SERMON XXVIII
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SERMON XXVIII. J'irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l'encens. (Cant. IV, 6.)

 

            1. « Vos mamelles », dit l'époux, « sont comme deux faons jumeaux nés de la chèvre. » Vous voyez combien grande est la grâce de l'épouse elle est toute petite, toute jeune, et elle a des mamelles. Le bien-aimé n'indique-t-il pas une bien jeune personne, lorsqu'il la compare à des faons? Elle est tout à la fois et mère et tout enfant, elle nourrit les autres et a besoin qu'on la nourrisse. Et, bien que l'on fût semblable à saint Paul, tant qu'on reste dans la chair, on n'a pas dépouillé ce qui est de l'enfance. Et si cet apôtre est plein de biens pour l'utilité des autres, il ne croit pas être arrivé à la perfection. Il voit en image, il voit en énigme : aussi comme un petit enfant, comme un faon, il est nourri dans l'ombre, jusqu'à ce que le jour se montre. Il vit dans l'ombre, mais au milieu des lis. Bien malheureux, celui qui, placé au milieu des lis, au milieu des lis d'une sainte congrégation, où de toutes parts mille vertus divines exhalent leurs parfums, ne sait rien sentir de suave, rien qui vienne du lis. Il est bon, il a part au privilège de l'épouse, celui au coeur duquel naissent des lis, qui vit parmi les lis, est nourri au milieu d'eux et a faim des lis. Bienheureux ceux qui ont faim et soif des lis de la justice, des lis de la chasteté, des lis de toutes les grâces. La faim même des vertus nourrit, et l'avidité qu'on éprouve pour elles est pleine de délices. L'odeur nourrit, mais elle ne rassasie pas. «Je serai rassasié, lorsque votre gloire se montrera. » (Ps. XVI, 16.) La gloire des vertus est encore cachée, pour parler ainsi. Tout ce que vous en avez, consiste dans l'odeur. La forme se cache, nous entendons la renommée. Dans la renommée, dans la fumée, dans l'odeur il se trouve une légère nourriture; elle est douce, mais légère. Et nous, nous sommes déjà rassasiés, déjà riches, déjà contents de l'odeur seule des vertus. Je ne sais pas si nous recevons même l'odeur, nous que n'excite pas l'ardeur d'arriver à la perfection. L'odeur des lis est suave, mais il y a une grâce multiple dans leur beauté. Le parfum qu'ils exhalent est agréable, mais c'est une maigre jouissance, si tout se borne à l'odeur. Ils « paissent », dit le texte, « parmi les lis », c'est-à-dire, au milieu des lis, non pas dans les lis eux-mêmes, sentant leur voisinage, ne jouissant pas de leur substance. L'odeur exprime un exercice léger des vertus, elle ne figure pas la réfection abondante, substantielle et solide. Il n'est pas refait en toutes manières celui qui est repu : aussi on ne dit pas qui sont refaits; mais : « qui paissent au milieu des lis jusqu'à ce que le jour se montre. » Il est délicieux cependant d'attendre parmi les lis le retour de la lumière. Et considérez au milieu de quels lis l'épouse se nourrit, au milieu de lis qui ne sont pas éphémères, qui ne se flétrissent pas, qui sont imbibés d'une sorte de myrrhe d'immortalité. Car la myrrhe représente l'immortalité.

