L'ENFER
« Il y a des gens qui croient que Dieu détourne sa face de l'homme, et le précipite dans l'enfer. Ils se confirment dans cette opinion d'après le sens littéral de la Parole, où se trouvent de semblables expressions, ne sachant pas que le sens spirituel de la Parole, qui explique le sens de la lettre, est tout à fait différent ; et que par suite la Doctrine réelle de l'Église, qui vient du sens spirituel de la Parole, enseigne autre chose, à savoir, que Dieu ne détourne jamais Sa face de l'homme ni ne le rejette loin de Lui, et que jamais Il ne précipite qui que ce soit dans l'enfer, ni ne se met en colère. C'est aussi ce que tout homme éclairé perçoit aisément d'après cette considération, que Dieu est le Bien même, l'Amour même et la Miséricorde même ; que le Bien même ne peut faire de mal à qui que ce soit, et que l'amour même et la Miséricorde même ne peuvent rejeter l'homme. Ceux qui pensent d'après un esprit éclairé, quand ils lisent la Parole, perçoivent clairement que Dieu ne se détourne jamais de qui que ce soit; et que, ne se détournant pas de lui, Il agit avec lui d'après le Bien, d'après l'Amour et d'après la Miséricorde, c'est-à-dire, qu'Il veut son bien, qu'Il l'aime, et qu'Il a une compassion infinie à son égard. Ceux qui sont éclairés voient en outre que le bien et le mal sont deux opposés ; que tout bien vient du ciel, et tout mal de l'enfer ; que le Divin du Seigneur faisant le ciel, il n'influe du Seigneur chez l'homme que le bien, et de l'enfer que le mal ; et qu'ainsi le Seigneur détourne continuellement l'homme du mal et le conduit au bien, alors que l'enfer induit continuellement l'homme au mal. D'après ces explications, il est évident que le Seigneur influe avec le bien chez tout homme, chez le méchant comme chez le bon, mais avec cette différence qu'Il détourne continuellement du mal l'homme méchant, et conduit continuellement au bien l'homme bon ; et que la cause d'une telle différence est chez l'homme lui-même. D'après cette considération on peut voir que l'homme fait le mal d'après l'enfer, et qu'il fait le bien d'après le Seigneur ; mais parce que l'homme croit que tout ce qu'il fait, il le fait d'après lui-même, il s'en suit que le mal qu'il fait lui est adhérent comme sien, d'où il résulte que c'est l'homme qui est cause de son mal, et nullement le Seigneur. Le mal chez l'homme est l'enfer chez lui, car soit qu'on dise le mal, soit qu'on dise l'enfer, c'est la même chose. Maintenant, puisque l'homme est cause de son mal, c'est donc aussi lui qui s'induit lui-même en enfer, et non le Seigneur qui l'y induit. Le Seigneur, bien loin d'induire l'homme en enfer, le délivre de l'enfer autant qu'il ne veut pas et n'aime pas être dans son mal. Or, le tout de la volonté et de l'amour de l'homme reste chez lui après la mort ; celui qui veut et aime un mal dans le monde, veut et aime le même mal dans l'autre vie, et il ne souffre plus alors qu'on l'en sépare. Il s'en suit qu'un homme qui est dans le mal est lié à l'enfer, et qu'il est aussi en actualité quant à son esprit dans l'enfer, et après l'a mort ne désire rien davantage que d'être là où est son mal : c'est donc l'homme qui, après la mort, se précipite lui-même dans l'enfer, et ce n'est point le Seigneur qui l'y précipite. » - Ciel et Enfer, nos 545-547. L'AMOUR DE SOI EST L'AMOUR QUI REGNE DANS L'ENFER « On ne sait pas dans le monde que l'amour de soi, considéré en lui-même, est l'amour qui règne dans l'enfer et fait, l'enfer chez l'homme. L'amour de soi, c'est de vouloir du bien à soi seul, et non aux autres, si ce n'est en vue de soi ; ainsi ; de ne vouloir du bien ni à l'Église, ni à la patrie, ni à aucune société humaine, comme aussi de ne leur faire du bien qu'en vue de la réputation, de l'honneur et de la gloire. Et si l'on ne voit pas ces avantages dans les usages qu'on remplit pour elles, on dit dans son coeur : Que m'importe ? Pourquoi ferais-je cela ? Et en conséquence on ne le fait pas. Il est donc évident que celui qui est dans l'amour de soi n'aime ni l'Église, ni la patrie, ni la société, ni aucun usage, mais qu'il n'aime que lui-même. Son plaisir n'est que le plaisir de son amour, et comme le plaisir qui provient de l'amour fait la vie de l'homme, sa vie est par conséquent la vie de soi-même. Celui qui s'aime, aime aussi les siens, qui sont en particulier ses enfants et petits-enfants, et en général tous ceux qui font un avec lui, et qu'il appelle les siens ; ainsi aimer ceux-ci et ceux-là, c'est aussi s'aimer soi-même, car il les considère comme en lui et se considère comme en eux. Par la comparaison avec l'amour céleste, on peut voir quelle est la nature de l'amour de soi : L'amour céleste, c'est d'aimer les usages que l'homme fait pour l'Église, pour la patrie, pour une société humaine et pour un concitoyen, à cause du bien qui en résulte, car c'est là aimer Dieu et aimer le prochain, parce que tous les usages et tous les biens viennent de Dieu, et sont aussi le prochain qui doit être aimé. Mais celui qui les aime pour soi-même, ne les aime que comme des domestiques parce qu'ils sont à son service ; il s'ensuit que celui qui est dans l'amour de soi veut que l'Église, la Patrie, les sociétés humaines et les concitoyens le servent, et il ne veut pas les servir. Il se place au-dessus d'eux et les met au-dessous de lui. Autant donc quelqu'un est dans l'amour de soi, autant il s'éloigne du ciel, parce qu'autant il s'éloigne de l'amour céleste. Il s'ensuit que plus quelqu'un s'aime, plus il s'éloigne du Divin, et par conséquent du ciel. Être conduit par soi-même, c'est