LA HAINE
Nous venons de contempler les amis de Jésus, notre coeur a pu saisir un peu de la lumière qui s'échappe de leur coeur ; leur sourire nous a illuminés et préparés ; nous avons entendu notre Christ leur promettre ses trésors et sa paix. Nous avons tendu vers ces frères aînés nos mains suppliantes. Une prière ardente est sortie de nos âmes : faites, Jésus que nous rencontrions un de vos amis véritables, afin qu'il nous soutienne dans le dur chemin et qu'il nous conduise à Vous !
Le Ciel s'est ouvert un peu, les anges sont venus nous sourire et l'ombre de la joie parfaite est descendue sur nous.
.Mais Jésus prononce après le mot « amour celui de haine. Hélas ! par là, Il nous rappelle que nous sommes allés volontairement dans ce pays spirituel ; nous avons négligé la douce et divine lumière pour aller avec force vers les ardentes flammes de la matière. Il faut maintenant nous en arracher et remonter lentement vers l'amour.
Notre Maître nous donne ici la raison profonde et, vraie totalement, de la nécessité de la Haine, Lorsque nous aurons compris Jésus et qu'il nous aura dit les paroles définitives , maintenant tu es à moi pour toujours. Nous n'aurons plus que peu de chose en nous de ce qui est au monde, de ce qui lui appartient.
Alors son prince, ne trouvant plus devant lui une créature soumise, la poursuivra de sa haine. Tout d'abord il dissimulera et agira par ruse. Cela correspondra aux périodes où le monde nous sourit, nous attire, où ses serviteurs font miroiter à nos yeux les fausses lumières de la gloire et de l'or. Puis dès que la permission lui aura été donnée, dès que nous serons jugés assez fort, il nous attaquera ouvertement, furieusement. Il se peut alors que ce soit pour nous le mépris universel, la prison et la justice des hommes. Ces grandes épreuves ne viendront, mes amis, que lorsque nous serons à Jésus, unis à lui. Dès lors, comprenez qu'il nous donnera la force d'y résister. fais, dès maintenant, sachez bien due le monde vous liait et que cette haine sera votre stimulant. Nous devons bien penser que le Père n'a permis pareille chose qu'en toute connaissance de cause. Quelque jour, Il nous en révèlera sûrement la raison.
Et cette créature, Jésus le premier lui a ouvert lui-même le chemin de son coeur immense. Ne .voyez-vous pas nettement qu'en lui donnant asile, le Christ sème en le centre surnaturel de la haine le germe même de l'amour qui la transformera à l'heure voulue !
Il lui semble qu'elle obéit au Prince de ce monde et pour le moment elle embrase de ses feux livides depuis le haut jusqu'en bas du monde terrestre.
Ne la détestons donc pas. Ses serviteurs, monstres armés de griffes tranchantes, comme le Maître, les amis de Jésus les laissent déchirer leur chair et en triomphent seulement par l'amour.
Faisons donc ainsi ; n'ayons en nos Coeurs que compassion pour le mal et la haine, pour leurs serviteurs terrestres : la calomnie, la médisance et la fausse justice, et pour les êtres humains chargés de nous éprouver. " Sachez, disait 1'adorable ami, sachez que si le monde vous hait, il m'a haï avant vous." " Vous n'êtes pas plus grands que moi : ils vous « traiteront comme ils m'ont traité, ils vous persécuteront, ils épieront vos paroles, et ce sera à cause de moi et de mon nom. "
LES OEUVRES DE JESUS
Le Monde et son Prince sont seulement des créatures qui, selon la parole de Jésus, « ne connaissent pas Celui qui les acréés » et qui s'est manifesté à eux matériellement. Elles ne sont pas absolument vouées au mal, car le mal n'est pas absolu, mais elles n'ont pas pu comprendre la vie parce qu'elles avaient suivi et suivent encore, hélas ! un chemin opposé. Et ce chemin là conduit hors de portée des rayons de la lumière, dans les ténèbres de la mort. Nous tous avons malheureusement été plus ou moins entraînés, et de là viennent tous nos maux.
La responsabilité du monde aurait été très atténuée si la lumière et la vie étaient restées invisibles et incompréhensibles, au sein de l'Absolu. Mais il n'en a pas été ainsi ; par un don suprême de l'amour, elles se sont clairement manifestées dans le monde. Et le monde n'a pas compris. Les ténèbres n'ont pas voulu la lumière ; elles l'ont rejetée. La monde a refusé la vie. Seuls quelques élus, choisis pour cela, avant que le monde fût, les ont acceptées et comprises. Ils ont été et seront l'étincelle qui couve encore, mais qui, peu à peu embrasera tout. Si bien qu'un jour, même le Monde et son Prince suivront le chemin de la paix, sortiront de l'ombre de là mort et reconnaîtront la domination complète du Père.
Les paroles du Christ nous apprennent de plus que la Vie Eternelle ne s'est pas contentée de pénétrer profondément sa création, mais encore qu'elle a accompli par Jésus, des actes tels qu'aucune créature n'aurait pu les réaliser.
Les actes du Christ sur la terre : Ils sont vraiment uniques ! non pas seulement parce qu'ils brisent le cadre de tout le créé, dépassent le temps et l'espace, triomphent de la maladie, de la mort, mais parce qu'ils atteignent le centre même de toutes les créatures. Leur résultat est alors complet, absolu, entier, qu'il s'agisse d'une guérison physique ou morale, d'une direction ou d'une consolation. Au contraire, les actes de tout être, de tout adepte, si hauts soient-ils ne peuvent égaler cette perfection, lèsent toujours quelque chose dans la nature, éteignent quelque lumière et empêchent une forme quelconque de la vie.
Enfin parce que ces activités divines, le monde en a été témoin sans en comprendre l'immense portée ; parce qu'ébloui par toutes les fausses lumières, alourdi par ses crimes, il a, au contraire haï le très pur messager : parce que cette haine s'adresse aussi à celui qui l'avait envoyé, jésus déclare le monde coupable. Désormais, ce sera donc la guerre entre la haine et l'amour, les ténèbres et la lumière, guerre terrible, sur laquelle le Christ va tout à l'heure donner quelques détails. Mais, notre Maître comme toujours, après nous avoir nettement prévenu nous annonce le secours. C'est la venue du consolateur qui rendra témoignage de tout ce que le Sauveur a réalisé sur la terre. Ainsi le Ciel ne nous a pas caché les obstacles de 1a route et les épines du chemin. Tout disciple (lit Christ, du plus petit au plus grand sera aussi un témoin, dans la mesure où il aura compris son devoir.
