XLV. - LES SCEPTRES DE LA FEMME

     De tous temps depuis la chute, le Serpent, par la Femme, voulut régner sur tout :

     Les anciens sages le comprirent et la placèrent au second plan. Saint Paul, par la suite, sur ce point s'exprime ainsi : « Les femmes doivent se couvrir la tête pour prier dans le Temple » (1).

     La Femme en révolte avec les lois de Dieu, a deux manières de régner : la première, celle d'antan, est celle de l'intellect. Étant plus réceptive que son compagnon, elle sait mieux que l'homme s'assimiler les diverses lueurs infernales de nos plans, lesquelles semblent des vérités pour l'état précaire dans lequel nous vivons ; même de bonne foi, la femme veut être écoutée et parfois veut obliger son compagnon à suivre ses inspirations.

     Voilà pour le premier sceptre, cela vient du Prince de ce Monde et y conduit.

     À part le sceptre infernal de l'intellectualité, qui est l'ancien fruit défendu, la Femme, par sa nature inférieure, possède une attirance passionnelle qui lui vient de la Nature même du Lieu où nous sommes : c'est la marque de la fécondité, son sceptre c'est le Ctéïs. (Mais l'Homme qui se laisse prendre aux charmes de là Nature, devient semblable aux compagnons d'Ulysse qui, par Circé, furent changés en pourceaux).

     La Femme ayant péché par le cerveau, celui-ci s'est vidé de la Lumière de notre Pays réel ; tandis que l'Homme, qui a péché par le coeur, est devenu la proie des passions et les courants des forces de la Nature ont fait leur repaire de son pauvre coeur vide d'Amour vrai.

     Les philosophes et les théologiens qui observèrent tout cela décidèrent qu'il fallait exclure la Femme du domaine de la pensée et des directions ; il en découla une philosophie sèche et aride, et la lutte recommença, car les résultats ne purent satisfaire les vrais sages.

     Hélas ! nous sommes obligés de conclure que notre pauvre race n'est pas plus avancée aujourd'hui que dans les temps anciens, car depuis l'origine des temps, une lutte a lieu sur nos plans, faisant prévaloir tour à tour le principe masculin sur le principe féminin.

     Ces alternatives diverses, ont donné naissance aux nombreux systèmes de philosophies et de religions plus ou moins bizarres qui ont semblé régir les multiples étapes de l'humanité jusqu'à la venue du Verbe, préparée par Moïse.

     Par la Femme, le monde a connu les idées les plus extravagantes, venant du Spiritus Mundi.

     Par l'Homme, le monde a senti la rigidité de la pensée droite, sèche, dure, mais inassimilable. On a essayé alors d'unir le positif avec son négatif, mais ils ne se sont pas reconnus (que chaque femme exhale le parfum qui lui est personnel et son époux la reconnaîtra).

     Les êtres de bonne volonté ont cru trouver la réalisation de leur idéal dans le mariage, mais ils ont été déçus. Ne se reconnaissant pas, ils ne se sont pas compris et de ce fait, les uns ont recommencé la luttre, et les autres sont tombés dans l'apathie et les misérables jouissances que peut donner la nature inférieure. L'union basée sur la passion est éphémère comme elle.

     Il fallait un ciment pour unir les deux pôles humains, et ce ciment, c'est l'AMOUR qu'a apporté le CHRIST.

     Ne travaillant que pour sa satisfaction personnelle, l'égoïsme replie l'être sur lui-même, et empêche l'éclosion des vertus qui lui doivent donner le bonheur. L'égoïsme ne cherche pas à donner mais à recevoir et même à prendre.

     Il faut absolument que l'Amour préside à tout, sans Lui pas d'unions, pas de noblesse, pas de grandeur, les oeuvres accomplies sans Lui sont des oeuvres forcées et sans rayonnement.

     L'Homme et la Femme, qui devraient se compléter, sont séparés par l'égoïsme (culte du moi) ; la frayeur de se perdre totalement les fait se raccrocher à une chimère qui, en les retenant dans un sens, les empêche de quitter les sphères infernales pour remonter à la Vraie Patrie.

     Il est vrai, néanmoins, que l'oeuvre du Christ suit son cours, oui, mais avec une désespérante lenteur. Pourquoi, hélas ?

     L'Homme ne sait pas cultiver l'esprit de la Femme.

     La Femme ne sait pas cultiver le coeur de l'Homme.