être conduit par son propre, et le propre de l'homme n'est rien que mal. L'homme est plongé dans son propre, ainsi dans ses maux héréditaires, toutes les fois qu'il a en vue son propre avantage dans les biens qu'il fait. L'amour de soi, aussi, est d'une telle nature, qu'autant on lui lâche les freins, c'est-à-dire, autant on éloigne les liens externes, qui sont la crainte de la loi et des peines qu'elle inflige, et la crainte que chacun a de perdre sa réputation, son honneur, son profit, sa fonction ou sa vie, autant il s'élance jusqu'à vouloir enfin dominer non seulement sur tout le globe, mais encore sur tout le ciel, et sur le Divin même ; jamais il n'y a pour lui de borne. Voilà ce qui réside caché en quiconque est dans l'amour de soi, quoique cela ne se manifeste pas devant le monde, où l'homme est retenu par les liens dont il vient d'être parlé. On le voit clairement chez les rois, qui n'étant pas retenus par ces freins, ruinent et subjuguent des royaumes, autant que le succès les seconde, et aspirent à une puissance et à une gloire sans bornes. On le voit plus clairement encore par la Babylonie d'aujourd'hui, qui a étendu sa domination sur le ciel, s'est attribué toute la puissance Divine du Seigneur, et porte continuellement ses désirs au-delà. Qu'on se figure quelque société composée de semblables hommes, dont chacun s'aime exclusivement et n'aime les autres qu'autant que ces derniers le servent, et l'on verra que leur amour n'est autre que celui qui règne entre brigands, qui s'embrassent et s'appellent amis tant qu'ils agissent conjointement, mais se précipitent les uns contre les autres et s'égorgent dès qu'ils n'agissent plus conjointement et secouent la domination de leurs chefs. On verra qu'ils sont pleins, d'une haine implacable les uns contre les autres, qu'ils se moquent dans leur coeur de tout ce qui est juste et sincère, et même du Divin, qu'ils rejettent comme n'existant pas ; c'est encore ce qui devient plus évident d'après leurs sociétés dans les enfers. » - Ciel et Enfer, nos 555-560. « De même que le ciel consiste dans l'amour envers le Seigneur et à l'égard du prochain, et dans la joie et la félicité qui en résultent, de même l'enfer consiste dans la haine envers le Seigneur et le prochain, et dans les peines et les tourments qui, en sont la conséquence. » - Arcanes Célestes, n° 693. LA QUALITE ET L'ETAT DES ESPRITS INFERNAUX « Tous ceux qui sont dans les enfers sont dans différents genres de mal et par suite dans des faussetés ; nul n'y est dans un mal et en même temps dans des vérités. La plupart des méchants, dans le monde, connaissent des vérités spirituelles, c'est-à-dire des vérités de l'Église, car ils les ont apprises dès l'enfance, puis d'après les prédications et la lecture de la Parole, et ensuite ils ont parlé d'après ces vérités ; quelques-uns même ont induit les autres à croire qu'ils étaient Chrétiens de coeur, parce qu'ils savaient parler d'après ces vérités avec une affection simulée et aussi agir sincèrement comme d'après une foi spirituelle. Mais ceux d'entre eux qui en eux-mêmes ont pensé contre ces vérités, et se sont abstenus de faire le mal seulement à cause des lois civiles, et pour leur réputation, les honneurs et le lucre, sont méchants de coeur, et ne sont dans les vérités et dans le bien que quant au corps et non quant à l'esprit. Aussi, dans l'autre vie, lorsque les choses externes leur sont ôtées, et que les choses internés qui ont appartenu à leur esprit sont dévoilées, sont-ils entièrement dans les maux et dans les faussetés. Ils n'ont aucune vérité ni aucun bien. Il est évident alors que les vérités d'après lesquelles ils avaient parlé, résidaient dans leur mémoire seulement, et que c'est de là qu'ils les tiraient, quand ils parlaient et simulaient le bien qu'ils faisaient comme d'après un amour et une foi spirituels. Quand de tels esprits sont mis dans leurs internes, par conséquent dans leurs maux, ils ne peuvent plus prononcer des vérités, mais prononcent seulement des faussetés, puisqu'ils parlent d'après leurs maux. En effet, d'après le mal il est impossible de prononcer des vérités, puisque du mal procède ce qui est faux. Chaque esprit mauvais est réduit dans cet état avant d'être jeté dans l'enfer ; cela s'appelle être dévasté quant aux vérités et aux biens. » - Ciel et Enfer, n° 5 5 1. LE CIEL EST OUVERT A TOUT ETRE HUMAIN, « L'état spirituel, qui est celui de l'homme après la mort, est totalement différent de l'état naturel. Il est tel que nul ne peut être ailleurs que là où est son amour dominant, car là est le plaisir de sa vie ; et chacun veut être dans le plaisir de sa vie ; et l'esprit de l'homme ne peut être ailleurs, car cela fait sa vie ; bien plus, sa respiration même, comme aussi le battement de son coeur. Il en est autrement dans le monde naturel, où l'externe de l'homme a été, instruit dès l'enfance à feindre par le visage, le langage et le geste, des plaisirs autres que ceux qui appartiennent à son interne ; on ne peut donc pas, d'après l'état de l'homme dans le monde naturel, conclure sur son état après la mort ; car l'état de chacun après la mort est spirituel, et cet état consiste en ce qu'il ne peut être ailleurs que dans le plaisir de son amour. D'après ces explications, on peut voir clairement que quiconque est dans le plaisir de l'enfer ne peut être mis dans le plaisir du ciel, qu'on appelle communément joie céleste, ou, ce qui est la même chose, que quiconque est dans le plaisir du mal ne peut être mis dans le plaisir du bien ; c'est encore ce qu'on peut conclure