Quant aux Maîtres, aux douze amis de Jésus, il les a pris comme base de son travail et, leur témoignage a été, est, et sera complet, réellement merveilleux et du reste incompréhensible pour nous, car leur esprit n'a pas cessé, ainsi que leur dit Jésus, d'être avec lui bien avant même que la terre ait été prête à recevoir la plénitude la vie. « Vous avez été avec moi dès le commencement ». Telle est la grande et majestueuse parole par laquelle leur 'Maître révèle à tous ceux qui ont des veux pour voir, la grandeur incomparable des douze.
Vous le voyez, mes amis, l'Évangile nous laisse entrevoir entre autre merveille toute l'histoire secrète de la Terre et des créatures qu'elle renferme.
Nous avons suffisamment simplifié notre coeur aussi nous sentirons, pauvres enfants, l'immensité de cet enseignement qui tient en si peu de, mots, ne fait aucunement jouer les ressorts de l'intelligence, mais émeut en nous les sources mêmes de notre vie véritable. Béni soit le Père qui nous permet la compréhension de mystères cachés peut-être aux puissants e t aux savants de ce monde ! Voyez comme cet enseignement est simple : la vie créatrice, infinie, absolue, inconnaissable, envoie sans cesse à toutes ses créations pour les maintenir des Etres, chargés de répartir des formes d'Elle-même de plus en plus fortes, de plus en plus reconnaissables. C'est alors, si nous prenons notre Terre comme exemple, l'éclosion de Sauveurs et d'initiés que l'histoire nous fait connaître. Tous les Bouddhas, dans l'Inde, Krishna, les grands Mystères, Odin, Lao-Tseu, Confucius en Chine. Tous les grands êtres des mythologies grecque et latine. Puis, dés que le monde est suffisamment préparé, la Vie Infinie, descend elle-même totalement et le pénètre. Mais la Terre refuse de reconnaître la lumière et la vie. Alors commence une lutte séculaire, au terme de laquelle, l'esprit de notre Terre, suivra enfin le droit chemin, reconnaîtra Jésus et le Père.. Alors son prince lui-même fera amende Honorable, et l'adversaire s'inclinera. Le royaume s'établira sur la Terre. C'est là toute notre histoire.
Travaillons donc de notre mieux pour mériter ce beau titre de Témoins et pour hâter l'heure du triomphe définitif de l'amour.
LES EPREUVES DES DISCIPLES
Dans ma dernière lettre, je vous disais que Jésus, après avoir annoncé à ses disciples que le monde les haïrait et leur en avoir donné la raison profonde, allait leur indiquer les principales épreuves qu'ils devaient attendre. Ces épreuves sont : la défense d'entrer dans les synagogues, c'est-à-dire l'interdiction d'annoncer les mystères de l'enseignement secret de leur maître, et la mort.
II passe évidemment sous silence bien d'autres épreuves que le monde réserve aux amis du Christ et que, nous connaissons par l'Évangile.
Dans le récit qui suit notre livre, sous le titre «Les actes des Apôtres » nous voyons l'accomplissement de cette prédiction du Christ. Pierre, Jean, les apôtres désiraient naturellement d'après les coutumes juives entrer dans les synagogues et en lisant à leur tour, les écritures, parler du Christ leur Maître. Mais cela ils purent bien rarement le mettre à exécution. Ils furent chassés, emprisonnés, et plusieurs d'entre eux mis à mort. Certes, les actes de ces créatures surhumaines constituent pour nous je l'ai dit, un idéal bien lointain une lumière vive sur laquelle nous devons avoir les yeux fixés sans espérer l'atteindre avant longtemps. Mais les paroles de notre Maître, ses avertissements, nous aurons certes à en ressentir la réalisation atténuée, ainsi que je vous le disais il y a quelques jours. Nous ne serons pas emprisonnés, ni mis à mort très probablement d'ici de longs siècles, mais nous pouvons transposer dans la vie intérieure ce qui pour les apôtres et les amis de Dieu se passe dans la vie réelle. Dès maintenant, nous pouvons rencontrer dans nos activités centrales des prisons et des juges. Les anges nous enfermeront, pour notre avancement, dans les prisons du doute et nous exposeront à la calomnie et aux injures, au mépris, à la trahison. Ce sont là de vrais bourreaux armés de verges, chargés de développer notre patience, notre calme, notre résignation. - Enfin, nous aussi, les enseignements plus profonds et d'ordinaire incompris, que l'Evangile nous a révélés, nous éprouverons les plus grandes difficultés à les répandre et rares seront les coeurs qui s'ouvriront à cette lumière !
Jésus n'avait pas annoncé à ses amis ce qui les attendaient, tant qu'il était avec eux ; c'était inutile puisque sa présence les préservait, momentanément. Mais, tant que Jésus est prés de nous, tout parait facile, même les plus grands sacrifices, mais dés qu'1l nous laisse seuls, pour nous éprouver; l'amertume, et les obstacles terribles du chemin, nous apparaissent immédiatement et nous avons besoin toutes nos forces, ou plutôt des siennes pour ne pas tomber dans le désespoir.
Jésus répète ici, comme Il le fait chaque fois qu'II est obligé de révéler à ses disciples toutes les douleurs de l'avenir, la promesse merveilleuse du consolateur. Il indique les trois actions principale de cet Etre sublime : le monde sera par lui convaincu de péché, il saura complètement, il connaîtra à fond la justice de Jésus, et le pouvoir qui lui a été mis de juger les créatures.
Ce sera donc une véritable transformation du monde, une lumière merveilleuse éclairera les ténèbres ; l'intelligence des mystères sera répandue largement sur tous les hommes de bonne volonté et le royaume du Père se préparera pour notre monde. Jésus , tait, même à ses amis, bien des choses encore ; bien des merveilles qui seraient trop au-dessus de leur portée.
