.

     Leurs vies privées ne devraient jamais être connues des troupeaux, qui se prévalent de l'un ou de l'autre pour s'excuser de ce qui n'est pas conforme à la vérité de leur Chemin.

     Celui qui, pour agir, invoque l'exemple donné par un autre, est un lâche ou un fou : il devient un charlatan !

     Les conducteurs d'hommes ne marchent pas comme les troupeaux, car ils rencontrent les ronces du chemin qu'ils fraient., Il n'y a quelquefois pas à reculer, et, pour avancer, puisqu'il leur faut défricher, ils se servent de ce qu'ils trouvent.

     Arrière ! toi qui juges les Envoyés, car en ce faisant tu ne peux arriver à rien.
 

XXVIII. - LES VOIES

     Chacun, ou plutôt tout homme sincère, suit une voie qu'il a trouvée bonne. Il y est enthousiaste et parfois même son ardeur va jusqu'à faire des prosélytes.

     Mais ici-bas rien n'est définitif, et peu à peu en s'approchant du Maître (Vérité) on s'aperçoit que bien souvent dans le passé, alors qu'on avait cru servir Sa Cause, on l'avait desservie.

     Soyons donc prudents et attendons avant de jeter la pierre aux autres.

     A mon humble avis, chacun fait ce qu'il peut (oh pas toujours tout le possible !) mais comme Jésus l'a dit : « Ceux qui font mal ne savent ce qu'ils font ».

     Quand un être change d'appartement spirituel, qu'il prenne garde de ne pas s'égarer dans la « rue » qui sera sombre, et où l'on rencontrera des voleurs, des distractions et la solitude.
 

XXIX. - RELIGIONS

     Les religions ont été fondées dans un but humanitaire, vu l'ignorance profonde dans laquelle le peuple était plongé. Elles ont enrayé les débauches, mis un frein aux passions, tenu le monde en laisse. Oui ! ce fut un bien ; mais quelle cause servirent-elles, quand ces mêmes religions se repliant sur elles-mêmes répudièrent tout ce qui n'était pas orthodoxe ? Il n'y avait que les âmes, les cerveaux d'élite qui avançaient, les autres restaient dans l'ornière creusée par les dogmes.

     Loin de nous la pensée d'attaquer aussi peu que ce soit la religion catholique, non plus qu'aucune autre ; je vous dirais même qu'il est nécessaire que les grands actes de la vie, naissance, mariage, mort, soient marqués par le prêtre de la religion à laquelle on appartient, quelle qu'elle soit.

     Cependant vous reconnaîtrez que le moment n'est plus aux arguties des anciens Conciles. (L'Heure actuelle est tellement courte, que si vous compreniez vous demanderiez tous des luttes plus grandes, afin de rattraper un peu, s'il est possible, le temps perdu). Ce n'est pas attaquer une religion que de la dépouiller de tous ces rites compliqués, subtilités théologiques ou explications vaines dont on l'entoure et qui ne sont que des raisons humaines, imposées sous de multiples prétextes, promesses et même menaces.

     Certaines conceptions humaines font penser à certains spectacles forains : pourquoi montrer le soleil à travers des vitraux de différentes couleurs pour prouver qu'il existe et qu'il nous réchauffe ? Ce serait bien mieux ne pas en modifier ou en intercepter les rayons !

     Pourquoi expliquer Dieu et Le montrer chacun à sa façon et Le vouloir pour soi ? Ne vaudrait-il pas mieux ouvrir son coeur à Son Rayon d'Amour et vivre dans Sa Lumière !

     L'homme possède un corps visible, un coeur, siège du sentiment et enfin un cerveau, organe de la pensée ou intelligence. Si dans sa jeunesse, l'Homme doit développer ses facultés physiques, je crois qu'on doit aussi l'aider à faire croître le sentiment du Beau, du Bien et du Vrai, afin de le mettre sur une voie, qu'il suivra ou abandonnera plus tard, selon sa destinée : les éducateurs devront donc, non pas le saturer de raisonnements tout faits et récités par coeur, mais au contraire, lui apprendre à considérer les choses par lui-même, à juger et choisir librement.

     Il a été et il est encore de par le monde, des hommes sombres aux airs austères qui, sous prétexte de faire connaître Dieu et de Le faire aimer, ont parlé d'un justicier terrible, implacable et vengeur, mais c'est le Prince de ce monde qu'ils ont ainsi dépeint ! Tandis que Dieu, manifesté par le Verbe Jésus, est un Dieu d'Amour, de miséricorde et de pardon.