plus clairement de ce que, après la mort, il n'est refusé à personne de monter dans le ciel ; le chemin lui est montré, la faculté lui en est donnée, et il est introduit ; mais dès que celui qui est dans le plaisir du mal entre dans le ciel, sa poitrine commence à être oppressée, son coeur à être torturé, et il éprouve une défaillance dans laquelle il se tord comme un serpent approché du feu ; et, la face détournée du ciel et tournée vers l'enfer, il s'enfuit en se précipitant, et n'a de repos que dans la société de son amour. Il en est ainsi parce que l'opposé agit contre l'opposé. « Par là on peut voir que personne ne peut venir dans le ciel par miséricorde immédiate, que par conséquent il ne suffit pas d'y être admis comme se l'imaginent beaucoup de personnes dans le monde, puis aussi qu'il n'y a pas de salvation opérée en un moment, car cela suppose une miséricorde immédiate. » - Divine Providence n° 338. « Voici comment les choses se passent : quand l'homme entre dans l'autre vie, il est d'abord reçu par des anges qui lui rendent tous les services possibles et qui lui parlent du Seigneur, du ciel, de la vie angélique, et l'instruisent dans les vérités et dans les biens ; mais si l'homme, alors esprit, est tel, que dans le monde il ait reçu des instructions sur de semblables choses, mais qu'il les ait niées ou méprisées dans son coeur, alors, après quelques entretiens avec les anges, il désire se séparer d'eux et cherche à les quitter ; or, dès que ceux-ci s'en aperçoivent, ils le laissent, et lui, après s'être lié avec d'autres, s'associe enfin à ceux qui sont dans un mal semblable au sien. Quand cela arrive, il se détourne du Seigneur et tourne sa face vers l'enfer auquel il avait été conjoint dans le monde, et où résident ceux qui sont dans un semblable amour du mal. Par là il est évident que le Seigneur attire à Lui tout esprit comme tout homme par des anges et aussi par l'influx du ciel, mais que les esprits qui sont dans le mal résistent obstinément, se détachent pour ainsi dire du Seigneur, et sont entraînés par leur mal, ainsi par l'enfer ; et comme ils sont entraînés, et que d'après l'amour du mal ils veulent être entraînés, il est constant qu'ils se jettent eux-mêmes d'après leur liberté dans l'enfer. Que cela soit ainsi, on ne peut le croire dans le monde, d'après l'idée qu'on se fait de l'enfer ; et même dans l'autre vie cela n'apparaît pas non plus autrement aux yeux de ceux qui sont hors de l'enfer, mais non chez ceux qui s'y jettent. En effet, ils y entrent de leur plein gré, et ceux qui entrent d'après un ardent amour du mal apparaissent comme s'ils étaient précipités la tête en bas et les pieds en haut ; c'est d'après cette apparence qu'il semble qu'ils soient précipités dans l'enfer comme par une force Divine. » - Ciel et Enfer, n° 548. COMMENT EST REÇU UN ESPRIT INFERNAL EN ENFER « Il vient d'être dit que l'esprit mauvais se précipite de son plein gré dans l'enfer ; il sera donc aussi dit en peu de mots d'où cela vient, alors que dans l'enfer il y a de tels tourments. De chaque enfer s'exhale une sphère de cupidités, dans lesquelles sont ceux qui y demeurent. Quand cette sphère est perçue par un esprit qui est dans une semblable cupidité, elle affecte son coeur et le remplit de plaisir, car la cupidité et le plaisir de la cupidité ne font qu'un. En effet, ce que quelqu'un désire est pour lui un plaisir ; de là vient que l'esprit se tourne vers cet enfer, et par plaisir de coeur il désire y être, car il ne sait pas encore qu'il y a là de tels tourments, et celui qui le sait désire néanmoins y être. En effet, dans le monde spirituel personne ne peut résister à sa cupidité, parce que sa cupidité appartient à son amour, et son amour à sa volonté, et sa volonté à sa nature, et que là chacun agit d'après sa nature. Lors donc que l'esprit, de son plein ou avec une entière liberté arrive à son enfer et y entre, il est d'abord reçu en ami. Il croit par conséquent qu'il est venu parmi des amis, mais cela dure seulement quelques heures. Pendant cet intervalle on examine quel est son astuce, et par suite quelle est sa valeur. Après cet examen on commence à l'infester de différentes manières, et successivement avec plus de force et plus de véhémence, ce qui se fait en l'introduisant plus intérieurement et plus profondément dans l'enfer, car plus on y est intérieurement et profondément, plus les esprits sont méchants : après les infestations, on se met à lui infliger des peines rigoureuses, jusqu'à ce qu'il ait été réduit en servitude. Mais là, comme il existe continuellement des mouvements de rébellion, parce que chacun veut être le plus grand et brûle de haine contre les autres, il en résulte de nouvelles séditions ; ainsi une scène se change en une autre, de sorte que ceux qui avaient été réduits en servitude sont délivrés, afin de prêter secours à quelque nouveau diable pour subjuguer les autres ; alors ceux qui ne se soumettent pas et ne servent pas selon le caprice du vainqueur sont de nouveau tourmentés de diverses manières et ainsi continuellement. Tels sont les tourments de l'enfer, qui sont appelés feu infernal. » - Ciel et Enfer, n° 574. COMME LE CIEL, L'ENFER EST DISTINGUE « Il faut qu'on sache qu'il y a deux royaumes, dans lesquels ont été distingués les cieux, à savoir, le royaume céleste et le royaume spirituel. À ces deux royaumes correspondent d'après l'opposé les deux royaumes dans lesquels ont été distingués les enfers. Au royaume céleste correspond d'après l'opposé le royaume infernal qui est composé de diables et est par suite