18 février
Bouquet spirituel: «Donnez et l'on vous donnera... On se servira envers vous de la mesure dont vous vous serez servis.» Lc 6, 38
SAINTE BERNADETTE SOUBIROUS
Voyante de Lourdes, et Religieuse à Nevers
(+1879)
Le nom de Bernadette, l'humble et douce privilégiée de la Vierge Immaculée, est inséparable de celui de Notre-Dame de Lourdes (fête le 11 février). La Voyante étant plus connue que la sainte religieuse, nous rappellerons de préférence en ce jour, celle que le Pape Pie XI a béatifiée le 14 juin 1925, sous le nom de Soeur Marie-Bernard, de la Congrégation de Nevers.
C'est huit ans après les apparitions que Bernadette arrivait au couvent de Saint-Gildard, le 7 juillet 1866. On comprend qu'elle y fut un objet de pieuse curiosité, non seulement pour les Soeurs, mais aussi pour les personnes du monde. Toutefois, cette curiosité, quand elle s'en apercevait, ne troublait point son calme et son humilité, tant elle vivait recueillie, tout entière à la pensée de Dieu, de Jésus et de Marie.
Dieu permit que les humiliations ne lui manquassent pas de la part des supérieures. La Sainte Vierge lui avait promis de la rendre heureuse, "non pas en ce monde, mais au Ciel."
Elle eut aussi beaucoup à souffrir des crises d'asthme qui déchiraient sa poitrine. On lui confia successivement les charges d'infirmière et de sacristine. Bientôt, elle n'eut plus qu'un état, celui de victime: victime de pureté, elle avouait ne pas connaître le péché; victime d'humilité, elle se regardait comme "un balai qu'on met dans un coin".
Il fallait l'entendre dire: "Marie est si belle que, quand on L'a vue une fois, on voudrait mourir pour La revoir." Ce bonheur lui arriva le 16 avril 1879. Toute sa vie de religieuse, comme celle de Voyante abonde en traits pleins de charme et d'édification.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SAINTES CONSTANCE, ATTICA et ARTÉMIE
Vierges
(†350)
Constance, fille de l´empereur Constantin, était encore païenne et affligée d´un ulcère qui envahissait peu à peu tout son corps. Elle alla, dans l´impuissance où elle voyait les médecins, solliciter du secours au tombeau de sainte Agnès, dont on lui citait quelques miracles. Lorsqu´elle fut là, elle pria et s´endormit. Alors elle entendit une voix qui lui disait: "Constance, allez constamment, croyez en Jésus-Christ Fils de Dieu, et Il vous guérira." Elle se réveilla et se trouva guérie.
Aussitôt, retournant au palais, elle annonça vivement à son père le miracle qu´elle venait d´obtenir. Parmi les généraux de Constantin, le principal était alors Gallicanus, père de deux vierges nommées Attica et Artémie. Ce personnage, qui était veuf depuis quelque temps, voyant la princesse Constance florissante de santé, demanda sa main à son père.
Constantin, qui comprenait que sa fille avait pu faire le voeu de virginité, hésitait à répondre. Constance vint à son aide et dit à Gallican: "Je vous prie de remettre les noces que vous projetez après la victoire que vous allez remporter sur les Scythes, et laissez-moi vos deux filles Attica et Artémie."
Le général, voyant dans ces paroles une prophétie, partit pour la guerre, emmenant avec lui deux sages officiers que la princesse lui donnait pour conseillers et qui étaient les saints Jean et Paul; ils lui firent comprendre que cette victoire qu´il attendait lui serait accordée par le Dieu de Constance; et dès qu´il se vit vainqueur, il se déclara chrétien. Il ne songea plus qu´à en remplir les devoirs. Les noces n´eurent pas lieu. Les trois vierges se consacrèrent à une retraite sainte auprès du tombeau de sainte Agnès. Elles allèrent rejoindre cette grande vierge, et sont honorées ensemble le 18 février de l´an 350.
C. de Plancy, Vie des Saints, Tome 4, p. 312-313