II DOCUMENTS A L'APPUI
Le totémisme - C'est un fait établi, une conviction répandue, un usage constant chez les peuplades primitives aussi bien de l'Afrique que de l'Amérique ou de l'Europe (Négritos, Négrillos, Pygmées, Bushmens, Indiens, Fans, Bantouns) que chaque tribu a un lien, une souche dans le monde animal ou végétal ou dans les deux, si bien que la protection, l'assistance est fournie par ces hommes à toute une catégorie d'animaux ou de végétaux, qu'ils les honorent, les cultivent, les prennent comme symboles d'eux-mêmes (noms, étendards). Les «sacrifices du sang », les « unions par le sang » entre hommes ou entre tribus procèdent de la connaissance de la souche ; ils consacrent une prolongation de la souche, dans un cas particulier, car le sang est le véhicule de la force universelle. * * * L'anniversaire de Rabbi Siméon ben Jochaï se célèbre trente-trois jours après Pâques. La cérémonie spéciale consiste, l'après-midi, en ce que chaque homme et adolescent (par hiérarchie de dignité, de savoir), tire dans une clairière, au milieu d'un petit bois voisin du village, quatre flèches en bouleau au moyen d'un petit arc que chacun a fabriqué (avec un morceau de cercle de tonneau et une ficelle), une flèche à chacun des points cardinaux. On va et revient en bande. J'y vois la proclamation de la pénétration de l'esprit dans la matière végétale, dans les quatre directions, c'est-à-dire partout. Car l'esprit de Rabbi Siméon était le plus haut et si on indique qu'il pénètre en tous sens librement jusqu'au sein du règne végétal, c'est affirmer la souche. Cela se fait par tribus. * * * Les animaux affirment des liens analogues entre eux et à l'égard de certains végétaux. Ils se forment en bandes et en troupeaux. Aucun animal ne fait de mal à un autre pour le plaisir de lui faire du mal. Il obéit à son instinct de conservation, prend ou cherche ce qu'il lui faut pour vivre, mais ne détruit pas, ne gâche pas, n'est ni cruel ni hostile. Kipling a fort bien décrit cela dans la Loi de la jungle, - la trêve de l'eau (1). Les bandes d'animaux recherchent instinctivement certains endroits (dont le règne minéral ou végétal est de même famille qu'eux). * * * Actions incomprises, inconscientes, du milieu, d'où résultent les sympathies et les antipathies pour certains lieux, jour certains êtres, - les prémonitions et les divinations (re-connaissances) - le goût et le choix de certains aliments, de certaines couleurs (médecine naturelle). * * * Action du ciel (des météores). Les nuages, l'air, la chaleur, l'électricité, le magnétisme, les rayons gamma et ultra-gamma meuvent tout notre protoplasma, toutes nos molécules, par leurs courants. Les ondes dont nous sommes baignés à notre insu déterminent nos actions. Remarquer l'influence de l'orientation des maisons, des lits, par exemple. * * * Mort et naissance simultanée d'animaux, d'hommes, de végétaux présentant des caractères communs (ceux du ciel de leur naissance, si l'on veut prendre ce point de repère astrologique). * * * Autorité, inexplicable pour la science, de certains êtres sur d'autres ou sur des animaux (action du regard). Action de l'homme sur les plantes ou sur les pierres dont la vie et les couleurs changent et s'altèrent en mieux ou en pire au contact de certaines personnes. Il est des pierres qui vivent sur certains êtres et qui meurent sur d'autres. * * * Dans certains « états seconds », dans les rêves, la conscience des liens qui nous unissent à d'autres êtres, à la nature entière, apparaissent parfois dans le champ de notre vision accidentellement élargie. Remarquer certains phénomènes particuliers aux * * * La connaissance des rapports qui unissent les parties de la création fut, en Chine, la science du Fong-Choéi, qui existe encore après quatre mille ans. * * * L'organisation de la famille, de la tribu, de l'empire sur la base de ces lois. - Organisation sociale de l'ancienne Chine. L'Empereur parlant au peuple parle en Dieu et prend sur lui les fautes de son peuple (de sa souche). Parlant à Dieu, il est l'orphelin, le pauvre, le grain de poussière. * * * La réaction que l'individu exerce sur le milieu fait que ce que nous pensons, nous le devenons, même physiquement (cf. TRINE. Le Bien suprême p. 30). (1) « Les animaux de même espèce, en général, vivent en paix. Les oiseaux de mer, même s'ils se nourrissent des mêmes poissons, ne se font pas la guerre, pas plus que les ruminants qui broutent la même herbe. Les rapports entre espèces voisines sont surtout faits d'indifférence et de tolérance mutuelle. Parmi les animaux de la même espèce, l'assistance est au contraire la règle. Soins .donnés aux larves des abeilles : chasse et pêche en commun chez les cormorans, les oiseaux d'une même troupe s'entraidant pour rabattre le poisson ». (Extrait d'une conférence de Leclerc de Sablon à la Faculté des sciences de Toulouse sur les Incertitudes de la Biologie). |