appelé le Diable ; et au royaume spirituel, correspond d'après l'opposé le royaume infernal, qui est composé de satans et est par suite appelé Satan. Comme le royaume céleste est composé d'anges qui sont dans l'amour envers le Seigneur, et qu'ainsi le royaume infernal qui lui est opposé est composé de diables qui sont dans l'amour de soi, il s'ensuit que de cet enfer découlent les maux de tout genre ; et comme le royaume spirituel est composé d'anges qui sont dans la charité à l'égard du prochain, et qu'ainsi le royaume infernal qui lui est opposé est composé de satans qui sont dans les faussetés d'après l'amour du monde, de là vient que de cet enfer découlent les faussetés de tout genre. » - Apocalypse Expliquée, n° 740. IL Y A TROIS ENFERS DISTINCTS « Comme l'enfer a été distingué en autant de sociétés qu'il y en a dans le ciel, il y a aussi par conséquent autant d'enfers que de sociétés du ciel. Comme en général il y a trois cieux, de même aussi en général il y a trois enfers, à savoir le plus profond, qui est opposé au ciel intime ; le moyen, qui est opposé au ciel moyen, et le supérieur, qui est opposé au premier ciel. » - Ciel et Enfer, n° 542. L'ENFER SE COMPOSE D'INNOMBRABLES SOCIETES « L'enfer a été distingué en sociétés de la même manière que le ciel, et aussi en autant de sociétés qu'il y en a dans le ciel ; car chaque société dans le ciel a une société qui lui est opposée dans l'enfer, et cela à cause de l'équilibre. Mais les sociétés dans l'enfer ont été distinguées selon les maux et par suite selon les faussetés, parce que les sociétés dans le ciel sont distinguées selon les différentes sortes de bien et par suite selon les vérités. Qu'il y ait un mal opposé à chaque bien, et une fausseté opposée à chaque vérité, c'est ce qu'on peut savoir du, fait qu'il n'existe rien sans rapport avec un opposé, et que d'après l'opposé on connaît la qualité d'une chose, et dans quel degré elle est car c'est de là que résultent toute perception et toute sensation. » - Ciel et Enfer, n° 541. CHAQUE ESPRIT INFERNAL « Par lui-même l'homme tend continuellement vers l'enfer le plus profond, mais il en est continuellement détourné par le Seigneur ; et celui qui ne peut pas être détourné est préparé pour une place dans l'enfer, pour laquelle il est aussi inscrit aussitôt après sa sortie du monde ; et cette place y est opposée à une place dans le ciel, car l'enfer est en opposition avec le ciel. C'est pourquoi, de même que l'homme-ange a sa place assignée dans le ciel selon son affection du bien et de la vérité, de même l'homme-diable a la sienne assignée dans l'enfer selon son affection du mal et de la fausseté : en effet, deux opposés mis en ordre dans une situation semblable en opposition l'un à l'autre sont contenus dans l'enchaînement. C'est à l'intime de la Divine Providence à l'égard de l'enfer. » - La Divine Providence, n° 69. LE SEIGNEUR PREVOIT CETTE PLACE « L'opération de la Divine Providence pour sauver l'homme commence dès sa naissance, et continue jusqu'à la fin de sa vie. Pour comprendre cela, il faut qu'on sache que le Seigneur voit quel est l'homme, et prévoit quel il veut être, ainsi quel il sera ; et afin qu'il soit homme et par suite immortel, son libre arbitre ne peut être ôté. C'est pourquoi le Seigneur prévoit son état après la mort, et Il y pourvoit dès sa naissance jusqu'à la fin de sa vie ; chez les méchants Il y pourvoit en permettant les maux, tout en les en détournant sans cesse, et chez les bons Il y pourvoit en les conduisant au bien. Ainsi la Divine Providence est continuellement en opération pour sauver l'homme ; mais ne peuvent être sauvés que ceux qui veulent être sauvés ; et ceux-là veulent être sauvés, qui reconnaissent Dieu, et sont conduits par Lui ; et ceux-là ne le veillent pas, qui ne reconnaissent pas Dieu, et se conduisent eux-mêmes, car ceux-ci ne pensent ni à la vie éternelle, ni à la salvation, mais ceux-là y pensent. Le Seigneur le voit, et toujours Il les conduit selon les lois de Sa Divine Providence, contre lesquelles Il ne peut agir, puisqu'agir contre elles, ce serait agir contre Son Divin Amour et Sa Divine Sagesse. Maintenant, comme Il prévoit les états de tous après la mort, et qu'Il prévoit aussi les places de ceux qui ne veulent pas être sauvés, dans l'enfer, et les places de ceux qui veulent être sauvés, dans le ciel, il s'ensuit qu'Il pourvoit pour les méchants à leurs places en permettant et en détournant, et pour les bons à leurs places en conduisant. S'Il ne faisait pas cela continuellement depuis la naissance de chacun jusqu'à la fin de sa vie, le ciel ne subsisterait pas, ni l'enfer non plus ; car sans cette Prévoyance, et sans en même temps cette Providence, le ciel et l'enfer ne seraient qu'une sorte de confusion. » - Divine Providence, n° 333. PAR « LE DIABLE » IL EST ENTENDU L'ENFER EN GENERAL « On a cru jusqu'ici dans le monde, qu'il y a un certain Diable qui est à la tête des enfers, et que ce diable avait été créé ange de lumière, mais qu'après être devenu rebelle, il fut précipité dans l'enfer avec sa troupe. Cette croyance vient de ce que, dans la Parole, il est parlé du Diable et de Satan, et aussi de Lucifer, et de ce que dans ces passages la Parole a été entendue selon le sens de la lettre, tandis que cependant c'est l'enfer qui est entendu par le Diable et Satan. Par le Diable, il est entendu l'enfer le plus profond, où sont les plus méchants, appelés mauvais génies ; et par Satan, l'enfer qui est au-dessus, où se trouvent ceux qui ne sont pas si méchants et sont appelés mauvais esprits. Par