CHAPITRE IV
Visions dans le Ciel
Dans ce chapitre, l'Apôtre va tenter de faire naître en son lecteur une compréhension aussi grande que possible de ce qu'il a vu en Esprit ; c'est là une tâche d'une diffi-culté énorme pour l'homme appelé à contempler les cho-ses spirituelles; mais, contrairement à ce qui se passe pour l'être ordinaire auquel on fait voir ou entendre que l-e Ciel, Jean réalise ce tour de force d'unir pour que chose d le temps nécessaire, et d'une manière complète, sa conscience totale avec son coeur et son cerveau humain, et il peut écrire sans erreur ce qu'il a vu et entendu. Cependant, malgré la splendeur et la netteté de ses descriptions, elles ne peuvent être que l'ombre de la Divine Réalité qu'elles essaient de faire comprendre aux hommes.
L'Esprit de Jean est mis en présence de la Vie Essentielle de l'Esprit pur, plus près certes qu'aucun homme, mais, même pour lui, c'est chose difficile : le jaspe, la sardoine , l'arc-en-ciel d'émeraude, malgré la beauté qu'ils évoquent pour nous, ne peuvent guère que donner à notre coeur une impression bien lointaine. Cependant, cette impression prendra un sens d'autant plus près du réel, que notre centre spirituel sera pur, et que les canaux entre notre conscience centrale et notre cerveau seront nets.
Insistons sur le fait qu'il s'agit ici de la plus entière Réalité et de substances spirituelles dont les pierres précieuses de la terre donnent l'image la plus proche. Il en sera ainsi de toutes les analogies dont se servira l'auteur de l'Apocalypse. Ainsi les 24 vieillards couronnes d'or sont réellement des Etres ayant des fonctions directement reçues et émanées de l'Esprit Saint. Elles sont d'adoration et de service pur dans le Ciel, mais elles semblent aussi avoir leur stricte correspondance dans le Ciel et jusque sur la terre.
Peut-être, un de leurs immenses travaux est il de diriger et de surveiller tout ce qui concerne les 24 portes (chaque porte est double) par lesquelles peuvent entrer les âmes sur notre globe. Un autre encore pourrait être une action constante sur le fonctionnement du temps et de l'espace hyperphysiques et physiques : les éclairs, les voix les tonnerres décrivent aussi exactement que possible les mouvements divers de l'Esprit créateur en action permanente. Les éclairs correspondent à des forces émanées ; les voix à des paroles divines, des ordres et des sanctions. Le mot tonnerre fait comprendre la commotion terrible produite dans l'esprit de Jean par ces proches émanations de Celui qui est. La mer de cristal existe vraiment, mais le cristal est plus transparent, plus léger que lair le plus pur, le gaz le plus raréfié. En sa substance se meuvent tous les êtres créés qui ont été assez adaptés à ce milieu inconcevable pour pouvoir y vivre.
Les 4 animaux ayant des yeux partout, eux aussi sont des créatures saintes et doivent être compris - les yeux étant la plus exacte image des fonctions de surveillance - comme des Etres très près de Dieu, chargés de veiller et aussi d'adorer, car leur prière est ininterrompue. Ils sont ceux qui sont chargés d'appeler les 4 cavaliers, et, l'un d'eux de distribuer aux 7 anges les 7 coupes d'or.
Il est aussi très certain qu'ils ont leur correspondance terrestre matérielle, et un de leurs reflets sur la terre semble bien être ce Sphinx Antique qui renferme en lui de très importantes lois. En effet, ce n'est pas sans motif que l'Apôtre leur donne les noms de Lion, Taureau, Aigle et Homme (les mêmes que pour le Sphinx). Cela indique très sûrement différents êtres et fonctions qui ont, comme toute chose leur source dans l'Esprit et dont l'action s'exerce aussi ici bas. En résumé, ce chapitre essaie de nous donner une impression de ce que voit Jean dans le Ciel au moment où sa tâche va lui être donnée.