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23 octobre

Bouquet spirituel: «Rendez ma joie parfaite, en ayant les mêmes pensées, un même amour, une même âme, les mêmes sentiments.» Phil. 2, 2

Le très saint Rédempteur

Le TRÈS SAINT RÉDEMPTEUR

Cette fête rappelle le touchant mystère de la Rédemption, c'est-à-dire du rachat de nos âmes perdues et défigurées par le péché, mais restituées dans la ressemblance et l'amitié divine grâce à la substitution que le Verbe éternel a voulu faire de Lui-même comme victime d'expiation. En décrétant l'Incarnation opérée par la vertu de l'Esprit-Saint, Dieu le Père a agréé l'holocauste parfait de Son divin Fils, Lui permettant de venir souffrir comme homme, à notre place. Dieu en effet, a tant aimé le monde qu'Il lui a donné Son Fils unique afin que tous ceux qui croient en Lui ne périssent pas, mais aient la vie éternelle. Car Dieu n'a pas envoyé Son Fils dans le monde, pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui, (Jean 3, 16-17) car C'est en Lui, par Son sang, que nous trouvons la rédemption, la rémission de nos fautes. (Eph. 1, 7 et Col. 1, 14)

L'Homme-Dieu nous a rachetés en nous tirant d'un double abîme. Le premier fut creusé par le péché d'Adam, qui nous avait ravi tous nos droits au Ciel. Le second, plus affreux et plus profond, est creusé par nos fautes personnelles. Mais la miséricorde divine s'est avérée plus grande que notre malice et notre perfidie car, par Ses souffrances et par Sa mort, le Sauveur nous a réintégrés dans nos droits au paradis et à la possession éternelle de Dieu. Tant que nous commettons le péché, Son sang est toujours prêt à nous purifier et à nous racheter, de sorte que nous trouvons plus en Jésus Rédempteur que nous n'avions perdu en Adam. La grâce nous apporte plus de biens que le péché ne nous a causé de maux. L'Église a donc bien raison de s'écrier en parlant du péché de notre premier père: "O heureuse faute, laquelle nous a valu un Rédempteur qui obtient grâce pour toutes nos fautes!"

Par Sa Rédemption, le Fils de Dieu ne nous mérite pas seulement le pardon de nos fautes, mais Il nous mérite aussi toutes les grâces qui font les saints, comme les bonnes pensées, les pieux désirs, les grâces des sacrements et de tous les moyens de salut largement dispensés par la sainte Église. Notre Rédempteur aurait pu nous racheter et nous procurer tous ces biens par un seul de Ses soupirs, mais Il a voulu subir tous les opprobres et toutes les douleurs, Il a voulu donner tout Son sang et renouveler Son sacrifice tous les jours sur tous les autels du monde, cela, afin de nous témoigner plus d'amour et pour ôter tout prétexte à notre lâcheté.

De même que Moïse a élevé le serpent au désert, ainsi faut-il que le Fils de l'Homme soit élevé, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais ait la vie éternelle. (Jean 3, 14-15) Comme ceux qui regardaient le serpent d'airain ne mouraient pas de la morsure des serpents, mais en était guéris, ceux qui considèrent le Crucifié par la foi sont guéris des blessures du péché. Voilà en quoi la figure diffère de la réalité. "Jésus-Christ, explique saint Augustin, est descendu du ciel et Il est mort, et par Sa mort elle-même, Il nous a délivrés de la mort."

Le titre de Rédempteur proclame bien haut combien nous devons aimer Dieu le Père, Lui qui, dans Son ineffable charité a daigné livrer Son Fils bien-aimé pour racheter de pauvres esclaves. Après un dévouement si divin, pourrions-nous hésiter à Lui sacrifier tous nos biens, notre corps, notre esprit, notre coeur, enfin, tout notre être? Comment ne pas aimer le Fils de Dieu qui a bien voulu Se livrer à la mort ignominieuse de la croix pour nous sauver, nous, Ses ennemis. Si nous nous devons tout entiers à Lui comme créatures, que ne Lui devons-nous pas comme rachetés! Il ne Lui a coûté qu'une parole pour créer l'univers, mais que de courses, que de travaux, que de sueurs, que de fatigues, que d'humiliations, que de supplices pour nous racheter!... Ne rendons pas Ses souffrances et Sa mort inutiles, mais soyons dociles à Ses commandements, travaillons sans relâche à notre salut et à celui du cher prochain.

Résumé O.D.M.