Lucifer sont entendus ceux qui sont de Babel ou de Babylonie, c'est-à-dire ceux qui étendent leurs dominations jusqu'au ciel. Il est évident qu'il n'y a aucun diable auquel aient été soumis les enfers. Tous ceux qui sont dans les enfers, de même que tous ceux qui sont dans les cieux, viennent du genre humain. Chacun devient diable ou satan selon le degré dans lequel il a été opposé au Divin pendant sa vie dans le monde. » - Ciel et Enfer, n° 544. L'EQUILIBRE ENTRE LE CIEL ET L'ENFER « Le mal s'exhale et monte continuellement de l'enfer, et le bien s'exhale et descend continuellement du ciel parce que chacun est entouré d'une sphère spirituelle, et que cette sphère efflue et émane de la vie des affections et des pensées provenant des affections ; et parce qu'une telle sphère de vie efflue de chacun, il en résulte qu'une telle sphère efflue de même de chaque société céleste et de chaque société infernale, par conséquent de toutes les sociétés ensemble, c'est-à-dire de tout le ciel et de tout l'enfer. Si du ciel efflue le bien, c'est parce que tous y sont dans le bien ; et si de l'enfer efflue le mal, c'est parce que tous y sont dans le mal. Le bien qui efflue du ciel vient du Seigneur seul, car les anges, qui sont dans les cieux, sont tous détournés de leur propre et retentis dans le Propre du Seigneur, qui est le Bien Même ; mais les esprits qui sont dans les enfers sont tous dans leur propre ; or le propre de chacun n'est absolument rien que mal, et parce qu'il n'est rien que mal il est un enfer. - Ciel et Enfer, n° 591. « Il m'a été donné quelquefois de percevoir la sphère de faussetés d'après le mal qui émanait de l'enfer ; c'était comme un continuel effort pour détruire tout bien et toute vérité, un effort joint à la colère et à une sorte de fureur de ne pouvoir y parvenir, cet effort tendant surtout à annihiler et à détruire le Divin du Seigneur, parce que c'est de Lui que procèdent tout bien et toute vérité. Au contraire, j'ai perçu, émanant du ciel, la sphère de la vérité d'après le bien, par laquelle était réprimée la fureur de l'effort qui s'élevait de l'enfer, répression d'où résultait l'équilibre. Je perçus que cette sphère qui émanait du ciel, procédait du Seigneur Seul, quoiqu'elle parût procéder des anges du ciel. Si elle était perçue comme procédant du Seigneur Seul et non des anges, c'était parce que chaque ange dans le ciel reconnaît que rien du bien ni du vrai ne vient de lui-même, mais que tout vient du Seigneur. » - Ciel et Enfer, n° 538. LE SEIGNEUR SEUL GOUVERNE L'ENFER « Lorsqu'il a été traité du ciel, il a été montré que le Seigneur est le Dieu du ciel, qu'ainsi tout gouvernement dans les cieux appartient au Seigneur (1) ; et comme le rapport entre le ciel et l'enfer est tel que celui qui existe entre deux opposés qui agissent mutuellement l'un contre l'autre, et dont l'action et la réaction produisent un équilibre dans lequel toutes choses subsistent, c'est pourquoi il est nécessaire que celui qui gouverne l'un gouverne aussi l'autre, afin que toutes choses, en général et en particulier, soient tenues dans l'équilibre ; en effet, si le Seigneur ne repoussait les attaques de la part des enfers, et n'y réprimait les frénésies, l'équilibre périrait et la destruction de l'équilibre entraînerait la ruine de tout. » - Ciel et Enfer, n° 536. « Jamais aucun ange ni aucun esprit ne peuvent résister aux maux continuellement exhalés des enfers, puisque par leur propre ils tendent tous à l'enfer. D'après cela il est évident que si le Seigneur Seul ne gouvernait tant les cieux que les enfers, il n'y aurait de salut pour qui que ce soit. En outre, tous les enfers font un, car les maux dans les enfers sont connexes, comme les biens dans les cieux ; et résister à tous les enfers, qui sont innombrables, et qui agissent ensemble contre le ciel et contre tous ceux qui y sont, n'est possible qu'au seuil Divin, qui procède uniquement du Seigneur. » - Ciel et Enfer, n° 592. Seigneur, où irais-je loin de ton esprit, et où fuirais-je loin de ta face Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche en enfer, t'y voilà. Psaume CXXXIX, 7, 8. COMMENT LES ENFERS SONT GOUVERNES « Il sera dit en peu de mots comment les enfers sont gouvernés par le Seigneur : Les enfers sont gouvernés par un influx commun du Divin Bien et du Divin Vrai procédant des cieux, par lequel l'effort commun qui émane continuellement des enfers est modéré et réprimé ; il l'est aussi par un influx spécial de chaque ciel et de chaque société du ciel. Mais, en général, tous ceux qui sont dans les enfers sont gouvernés par les craintes ; quelques-uns par des craintes implantées dès le monde et restées inculquées en eux ; mais comme ces craintes ne suffisent point et se dissipent peu à peu, ils sont gouvernés par la crainte des peines par lesquelles principalement ils sont détournés de commettre des maux. Ces peines sont en grand nombre, les unes plus douces, les autres plus sévères, selon les maux. Il faut qu'on sache que l'unique moyen de réprimer les violences et les fureurs de ceux qui ont dans les enfers est la crainte de la peine. Il n'existe pas d'autre moyen. » - Ciel et Enfer, n° 543. LE ROLE JOUE PAR LES INFERNAUX « Il y a des gouvernements dans les enfers, car s'il n'y en avait pas, ils ne seraient pas tenus dans des liens ; mais les gouvernés y sont opposés aux gouvernements dans les cieux. Tout y appartient à l'amour de soi ; là, chacun veut commander aux autres et avoir la suprématie ; ils ont de la haine contre eux qui ne leur sont pas favorables et exercent des vengeances