     L'un ne perçoit plus la Lumière, l'autre ne comprend plus l'Amour, ce qui fait que la « Bête seule » paraît, elle s'affine, elle s'instruit pour devenir un « animal savant », mais en somme, une bête seulement ».

     Le prince divin qui habite la bête et qui dort en elle, ne se réveille point, parce que les « magiciens », hommes et femmes, ne savent pas se servir de l'Élixir de Lumière-Vie, l'Homme pour la Femme, et de l'Élixir d'Amour, la Femme pour l'Homme.

     L'Homme se contente de réciter des leçons naturelles, spirituelles quelquefois... mais le Divin

     Il n'y pense guère, au lieu de veiller, il dort ! ...

     La Femme se contente d'être coquette, de charmer par l'attrait des sens, mais ne s'occupe guère du véritable Amour ! ...

     Prenez donc chacun votre « clef », Homme et Femme, et pénétrez le mystère : la bête qui n'est qu'une illusion, fruit de notre désobéissance s'évanouira... alors, ô Femme, tu verras ton Prince charmant, et toi, ô Homme, tu reconnaîtras ta Princesse (2).

     Il faut que nous établissions le règne de Dieu en nous et hors de nous sur la Terre... et ce sera le Bonheur...

     Allons, un peu plus d'humilité et que chacun rentre dans l'ordre établi par le Créateur, si vous ne voulez pas aller au Chaos. Donc, pour échapper aux embûches du Malin : que la Femme écoute l'inspiration du cerveau de l'Homme, et que l'Homme, oeuvre selon le coeur de la Femme, et cela non en mode d'animalité, mais en communion avec notre PÈRE par son VERBE, dans le rayonnement de l'ESPRIT, en Le priant de nous envoyer notre PAIN DE CHAQUE JOUR.

     L'Homme et la Femme ne sont pas deux êtres distincts et rivaux, mais deux moitiés devant se compléter.

     La Lune reflète le Soleil et ne serait pas lumineuse sans lui.

     La Femme est le reflet de l'Homme, elle porte son nom, son sceau ; mais si une influence étrangère passe entre eux, il y a éclipse, le rayonnement du soleil existe toujours, mais n'arrive plus à la lune, d'où incompréhension, froideur et semblant de disparition.

     Et maintenant oublions le pays des chimères et tâchons de nous élever au-dessus de cet état d'enfantement en accomplissant des oeuvres d'un idéal pur, ressemblant au Ciel que nous voulons atteindre.

     Et comme Orphée remontant des Enfers avec Eurydice retrouvée, ô Adam ! gravissant les pentes abruptes de la vie, conduis Ève régénérée et tous deux, montez doucement vers le Ciel, ton front nimbé de Lumière, son coeur embrasé d'Amour, votre Couple soumis au Père et accomplissant enfin l'oeuvre de Vie.

     Sur Terre, l'Homme ne serait-il pas le représentant de Dieu, et la Femme ne représenterait-elle pas la Nature?

     Leurs missions terrestres respectives ne sont-elles pas pour l'Homme, conquérir sa femme et développer en elle les sept vertus, pour se manifester et vivre dans la Nature ; pour la Femme devenir soumise à l'homme, en aidant son époux dans sa tâche?

     Dans ce but, l'Homme ne devra-t-il pas, non seulement être soumis à Dieu, mais relié à Lui par son esprit qui est une étincelle de Dieu, et la Femme reliée à l'Homme par son coeur ?

XLVI. - LES VERBES DE VIE

     Il y a trois verbes qui retiennent ma pensée : VIVRE, AIMER, AGIR.

     À quoi sert la Vie sans l'union harmonique des cellules positives et négatives, peut-elle même exister ? et puis si cet accouplement ne produit rien, c'est l'avortement des deux puissances mises en actions.

     Il faut donc oeuvrer pour produire ! Mais quoi ? L'idéal que toute créature porte en elle !

     À chaque degré de l'échelle de la Vie et des diversités de la création il y a un idéal, un but à atteindre.

     Petite fleur, reçois en ton sein le pollen qui fécondera ta destinée et toi pollen, descends dans ta corolle et accomplis en elle l'oeuvre d'un dieu. Rachète cette nature, fais-en ton séjour, reste avec elle et spiritualisant cette demeure (femme-destinée) monte doucement vers le Ciel !

     Mais sur Terre rien n'est exempt de douleur !
 

XLVII. - CONSTITUTION DE LA DUALITÉ HUMAINE :
 

HOMME = POSITIF, FEMME = NÉGATIF

     Différence de ces deux êtres sur notre plan : ils doivent arriver à se compléter et non à être égaux, rivaux, adversaires.

