L'homme a une soif intense de Dieu
1. Nous savons par expérience combien grand est le désir de nos coeurs de trouver Dieu. Comme le cerf brame après le courant des eaux, ainsi notre âme soupire après Dieu et ne connaît pas le repos jusqu'à ce qu'elle L'ait trouvé. Bien que l'homme s'efforce de toutes sortes de manières de satisfaire le désir ardent qui étreint son coeur, il n'en reste pas moins que ce désir ne peut être satisfait que le jour où il rencontre Dieu. La satisfaction complète ne se trouve qu'en Celui qui a créé le coeur et ses désirs. Homère a dit : « Comme les jeunes oisillons ouvrent leurs becs pour recevoir leur nourriture, ainsi tous les hommes soupirent après les dieux ! » Un jour que j'étais en voyage dans les montagnes, je m'assis un instant sur un rocher. Au-dessous de moi se trouvait un buisson dans lequel des oiseaux avaient bâti leur nid. De ce nid me parvenaient les cris (les oisillons et bientôt je vis la mère apporter de la nourriture à ses petits. Sitôt que ceux-ci percevaient le bruit des ailes de leur mère, ils se mettaient à piailler tandis qu'en son absence ils restaient parfaitement silencieux. Attiré par ce spectacle, je m'approchai du nid et je découvris que ces oisillons étaient encore si jeunes que leurs yeux n'étaient pas encore ouverts. Ils n'avaient donc pas besoin de voir leur mère pour ouvrir le bec à son approche. Si doués de raison, ils avaient pensé : « Nous n'ouvrirons notre bec que lorsque nous verrons notre mère ou notre nourriture, car nous ne savons pas si l'oiseau qui s'approche de nous est notre mère ou notre ennemi et s'Il nous apporte de la nourriture ou du poison », ils seraient morts de faim. Nous qui nous nommons les plus nobles de toutes les créatures, ne sommes-nous pas au contraire inférieurs aux petits habitants des nids, car souvent nous doutons de l'existence et de l'amour de notre Père Céleste. Jésus a dit : « Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui cependant ont cru. » (Jean XX, 29.) Nous qui ouvrons nos coeurs à Dieu, nous recevons de Lui une nourriture spirituelles qui nous permet d'atteindre avec le temps notre plein développement, aussi lorsque nous Le verrons face à face, serons-nous heureux en Sa présence éternellement. 2. On raconte qu'un sage rencontra, un jour, sur son chemin, trois hommes. Le premier de ces hommes était pâle, décharné et semblait craintif. Le sage lui demanda : « Comment se fait-il que tu te trouves dans cet état lamentable ? » - « Ce qui me trouble, répondit l'homme, c'est la pensée que je pourrais aller en enfer. » - « N'est-il pas triste, répliqua le sage, qu'au lieu de la crainte, de Dieu qui est le commencement de la sagesse, tu aies la crainte d'une chose créée, le feu de l'enfer. Ton culte n'est pas selon la vérité. Tes actes de piété ne sont qu'une sorte de marché. Tu donnes quelque chose dans l'espoir d'éviter le feu de l'enfer. » Le second homme rencontré par le sage était assis, en proie à la douleur et à l'anxiété. Le sage lui demanda : « Pourquoi es-tu ainsi triste et rempli de douleur ? » - « J'ai peur, répondit celui-ci, de ne pas avoir part à la joie et au repos du ciel.» - « C'est une honte, répliqua le sage, que vous cessiez de penser au Créateur et à Son merveilleux amour pour vous contenter de l'adorer dans l'unique désir de gagner le ciel qui a été créé par Dieu. » Après cet entretien, le sage rencontra un troisième pèlerin. Celui-ci paraissait content et joyeux. « Quelle est la raison de ta joie et de ta paix ? » lui demanda-t-il. - « Ma prière constante à Celui qui m'a enseigné à adorer Dieu en esprit et en vérité, fut la réponse, est qu'Il me donne de l'aimer de tout mon coeur et de toute mon âme afin que je puisse Le servir par amour. Si je l'adorais par peur de l'enfer, que j'y tombe, ou si je le servais pour gagner le ciel, qu'Il m'en tienne éloigné, mais si je le sers en vérité par amour, puisse-t-Il se révéler à moi afin que mon coeur tout entier soit rempli de Son amour et de Sa présence! » 3. Si au lieu de chercher Dieu, nous mettons notre coeur à chercher les choses qu'Il a créées et si nous voulons obtenir des avantages matériels, c'est que nous avons abandonné le Créateur. Or, le temps viendra où nous devrons abandonner les choses créées ; alors, il ne nous restera plus rien que nos vies inutiles et souillées par le péché. Si nous détournons nos coeurs de toutes les choses matérielles pour nous tourner vers Dieu, alors toutes choses nous seront données avec Lui. L'homme du monde qui, au lieu de chercher Dieu, se cherche lui-même, découvrira un jour qu'il ne lui reste rien que sa punition et une vie sans bénédiction. En se cherchant lui-même, l'homme ne trouve pas Dieu et ne se trouve pas lui-même, il perd tout. |