contre eux, les traitent avec cruauté ; car tel est l'amour de soi. C'est pourquoi ils ont pour chefs ceux qui ont le plus de malice, et ils leur obéissent par crainte. » - Ciel et Enfer, n° 220. « C'est pourquoi sont préposés aux autres de plus méchants, qui les surpassent en adresse et en artifices, et peuvent, par des peines et par les terreurs qu'elles inspirent, les tenir dans l'obéissance et dans la servitude ; ces chefs n'osent pas dépasser les bornes qui leur sont prescrites. » - Ciel et Enfer, n° 543. LA PART DES ANGES « Les enfers sont aussi gouvernés, dans le particulier, par des anges auxquels il est donné de regarder dans les enfers, et d'en réprimer les frénésies et les tumultes ; quelquefois même des anges y sont envoyés, et par leur présence ils les apaisent. » - Ciel et Enfer, n° 543. « Le Seigneur gouverne les enfers aussi par des anges auxquels est donnée la faculté de voir du lieu où ils sont toutes les choses qui existent dans ces enfers ; cela est fait ainsi afin qu'il y ait de l'ordre, et pour que l'un ne fasse point violence à l'autre au-delà de ce qui est permis : cette fonction est donnée aux anges, et par elle la domination sur les enfers. » - Arcanes Célestes, n° 8237. « Lorsque les esprits infernaux sont punis, il y a toujours des anges présents qui modèrent la punition et allègent les peines des misérables. Mais ils ne peuvent les ôter, parce que tel est l'équilibre de toutes choses dans l'autre vie que le mal porte en soi sa punition. » - Arcanes Célestes, n° 967. « L'Amour, tel qu'il est chez le Seigneur, surpassé tout entendement humain, et il est surtout incroyable pour ceux qui ne savent pas ce que c'est que l'amour céleste, dans lequel sont les anges. Ces anges, pour sauver une âme de l'enfer, regardent la mort comme rien ; bien plus, s'ils le pouvaient, ils subiraient l'enfer pour elle. Toutefois, ils avouent que rien de cet amour ne vient d'eux-mêmes, mais que tout ce qui appartient à cet amour procède du Seigneur Seul ; ils s'indignent même si quelqu'un pense autrement. » - Arcanes Célestes, n° 2077. LES PUNITIONS NE VIENNENT PAS DU SEIGNEUR MAIS DU MAL « Les esprits infernaux sont punis avec sévérité, afin que par les châtiments ils soient détournés de faire le mal. Il semble aussi qu'ils soient punis par le Seigneur, mais toujours est-il que rien de la peine ne vient du Seigneur, mais qu'elle vient uniquement du mal lui-même, car le mal a été tellement conjoint avec sa peine qu'ils ne peuvent être séparés. En effet, la tourbe infernale ne désire et n'aime rien de plus que de faire du mal, et surtout d'infliger des peines et de tourmenter ; aussi fait-elle du mal et inflige-t-elle des peines à quiconque n'est pas sous la tutelle du Seigneur. Lors donc qu'un mal est fait, d'après un mauvais coeur, comme ce mal repousse de soi toute tutelle du Seigneur, les esprits infernaux se précipitent sur celui qui a fait un tel mal et le punissent. Ceci peut être illustré jusqu'à un certain point d'après les maux et les peines des maux dans le monde, où les maux et les peines ont été conjoints, car les lois y prescrivent une peine pour chaque mal. C'est pourquoi celui qui se précipite dans le mal, se précipite aussi dans la peine du mal. La différence consiste seulement en ce que le mal dans le monde peut être caché, tandis qu'il ne peut l'être dans l'autre vie. D'après cela, on peut voir que le Seigneur ne fait de mal à personne, et que dans l'autre vie aussi il en est de même que dans le monde, où le Roi, le juge et la loi ne sont pas cause que le coupable est puni, parce qu'ils ne sont pas cause du mal chez le malfaiteur. » - Ciel et Enfer, n° 550. Le mal tue le méchant, et les ennemis du juste sont châtiés. - Psaume XXXIV, 22. Les méchants tirent le glaive, ils bandent leur arc pour faire tomber le malheureux et l'indigent, pour égorger ceux dont la voie est droite. Leur glaive entre dans leur propre coeur et leurs arcs se brisent. - Ps. XXXVII, 14, 15. Voici le méchant prépare le mal ; son iniquité retombe sur sa tête. - Ps. VII, 15-17. L'ENFER SERT A DES USAGES « Il est pourvu par le Seigneur à la conjonction du bien et du vrai par la purification, qui se fait de deux manières ; d'une manière par des tentations, et de l'autre par des fermentations. Les tentations spirituelles ne sont autre chose que des combats contre les maux et les faussetés qui sont exhalés de l'enfer, et qui affectent ; par elles, l'homme est purifié des maux et des faussetés, et chez lui le bien est conjoint au vrai, et le vrai au bien. Les fermentations spirituelles, se font de plusieurs manières, tant dans les cieux que sur la terre ; mais dans le monde on ignore ce qu'elles sont, et comment elles se font. En effet, ce sont des maux et en même temps des faussetés, qui injectés dans les sociétés, ont un effet comparable à celui que produisent les ferments mis dans les farines et dans les moûts ; on sait qu'au moyen de ces ferments les choses hétérogènes sont séparées, et les homogènes conjoints, et alors il y a pureté et clarté. Ce sont ces fermentations qui sont entendues par ces paroles du Seigneur Le Royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme, après l'avoir pris, a renfermé dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que le tout fût fermenté. -Matt. MII, 33. - Luc XIII, 21. LE PRINCIPE QUI GOUVERNE LES PUNITIONS « Comme les mauvais esprits se précipitent dans des maux de tout genre, il leur arrive d'être fréquemment et sévèrement punis ; et l'on n'y a aucun égard pour la personne, soit que, dans le monde, l'esprit ait été