     Le Christ a dit : « Ne chargez point les autres de fardeaux que vous-mêmes ne pouvez porter. - Aimez-vous les uns les autres. Saluez même les païens. - Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. - Nul ne peut, mais Mon Père qui est aux Cieux peut tout, demandez-Lui ». je ne crois pas qu'Il ait dit de faire de nouvelles lois, de prier les faux-dieux, de trafiquer dans le Temple, de s'anathématiser et de se faire la guerre. Pourquoi dire : « Hors de chez nous pas de salut ». N'y a-t-il pas plusieurs demeures dans la Maison du Père? Ah ! si l'on disait : « Hors la charité, l'amour du prochain et sans l'aide de Dieu, pas de salut possible », peut-être cette doctrine se rapprocherait-elle davantage de celle du Maître. N'avez-vous pas honte de contrevenir à la loi divine, lorsque vous jugez que l'un d'entre vous n'est pas dans la Vérité ?

     Nous savons tous que le mot « religion » signifie « relier » ; or, beaucoup de personnes, sans mauvaise intention disent : « Moi, je ne pratique aucune religion, mais je crois simplement qu'il y a ou doit y avoir un Être suprême ! »... je vous fais remarquer que cela ne suffit pas. D'abord toutes les créatures qui sont dans les Cieux, dans les éléments, dans les abîmes, ainsi que tout ce qui existe dans tous les règnes, jusqu'aux pierres même, tout croit à un Créateur, un Chef ; donc, si des êtres inférieurs dans la chaîne de la Vie reconnaissent un Maître, et qu'ils suivent le cours normal de leurs diverses évolutions en gravitant autour de Lui, cela prouve une fois de plus qu'ils sont reliés à quelqu'un.

     Pour prêcher par l'exemple, pour accomplir un devoir, pour réaliser une importante condition de son existence Ici-bas, l'Homme devra donc être « relié » à son Chef, à son Dieu.

     L'Heure approche où les divers serviteurs des diverses demeures de la Maison du Père vont venir chercher les âmes de ceux qui ont leur marque, car les nombreuses sectes religieuses qui émanent du Christianisme, n'existent que par suite des diversités de types, de peuples qui, n'ayant pas tous la même intellectualité, ne peuvent logiquement se grouper autour d'un même rite, d'une seule et unique cérémonie, mais, ces diverses cérémonies ne sont que des figures schématiques de la Vérité, révélée par l'Amour universel.

     Que chacun aille donc à l'Église qui lui convient, qu'il prie à genoux, debout, peu importe, pourvu que l'attitude soit respectueuse ! n'est-ce pas le même Dieu, le même Père? Pensez-vous que l'Éternel fait attention à tous ces enfantillages ? Non, mais seulement à votre bonne volonté.

     Réfléchissez donc bien quelle est votre Marque et si elle correspond bien à votre Idéal intérieur et non extérieur. (Quant à ceux qui n'en ont pas, de plein droit le Diable devient leur chef).

     Pour les Fils du Ciel, souvenez-vous que vous n'êtes pas de ce Lieu, que vous appartenez à une race descendue dans les abîmes de la matière pour une raison mystérieuse, que votre vie ne doit pas être un scandale pour les êtres qui vous entourent mais, qu'au contraire vous devez agir comme si vous portiez en vous-mêmes le sceau du Dieu vivant, devant Lequel tout s'incline avec respect.

     Le vrai chrétien ne doit juger aucune créature de son Père, car Lui seul sait pourquoi Il les a créées et les divers buts qu'elles doivent atteindre, (rencontreriez-vous un démon que vous n'avez pas à le juger). La principale vertu du chrétien c'est l'Amour.

     Puis, vous souvenant de nos errements et de notre rachat au Prince de ce Lieu par le Verbe, le Christ Jésus, il sera donc tout à fait logique que vous vous « reliiez à LUI » et Le suiviez afin d'avoir Sa Marque pour retourner avec Lui et par Lui chez notre Père.

     Voilà donc le pourquoi de l'utilité des « religions ».

*
* *

     Le CHRIST-JÉSUS est le seul qui ait pu apporter dans notre ambiance le Principe éternel, qui nous avait été retiré lors de notre chute. Il était en DIEU et DIEU LUI-MÊME, de la nature humaine Il n'avait que l'enveloppe cosmique nécessaire à sa mission ; c'est donc Dieu Lui-même qui s'est manifesté à nous, et non une créature.

