du tableau allégorique, représentant
le temple de la nature et de la grâce.
1) La lumière qui luit dans les ténèbres, et que lei ténèbres ne comprennent point (St jean 1. 5J ; cette lumière qui éclaire tout homme venant au monde - l'amour, marque la vraie voie : c'est la voie de la croix, couverte d'épines ; et un renoncement entier à toute propriété est ce qui montre le mieux si l'on marche véritablement dans cette voie.
2) L'amour, qui se maintient sur la colonne inébranlable de la foi, marque la vraie voie, qui mène au temple de la nature et de la grâce ; à cette vraie Eglise de Jésus-Christ, qui est au monde, mais que le monde ne connaît point (Jean 1. 10) ; à cette église qui est inaccessible à la chair et au sang (I Timothée IV. 16; Hébreux XII. 29) et dont l'entrée est défendue à la nature humaine déchue (Genèse 111. 24).
3) L'étude de soi-même et de la nature, les symboles, les allégories, les institutions religieuses, les lois civiles, la loi naturelle conduisent à cette voie, en portant à sentir la nécessité d'un chemin unique, essentiel et sûr, celui de la croix.
4) Par l'étude de la nature, suivant son échelle septénaire, à l'aide de la lumière de sagesse, que la grâce envoie d'en haut, on découvre la lumière de la nature, qui vivifie invisiblement toute la création.
5) Cette lumière, imprimée par la parole toute-puissante du Créateur dans la matière principe (prima materia) de tout ce qui existe, brille aussi dans le chaos philosophique.
6) Quiconque travaille fidèlement dans l'étude de la nature, ne cherchant la lumière de Jésus-Christ que par l'amour pur pour lui, apercevra dans cette lumière divine la lumière indestructible de la nature, dans un moment et dans un lieu où il ne s'y attendait point. Il la trouvera devant sa porte. (Sapience VI. 14).
7) Lorsqu'on suit sur le chemin de la croix son Dieu et son Sauveur, qui désire faire entrer tous dans son royaume, il naît par l'esprit et par l'eau, en rompant les chaînes septuples de la vieille nature, un homme nouveau intérieur, qui peut entrer dans le royaume de Dieu. (Jean 111. 5).
8) L'entrée du temple de la grâce s'ouvre par la conception de la vie nouvelle sur la croix; de même que le temple de la nature s'ouvre par la naissance de la lumière de la nature.
9) La prière nourrit et fortifie la vie nouvelle.
10) Le chemin étroit et couvert d'épines (Matthieu VII. 13. 14) conduit dans cette vie à l'état d'illumination par la lumière septuple; c'est là où l'on découvre l'entrée dans le saint du temple.
11) L'adolescent de la vie divine, éclairé par la sagesse, et portant la croix (Sapience VII. 7) recherche l'intérieur de la terre. Qu'il est heureux s'il a conservé le bon vin (Jean Il. 10), le vin de la force, de la pureté et de la chasteté.
12) Il connaîtra la composition du monde, l'action des éléments (Sapience VII. 17), décomposera ceux-ci en effets, et les réduira à leurs principes ; et, unissant le soleil avec la lune, il trouvera la médecine vraie, un trésor dont la possession lui procurera les qualités d'un vrai philosophe, et qui montrera son aptitude à entrer dans le sanctuaire du temple de la grâce et de la nature.
13) La consommation du grand oeuvre philosophique, lequel présente le miroir de la sagesse, où l'on contemple tout ce qui a été, comment il a été, tout ce qui est et sera, la consommation de cet oeuvre, dis-le, jointe à la consommation de la vie de la croix, par une mort intérieure avec le Sauveur, ouvre l'entrée du sanctuaire du temple, de la région paradisiaque de la lumière (Genèse Il - 8), de l'habitation de l'Eden renouvelé (Apocalypse XXI. 1 . 23), de la demeure des plus grands sages, qui ont tous les dons de l'apostolat (Matthieu X. 8), des vrais pasteurs (St Jean X. 2), des prêtres, qui offrent toujours à Dieu un sacrifice pur; des rois, qui sont maîtres d'eux-mémés et de la nature (2 Timothée Il. 11. 12).
14) La parole toute-puissante, le Fiat du Créateur est leur sceptre ; ils reçoivent le globe impérial des mains de la victoire qu'ils remportent sur le monde avec Jésus-Christ et en Jésus-Christ. (St Jean XVI. 33).
15) Par la réunion du soleil et de la lune, de l'actif et du passif, il résulte l'unité, qui est le plus grand mystère de la rénovation de la créature.
16) Cette couronne de tous les mystères de la nature sert à orner l'autel du sanctuaire, qui n'est éclairé que par la lumière de l'agneau sans tache, prenant sur lui les péchés du monde.
17) Le sang précieux de l'agneau, immolé pour le salut du monde, est l'unique teinture qui renouvelle tout.
18) La rose du paradis, qui commence à éclore, au même temps qu'un vrai porte-croix, entre dans la route de la vie renouvelée, achève de s'épanouir sur une terre nouvelle et entièrement vivifiée ; et cette terre est pour lui un lieu de soulagement et de repos, après qu'il a parcouru la route pénible à la croix.
19) La chute du premier homme l'expulsa, et en lui tout le genre humain, d'un tel séjour d'Eden, que des hommes, consommés dans la régénération, recouvrent de nouveau et pour toujours dans le temple de la grâce et de la nature.
20) Cette chute causa les douleurs de l'enfantement, et la mort (Genèse 111. 16; Romains V. 12), répandit la malédiction sur la terre, la couvrit de ronces et d'épines, et attira sur l'homme le sort de manger son pain à la sueur de son front (Genèse 111. 17-19).
21) Le péché, ayant développé dans l'homme les sept qualités de la nature animale, corrompit la terre (Genèse VI. 11), et soumit la créature à la vanité, sous le joug de laquelle elle soupire après sa liberté, lors de la délivrance des enfants de Dieu. (Romains VIII. 2022).