Quelles doivent-elles être ! et combien la vérité intégrale est encore loin de nous ! Mais nous la saurons un jour, Jésus l'affirme « Le Consolateur nous enseignera toute la vérité » et cette vérité c'est de Jésus qu'il la recevra. Notre Christ n'est-il pas Lui, l'intégrale vérité ! l'intégrale puissance ! Tout ce qui est à mon Père est à moi ! Merveilleuse parole ! Lumière ineffable, Splendeur divine ! Et c'est Lui, cet Etre mystérieux et tout-puissant, qui se penche vers nous, si doucement ! ........
Adorons en silence ce profond amour et donnons-nous à notre ami, complètement.
LA TRIPLE MISSION DE L'ESPRIT-SAINT
Je tiens à revenir aujourd'hui sur un passage simplement effleuré et qui mérite un développement, étant donné son importance. C'est du reste, un des plus incompréhensibles passages de notre livre. Jésus explique àses amis ce que sera la mission de l'Esprit de Vérité qu'il leur enverra sans qu'il soit possible bien entendu de déterminer aucune date. Il fera trois grandes choses : Il convaincra la Terre de péché, c'est-à-dire qu'Il rendra sensible au monde le crime dont il a été coupable à ceux ne croyant pas au Christ ; Il fera voir à tout ce qui vit ce qu'est la justice du Fils et cela quand il sera parti ; II manifestera d'une manière éclatante le pouvoir qu'a Jésus de juger, car tous auront la preuve que le prince de ce monde est définitivement condamné.
Il est bien évident que nous pouvons recevoir seulement quelques faibles lueurs sur ce prodigieux mystère. Je ne pourrai vous dire que ce que l'on permettra à mon coeur de connaître et vous-même vous pourrez comprendre seulement ce que recevra votre coeur.
Et bien ! je crois que l'action du Consolateur sera en premier lieu, individuelle. Son incompréhensible lumière, lorsque l'heure sonnera de son action matérielle, pénétrera d'abord le coeur de quelques sacrifiés volontaires, incarnés pour cela. Les anges lui conduiront l'esprit de notre monde et il l'éclairera. Le feu divin de l'Esprit brûlera les dernières barrières; l'incendie gagnera ; de proche en proche toutes les créatures ; en sa demeure surnaturelle, l'Intelligence se prosternera devant lui; elle sera transformée jusqu'en ses racines secrètes, se répandra parmi les hommes, vivifiant les cerveaux récepteurs. Elle leur inculquera les merveilles qu'elle aura reçues, une race d'hommes spécialement préparée s'incarnera ; la vie évoluera rapidement en mode de Compréhension. Tous verront leur mental participer des lois du Coeur, la Foi e t la Science pourront s'unir enfin !
Puis la Terra entière s'orientera vers le maximum de vérité qu'elle pourra recevoir, et dans son ensemble notre monde sera, selon le plot évangélique, convaincu de péché, convaincu de sa terrible erreur, les ténèbres dissoutes frémiront d'épouvante et de regrets d'avoir si longtemps rejeté la lumière. Elle la désireront violemment ; elles en auront faim et soif ; elles l'aspireront et deviendront Lumière.
Convaincue de péché, la Terre sera alors prête à recevoir de l'Esprit une nouvelle leçon ; elle devra apprendre à connaître la Justice.
Dans ce mot « convaincu » il y a une idée de défaite ; il faudra en effet que le monde et son prince soient entièrement battus, annihilés, dans leurs ténèbres, pour que sur leurs dépouilles, se dresse triomphant l'Annonciateur du royaume.
Car la triple mission du Consolateur ne préparera pas autre chose que la venue sur terre du royaume. Ce sera le triomphe définitif de la vie sur la mort, la surnaturelle issue d'un effort qui n'a pas eu de commencement et qui n'aura pas de fin !
Voici donc la deuxième mission du Consolateur convaincre le monde de la Justice du Christ.
La Justice de Jésus ! C'est forcément, mes amis, une créature surnaturelle pour nous absolument incompréhensible Elle renferme des mystères que notre coeur même ne pourrait supporter. Cependant les idées que ce mot éveille en nous sont justes et exactes, c'est tout et c'est cependant quelque chose déjà. Pour savoir donc ce qu'est la Justice du Christ, ilfaudrait que nous vivions dans le ciel. Contentons nous d'être sûrs que, comme aux temps de Jésus, Elle ne peut se manifester sur notre Terre. Seuls, les hommes très sûrs, qui en auront faim et soif, et dont l'esprit aura été nourri par quelques-uns de ses rayons, formeront le noyau des hommes futurs sur qui s'exercera d'abord la mystérieuse action du « Consolateur ».
Ils seront, sur 1a Terre, les premiers, entièrement convaincus de la justice du Fils, et grâce à eux, commencera et s'achèvera, la deuxième mission de l' Esprit-Saint. Et le monde ne pourra s'assimiler et comprendre la Justice de Jésus que lorsqu'il sera remonté vers son Père. - Les raisons vraies vous échappent : tout au plus notre coeur peut-il saisir la loi suivante : en la vie absolue incompréhensible se produisent trois mouvements, trois modalités. connues sous le nom du Père, du Fils, de l'Esprit qui n'agissent pas ensemble, mais successivement, dans une création. Ainsi le monde ne pouvait comprendre la Justice du Fils que lorsque sa mission serait terminée Cela est certain, puisque .Jésus lui-même affirme que s'il ne remontait pas vers son Père, Il ne pourrait envoyer au monde le Consolateur.
Voilà un des sens de ce passage mystérieux denotre livre. On ne m'en dit pas davantage pour le moment.
Reste la troisième partie du travail immense de l' Esprit
Convaincre le monde entier que le Christ a le pouvoir de juger et en donner comme preuve la condamnation du Prince de ce monde. Ceci est moins difficile à comprendre. En effet. si le prince est condamné et si par le pouvoir de l' Esprit-Saint, elle en est convaincue, la terre ne pourra demander une preuve plus certaine du pouvoir donné à Jésus.
