V- La venue du Christ révélée par l'Esprit-Saint.

- Renouvellement du « Souffle de Vie » perdu par Adam.
- La Pentecôte.
- Le Baptême scelle les dons du Saint-Esprit.
- Le pécheur repenti purifié par la Grâce.
- Le Sang de l'Agneau, échange précieux du Fruit de l'Arbre de Vie.

 
 
 

     Sans cela, votre Théophilie, sans cette connaissance directe de l'action de l'Esprit Saint, conservée toujours dans l'humanité, il eût été impossible de savoir vraiment si le fruit de la semence de la femme qui devait écraser la tête du serpent, est venu dans le monde, comme il a été promis à Adam et Eve. Et voilà saint Siméon, après la révélation qu'il reçoit à l'âge de 65 ans sur le mystère de la conception de la Vierge Marie et la nativité du Seigneur, vit encore 300 ans, par la grâce de l'Esprit Saint de Dieu. A l'âge de 365 ans, pendant la présentation au temple, saint Siméon dit clairement qu'il a reconnu, par la grâce du Saint Esprit, que l'enfant est ce même Christ Rédempteur dont la conception surnaturelle et la naissance par le Saint Esprit lui ont été annoncées 300 ans auparavant par l'ange.
 

     De même, sainte Anne, prophétesse, la fille de Fanouyle, veuve depuis 80 ans, servante de Dieu, connue par tous pour des dons particuliers de la Grâce, sa pureté et sa véracité, proclame qu'en vérité c'est le Messie, vrai Christ, Dieu et homme, Roi d'Israël venu pour sauver Adam et tous les hommes.
 

     Quand Notre Seigneur Jésus-Christ a voulu accomplir l'œuvre entière de rédemption, alors, après Sa Résurrection, Il souffla sur les Apôtres et renouvela ce même souffle de Vie perdu par Adam, leur octroyant la Grâce du Saint-Esprit divin.

     Plus que cela, puisqu'il leur dit qu'il allait vers le Père, que s'Il n'y allait pas, l'Esprit Saint ne viendrait pas dans le monde. Et si Lui, le Christ,, allait vers le Père, Il enverrait dans le monde l'Esprit Saint, et ce même Esprit Saint « Consolateur » leur enseignerait ainsi qu'à tous ceux qui les suivraient, toute Vérité et leur rappellerait tout ce que le Christ leur a dit étant encore dans le monde.

Ainsi était déjà promise par Lui la « Grâce sur Grâce » perdue,
 

     Et voilà le jour de la Pentecôte, solennellement, Il leur envoya l'Esprit Saint en un souffle de tempête, sous forme de langues de feu posées sur chacun d'eux. les pénétrant et les remplissant de la force flamboyante de la Grâce divine; souffle qui, tel une rosée reverdissante, recrée tout en joie dans les âmes qui communient à Sa force et à Ses activités.

     Et cette même grâce du souffle du feu de l'Esprit Saint, quand elle est donnée à nous tous, fidèles du Christ, dans le sacrement du saint Baptême, est scellée sacramentellement par l'onction des endroits essentiels (indiqués par l'Église) de notre corps, dépositaire éternel de cette Grâce. On dit la formule: « Le sceau du don de l'Esprit-Saint ».

     Sur quoi, votre Théophilie, déposons-nous, humbles que nous sommes, nos sceaux, sinon sur les récipients contenant quelques trésors que nous apprécions hautement. Qu'est-ce qui peut-être supérieur en ce monde, c'est-à-dire plus précieux que les dons du Saint-Esprit, reçus d'en haut dans le sacrement du Baptême.
 

     Cette grâce, reçue au baptême, est si grande, si indispensable, si vivifiante pour l'homme, qu'elle ne lui est point enlevée jusqu'à sa mort - même s'il devient hérétique, - la mort n'étant que le terme désigné d'en Haut par la Providence divine pour l'essai existentiel de l'homme sur la terre, afin de voir ce qu'il va faire à l'aide de cette grâce pendant le laps de temps octroyé par Dieu.

