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22 décembre

Bouquet spirituel: «Nous serons semblables à Lui, parce que nous Le verrons tel qu'Il est.» I Jn 3, 2

Sainte Françoise Cabrini

SAINTE FRANÇOISE-XAVIER CABRINI
Fondatrice des Soeurs Missionnaires du Sacré-Coeur
(1850-1917)

Né à Santangelo, près de Lodi, en Lombardie, treizième enfant d'une famille de cultivateurs, la petite Marie-Françoise, de santé si frêle, ne semblait guère vouée à traverser trente fois l'océan et à établir des fondations qui essaimeraient jusqu'en Australie et en Chine.

Françoise Cabrini embrassa la profession d'institutrice. Plusieurs tentatives pour se faire religieuse échouèrent à cause de sa santé précaire. Elle désirait aussi ardemment devenir missionnaire. Le curé de Codogno qui connaissait sa force d'âme, la fit venir à l'âge de vingt-quatre ans dans la Maison de la Providence pour remettre de l'ordre dans ce couvent où quelques orphelines recevaient leur formation. Un jour, l'évêque de Lodi dit à Françoise: «Je sais que vous voulez être missionnaire. Je ne connais pas d'institution qui réponde à votre désir. Fondez-en une!» Soeur Cabrini réfléchit un instant et répondit fermement: «Je chercherai une maison.» Elle posa à Codogno les bases de l'Institut des Soeurs Missionnaires du Sacré-Coeur. La prière était l'âme de leur action; l'oraison remplissait quatre heures du jour, une cinquième s'ajoutait pour la fondatrice qui se levait une heure plus tôt que ses soeurs.

En sept ans, Mère Cabrini accomplit l'objectif désiré: l'établissement de sa congrégation à Rome et son approbation par le souverain pontife Léon XIII. De Rome, son institut s'étendit rapidement. La Sainte croyait que la Chine l'appelait, mais le pape lui demanda d'envoyer ses soeurs en Amérique pour aider les cinquante mille émigrés italiens qui attendaient un support matériel, spirituel et moral. Le Saint-Père lui dit: «Non pas l'est, mais l'ouest. Allez aux Etats-Unis où vous trouverez un large champ d'apostolat.» En effet, sans racines et sans foyer, les émigrés dépérissaient sur le plan religieux et social.

Sainte Françoise Cabrini arriva en Amérique le 31 mars 1889. Sa communauté prit bientôt un développement extraordinaire: hôpitaux, écoles, orphelinats surgirent à New-York, Brooklyn, Scranton, New Jersey, Philadelphia, New Orleans, Chicago, Denver, Seattle et Californie. Elle fonda une école supérieure féminine à Buenos-Aires. Cette vaillante ouvrière de l'Évangile se dépensa aussi en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Au retour de ses voyages en Europe, Mère Cabrini ramenait des milliers de soeurs pour ses hôpitaux, ses écoles et ses orphelinats.

«Travaillons, travaillons, disait-elle toujours à ses Filles, car nous avons une éternité pour nous reposer. Travaillons simplement et bien, et le Seigneur est Celui qui fera tout.» Elle établit soixante-sept maisons en huit pays. Humble devant la prospérité de son oeuvre, elle répondait aux témoignages d'admiration: «Est-ce nous qui faisons cela ou bien est-ce Notre-Seigneur?» Son inébranlable confiance dans le Coeur de Jésus fut largement récompensée.

Celle qui s'était souvent écrié: «Ou aimer ou mourir!» fit de sa mort un acte de pur amour de Dieu. Elle expira le 22 décembre 1917, à Chicago, dans l'état d'Illinois. Son corps fut transporté à New-York, dans la chapelle de l'école qui porte son nom. C'est là que ses restes sont encore vénérés. Le 7 juillet 1946, le pape Pie XII a canonisé cette dévouée servante du Christ dans Ses membres souffrants et abandonnés. Il l'a aussi constituée la patronne céleste de tous les imigrants.

Résumé O.D.M.


Bienheureuse MARIE MANCINI
(+ 1431)

Catherine Mancini, fille d'une haute famille de Pise, étant encore au berceau, vit son Ange gardien et en reçut un avertissement qui préserva ses jours. Quelques temps après, elle en eut une seconde visite, et dès lors il s'établit entre l'âme virginale de l'enfant et l'esprit bienheureux un mystérieux échange de prières et de grâces. C'est à cette école que Catherine apprit les secrets de l'amour divin.

Elle eût désiré n'être épouse que de Jésus-Christ, elle fut obligée au mariage par son père; mais elle perdit en peu de temps son mari et deux petits enfants. Contrainte à une seconde alliance, Catherine, malgré son attrait pour la vie religieuse, obéit de nouveau. Dieu saura tirer Sa gloire de son obéissance et purifier cette âme d'élite par le sacrifice. En quelques années, elle fut entourée d'une nombreuse famille. Au milieu des occupations, des fatigues, des peines que lui donnaient le soin de sa maison et l'éducation de ses enfants, elle sut, par un emploi actif et minutieux de tous ses instants, trouver le loisir de s'entretenir avec Dieu dans la plus haute contemplation. Sa charité était inépuisable; jamais un pauvre ne frappait en vain à sa porte. Elle se plaisait surtout à soulager les malades, à panser leurs plaies, à leur distribuer, avec des aumônes, des paroles de paix et de consolation.

Dieu l'éprouva encore par les pertes bien douloureuses de ses six enfants et de son époux lui-même. Elle rejeta dès lors toute alliance terrestre, fit voeu de jeûner quatre fois la semaine, de prendre chaque jour une rude discipline, et de ne se permettre un léger repos que sur un lit de planches. Bientôt même elle quitta le monde pour entrer au cloître, dans l'Ordre des Soeurs de Saint-Dominique. Désormais elle s'appellera soeur Marie. Là elle se distingue par d'héroïques excès de pénitence, qui lui méritent des visions célestes, et par un zèle admirable pour la délivrance des âmes du purgatoire.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.