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9 octobre

Bouquet spirituel: «Jésus-Christ, étant riche, S'est fait pauvre pour vous, afin que vous soyez riches par Sa pauvreté.» II Cor. 8, 9

Saint Louis Bertrand

SAINT LOUIS BERTRAND
Missionnaire dominicain
(1526-1580)

Né en Espagne, à Valence, où son père professait le notariat, saint Louis Bertrand reçut le baptême sur les mêmes fonts baptismaux que saint Vincent Ferrier. Ce Saint ne reçut que des exemples de charité et de foi de toute sa famille. A l'âge de sept ans, il organisait de petites retraites dans quelque coin où rien ne pouvait le divertir de la pensée du bon Dieu. Son enfance toute pieuse fit présager de sa sainteté future. Adolescent, plutôt que de se joindre aux amusements des jeunes gens de son âge, Louis Bertrand préférait visiter les malades et s'appliquait à les secourir.

Le jeune Louis ne tarda pas à revêtir l'habit clérical. Entré dans l'Ordre de St-Dominique, il fut un exemple de toutes les vertus religieuses dès le noviciat, et malgré sa complexion délicate, il ne cessa jamais d'être le plus ardent à toutes les observances régulières. Ses parents alléguèrent le prétexte de sa santé fragile pour l'inciter à abandonner la vie religieuse, mais Louis leur répondit qu'il aimait mieux mourir que de quitter son monastère.

Bien qu'il se jugea profondément indigne de la grâce du sacerdoce, Louis Bertrand fut ordonné prêtre à l'âge de vingt-trois ans. Lorsqu'il reçut la charge de maître des novices, il prit comme résolution et devise cette courte sentence d'un grand équilibre spirituel: "Douceur de mère, autorité de père."

En 1576, après avoir merveilleusement transformé son couvent et la ville de Valence par ses vertus et ses prédications, Louis Bertrand s'embarqua à Séville avec d'autres religieux qui partageaient son idéal d'évangéliser les Indiens d'Amérique. Après avoir surmonté les périls d'une effroyable tempête, le navire aborda en Nouvelle-Grenade, appelée aujourd'hui Colombie. Il y opéra un bien immense ainsi que chez les indigènes du Pérou. Les missionnaires ignoraient tout de la langue indigène, mais saint Louis Bertrand se fit comprendre d'eux par miracle, sans aucune difficulté, en parlant uniquement espagnol.

Comme le nombre des convertis augmentait chaque jour, les ennemis de la foi tentèrent de se débarrasser de l'ardent apôtre en l'empoisonnant. Les assassins se réjouissaient déjà de sa mort, lorsqu'ils virent le Saint venir à leur rencontre en souriant. Un revirement complet se produisit alors subitement en eux. Regrettant sincèrement leur infâmie, ils implorèrent leur pardon et réclamèrent le baptême.

Louis Bertrand dut retourner en Espagne sur l'ordre de ses supérieurs. Durant douze ans, il prêcha dans son pays natal, luttant contre le mal, propageant avec zèle la dévotion au rosaire et s'appliquant à former des religieux à l'esprit de prière et à l'humilité, vertus qu'il leur recommandait avant toutes autres.

Accablé par les infirmités, saint Louis Bertrand s'en réjouissait et répétait comme saint Augustin: "Brûlez, déchirez Seigneur, mais pardonnez-moi!" Dans sa dernière maladie, il ne perdit jamais patience ni courage. Dieu le réconforta par des visions et la révélation des douleurs de la Passion de Son divin Fils. C'est dans des transports et des effusions d'amour qu'il rendit son âme à son Seigneur, le 9 octobre 1580.

Résumé O.D.M.


SAINT DENIS
Évêque
et SES COMPAGNONS
Martyrs
(vers l'an 117)

D'après une très respectable tradition, saint Denis, évêque de Paris, au 1er siècle, est bien cet illustre Athénien converti par l'Apôtre des nations. Il sacrifia la gloire, la fortune, l'amitié, tout dans ce monde, pour prêcher l'Évangile. Formé à l'école du grand Apôtre, doué d'une rare intelligence, il devait par sa science, ses écrits, ses vertus, qui lui ont fait donner le nom d'homme céleste et divin, devenir l'une des premières gloires du christianisme naissant.

Après avoir gouverné quelques temps l'Église d'Athènes en qualité d'évêque, il prit avec lui le prêtre Rustique et le diacre Éleuthère, traversa la mer et vint à Rome, où il se présenta au Pape saint Clément pour évangéliser les peuples qu'il lui assignerait. Le saint Pape l'envoya, avec un groupe de prédicateurs apostoliques, à la conquête spirituelle des Gaules.

Confiant à quelques-uns de ses disciples plusieurs parties de cette vaste contrée, il s'avança jusqu'à Paris, qui alors s'appelait encore Lutèce. Il y entra du côté de la porte Saint-Jacques, avec ses deux premiers compagnons, et parla si éloquemment des mystères du christianisme, qu'il convertit dès l'abord une foule de païens; plusieurs chapelles furent construites, l'Évangile faisait des progrès rapides, quand le démon suscita une terrible persécution contre ce nouveau culte, qui menaçait de tout envahir.

Denis, âgé de plus de cent ans, donna l'exemple de la fermeté dans les supplices, et son courage fortifia celui de sa chrétienté au berceau; ni la prison, ni les fouets, ni le feu, n'ébranlèrent sa constance. Attaché à une Croix il y prêcha le grand mystère de la Rédemption du monde; enfin, après avoir eu le bonheur de célébrer le Saint Sacrifice de la Messe dans sa prison, devant ses compagnons de supplice, consolé par l'apparition du Sauveur, il eut la tête tranchée, avec une foule de chrétiens, au lieu qui porte le nom de Montmartre, ou Mont-des-Martyrs. Dieu permit qu'après l'exécution son corps se leva de lui-même, pour porter sa tête entre ses mains, à deux lieues de là, au lieu appelé Saint-Denis, en souvenir de ce fait mémorable.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.