Tout ce qui est ténèbres en elle, tout ce qui a été touché par la volonté pervertie de son Maître, tous les êtres qu'il aura fait agir pour ses intérêts, auront été anéantis par le rayonnement victorieux de l' Esprit-Saint. Complètement convaincue de son crime, le regrettant profondément ayant compris, ce qu'est la Justice dit Fils, la Terre saisira facilement ce qui en sera l'ultime manifestation. Son esprit aura abandonné la cause perdue de son prince, se sera déjà amendé et réfugié dans les bras de son Seigneur. La condamnation du Prince de la Terre, qui sera en partie la privation de son royaume, la perte de ses sujets, ne sera, pour ainsi dire que la suite normale desdeux premières victoires du consolateur.
N'ayant plus rien à lui dans le monde, plus une créature; tout son royaume étant convaincu de ses fautes, la lumière divine l'ayant partout. envahi, le Prince condamné n'aura plus qu'à renoncer à sa gloire et à lui-même. Nous ignorons quelle sera en outre sa condamnation ; mais ne peut-il pas compter aussi, comme tous les êtres sur la miséricorde du Père ! Voilà, mes amis, ce que le Ciel m'a permis de Comprendre et de vous dire. Méditez ces enseignements et tirez-en les conclusions habituelles.
Facilitez l'oeuvre future du Consolateur. Que pénètrent en vous la connaissance et le regret de vos fautes et d'avoir si longtemps méconnu le Seigneur Jésus.
Soyez convaincus qu'Il est la Justice et qu'il a le pouvoir de juger. Ainsi vous vous acheminez tout doucement vers notre idéal.
Il ne faut pas l'oublier, ces mystères qui s'ouvrent un peu pour nous, sont complètement fermés aux orgueilleux et aux savants. Et comme elle nous revient à la mémoire cette parole de Jésus : « Père, je te bénis, car tu as révélé ces merveilles aux petit et aux ignorants et tu les a cachées aux puissants ». Que cette bénédiction sorte, toute vivante, de nos âmes, mes amis, et qu'elle monte, d'un élan, vers le hère, car nous sommes, en vérité, les privilégiés et cette connaissance miraculeuse, bien que très imparfaite encore, nous permet de contempler les vraies lois de la vie et d'en tirer de bien belles et définitives conséquences.
Et maintenant, voici : après avoir soulevé pour ses amis le voile de l'avenir, Jésus sentant venir vers Lui les horreurs de l'épouvantable mort et du très douloureux Calvaire, revient au présent et donne à ses disciples ses dernières instructions. Après,- dans la solitude, Il laissera monter vers Dieu, sa dernière prière, merveille, dont chaque mot est plus précieux mille fois que le diamant, et que nous étudierons encore cette année.
« Dans peu de temps, vous ne me verrez plus ; puis vous me reverrez et vous serez dans une joie que personne ne pourra vous ravir ».
Tout l'avenir des disciples futurs du plus petit au plus grand est dans ces paroles. Parlons des plus petits.
Hélas ! Comme les douze, ils pleureront souvent le long du chemin ; et le monde autour d'eux et en eux se réjouira de les voir pleurer !
C'est une loi, lorsque en nous, tout ce qui appartient au Ciel sera dans les ténèbres, et que notre âme cherchera en vain le Bien-Aimé, toutes les cellules de nos organismes qui subissent encore les lois du Prince de ce monde, se réjouiront dans la matière. Ainsi s'expliquent ces élans vers le plaisir et la joie humaine, ces ruées de leur être vers la satisfaction des passions ; cet abandon momentané de la voie que l'on constate chez tous les mystiques au début.
Puis Jésus les voit de nouveau, selon l'expression évangélique ; leur coeur de lumière se réjouit et il arrive un moment où aucune créature ne pourra leur ravir cette joie pure. Viennent, en ces heures merveilleuses le monde et son cortège de joies fragiles, le disciple ne s'en aperçoit même pas ; son âme jouit pleinement de la présence de son Seigneur jusqu'au moment où Il la quitte de nouveau.
Enfin lorsqu' après des siècles notre ami surnaturel, laissant à chaque visite un bonheur et un amour plus parfait., nous aura conquis entièrement ; lorsquesonnera l'heure solennelle où le monde ne verra en nous plus rien à Lui, nous le saurons. Car Jésus a pris soin de l'indiquer dans ce dernier entretien .Nous n'aurons plus alors à l'interroger sur aucun de ses secrets.
Nous saurons demander au Père en son nom et notre joie sera complète, définitive.
Nous ne sentirons plus la nécessité d'interroger Jésus, car tout dans la nature, nous paraîtra sans voile, puisque notre union sera parfaite avec Celui qui est Lui-même l'Intégrale Vérité, et Il nous dira dès lors, toute chose. Beaucoup de mystères nous seront révélés et nous connaîtrons sinon tous les secrets de Jésus, au moins tous ceux qui intéresseront notre monde et notre mission. Nous aurons également conquis notre liberté et payé toutes nos dettes. Nos esprits accompagneront partout leur Maître et jouiront de la divine présence jusqu'aux fonds des enfers terrestres. Notre âme, nos corps, apporteront sur la terre ou dans des mondes plus inférieurs encore la même éternelle joie qui se répandra autour de nous.
L'autre preuve sera tout aussi précieuse : nous pourrons, nous aurons le droit de demander à Dieu, au nom du Christ. Et, par suite selon sa promesse toutes nos prières seront réalisées.
Nous connaîtrons en toute chose la volonté du Père sur les créatures qui se présenteront à nous. Notre volonté unie à celle de Dieu, ne saurait en différer en rien. Ainsi se réaliseront toutes nos demandes puisque nous demanderons seulement ce que Dieu voudra. Et parfois à notre prière, Il changera même ses desseins. Tel est l'avenir merveilleux réservé à ceux qui auront pleuré l'absence de Jésus, pendant tant de siècles, à ceux qui auront sans trembler trempé leurs lèvres à la coupe amère du Jardin.