roi ou esclave. Tout mal porte avec soi sa peine ; le mal et sa peine sont conjoints. Celui donc qui est dans le mal est aussi dans la peine du mal. Toutefois nul n'y est puni pour les maux qu'il a faits dans le monde, mais il l'est pour les maux qu'il fait alors. Cela revient cependant au même, ou de dire qu'ils sont punis pour les maux qu'ils ont faits dans le monde, ou de dire qu'ils le sont pour ceux qu'ils font alors ; car l'homme est tel qu'il avait été dans le monde. S'ils sont punis, c'est parce que dans cet état la crainte du châtiment est l'unique moyen de dompter les maux. L'exhortation n'a plus aucune force ; l'instruction ne peut rien, ni la crainte de la loi, ni la crainte de perdre sa réputation, puisque l'esprit agit d'après sa nature, qui ne peut être réprimée ni brisée par les châtiments. Les bons esprits, au contraire, ne sont jamais punis, quoiqu'ils aient fait des maux dans le monde, car leurs maux ne reviennent point ; et il m'a été aussi donné de savoir que leurs maux ont été d'un autre genre ou d'une autre nature. Car ils n'ont pas agi de propos délibéré contre les enseignements Divins, ni d'un coeur mauvais, outre que celui qu'ils tenaient de leurs parents par hérédité. » - Ciel et Enfer, n° 509. « Si les peines dans les enfers sont permises par le Seigneur, c'est parce que les maux ne peuvent être réprimés ni domptés autrement ; le moyen unique de les réprimer et de les dompter, et de tenir la tourbe infernale dans des liens, c'est la crainte de la peine. Il n'existe point d'autre moyen ; car sans la crainte de peine et du tourment, le mal se précipiterait dans des fureurs, et tout serait dissipé. Il en serait de même dans un État dans le monde où il n'y aurait ni lois ni punitions. » - Ciel et Enfer, n° 581. LA SITUATION DES ENFERS « Les cieux sont dans les lieux les plus élevés du monde spirituel ; dans les lieux bas est le monde des esprits ; et sous les uns et les autres sont les enfers. Les enfers, cependant, n'apparaissent point à ceux qui sont dans le monde des esprits. On en perçoit seulement les entrées, qui sont appelées portes, lorsqu'elles ouvrent pour l'introduction d'autres esprits, semblables aux infernaux. Toutes les portes qui conduisent aux enfers s'ouvrent du côté du monde des esprits, et aucune ne s'ouvre du côté du ciel. » « Les sociétés infernales sont innombrables de même que les sociétés célestes, étant distinguées selon les maux opposées aux biens. Chaque mal est d'une variété infinie, comme chaque bien ; est ce que ne peuvent comprendre ceux qui ont seulement une ce simple de chaque mal. Il m'a été donné de savoir combien est grand le nombre des enfers., car il y en au-dessous de toute montagne, de toute colline, et aussi de toute plaine et de toute allée et qu'ils s'étendent au-dessous en longueur, en largeur, en largeur et en profondeur ; en un mot, tout le ciel et tout le monde des esprits sont comme excavés, et il y a au-dessous d'eux un fer continu formé d'innombrables sociétés selon les différences spécifiques ou particulières de chaque mal. » - Ciel et Enfer, nos 583, 588. L'APPARENCE DES ENFERS « Il m'a aussi été donné de plonger mes regards dans les enfers et de voir quels ils sont en dedans : car, lorsqu'il plaît au Seigneur, l'esprit et l'ange, qui sont au-dessus, peuvent par la vue pénétrer dans les profondeurs au-dessous et examiner leur qualité, sans que ce qui les recouvre fasse obstacle. C'est ainsi qu'il me fut accordé de les explorer. Quelques enfers m'ont apparu à la vue comme des cavernes et des antres dans les rochers, se dirigeant vers l'intérieur, et de là aussi en profondeur, obliquement et perpendiculairement. D'autres enfers m'ont apparu à la vue comme des tanières et des repaires, tels que sont ceux des bêtes sauvages dans les forêts ; d'autres, comme des galeries et des souterrains tels que sont ceux des mines, avec des antres vers les parties inférieures. La plupart des enfers sont triples, comme des étages superposés. Dans les enfers les plus profonds sont ceux qui ont agi intérieurement d'après le mal ; et dans de moins profonds, ceux qui ont agi d'après les faux du mal. Dans quelques enfers il apparaît comme des décombres de maisons et de villes après des incendies, décombres parmi lesquels habitent et se cachent les esprits infernaux. Dans des enfers moins rigoureux, il apparaît comme de grossières cabanes, contiguës en quelques endroits en forme de ville, avec des rues et des places ; au-dedans de ces demeures habitent des esprits infernaux, continuellement dans des querelles, clés inimitiés, des rixes dans lesquelles ils se frappent et se déchirent ; dans les rues et les places, on ne voit que vols et déprédations. Dans certains enfers on n'aperçoit que lieux de débauche, hideux à voir, remplis d'ordures de tout genre. Il y a aussi de sombres forêts dans lesquelles des esprits infernaux errent comme des bêtes sauvages ; et là se trouvent aussi des antres souterrains, dans lesquels se réfugient ceux qui sont poursuivis par d'autres. Il y a aussi des déserts, où tout est stérile et sablonneux, et en quelques endroits se voient d'âpres rochers, dans lesquels il y a des cavernes ; en d'autres endroits se voient aussi des rochers. C'est dans ces lieux déserts que sont rejetés des enfers ceux qui ont subi des châtiments extrêmes, principalement ceux qui, dans le monde, ont surpassé les autres dans l'art de tramer et de machiner des artifices et des fourberies ; telle est en dernier lieu leur vie. » - Ciel et Enfer, n° 586. L'APPARENCE PERSONNELLE DES ESPRITS INFERNAUX « Les esprits