     Ceux qui disent ou diront qu'Il était un initié, un évolué, ne L'ont pas compris, et cette affirmation n'a lieu que par la suggestion de l'Adversaire ; il faut nous garder de ces doctrines, quoi qu'elles puissent nous paraître bonnes ou belles, car le Malin est plein de ruses et nous pleins de faiblesses.

     Notre rédemption ne peut nous venir que du Christ et par le CHRIST. Le Principe de la Vie éternelle que nous devons comme manger, c'est-à-dire duquel doit se sustenter notre entité spirituelle, ne peut venir que de Jésus-Christ.

     Si vous entendez dire que telle secte, telle science, tel homme donne la Vie, la Vérité, en dehors de Jésus, n'y croyez point, car c'est là précisément, que se trouvent la tentation et l'erreur.

     Les vrais serviteurs du Christ ne se glorifient jamais de ce qu'ils font ou de ce qu'ils donnent, sachant bien par expérience que toute sagesse, toute puissance, toute bonté vient du coeur du Père et que ce coeur ou Verbe n'est autre que notre Maître Jésus. N'a-t-Il pas dit « je suis la porte et ceux qui veulent passer ailleurs sont des voleurs et des larrons ».

     Donc, si vous entendez dire que quelqu'un s'est déclaré comme étant grand et puissant par lui-même, ou bien encore comme un ancien prophète ou un apôtre revenu sur terre, ne le croyez point, car avant tout, les vrais serviteurs sont humbles et s'il leur arrive d'être glorifiés par les hommes, ils n'ont jamais accepté aucun hommage pour eux-mêmes.

     Voyez l'attitude de saint Paul et de Barnabé à Lystre (Actes des Apôtres, XIV, 10 à 17), sauf le Christ, aucun, même des envoyés, n'a connu sa propre entité réelle et si par exception quelques-uns l'ont su, ils l'ont soigneusement voilé aux yeux des humains.

     Voyez Jean-Baptiste lorsqu'on lui demande s'il est Elie, prophète, etc... il ne le dit point, pourtant il connaissait sa mission ; il se contenta de répondre « je suis la voix qui crie dans le désert préparez-vous, faites pénitence », et il s'inclina humblement devant son MAÎTRE.

     En matière de religion, comme en tout le reste, les orgueilleux et les superbes sont des imposteurs ou des sots.

XXX. - LES BESOINS OU FAUSSES NÉCESSITÉS

     Beaucoup de gens disent qu'ils oeuvreraient s'ils avaient le moyen de le faire ! Mais ceci n'est qu'un prétexte dont on se sert pour se disculper.

     Or, depuis plusieurs siècles et en particulier le dernier, n'avons-nous pas à notre disposition une multitude d'objets de travail, de méditation, d'études et aussi des livres, qui nous ouvrent une infinité de champs d'action.

     Que faisons-nous de plus qu'autrefois ? RIEN sinon réclamer davantage pour moins faire soi-même. J'ai vu des objets très artistiques faits par des hommes qui n'avaient aucun outil de précision et étaient obligés de se servir d'instruments les plus rudimentaires. Par contre, j'ai vu des hommes ayant tout à leur disposition, laisser leurs travaux inachevés.

     De tout cela que conclure ? Ceci, c'est que l'être humain aspire au bonheur, mais il le voudrait immédiat ! Tandis que c'est justement le contraire.

     Si le prospecteur voulait jouir de la fortune avant d'avoir découvert et exploité le gisement ; si le cultivateur voulait récolter sa moisson avant qu'elle soit ensemencée et mûre, tout le monde les taxerait de folie ! Et pourtant nous agissons tous ainsi !

     Le besoin, la nécessité, n'est pas d'avoir telle ou telle chose mais bien d'oeuvrer suivant l'occasion qui se présente pour développer nos facultés ; plus nous rencontrons d'obstacles, dans notre tâche, plus nous avons besoin de faire appel à Dieu, dont le secours nous aide et nous reste acquis.

     Voilà le But : devenir riche avec ce que les autres rejettent, c'est-à-dire les difficultés, parce qu'elles nous développent en nous enrichissant.