Nous en sommes bien loin, mais déjà,nous pouvons comprendre que ce but extraordinaire peut être atteint un jour. N'est-ce pas énorme ? Lorsque tout en vous aura saisi que la vie humaine n'est pas une fin, mais un commencement, une période de préparation à de telles splendeurs, vous n'aurez plus qu'à marcher.
Comme aux douze, si grands cependant, Jésus pendant des siècles n'a parlé à vos esprits que par parabole, par l'intermédiaire des rituels compliqués et des dogmes religieux, mais l'heure viendra, amis, ou II vous parlera ouvertement de son Père, et ce qu'il m'a été permis de vous apprendre de la vie secrète du coeur, c'est le début, le prélude de cette réalisation.
Jésus, enfin, vous donne Lui-même les raisons que vous avez d'espérer. Tout cet avenir merveilleux lie sera possible que parce que « Le Père » vous aimera, car vous avez reconnu que Jésus est venu de sa part. Ainsi tout est clair. Nous avons aimé la divine parole au lieu de la discuter ; nous avons remplacé par la vie du coeur, les vains mouvements dumental.
Comme les disciples enfin illuminés et préparés à la venue de l'Esprit Saint, nos coeurs ont compris que Jésus commence à leur parler ouvertement et qu'Il fait tout.
Revenons aux douze : Ils vont être prêts à leur terrible mission, à leur permanent sacrifice, toujours actuel. Ils auront encore une faiblesse, mais nous pouvoirs la comprendre. Leur vie humaine n'aurait pu en effet, supporter l'action invisible et visible: des forces tout entières du mal, se ruant à l'assaut de l'Être innocent.
Autour de Jésus, aucune créature n'aurait pu vivre, au milieu des effroyables remous et des énormes tensions que produisaient l'attaque et la surhumaine résistance de toute la parfaite humanité, du Christ. Ainsi, c'est tout doucement qu'Il leur annonce, vous me. laisserez seul, et qu'il leur reprochera pendant la terrible nuit leur faiblesse et leurs craintes.
Enfin, avant de les quitter, Jésus laisse aux Douze, et à tous les disciples futurs ce conseil et cette promesse, : « Reposez vous sur moi. Prenez courage, j'ai vaincu le monde ».
Ainsi, chers amis, en lisant cette lettre, vous trouverez, j'espère quelques lumières nouvelles et vous vous sentirez rassurés par cette divine certitude que Jésus sera toujours avec vous.
Nous voici parvenus à l'heure de la dernière prière; bientôt, va commencer le terrible drame dont la Terre frémit encore.
Le Christ a tout dit, tout éclairci. Il a laissé à ses amis d'immenses espoirs, des consolations égales leur douleur. Il va prier maintenant son Père et dans chaque parole de cette union complète, nom découvrirons tous ce que nous pouvons supporter actuellement de secrets. Ce merveilleux et total élan de la vie manifestée, vers la Vie Infinie, renferme certes, la solution de mystères dont nous n'avons pas même l'intuition ; la réponse à des questions solennelles que nous ne poserons pas avant bien des siècles, peut-être ; contentons-nous donc d'y trouver les lumières dont nous avons besoin actuellement.
Nous allons étudier successivement :
I° Ce que nous révèle la prière du Christ sur son identité véritable et ce qu'Il était avant de venir sur Terre.
2° Les actes, la mission de Jésus sur la Terre. Ce qu'Il y est venu faire.
3° Ce qu'est la prière du Sauveur, ce qu'Il demande pour nous et pour LUI.
4° Enfin les mystères de l'unité : « Père, tu m'as aimé avant la création du monde. Fais-moi jouir de la gloire que je possédais auprès de toi avant que le monde fût ».
Il est bien certain que nous ne pouvons rien, comprendre de la Vie Incréée en son inconnaissable essence, et nous sommes loin de l'heure où le Fils nous fera connaître, dans la chair, ce qu'est le Père.
Mais nous avons franchement abandonné le Prince de ce monde et nous avons écouté la voix de Jésus. Nous avons pris l'habitude d'assister, en notre coeur, à de belles scènes vraiment vivantes : quelques-uns des reflets de la vie éternelle ont nourri notre pauvre élan ; à force de vivre en Jésus, bien des cellules de notre coeur sont devenues capables de vibrer un peu à l'évocation de l' Absolu.
Et c'est assez pour que vous saisissiez ce que puis vous dire et que nous révèlent ces mots : Tu m' as aimé.
Cet incompréhensible mouvement qui se produit au sein de la vie éternelle et qui porte, sans cesse, des créatures du néant à l'être, seul l'amour, clef universelle, peut permettre à nos coeurs d'en recevoir quelques rayonnements. Le Père aime le fils et cet amour l'en sépare, sans que pour cela, le Fils quitte 1e Père ; les multiples et inconcevables formes du fils, reliées au centre par l'Esprit, vont partout où elles pénètrent, apporter la Vie Essentielle, et cette vie, se matérialisant, prendra, d'après chaque monde des noms différents. Pour notre terre ce seront les vies minérale, végétale, animale, hominale. Elles
Son premier effort a été de reconnaître partout où Il a passé, les créatures d'élection dont il avait préparé la venue sur notre monde.
Dans sa prière, le Christ en parlant d'eux s'exprime ainsi, en effet : « Ceux que tu as choisis, mon Père, je leur ai fait connaître ton nom ».
Nous avons appris à les connaître tout au moins les principaux d'entre eux, au cours de notre étude évangélique. Nous avons constaté comment Jésus, d'un regard et d'un mot, s'en faisait suivre ; comment ils quittaient tout pour venir à Lui. Il les a préparés d'abord et peu à peu, Il leur a tout dit, tout révélé. Par Jésus, ils ont connu le Nom du Père, c'est-à-dire sa manifestation dans le monde. Ils ont eu la certitude absolue que Jésus Lui-même était ce Nom mystérieux du Père, par quoi, Il se rendait visible dans le crée. Il leur a fait en réalité connaître par ce nom tous les mystères du Ciel et de la Terre, qu'ils pouvaient supporter. Il a jeté en eux en le faisant, les germes de forces qui leur furent nécessaires pour supporter le rayonnement indescriptible de l'Esprit Saint, du Consolateur qui devait faire des Apôtres des créatures extraordinaires, des êtres surhumains qui étaient au Père avant de venir sur la Terre.
