CHAPITRE XVIII

QUE SON CORPS, APRÈS ENVIRON CINQ ANNÉES DE SÉPULTURE,
FUT RETROUVÉ INTACT ET SAIN DE SA TRANSLATION.


    Nous pensons devoir ajouter ici un fait tout à fait digne de mémoire. Après cinq années environ de sépulture, son corps fut retrouvé si intact et si sain, de même que les vêtements et les ornements avec lesquels il avait été enseveli, selon le mode sacerdotal, que rien n'en avait été souillé ni infesté par les vers, seule l'extrémité des narines paraissait légèrement corrompue. Pour cette raison, par ordre de l'évêque de Cambray, qui était là, le corps vénérable, ayant été retiré du sépulcre, fut exposé pendant trois jours dans l'enceinte du monastère, pour que tous ceux qui le voulaient, pussent contempler un si grand miracle de la toute Puissance de Dieu. Et du saint corps s'exhalait une odeur aussi suave, que s'il avait été embaumé récemment avec toutes sortes d'aromates. Ces faits sont attestés, non seulement par les Frères de ce monastère, mais encore par de nombreux séculiers et laïques dignes de foi, qui virent de leurs yeux, et baisèrent alors le corps lui-même, et desquels moi-même j'ai appris ces choses. Après le Triduum, le corps vénérable fut transféré honorablement, par ordre du même évêque de Cambrai, pour une autre sépulture, dans l'Eglise, avec beaucoup de pompe et un grand concours de peuple. Et c'est là qu'il repose jusqu'au jour où, ressuscité par ordre du Dieu unique et véritable, il sera réuni à son âme bienheureuse, pour régner heureusement, comme nous en avons confiance, avec le Christ dans le ciel, et jouir du Dieu Tout-Puissant, qu'il a aimé par dessus tout en cette vie, et à qui seul appartient tout honneur et toute louange, dans les siècles infinis des siècles...

Ainsi soit-il.

FIN DE LA VIE