     L'homme pourrait arriver à comprendre ce qui vient d'être dit, si la tentation n'était pas justement placée sur sa route, pour lui faire entrevoir les bonheurs illusoires que semblent posséder ses frères mais qui, en réalité, sont mis à leur disposition comme moyens d'action, desquels ils usent plus ou moins bien, pour servir à leur satisfaction personnelle ou à l'accomplissement de leur devoir.     

     Il y a des personnes qui gémissent de ne pas avoir des situations ou des occupations en rapport avec leur intelligence ! Mais c'est qu'elles ne comprennent pas la vie.

     Cependant des dictateurs romains furent d'humbles cultivateurs, et des Sages de la Grèce devinrent des domestiques et même des esclaves. je vous le répète, la Vie est un théâtre où l'on joue le rôle qui nous est assigné dans un Temps, et un autre rôle dans un autre Temps (1).

     L'important c'est de bien savoir remplir le rôle qui nous est assigné à ce moment : si vous n'avez jamais été serviteur, qui vous servira un jour ?

     Allons, allons comprenez-vous, les orgueilleux ?

     Mes amis, n'attendons pas d'avoir tout ce qu'il faut pour commencer, mettons-nous au travail de tout notre coeur et appliquons-nous à bien réussir ce qui nous est confié, pour le reste, Dieu y pourvoira.

     Bien que n'étant pas littérateur, j'ai cru de mon devoir d'écrire ces lignes, cela suffira à ma tâche si vous avez compris ; d'autre part, si j'étais chez vous et que vous ayez quelque objet hors d'usage, j'essaierais de le réparer pour vous faire plaisir, et cela ne m'honorerait ni ne me déshonorerait, car notre devoir est partout où nous pouvons être utile. N'est-ce pas encore une façon de communier avec nos frères que de partager avec eux ce que nous avons reçu du Ciel en art, science, habileté, etc., etc. ?

     Toutes nos grandes vertus, notre courage, notre endurance, etc... etc... ne sont rien devant le Père ; ce qu'Il attend de nous, c'est que nous déposions à Ses Pieds nos infernaux sceptres de révolte, que nous arrachions nos cornes infernales (volonté) et que, humblement, nous nous soumettions à ce qui nous arrive, en remplissant de notre mieux les devoirs que nous imposent les divers milieux où nous sommes placés.

     Ceci semble rien ou peu de chose, eh bien ! ce nous serait impossible sans le secours d'En-Haut.

     Le chevalier, le soldat qui a vaincu après avoir marché au milieu de tous les dangers, sans baisser sa noble tête, n'a pas satisfait à la loi du Christ. Il faut encore qu'il s'humilie devant lui-même, car l'orgueil ne peut retourner au Pays libre, il y sèmerait la discorde, la révolte.

     Ce n'est pas que le Père veuille nous humilier, non, mais c'est pour nous éviter une seconde chute et qu'en succombant une seconde fois, nous entraînions avec nous d'autres créatures célestes.

     Tout ici-bas est vanité, l'important n'est pas l'acte lui-même, mais le coeur que l'on met à le faire.

     O, Simplicité tu es trop belle pour être déjà comprise par nous !

*
* *

Si vous demandez la LUMIÈRE, que ce soit pour vous conduire, pour voir ce dont les autres ont besoin, sans jugement, sans curiosité, mais pour les aider.

Si vous demandez la BONTÉ, que ce soit pour pardonner, pour remettre en place ce qui ne l'est plus.

Si vous demandez la puissance de l'âme, grâce du Père ou VIE RÉELLE, que ce soit pour remplir vis à vis de ceux qui ont besoin, le rôle de Providence.

Tout cela selon vos divers types, vos différents moyens, selon ce que vous aurez compris vous-même et non selon les autres.

Il faut d'abord se bien renseigner, mais ensuite délibérer seul avec sa conscience.

1° - Comprendre son Devoir selon son lieu, son temps, ses aptitudes, enfin selon les nécessités qui sont sur notre Route.

2° - Sentir l'Harmonie divine et la désirer pour les lieux où nous passons.

3° - Réaliser, c'est-à-dire oeuvrer, non pour son bonheur personnel, mais pour accomplir la Loi de Vie et faire sur la Terre la Volonté de notre Père.

Agir ainsi c'est servir Dieu, faire oeuvre de Vie, c'est aider au développement de tous les êtres afin qu'ils atteignent leur But, car la plus infime des créatures a une Tâche.
_______________________________________________________ 

(1) Voir L. S., T. II Mystère du travail.