Il les a liés à ce nom, à jamais. Tous lui ont été fidèles, sauf Judas, qui remplit, comme vous le savez le plus pénible des rôles ; rôle nécessaire cependant : car il est indispensable que les écritures se réalisent puisqu'elles constituent ce que le Père a voulu laisser connaître aux Hommes de ses plans indestructibles.
Habitués comme vous l'êtes, mes amis, à me voir continuellement m'élancer vers les dernières limites du créé et redescendre ensuite vers vous, il vous semblera naturel que j'ajoute : Et Jésus, par ses amis et plus tard directement, c'est aussi le NOM DE SON PÈRE qu'il désire ardemment nous communiquer, quand cela sera possible. Il veut dès à présent nous y préparer, nous fortifier pour ce travail, il veut nous donner la possibilité, à mesure que nous pénétrerons davantage les secrets du Père, d'y être et d'y rester à jamais fidèles.
Nous devons donc prendre l'énergique résolution, dès que nous aurons compris la plus petite des parcelles des lois vraies et vivantes, de la réaliser de notre mieux, de nous y attacher d'une manière inébranlable.
Ainsi nous mériterons que les Douze se penchent avec amour vers leurs enfants spirituels ; ainsi nous hâterons l'heure de notre rencontre matérielle avec le Seigneur de notre Terre.
Puis Jésus est, venu également et ce fut son deuxième effort pour donner aux choisis, et par eux, à tous ceux qui le voulurent, le veulent et le voudront la PAROLE DU PERE : « Je leur ai donné ta parole ».
Or, cette parole, c'est le Verbe et c'est Lui-même donc, que le Christ a donné, donne et donnera, à toutes les créatures qui le désireront vraiment.
Si le nom que Jésus est venu faire connaître renferme en lui, tous les secrets de la vie créatrice infinie, la Parole, par laquelle tout a été créé, comprend en elle tous les moyens de manifestations extérieures de ces secrets. C'est pourquoi l'être qui aura reçu du Maître divin la connaissance du Nom et de la Parole sera parvenu au sommet de son évolution.
II réalisera pleinement en Lui-même la promesse de Jésus; « Celui à qui le Fils veut faire connaître le Père, le connaît : c'est l'apothéose absolue de toute créature à n'importe quelle partie de la création elle appartienne. Votre Maître, par sa dernière prière confirme l'attestation de son évangéliste parvenue jusqu'à nous.
Je pense que ces dernières paroles de Jésus s'appliquent au douze, mais que les apôtres n'eurent conscience et ne manifestèrent ces deux dons du Nom et de la Parole qu'après la réception de l'Esprit Saint.
Aussi notre but suprême et le formidable avenir de puissance et de gloire éternelle qui nous est réservé apparaissent clairement aux yeux de notre âme. Mais de suite l'humilité nous fait sentir combien nous sommes loin de tout cela. .
Il n'est pas mauvais néanmoins que nous contemplions parfois cette merveilleuse splendeur, cet incomparable idéal. Ce sera notre force clans la lutte, dans la souffrance et les heures de Ténèbres.
Continuant sa prière, dernier acte de sa mission active avant les heures tragiques de la douleur et du martyre, Jésus indique ce qu'il a fait encore sur la terre pour ses disciples.
Il s'est d'abord SANCTIFIÉ pour eux. Il leur a communiqué ce qu'il appelle la Gloire de son Père, il a prié pour eux et, chose importante, pour lotis ceux qui croient par leur intermédiaire ; il leur a rendu possible par tous ses dons l'amour du Père ; le même amour dont il a entouré le fils et il a préparé, cela afin que Lui, Jésus, puisse être réellement en eux à jamais.
Puis une, fois terminé toutes ces préparations (car pour le Christ il n'y a aucune différence entre une demande et la réalisation de cette demande), une fois sanctifié par Lui et fortifié par l'amour du Père, Il a envoyé ses, disciples dans le monde, comme Lui-même y était venu. Les Douze auront donc à agir dans les mêmes directions que: leur Maître ; avec les pouvoirs extraordinaires qu'Il leur aura remis. Ils devront terminer son oeuvre et préparer celle de l'Esprit de Vérité.
Comment pouvons-nous comprendre les sanctifications de Jésus ? Comment Lui, très saint et très pur, prononce-t-il de telles paroles vraies nécessairement puisqu' Il est la vérité ? Ce mystérieux travail nous reste incompréhensible. Cependant, il m'est permis de vous dire qu'une partie de cet effort consista en la lente et progressive pénétration très pure, composée des parties les plus subtiles de la matière qu'il fut possible de réunir n'aurait pu cependant supporter d'un seul coup la formidable pression de la Vie Éternelle. Une lente préparation indiquée par l' Evangile fut nécessaire : « Et l'enfant croissait en stature, en sagesse et en force ». Tel a été le côté compréhensible de cette sanctification à laquelle Jésus fait allusion. Les paroles mystérieuses du « Pater » : que ton nom soit sanctifié, -renferment aussi le sens complet de cette affirmation : je me suis sanctifié pour eux.
Pour eux... ! Ces efforts que nulle créature ne peut mesurer, ne fut-il pas en effet dû à son amour pour ses disciples et pour nous ? Cette sanctification se reporta sur les douze et leurs successeurs.
Puis Jésus a prié.. La prière pour tous les êtres sans exception est l'acte par excellence et le plus difficile. La prière de ,Jésus c'est cet acte parfait c'est l'union complète entre Lui et son Père, c'est par l'intermédiaire de son humanité, la fusion du créé et de l'incréé. Par sa prière, l'Homme Jésus a rendu possible le chemin invisible que nos Maîtres ont suivi vers la vraie prière, et par elle, il nous y conduira un jour.
J'ai pu me trouver une fois, mes amis, dans une salle où pria un envoyé du Père, un porteur du Saint-Esprit, un vrai soldat du Ciel. Il pria... et ce fut indescriptible... Un instant le royaume de Dieu se réalisa sur la Terre... les blanches ailes des anges, presque visibles, remplirent l'espace de leur frémissement lumineux... Un air plus frais et si pur circula et quelques-uns purent percevoir un faible rayon du Soleil de la Présence Réelle.