2. Aussi, c'est avec raison qu'après les lis, on parle de la myrrhe, afin de louer dans les lis de l'épouse la vertu qui les préserve à jamais de la corruption. «J'irai », dit-il, « à la montagne de la myrrhe », qu'est-ce à dire, ô bon Jésus, que votre épouse, votre bien-aimée, attend dans un lieu, et que vous allez dans un autre ? Elle se nourrit, elle espère au milieu des lis, et vous allez sur la montagne de la myrrhe? Pourquoi n'allez-vous pas plutôt parmi les lis, là où l'épouse se trouve jusqu'à ce que le jour se lève ? Est-ce peut-être que ces lis ne sont pas éloignés de la montagne de la myrrhe, et qu'ils croissent sur ses cimes? Il en est ainsi : nulle part les lis ne viennent mieux que sur la montagne de la myrrhe, nulle part ils ne se conservent mieux à l'abri des atteintes. Sur ce mont, il n'est pas de place pour la corruption, pas d'accès aux atteintes éloignées de la corruption. Sur ce mont, où sont mortifiées toutes les affections de la chair, croissent purement et fleurissent constamment les lis de la virginité, les lis des grâces. Par conséquent, vous remarquez que l'épouse est placée avec assez de charmes parmi les lis, et sur la montagne de la myrrhe. Le discours actuel vous a suffisamment exprimé l'un de ces points de vue, vous pouvez vous-même vous expliquer l'autre par voie d'interprétation. Comment l'époux assurerait-il qu'il ira ailleurs, si par là il n'entendait le lieu où il sait que se trouve sa bien-aimée. De même que celle-ci l'attend avec grande impatience, de même lui se hâte vers elle avec le plus grand empressement. «J'irai pour moi, » dit-il. Quoi donc ? Il n'y va pas pour l'épouse? Où bien est-ce qu'il y va pour lui quand il s'y rend pour elle ? « J'irai donc », dit-il, « pour moi. » J'irai pour moi, je n'y viendrai pas pour elle seule. Ce n'est pas elle seule qui se réjouira de mon arrivée, mais néanmoins elle me communiquera de la joie. Il m'est doux, il m'est agréable d'aller vers elle. Déjà j'irai pour moi. Il m'est profitable d'aller ainsi, cela me cause beaucoup de plaisir, aussi j'y vais pour moi. De cette montagne de la myrrhe, il s'exhale pour moi un agréable parfum, je viendrai attiré par cette odeur. J'irai pour moi, car mes délices sont de demeurer avec l'épouse. Est-ce ainsi, ô bon Jésus, que sa conversation vous plait, vous allez à elle pour vous, et quand vous êtes repoussé, comme un amant importun, vous ne disparaissez pas, mais vous restez à la porte ? Vous vous y tenez et vous frappez, et quoique vous ayez subi la honte d'être renvoyé, vous y restez et vous y donnez des coups, désirant une seule chose, qu'on vous ouvre. O épouse, aspergez votre appartement de myrrhe et d'aloès. Le Christ court à l’odeur de vos parfums. Arrosez votre couche de cet aloès, que saint Paul rappelle dans ces paroles : « Vous êtes morts et votre vie est cachée avec Jésus-Christ. » (Col. III, 3.) Aspergez, arrosez, imbibez votre couche de cette myrrhe, ou plutôt, soyez vous-même une montagne de myrrhe. Car la grâce est plus abondante là où la myrrhe naît que là où elle est répandue. Sur cette montagne de myrrhe placez votre couche, non-seulement pour vous, mais encore pour votre époux, dans un champ abondant de myrrhe, où cette espèce de plante aromatique croisse spontanément plutôt qu'elle n'y soit portée.

3. En plusieurs endroits de l’Ecriture, la myrrhe est employée pour signifier des mystères. En venant adorer le Christ, les Mages apportent de la myrrhe. (Matth. II, 11.) Nicodème vient portant un mélange de myrrhe d'environ cent livres. (Joan. XIX, 39.) C'est là une grande quantité, mais qu'est-ce en comparaison d'une montagne ? Portant, dit le texte, portant avec soi, et non produisant de lui-même : portant, ne supportant pas. L'une et l'autre sont bonnes, et celle qui est offerte, et celle qui croit d'elle-même; celle-ci est préférable. La première est portée au Christ, le Christ vient lui-même vers la seconde. Car il va pour lui à la montagne de la myrrhe. Il est véritablement une montagne de myrrhe, celui qui porte la mort de Jésus-Christ en lui, mais non en partie seulement : qui la porte non comme jetée à gouttes sur lui, mais pleine, mais abondante, mais continuelle, mais bien exprimée : non pour un instant et comme vieillissante, mais comme toujours renaissante. Il est bien le mont de la myrrhe, celui qui fait germer en lui, plutôt qu'il n'y porte, la mortification de Jésus-Christ, ainsi qu'une sorte d'incorruptibilité, image de la résurrection future. Peut-il vous paraître une montagne de myrrhe, celui qui ne montre de l'incorruptibilité future rien de magnifique, rien d'éminent, rien de positif? Bienheureuse montagne qui est revêtue de toutes parts de ces rejetons de myrrhe, et qui n'en est pas seulement tachetée, qui ne présente rien de nu, rien de stérile, qui a tous ces flancs garnis de cette heureuse plante qu'elle produit avec abondance. N'est-il pas heureux, le chrétien qui attire Jésus-Christ à lui par l'odeur de son parfum? Excellent parfum, qui remplit non-seulement la maison du lépreux (Joan. XII, 3.), mais aussi le palais du ciel, la chambre nuptiale de l'époux. Parfum très-agréable à l'époux qui est le Christ et qui le charme au milieu même des délices de sa divinité. Au milieu de toutes ces jouissances, son bonheur est néanmoins d'être sur la montagne de la myrrhe. Aussi il s'écrie

