20 mars
Bouquet spirituel: «S'ils ont appelé le Père de famille Béelzébub, combien plus ceux de Sa maison !» Mt. 10, 25
SAINT FRÈRE ANDRÉ
(1845-1937)
Qui ne connaît le Frère André, thaumaturge du Mont-Royal et grand ami de saint Joseph à qui il attribuait les innombrables guérisons obtenues par son entremise?
Né le 9 août 1845, le petit Alfred était le sixième de dix enfants. A l'âge de 9 ans, il perdit son père, puis trois ans plus tard, sa mère. Alfred devint donc orphelin à l'âge de 12 ans; bien que d'une santé débile, pendant treize ans, le petit devra, pour subvenir à ses besoins, errer ça et là à la recherche du travail.
Puis, en 1870, Alfred Bessette entre au noviciat des religieux de Sainte-Croix et reçoit le nom de Frère André. C'était l'année même où Pie IX constituait saint Joseph patron de l'Église universelle. Au sortir du noviciat, le frère André reçoit la charge de portier au collège Notre-Dame du Sacré-Coeur, poste qu'il gardera pendant 40 ans. Il cumulait plusieurs emplois, tels: brosser les planchers, laver les vitres, entrer le bois de chauffage, couper les cheveux des élèves du collège, sonner le réveil matinal des religieux, faire les commissions, sans compter bien d'autres petits travaux d'entretien et de bricolage.
Dans ses multiples occupations, il ne perd pas de vue le surnaturel. Chacune de ses heures est peuplée de prières. Il médite surtout les souffrances du Sauveur et converse avec saint Joseph, son saint de prédilection.
Plus tard, face à l'affluence des foules, le Frère André accueillera les gens dans sont petit bureau, de six à huit heures par jour, beau temps, mauvais temps, et cela durant plus de vingt-cinq ans. Les guérisons miraculeuses allèrent en se multipliant. Les gens venaient de tous les coins du Canada, des États-Unis et même d'Europe, pour demander leur guérison. Et le Frère André d'observer souvent. "C'est étonnant, on me demande souvent des guérisons, mais bien rarement l'humilité et l'esprit de foi. C'est pourtant si important. Si l'âme est malade, il faut commencer par soigner l'âme. Avez-vous la foi? Croyez-vous que le bon Dieu peut faire quelque chose pour vous? Allez vous confesser au prêtre, allez communier, vous reviendrez me voir ensuite."
Les centaines et centaines de béquilles, de cannes, de corsets et d'ex-votos, laissés par les infirmes guéris par l'intercession du bon Frère André, attestèrent longtemps les guérisons physiques obtenues à l'oratoire Saint-Joseph. Mais combien plus d'âmes furent guéries et converties rien qu'à voir et entendre l'humble portier du Mont-Royal?
Puis le 6 janvier 1937, fête de l'Épiphanie, le petit Frère André, usé par les années et un dévouement à toute épreuve, s'éteignait peu après minuit, âgé de 91 ans. Saint Joseph venait chercher son cher dévot, celui qui avait tant travaillé à répandre son culte. Un de ses amis a laissé du Bx Frère André le témoignage suivant: "Il a passé sa vie à parler des autres au bon Dieu et du bon Dieu aux autres."
Puisse l'intercession du Bx Frère André obtenir du bon saint Joseph, le secours nécessaire à la sainte Église afin qu'elle traverse les écueils sans nombre, suscités par la tempête qui la secoue présentement dans sa navigation vers le port céleste.
Revue Magnificat, Janvier 1987, p. 12
SAINT WULFRAN
Archevêque de Sens
(647-720)
Saint Wulfran était fils d'un officier du roi Dagobert; il passa quelques années à la cour, mais il n'échoua point contre les écueils où la vertu des grands fait si souvent naufrage, et sut allier toujours les devoirs de son état avec la pratique des maximes de l'Évangile.
Élevé sur le siège archiépiscopal de Sens, il se livra tout entier aux oeuvres de son saint ministère. Après avoir gouverné son diocèse pendant deux ans et demi à peine, il se sentit intérieurement sollicité d'aller prêcher l'Évangile aux Frisons. Il s'embarqua avec plusieurs religieux décidés à courir tous les dangers de son apostolat.
Pendant la traversée, un fait miraculeux fit connaître le mérite de l'évêque missionnaire. Comme il disait la Messe sur le navire, celui qui faisait l'office de diacre laissa tomber la patène à la mer; Wulfran lui commanda de mettre la main à l'endroit où la patène était tombée, et aussitôt elle remonta du fond des eaux jusque dans sa main, à l'admiration de tous.
A force de miracles, le courageux apôtre opéra chez les sauvages Frisons de nombreuses conversions. Wulfran, son oeuvre à peu près terminée, alla passer le reste de ses jours dans un monastère; sa sainte mort arriva vers l'an 720. Saint Wulfran a toujours été très honoré en Picardie, et de nombreuses faveurs ont été obtenues de Dieu par son intercession.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.