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11 juillet

Bouquet spirituel: «Veillez donc, car vous ne savez pas quand viendra le maître de la maison.» Mc 13, 35

Saint Pie Ier

SAINT PIE Ier
Pape et martyr
(142-157)

Le premier pape qui porta le nom glorieux de Pie était un Italien de la ville d'Aquilée, dans l'état de Venise. Encore tout jeune, il vint habiter Rome où il fut admis au nombre des diacres. Le futur élu au souverain pontificat exerçait le sacerdoce lorsque le pape Hygin mourut martyr, en l'an 142. Il adopta le nom de Pie Ier, nom qui devait devenir si cher à l'Eglise.

Avec l'aide des lumières de saint Justin le Philosophe, il combattit l'hérésie de Valentin et refusa de communiquer avec Marcion qui tentait d'introduire dans l'Eglise la doctrine fataliste des deux principes, l'un auteur du bien, dont l'âme serait une émanation, l'autre auteur du mal, dont le corps serait l'ouvrage. Le saint pape Pie Ier eut surtout à combattre l'hérésie des Gnostiques implantée par Simon le Magicien qui avait essayé de tromper les fidèles de Rome par ses prestiges et ses artifices diaboliques.

Saint Pie Ier établit que la fête de Pâques se célébrerait le dimanche, en mémoire de la glorieuse Résurrection du Sauveur qui eut lieu ce jour de la semaine. Il fixa cette loi inviolable afin de continuer la pieuse coutume qui s'observait déjà par la tradition des Apôtres, et parce qu'il désirait abolir les superstitions de certaines Eglises qui voulaient imiter les Juifs en cette sainte solennité.

Saint Pie Ier venait souvent célébrer le Saint Sacrifice de la messe dans l'illustre maison de saint Pudens, sénateur qui voulut consacrer sa maison afin de la convertir en église ouverte à tous les chrétiens. Comme une multitude de païens accouraient en ces lieux bénis pour demander leur admission au sein de l'Eglise naissante, cette affluence ne tarda pas à être remarquée par les idolâtres jaloux et hostiles qui s'empressèrent d'adresser leurs plaintes à l'empereur Marc-Aurèle Antonin.

Ce prince ralluma la persécution à cause du grand nombre de conversions qui ne cessaient de se multiplier dans son empire. Il défendit aux chrétiens de se mêler au reste du peuple et de paraître dans les marchés, ainsi qu'aux thermes publics.

Saint Pie Ier gouverna la chrétienté pendant plus de quinze ans. L'histoire conteste que ce pontife ait donné son sang pour la foi, mais l'Église l'honore comme martyr. Il fut enseveli dans la catacombe du Vatican, auprès du corps de saint Pierre.

Tiré des Petits Bollandistes, Paris, 1874, tome VIII, p. 242-243 -- L'abbé Daras, édition 1869, tome III, p. 72-75 -- l'Abbé Pradier, éd. 1889, p. 314-315.


SAINT JACQUES
Évêque de Nisibe
(+ 350)

Saint Jacques naquit en Mésopotamie, à Nisibe. Après quelques années d'études, il se retira dans un désert, où il passait le beau temps en plein air, dans les bois, et l'hiver dans une caverne qui lui servait d'oratoire. Il n'avait là, pour nourriture, que des herbes et des fruits sauvages; ses habits de poils de chèvre lui servaient de cilice; il élevait sans cesse son âme vers Dieu par la prière.

L'évêché de Nisibe étant devenu vacant, le clergé et le peuple, frappés de ses grandes vertus et de ses miracles, l'élurent d'une commune voix pour leur évêque. Le nouveau pontife ne changea rien à sa vie de moine; sa table fut toujours pauvre, ses habits furent humbles et grossiers, son lit était la terre nue. Consoler les affligés, secourir les veuves et les orphelins, mettre la paix dans les familles, soulager les misérables, telles étaient ses plus chères occupations.

Jacques endura divers supplices, dans la persécution de Maximien Galère. Au concile de Nicée, où fut condamné l'hérétique Arius, il se fit admirer par sa doctrine, par sa piété et par son courage, et contribua de toutes ses forces à confondre l'impiété d'un si dangereux ennemi de la foi.

Le grand évêque fut le sauveur de sa ville épiscopale, assiégée par Sapor II, roi de Perse, l'an 350, et ce fait l'a surtout rendu célèbre dans la postérité. Après des efforts inutiles pour pénétrer dans la place, le prince fit arrêter le fleuve qui traversait la ville; puis, rompant les digues, lâcha les eaux contre les murailles, qui s'écroulèrent en plusieurs endroits. Le lendemain devait avoir lieu un assaut général; mais l'ennemi ne se doutait pas que l'évêque, à lui seul, valait plus qu'une armée. Jacques passa toute la nuit en oraison, et le lendemain, à l'étonnement des assiégeants et des assiégés, les brèches des murailles se trouvèrent parfaitement réparées. Sapor, à cette vue, lança une flèche contre le ciel pour se venger. Saint Éphrem, qui était alors à Nisibe, pria l'évêque de monter sur les murailles et de maudire l'armée ennemie. Étant monté sur le haut d'une tour, Jacques prononça ces paroles:
"Seigneur, qui pouvez par les plus faibles moyens humilier l'orgueil de vos ennemis, défaites cette multitude par une armée de moucherons." La prière de ce nouveau Moïse fut aussitôt exaucée, car un essaim innombrable de moucherons s'attacha aux oreilles et aux narines des chevaux et des éléphants, et bientôt l'armée persane fut dans une déroute complète.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.