« J'irai pour moi à la montagne de la myrrhe. »

4. O bienheureuse est la montagne vers laquelle vous venez, ô bon Jésus, sur les hauteurs de laquelle vous vous promenez, où vous fixez votre séjour jusqu'à la fin, que vous habitez seul jusqu'à ses dernières limites. Venez, Jésus, et commencez de posséder cette montagne? Que personne ne vous pose de question, que nul ne vous dise : Est-ce que vous habiterez sur cette montagne vous seul? Montagne féconde, montagne grasse, montagne abondante, montagne riche en parfums. Ces parfums sont inépuisables. Car il en existe une très-grande quantité sur le mont de la myrrhe. Ils ne cesseront de couler de cette cime : voilà pourquoi celui qui va à la montagne de la myrrhe ne manquera pas de parfum. Celui qui marche vers les collines du Liban ne sera point privé de ces senteurs. Car l'encens ne manquera pas sur le Liban. On dit que le mot Liban s'explique par encens. Venez, ô bon Jésus, à ces collines, et que les parfums coulent de votre face sacrée. O quels tourbillons de fumée d'encens s'élèvent de ces collines quand elles ont été embrasées de votre feu ! Ce feu trouve un grand aliment sur ces hauteurs, et un foyer d'encens très-considérable. Ces parfums ne se consument pas vite. La fumée qu'ils produisent ne s'évanouit pas facilement. Une quantité si grande ne peut être contenue dans la main ni renfermée dans l'encensoir : un vase ne la contient pas, elle n'a pas de mesure, parce qu'elle ne cesse pas de couler. Il est donc à juste titre une colline d'encens, celui qui prie sans relâche et, ce qui est mieux, sans fatigue. Celui qui dans ses prières n'a rien de tiède, rien de faible, mais dont les soupirs, semblables à cette sombre fumée, qui s'épaississant sur les grandes fournaises, roule des tourbillons brûlants de désirs abondants et de voeux embrasés. Venez, ô bon Jésus, aux collines de l'encens : les montagnes que vous touchez produisent une grande fumée de prières. O mes frères, nos prières ont-elles quelque chose de semblable ! Que notre encens a bientôt cessé de briller ! A peine est-il embrasé qu'il s'éteint. Pourquoi cela ? Assurément parce que nous en avons fait en nous-même une trop petite provision.

5. Pour moi, je considère comme des collines d'encens, les esprits angéliques et ceux d'entre les hommes qui s'efforcent de les imiter semblables à l'encens, leurs prières s'élèvent sans cesse en présence de Dieu : en produisant les vapeurs si agréables de la dévotion, ils rassemblent les nuages des affections célestes. Heureux le prêtre qui offre l'encens en si grande quantité et qu'entoure la vapeur d'une nuée si délicieusement suave. Dans l'apocalypse, vous trouvez « les coupes pleines de parfums qui sont les prières des saints.» (Ap. V, 8.) Et qu'elle relation entre les collines de l'encens et les coupes ? Quelle est la coupe qui contienne la colline de l'encens? Précieuse coupe celle qui est remplie de parfums, mais voici plus qu'une coupe. « La fumée des parfums, » continue l'Apocalypse, « monta en présence du Seigneur des mains de l'Ange. (Ap. V, 4.) Quelle main suffirait à tenir une colline entière? Quelle main, dis-je, ô bon Jésus, sinon la vôtre, vous qui soupesez les montagnes, renfermez la terre entre vos doigts, vous qui soulevez, pour trouver leur pesanteur, les monts les plus élevés et qui placez les collines dans une balance ? En votre droite, Seigneur, sont toutes les limites de ces collines, et, si on petit parler de la sorte, elles sont dans votre sein. Aussi la prière des saints se retourne vers votre sein, elle pénètre en votre présence : elle y reste, elle y revient ils sont en vous, et vous en eux. C'est pourquoi vous dites : «J'irai pour moi aux collines de l'encens. » Venez donc, Seigneur, venez, ne tardez pas, ne dépassez point ces collines. Mais, que sera-ce si ces collines bondissent vers vous? Les montagnes de la myrrhe sont mobiles, ainsi que les collines de l'encens, dès que vous vous présentez. Comment ne seraient-elles pas mobiles, puisqu'elles se liquéfient, coulent, fument et s'échappent de vos mains semblables à une fumée d'encens en présence du Seigneur? Allez donc pour vous aux collines de l'encens : où sont les encens en grand nombre, où se trouvent tous les encens : car sur la colline de l'encens, rien n'est sans cet encens. On vous les a donnés, venez donc pour les brûler en votre présence.

