8 avril
Bouquet spirituel: «Celui qui mange Ma chair et boit Mon sang demeure en Moi, et Moi en lui.» Jn 6, 57
BIENHEUREUSE MARIA ASSUNTA
Franciscaine Missionnaire de Marie
(1878-1905)
Maria Assunta naissait à Force, dans les Marches d'Ancône, le 20 août 1878. Issue d'une famille pauvre, aînée de cinq enfants, elle travailla tôt comme manoeuvre chez les maçons afin d'aider ses parents. Malgré son labeur acharné, la pieuse jeune fille s'imposait de rudes mortifications; elle jeûnait trois fois la semaine, mangeait sa soupe sans assaisonnement, portait un cilice qui souvent la blessait jusqu'au sang et dormait sur des briques.
Agée de 20 ans, elle est admise chez les Franciscaines Missionnaires de Marie, où elle se livre avec ferveur à tous les exercices de la communauté. Les journées ne suffisant pas à son zèle, la Bienheureuse donne une partie de ses nuits à Dieu. On la voyait se lever doucement, s'agenouiller et prier au pied de son lit.
Elle répétait souvent: "Pour Jésus, comme Jésus veut." Telle est sa réponse invariable devant la consolation ou l'épreuve, la joie ou la douleur.
L'humilité lui semble naturelle. Les travaux serviles lui reviennent de droit et lorsqu'on la réprimande, fut-ce par erreur, Soeur Maria Assunta remercie par un gracieux et aimable sourire. Mieux que de se mépriser, elle s'ignore et elle aime.
Devant Jésus Eucharistie, elle s'abîme dans la prière et la contemplation; immobile, les yeux fixés sur l'Hostie, son regard paraissait transpercer l'apparence du pain eucharistique et son âme semblait absorbée dans le face à face de l'au-delà.
En 1904, peu après sa profession perpétuelle, elle apprend son prochain départ pour la Chine, des larmes de bonheur lui montent aux yeux. Là, la moisson réclame tout son dévouement. Le nombre des orphelines à soigner se chiffre à 400. Soeur Maria Assunta y met tout son coeur et assume le travail de la cuisine. Dans ce pays lointain, elle continue à accomplir des choses très ordinaires avec la plus grande perfection, rigoureusement fidèle aux plus petits détails de la Règle. Après sa mort, on retrouva ces paroles écrites de sa main: "Faire tout pour le seul amour de Dieu, je voudrais l'écrire avec mon sang."
Au printemps 1905, le typhus sévit à l'orphelinat. Déjà, 4 religieuses succombent en quarante jours. Le 19 mars, Soeur Maria Assunta doit s'aliter. Elle attendra dans des souffrances indicibles l'heure choisie par Dieu pour l'éternelle récompense.
Le 7 avril, vingt minutes avant son dernier soupir, un parfum mystérieux et indéfinissable imprégna la chambre de l'agonisante, se répandit bientôt dans toute la maison pendant 3 jours. Ses funérailles revêtirent une allure de fête. Comme l'écrivait sa mère supérieure: "Soeur Maria Assunta n'avait passé que neuf mois au Chansi, mais ce temps avait suffi pour faire connaître à tous sa grande vertu."
Son testament spirituel se renferme dans cette phrase qu'elle a si bien vécue: "Je demande au Seigneur la grâce de faire connaître au monde la pureté d'intention, qui consiste à faire tout par amour de Dieu, même les actions les plus ordinaires."
Tiré d'un petit livre écrit par les Franciscaines Missionnaires de Marie, Québec.
SAINT PERPET ou PERPETUUS
Évêque de Tours
(mort en 494)
Saint Perpetuus, originaire d'une famille sénatoriale d'Auvergne, dans la première moitié du Ve siècle, fut désigné par l'éclat de ses vertus au clergé et au peuple de Tours pour gouverner leur Église, en 461.
La gloire de l'épiscopat de saint Perpetuus, ce fut son amour pour saint Martin et pour la basilique qu'il avait fait construire en son honneur, basilique que les auteurs et les poètes de l'époque comparent au temple de Salomon et regardent comme une des merveilles du monde. La construction de ce temple, digne du Saint qui devait y être honoré, dura vingt-deux ans; sa consécration se fit avec une grande solennité; Perpetuus y avait invité un grand nombre d'évêques et de religieux.
Lorsqu'on voulut exhumer le corps de saint Martin pour le transporter dans un sanctuaire du nouvel édifice, on éprouva des difficultés insurmontables, et l'on ne put remuer le cercueil; le projet allait être abandonné, quand un vieillard inconnu, revêtu du costume d'abbé, s'approcha et dit: "Ne voyez-vous pas que saint Martin est prêt à vous aider?" Et aussitôt, de ses mains, il souleva sans effort le corps du bienheureux. C'était sans doute un ange envoyé du Ciel ou peut-être saint Martin lui-même.
De nombreux miracles s'opérèrent plus que jamais au tombeau de saint Martin, et depuis ce temps le nom de saint Perpetuus se trouva lié à toutes les gloires de la superbe basilique. Le saint évêque de Tours bâtit beaucoup d'autres églises; de là vient qu'on le représente avec un édifice sacré sur la main, symbole qui convient fort bien, du reste, à l'un des plus grands bâtisseurs d'églises qui aient jamais existé.
Saint Perpetuus aima les pauvres, son clergé et son Église d'un ardent amour, comme son testament en fait foi. Voici quelques lignes de ces pages vraiment épiscopales: "Au nom de Jésus-Christ. Ainsi soit-il. Moi, Perpetuus, pécheur, prêtre de l'Église de Tours, je ne veux pas partir de ce monde sans laisser un testament, de peur que les pauvres ne soient privés des biens dont la bonté du Ciel m'a libéralement doté, et de peur que les biens d'un prêtre ne passent à d'autres familles qu'à mon Église. Je donne et lègue à tous les prêtres, diacres et clercs de mon Église, la paix de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il. Que le Seigneur Jésus détruise du souffle de Sa bouche tous les impies! Ainsi soit-il, ainsi soit-il! Paix soit à l'Église, paix soit au peuple, à la ville et à la campagne... Pour vous, mes frères bien-aimés, ma couronne, ma joie, mes seigneurs, mes enfants, pauvres de Jésus-Christ, indigents, mendiants, malades, orphelins, veuves, vous tous, je vous fais et constitue mes héritiers..."
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.