     Si nous ne péchions jamais après notre baptême, nous serions toujours des serviteurs de Dieu saints et immaculés, inaccessibles à la souillure de la chair et de l'esprit.
 
 

     Mais voilà le malheur, c'est qu'en prenant de l'âge, nous ne grandissons pas en sagesse et en grâce divine, comme le faisait notre Seigneur Jésus-Christ. Au contraire, nous nous dépravons peu à peu, perdons la grâce du très saint-Esprit de Dieu et devenons pécheurs ou même d'abominables pécheurs. Mais quand quelqu'un, exalté par la Sagesse divine qui cherche notre salut par toutes les voies, se décide en Son Nom à se tourner vers Dieu et à veiller pour l'obtention de son salut éternel, alors un tel homme, écoutant la voix de la Sagesse, doit recourir au vrai repentir de tous ses péchés et à la pratique des vertus contraires aux péchés commis; par ces pratiques des vertus au nom du Christ, il arrivera à l'acquisition du Saint-Esprit agissant au dedans de nous et y organisant le Royaume de Dieu. La parole de Dieu ne le dit pas en vain : « Le Royaume de Dieu est au dedans de vous, on l'acquiert par la violence de l'effort ».
 

     Cela veut dire que les hommes qui, malgré les liens du péché qui les tiennent, les poussant à de nouvelles iniquités et les empêchant par leur contrainte d'aller vers Lui, notre Rédempteur, avec le parfait repentir, pour s'immoler avec Lui, méprisent toute la force de ces liens du péché et font de violents efforts pour les rompre, et bien de tels hommes apparaissent ensuite devant la face de Dieu vraiment plus blancs que la neige, blanchis par la Grâce.

     « Venez », dit le Seigneur, « et si vos péchés sont écarlates, Je les rendrai blancs comme la neige » .

     C'est ainsi que, pénétrant les mystères, saint Jean l'Évangéliste a vu de tels hommes en vêtements blancs, c'est-à-dire en vêtements de justification, la palme à la main en signe de victoire, chantant à Dieu le chant merveilleux « alléluia ». « La beauté de leurs chants ne pouvait être imitée par personne ».
 

     En parlant de ces hommes, l'ange de Dieu dit : « Ceux-là sont venus à travers une grande souffrance, ils ont rectifié leurs vêtements qu'ils ont blanchis dans le sang de l'Agneau », « rectifié » par la souffrance, « blanchis » en communiant aux Très Saints Vivifiants Mystères de la Chair et du Sang de l'Agneau sans tache, immaculé, Christ volontairement immolé avant les siècles pour le salut du monde, toujours et jusqu'à aujourd'hui immolé, fractionné et jamais consommé, nous donnant un éternel et inépuisable, salut à l'heure du départ pour la vie éternelle, une réponse favorable à l'heure de Son redoutable jugement.

     C'est le change très précieux, dépassant tout entendement, de ce fruit de l'Arbre de Vie dont l'ennemi de l'homme, Lucifer, tombé du ciel, aurait voulu dépouiller l'humanité.

     Bien que l'ennemi, Satan, ait séduit Eve et qu'Adam soit tombé avec elle, le Seigneur non seulement leur donna le Rédempteur, Qui par Sa mort vainquit la Mort, mais donna à nous tous, en la personne de Marie, toujours Vierge, Mère de Dieu, qui a effacé en elle-même et efface dans tout le genre humain la tête du serpent, une avocate intercédant sans cesse avec instance auprès de son Fils, notre Dieu, une avocate que rien ne peut rebuter, qui gagne toujours, même s'il s'agit de la cause des plus abominables pécheurs.
 
 

     C'est pour cela que la Mère de Dieu est appelée « Ulcère des diables! », puisqu'il est impossible au diable de faire périr l'homme, pourvu que l'homme lui-même ne cesse de recourir à l'aide de la Mère de Dieu.