6. « J'irai pour moi à la montagne de la myrrhe et à la colline de l'encens. » Venez du Liban, venez. Nous avons déjà vu le motif qui le fait partir, n'est-ce pas afin d'appeler, d'entrer et de dire : venez ? Voilà combien il est bon, combien agréable d'habiter sur ces collines, vers lesquelles se dirige le verbe de Dieu, qu'il revoit : du haut desquelles il appelle l'épouse, et l'appelle à la couronne. «Venez du Liban », s'écrie-t-il, « venez, vous serez couronnée. » (Cant. IV, 8.) Liban veut dire blancheur. N'est-il pas blanc de la neige qui tombe du ciel ? Ainsi qu'il est écrit, « la neige du Liban ne se fondra point. » (Jerem. XXIII, 4.) C'est cette neige qui descend du ciel, qui imbibe la terre, l'enivre et lui fait germer les plantes. Heureux monts sur la cime desquels cette neige tombe, et heureuses les collines qu'elle couvre. « Il en sera ainsi », dit le Seigneur, « de la parole qui sort de ma bouche, elle ne reviendra pas vide vers moi. » (Is. LV, 11.) Vous paraît-elle revenir vide, cette parole qui va frapper les montagnes de la myrrhe et les collines de l'encens, qui tombe sur ces hauteurs, et couvre leurs vallées? Elle ne sait pas revenir vide. Aussi elle appelle et crie . viens du Liban, viens. Pensez-vous que ce soit sans mystère, qu'après les montagnes de la myrrhe et les collines de l'encens, on parle du Liban? Où l'âme se rend-elle pure et blanche, sinon dans la prière ? D'abord la myrrhe mortifie, ensuite l'encens purifie. La prière, en effet, ne pourra s'élever pure, si auparavant on n'a détruit les mauvaises odeurs et les exhalaisons de la chair. Par l'emploi de la myrrhe, l'âme est contractée, elle est ramenée à une certaine, bien mieux, à une entière unité : par l'encens, elle se dirige, se dilate, se répand et remplit les régions célestes. Arrivée à ce point, elle se mêle et se confond avec le souffle libre de la vérité; et après avoir été d'abord resserrée en elle-même, ici elle se raréfie, elle est affaiblie et atténuée, elle est suspendue dans les hauteurs et fixe ses regards sur leurs cimes plus élevées qui la tiennent comme suspendue.

7. La prière remplit le rôle de la myrrhe et celui de l'encens. Elle recueille et resserre d'abord clans le coeur l'affection de celui qui prie; ensuite elle la dilate et la dirige vers le Seigneur. Quoi de plus semblable à la myrrhe que l'état où l'âme passe à une union si intime avec Dieu ? Quoi de plus comparable à l'encens qu'une diffusion si abondante d'une sorte de sentiment divin ? Avec raison, on appelle belle et sans tâche, celle que l’ardeur de la prière a embrasée, celle qu'a colorée et rendue blanche l'éclat de la lumière éternelle. « Vous êtes toute belle, ô ma bien-aimée, et il n'y a; pas de tâche en vous. » (Cant. IV, 7.) Vous êtes toute belle, parce que vous êtes toute belle à cette heure surtout, à l'heure de la prière, à l'heure de l'encens. Vous êtes belle, ma bien-aimée, vous êtes toute belle : parce que vous êtes toute mon amie, et ne brûlez que du seul feu de mon amour. Vous êtes toute belle, et sans tâche, vous n'avez pas sur vous l'impression fâcheuse d'une couleur étrangère. « Venez du Liban, venez du Liban, venez du Liban. Venez du Liban », parce que vous êtes sans tâche : « venez du Liban », parce que vous êtes toute belle : « venez du Liban », parce que vous êtes pleinement purifiée. Venez du Liban, entièrement brillante de splendeurs; venez du Liban, sans aucune faute: venez du Liban, éclatante de grâce : « venez, vous serez couronnée. » Heureux celui qui, du Liban d'une pure affection, de la colline de l'encens, de l'abondance de la prière intérieure, est invité à venir recevoir la couronne ! Heureux, dis-je, l'âme qui, à l'heure de l'encens, monte vers le Père, qui est appelée sans intervalle du Liban à la couronne, cette couronne de gloire que lui donnera, au moment de son passage, le juste juge et le tendre époux, Jésus-Christ, qui est avec Dieu le Père dans tous les siècles des siècles. Amen.

 

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