     Voyez leurs différents rôles marqués par la Nature qui est elle-même servante de Dieu.

     L'humanité repassera par la Tentation quand viendra la fin du Cycle.

     Le couple humain devra se présenter complet, allons n'acceptons plus entre nous les insinuations de celui qui nous a tentés autrefois.

     Le mariage est un chemin étroit où il y a place pour un et où il faut passer deux.
 

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     La douleur que provoquent les heurts de vos natures ainsi que les douleurs de l'ambiance, ressemblent aux flammes de l'alambic qui volatilisent les principes pour en faire jaillir un Esprit.

     Que les luttes, les souffrances, les pleurs ne vous séparent point, l'HOMME et la FEMME doivent reconstituer leur ENTITÉ VÉRITABLE, dans laquelle ils se manifesteront plus tard.

     Homme, prie avec ta femme, pour que ta prière soit complète.

     Homme rachète et protège ta femme.

     Femme soumets-toi et suis ton époux... et, montez doucement vers le Ciel.
 

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     L'union réelle dans et par le mariage ne peut avoir lieu sans une entière et réciproque abnégation de la personnalité des deux époux.

     Les deux couleurs individuelles doivent se fondre en une seule, pour produire une « nuance », qui sera ensuite projetée en positif-négatif (mâle-femelle).

     Ces deux courants ayant leur source dans la parfaite union des deux modalités supérieures, produiront des oeuvres harmoniques, lesquelles présidées par l'ESPRIT-SAINT, deviendront vivantes jusque sur nos plans.

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     Si difficile que cela semble être pour l'égoïsme de chacun des époux, ne pas oublier qu'en demandant au MAÎTRE on reçoit de l'aide qui centuple le petit effort individuel.

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     Quand les hommes ne sont pas à la hauteur deleur tâche, ce sont les femmes qui les remplacent et prennent la direction des affaires, autant dire que c'est le diable.

     La femme qui s'est créé une personnalité, n'est autre qu'une goule à laquelle l'Adversaire a prêté, pour un temps, une de ses émanations infernales.

     Quelquefois pourtant, c'est l'esprit de l'époux qui, étant enchaîné, agit sur la femme pour se manifester.

     Parfois, aussi, afin d'humilier l'homme tout en l'aidant, le Ciel peut se servir d'une femme pour une mission, mais dans ce cas, l'humilité de celle-ci est si grande que tout le monde la peut supporter. (L'histoire de tous les peuples en donne quelques exemples).
 

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     L'esprit de Révolte va essayer de désorbiter la Femme. L'oeuvre de la Femme est comme son enfant ; c'est sa vie ou plutôt ce qu'elle fait durant sa vie Ici-Bas.

     Ne mettez pas au monde des monstres qui vous dévoreront plus tard.

     Vos fils ne sont pas les enfants que vous engendrez physiquement, mais bien vos oeuvres, de concert avec votre époux.
 

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     Il peut arriver que dans un ménage, le mari soitmalade ou endormi moralement et qu'il oublie son rôle de chef. Le Ciel permet parfois que la femme prenne pour un temps la direction de la famille : c'est comme si, pendant le sommeil du pilote, pour éviter qu'une barque aille à la dérive, le commandement en était donné à une autre personne, mais ce n'est que pour un temps et dans des circonstances exceptionnelles.

     Il faut se méfier de l'Adversaire qui cherche toujours à griser, par l'orgueil et la révolte, la pauvre femme qui se laisse prendre à ses malins desseins.
 

XLVIII. - LE DIVORCE

     Le divorce ne constitue pas une solution chrétienne, pour trancher les différends qui opposent les époux. Rien ni personne ne peut relever les époux de la parole donnée en se mariant : ils sont unis jusqu'à la mort.

     Si on respectait mieux la promesse faite le jour du mariage, les époux feraient davantage de concessions mutuelles, pour rendre possible et agréable la vie conjugale.

     C'est la grande et coupable facilité de divorcer ici pour se remarier ailleurs, au gré d'un caprice, qui rend le mariage si fragile.

     Ce n'est pas en abandonnant son poste qu'on peut espérer gagner la victoire.

     Si l'un des deux époux oublie son devoir, l'autre devra faire doublement le sien, pour compenser.

     Ce sera aussi essayer de suivre Jésus, que de pardonner et d'aimer quand même.
 

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     L'heure approche où l'homme devra prendre sa femme par la main, pour la conduire à Dieu ou au diable.