Personnellement je ressentis une vague impression de ce que fut la prière de Jésus sur la Montagne et au Jardin des Oliviers.
Jésus a prié ainsi, dans son dernier appel au Père avant de le rejoindre en sa gloire incompréhensible. II a prié pour ses disciples avant de les envoyer à 1a conquête du monde et cet acte pur les prépara à la descente en eux de l'Amour du Père. « Je leur ai fait connaître ton nom afin que tu les aimes comme tu m'as aimé. » Et pour nous aussi Jésus a prié puisque nous avons cru par l'intermédiaire des disciples du Christ et par la dure mission DES AMIS DE DIEU DEPUIS 2000 ANS SUR LA TERRE.
Le but de Jésus par cette lente préparation, dont vous comprenez maintenant la grandeur, la profondeur, l'universalité, était de rendre les Douze capables de soulever un monde, de triompher de tous les pièges, de leur donner l'autorité et les pouvoirs nécessaires, afin que le monde, un jour convaincu de son crime, se jette repentant aux pieds du Réparateur.
Et voici le deuxième travail du Christ, la fleur merveilleuse éclose sur la tige secrète du sacrifice: « Je les ai envoyés dans le monde ». Vous comprenez maintenant, mes amis, avec quelle force et quelle autorité miraculeuse les douze vont commencer leur mission. Vous verrez dans cette dernière prière les causes logiques de l'incroyable réussite des apôtres, malgré tous les pièges est tous les dangers, malgré la toute puissance des Césars romains.
Et nous aussi, un jour nous devrons renoncer à tout pour suivre notre ami surnaturel lorsqu'il nous dira : « Suis-moi » . Nous aussi, Il nous enverra dans le monde où se trouvent actuellement si peu da chrétiens vrais. Nous aurons à parler, à consoler, à guérir, nous devrons renoncer à tout à ce moment, afin que notre Maître nous indique nettement le chemin, afin que dans chacune de nos existences, sous n'importe quelle forme nous n'ayons jamais plus qu'un désir : le servir Lui et les hommes. Un peu de cette merveilleuse préparation qu'il donna aux Douze, Jésus nous en offre aussi la possibilité, car en vérité la hiérarchie merveilleuse, en négation de toute raison et de toute science humaine, existe bien de haut en bas et depuis l'Apôtre resplendissant, depuis le Seigneur de notre Terre, jusqu'au dernier venu dans la ferme du Grand Fermier, tout est analogue, tout est un.
Et le Christ demande encore, pour ses disciples au Père quatre grâces primordiales. « Ne les ôte pas du Monde. - Maintiens-les fidèles. - Préserve-les du mal. - Sanctifie-les par ta Vérité et ta Parole ».
Et enfin, par un désir personnel : Père je demande que ceux que tu m'as donnés, soient avec moi là ou JE suis.
Si notre coeur de lumière a compris, dans une surnaturelle extase, quelque peu de l'identité vraie de notre Christ, s'il a réalisé en un éclair, l'unité merveilleuse qui se produisait entre la matière et l'esprit, lorsque Jésus priait, nous saisirons la totale importance de ces demandes. Oui, chacun de ces mots est, en réalité, plus précieux mille fois que le diamant, puisqu'il éclaire notre route et rend sensible à notre âme quelques-uns des secrets de la vie principe. Et d'abord, Jésus sait et enseigne que le chemin pour ses amis, c'est le monde. II prie le Père de les laisser sur la Terre. C'estlà dans la matière, dans la nature visible, qu'ils doivent préparer le monde et ses habitants au règne de Dieu, non dans le pays de l'esprit. Nous devons en tirer l'enseignement suivant qui nous fait deviner l'excellence de la vie Physique. Pour qu'un acte soit complet, il faut qu'il soit décidé, eu principe, par notre moi central, préparé par notre âme et finalement accompli par nos organes matériels. Toute l'évolution suit ces lois. Comme nous avons abandonné Dieu et le Ciel pour aller jusqu'à l'extrême limite opposée matérielle, il faut que nous remontions vers Lui par les mêmes chemins. C'est dans le monde en conséquence, sur la Terre, qu'avec l'aide constante de Jésus nous pourrons vaincre définitivement son Prince, et c'est dans les luttes que nous réserve la vie matérielle, que nous trouverons les moyens d'un triomphe complet. Il nous faut donc travailler surtout ici-bas. Tout comprendre par la base, connaître toute créature par son extérieur d'abord, par ses reflets, puis par sa lumière de plus en plus centrale. Telle est la loi de notre effort. Mais cette oeuvre immense, les disciples eux-mêmes et à plus forte raison les hommes n'auraient pu même l'entreprendre sans la puissante prière de Jésus Préserve-les du mal, de l'adversaire terrible. Cette parole du sacrifié fut vraiment créatrice dans l'invisible humain. Elle éleva une barrière qui laisse passer seulement des attaques du mal, ce qui nous est indispensable pour nous fortifier et nous éprouver. Cette préservation est complète pour nous pauvres enfants sans quoi nous ne pourrions même pas vivre. La haine de l'esprit du mal, ne parvient donc jusqu'à nous qu'atténuée, à cause du sacrifice du Réparateur.
Voyons maintenant la dernière des demandes, celle qui constitue la merveilleuse récompense qui attend tous les travailleurs de la moisson. Je désire que tous ceux que tu m'as donnés soient avec moi là ouje suis.
Or, le lieu où Jésus se tient constamment, c'est en vérité, ce que sans le comprendre nous nommons le Ciel. ..Jésus ne dit pas : là où je serai : c'est qu'en effet Il est déjà dans le ciel ; mieux encore, II ne l'a jamais quitté. Ainsi les douze obtinrent dès cette terre, leur récompense. A partir de la réception de l' Esprit Saint, ils furent vraiment dans le Ciel à côté de leur Maître, et cela jusque dans les heures sombres où ils eurent à souffrir pour son nom, même dans tous les enfers humains et extra-humais où leur mission les conduisit. Aussi le long des siècles se réaliseront toutes les prières du Christ ainsi dans le même lieu, en un moment, Jésus c tout en quelques mots. Il révèle aux petits, à ceux qui. ardemment cherchent à conquérir les merveilleux trésors de l'humilité, les secrets ultimes de la création de ses rapports avec la vie centrale, de l'effort individuel et collectif et de l'incompréhensible et sublime récompense que Dieu réserve aux disciples.