     Si donc vous êtes filles du Ciel, commencez dès maintenant à apprendre la soumission la plus complète : ne raisonnez plus, ne vous révoltez plus.

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     L'Heure est aussi venue où quand bien même l'homme se laisserait entraîner au crime sa femme devra le suivre... sous peine de perdre le bénéfice de sa Vie.

     L'amertume du coeur est comme une flamme qui devient purificatrice lorsqu'elle est acceptée avec soumission.

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     C'est le moment où la femme semble être le plus soumise qu'il lui est demandé davantage. Elle passe alors par un état spécial pour arriver ailleurs.

     (Sainte Monique a aidé à la conversion de son époux et de son fils).

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     La veuve doit rester veuve, à moins que son premier mari ne soit pas le sien. Quand l'homme meurt, son âme reste unie avec sa femme. (Saint Paul a parlé pour les veuves).

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     Il est écrit « Malheur aux femmes enceintes et nourrices »... Ce cri d'alarme s'applique à une certaine époque, où le Foyer sera souillé, où les forces infernales passeront par nous... les démons et les élémentaires tourmenteront cruellement les pauvres humains

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     Amour maternel et amour conjugal ?

     Le diable n'a pas passé entre la mère et le fils, exemple donné à l'Humanité la Vierge et Jésus.

     Mais le Serpent a passé entre les époux, exemple : Adam et Ève.

     Ce qui rend plus difficile la rencontre et le pardon.

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     Le jeune homme qui trompe, qui oublie la parole donnée, qui se marie ailleurs deviendra la proie des passions et sera entraîné par elles ; il payera bien cher, pendant toute une vie, l'abandon de son titre de père.

     La jeune fille qui accepte son rôle de mère, qui garde son enfant, l'aime, l'élève, trouve en lui son pardon et sa rédemption.

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     Ici-bas, l'homme, de même que la femme, se recherchent : oui, ils veulent retrouver leur « double », c'est-à-dire ce qui doit les compléter.

     Hélas, ceci n'arrive pas très souvent ; et de même qu'Orphée et Eurydice, on ne peut sortir des enfers sans se perdre, pour se retrouver enfin au Pays de la Liberté.

     Le Pays de la douleur n'est pas propice au Bonheur !... Mais... ESPÉRANCE... CE QUE L'ON PERD POUR LA VÉRITÉ ON LE RETROUVE AVEC ELLE.

     Conclusion : ne cherche pas trop à voir le visage (l'âme) de ta compagne ou de ton compagnon, escortez-vous mutuellement, jusqu'au dehors du « Gouffre » (terre), là seulement vous vous reconnaîtrez.

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     Oui, la virginité telle qu'on l'explique matériellement a son importance, malheureusement les femmes oublient trop facilement son symbole et sa valeur.

     Mais il faut aussi envisager la virginité de l'âme, il faut savoir se garder sur tous les plans des souillures du mensonge et de toutes les perfidies du Malin.

     Sans la virginité de l'âme, la virginité de la matière est bien fragile.
 

XLIX. - LA VIERGE ET LA MAGDELEINE AU GRAND MYSTÈRE DU GOLGOTHA !

     Que les femmes les contemplent avec leur âme et essaient de comprendre : la VIERGE, vertu, céleste, n'appartient pas à la race adamique : rien de terrestre en elle. Elle dit à l'Humanité : « Le PÈRE est bon ! ». C'est un modèle sublime, toutes les femmes devront passer devant Elle : contemplez-la souvent; et surtout au moment du danger, à l'heure de la tentation.

     La Magdeleine, s'étant grisée de toutes les ivresses et en ayant éprouvé le dégoût et la lassitude, passe au feu de la souffrance, du repentir et de la pénitence. Un jour, enfin, n'ayant que des parfums, elle rencontre Jésus, baigne les pieds du Maître et les essuie ensuite de ses cheveux (symbole de son charme féminin).

     Le Divin Maître reçoit l'offrande de l'ancienne courtisane, qu'il donne alors en exemple et qu'il accepte au Calvaire !

     Si toutes vous avez été comme la Magdeleine avant la rencontre de Jésus, soyez aussi comme elle après ! ...

     Qu'y a-t-il dans vos coeurs ?

     Relents de passions ou parfum d'amour vrai ?


(1) Voir Épître de Saint Paul aux Corinthiens.
(2) L'Histoire de la « Belle et la Bête », de la « Belle au Bois dormant », sont des contes pour les petits enfants, mais sont profondément initiatiques et vrais pour les grands.