De tous ces mystères, quelques lueurs vivante parviennent, je vous l'atteste jusqu'à notre coeur. Dans la réalité, dans la chair, chacun de nous comprendra ce que le Maître voudra. J'ai suivi son ordre mes amis, et ce qu'il m'a dit au fond de mon être je vous l'ai répété tout haut sachant que Jésus nous aime et que vous trouverez dans ces pages les lumières qu'Il aura décidé de vous donner.
Nous parvenons maintenant à la prière du Christ que sous-entendent, du reste, presque toutes ses demandes. Sa principale préoccupation est d'obtenir de son Père qu'il nous facilite le travail intense nécessaire pour devenir un avec nous-mêmes puis avec nos fières et enfin avec Lui. Et comme II est vit avec son Père nous nous trouverons donc unis à la vie centrale, créatrice. Unis, nais en gardant la sensation permanente de notre moi. Uns avec le gouffre insondable et sans limite de la vie éternelle, comme une goutte d'eau entourée de cire est une avec l'océan.
«Qu'ils soient uns comme nous » dit Jésus, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi ». Comme je suis en eux ; l'union sera alors parfaite entre le créé et l'incréé.
Voyons d'abord cette unité en nous.
Contemplons ses difficultés énormes, et recherchons quelle sera l'expérience décisive par quoi nous saurons que nous sommes vainqueurs.
Et d'abord, rendons-nous compte des surhumains obstacles que nous devrons détruire. Comprenons combien il serait vain de tenter même cet effort si Jésus n'était pas Dieu, si sa main puissante et son coeur ne nous soutenaient constamment.
Sans parler même de notre moi central, domaine de notre personnalité vraie inaccessible à notre conscience matérielle, nos modes de vies inférieures et physiques, nous sommes loin de les avoir compris.
Pour les plus forts psychophysiologiques actuels, pour ceux qui connaissent le mieux l'homme et ses mystères, quelles sont les vraies lois de notre mémoire, l'ultime portée de nos sens, les limites de notre conscience, de notre volonté, de notre attention ? Quelles sont les règles exactes qui déterminent le fonctionnement de notre imagination, cette déconcertante faculté ? Notre coeur, nos nerfs, nos sensibilités de quoi sont-ils capables ? Que nous réserve leur étude profonde ? Toutes questions sans réponse à l'heure qu'il est, sans réponse définitive tout au moins. Et nous connaissons encore moins tout notre être psychique, ce qui est en nous se joue des lois ordinaires de l'espace et du temps, échappe à tout contrôle précis.
Quant à nos sens spirituels, reflets imparfaits de notre esprit immortel, c'est à peine si nous commençons de comprendre, d'entrevoir quelque chose de leurs lois.
Ainsi, vous le voyez, notre effort devra unir une immense quantité de cellules douées toutes d'intelligence et de conscience, une imagination livre ouvert à toutes les impressions extérieures, les plus fugitives, comme les plus profondes, miroir ou se jouent mille formes différentes paraissant et disparaissant tour à tour, un coeur qui vibre sous l'influence des forces multiples ; une attention enfin, dans l'enfance ! Il s'agit, pendant un éclair d'abord de commander à notre mémoire de se fermer, à notre imagination de disparaître. Il faut que seule vive en nous, et soit concentrée sur un seul désir l'attention ; qu'un seul élan emporte notre coeur au-delà du créé et tout cela sans l'aide d'aucun entraînement emprunté à l'occultisme ou à la magie.
Comprenez-vous, comment Dieu seul peut créer la possibilité en nous de cette merveilleuse union ? Lui seul aussi peut l'accomplir dans nos corps fluidiques les plus grossiers comme les plus purs ; y préparer le sanctuaire où descendra notre conscience totale. Alors seulement nous pourrons avoir recours à l'expérience décisive dont je vous parlais tout à l'heure.
Et cette preuve de LUNITE CONQUISE sera la PRIÈRE VRAIE. Oui, lorsque une seconde, il nous aura été donné de nous fondre, corps, âme, esprit en Jésus et par Lui en Dieu, nous aurons la certitude que le Ciel veuille accomplir en nous ce prodigieux travail, cet effort vraiment surhumain que le Christ seul, avec notre désir personnel indispensable, peut mener à bien.
Enfin, cet élan si court de vraie prière par l'exercice et l'aide constante du Maître des âmes, deviendra de plus en plus parfait. Il s'étendra en durée. Alors, peu à peu, nous deviendrons uns avec nous-mêmes.
Puis il faudra que cette unité merveilleuse s'accomplisse entre plusieurs disciples du Christ, membres de son Eglise intérieure. Alors naîtra une créature spirituelle infiniment belle et complète.
L'unité se fera entre elle et le Père, par Jésus.
Dans une opération indescriptible s'accomplira le désir du Christ. Car cette créature spirituelle s'étendra croîtra dans les pays de l'esprit et sur la terre, et il viendra une heure où toute l' Eglise de Jésus sera avec Lui et avec Dieu.
Retenons seulement, mes amis, de cet élan vers l'inconcevable réalisation de la dernière prière, que pour nous, Jésus a prié ; que la prière seule, de plus en plus réelle, nous permettra de collaborer à cet immense travail que notre ami veut réaliser en nous et en sa création. Ainsi notre voie est toute tracée vers l'unité salvatrice. Efforçons-nous chaque jour vers la simplicité en nos désirs, en nos conceptions en notre prière chaque fois plus attentive. Ainsi nous nous rendrons dignes de recevoir en nos coeurs une réalisation de plus en plus complète des mystères que renferme la Prière Sacerdotale.
Puis faites que l'unité entre vous, soit de plus en plus pure, parfaite et durable. Fuyez toute discussion et agissez
Reposez-vous pendant l'interruption de vos réunions, mais restez unis en pensée et en action.