dans les enfers apparaissent, lorsqu'ils sont examinés à la lumière du ciel, dans la forme de leur mal spécifique. En effet, chacun est l'effigie de son propre mal ; car chez chacun les intérieurs et les extérieurs font un, et les intérieurs se manifestent à la vue dans les extérieurs, qui sont le visage, le corps, le langage et les gestes ; ainsi, au premier aspect, ils sont reconnus tels qu'ils sont : en général, ce sont des formes de mépris pour les autres, de menaces contre ceux qui n'ont pas de vénération pour eux ; des formes de haine de divers genres ; aussi des formes de vengeances de divers genres. Des atrocités et des cruautés apparaissent d'après leurs intérieurs par ces formes. Mais quand les autres les louent ou les vénèrent, ils se manifestent dans leur visage comme une gaieté produite par le plaisir. Il serait impossible de décrire en peu de mots toutes ces formes, telles qu'elles apparaissent, car il n'en est pas une qui soit semblable à une autre ; seulement entre ceux qui sont dans le même mal et par suite dans la même société infernale, il y a une ressemblance commune. En général, leurs visages sont affreux ; chez quelques-uns ils sont noirs ; chez d'autres, embrasés comme des torches ; chez d'autres, hideux de pustules et d'ulcères. Leurs corps sont aussi d'une forme monstrueuse, et leur langage comme dicté par la colère, ou par la haine, car chacun parle d'après le faux qui est en lui, et le son de sa voix est en rapport avec son mal ; en un mot, ils sont tous des images de leur enfer. « Toutefois, il faut qu'on sache que les esprits infernaux apparaissent tels dans la lumière du ciel, mais qu'entre eux ils apparaissent comme hommes ; cela est un effet de la Miséricorde du Seigneur, afin qu'entre eux ces hideuses difformités ne se manifestent pas comme aux yeux des anges. Mais cette apparence est une illusion, car dès que quelque lumière du ciel pénètre chez eux, leurs formes humaines sont changées en formes monstrueuses, telles qu'elles sont en elles-mêmes, car dans la lumière du ciel tout se montre tel que cela est en soi : de là vient aussi qu'ils fuient la lumière du ciel et se précipitent dans leur lueur, qui est comme une lueur de charbons embrasés, et dans quelques endroits comme une lueur de soufre enflammé ; mais cette lueur aussi est changée en une obscurité complète quand quelque lumière influe du ciel ; c'est de là que les enfers sont dits être dans l'obscurité et dans les ténèbres ; car l'obscurité et les ténèbres signifient les faussetés d'après le mal, telles qu'elles sont dans l'enfer. » - Ciel et Enfer, n° 553. L'ENFER TOUT ENTIER REPRESENTE UN MONSTRE « Il ne m'a pas été accordé de voir dans quelle forme est l'enfer tout entier dans son ensemble. Il m'a été seulement dit que, de même que tout le ciel dans un seul complexe représente un seul Homme, de même tout l'enfer représente un seul Diable, et aussi qu'il peut se présenter sous l'effigie d'un seul Diable ; mais il m'a été souvent accordé de voir dans quelle forme sont les différentes sociétés infernales ; car aux ouvertures de ces enfers, qui sont appelés portes de l'enfer, il apparaît ordinairement un monstre qui représente en général la forme de ceux qui y sont. Les atrocités de ceux qui y demeurent sont aussi représentées en même temps par des actes cruels et féroces, qu'il est inutile de rapporter. » - Ciel et Enfer, n° 553. L'APPARENCE DU FEU INFERNAL « Comme par le feu infernal est entendue la cupidité de faire les maux qui proviennent de l'amour de soi et de l'amour du monde, et comme une telle cupidité existe chez tous ceux qui sont dans les enfers, il en résulte aussi que, lorsque les enfers sont ouverts, il apparaît comme un foyer avec de la fumée, ainsi qu'on en voit dans les incendies. Mais quand les enfers ont été fermés, ce foyer n'apparaît pas, mais à sa place apparaît comme une obscurité épaissie par de la fumée ; néanmoins, au dedans, ce foyer est toujours ardent, ce dont on s'aperçoit aussi par la chaleur qui s'en exhale, chaleur qui ressemble à celle d'objets brûlés après un incendie ; dans quelques endroits, à celle d'une fournaise ardente ; et dans d'autres à la vapeur chaude d'un bain. Toutefois, il faut qu'on sache que ceux qui sont dans les enfers ne sont point dans le feu, mais que le feu est une apparence. En effet, ils n'y sentent aucune brûlure mais ils éprouvent seulement une chaleur comme précédemment dans le monde. S'il apparaît un feu, c'est d'après la correspondance, car l'amour correspond au feu, et toutes les choses qui apparaissent dans le monde spirituel apparaissent selon les correspondances. » - Ciel et Enfer, n° 571. CE QUE C'EST QUE LE FEU INFERNAL « Ce que c'est que le feu éternel et le grincement des dents, dont il est parlé dans la Parole au sujet de ceux qui sont dans l'enfer, jusqu'à présent il est à peine quelqu'un qui le sache. La raison en est qu'on a pensé matériellement sur les choses qui sont dans la Parole, sans en savoir le sens spirituel. C'est ainsi que par le feu, les uns ont entendu un feu matériel, d'autre un tourment en général ; d'autres un remords de conscience ; et d'autres encore ont cru qu'il nia été parlé de ce feu qu'afin d'imprimer de la terreur pour les maux ; et par le grincement des dents, les uns ont entendu un tel grincement, et d'autres seulement une horreur telle que celle qu'on éprouve en entendant un grincement de dents. Mais celui qui connaît le sens spirituel de la Parole peut savoir ce que c'est que le feu éternel, et ce que c'est que le grincement des dents. En effet, dans la Parole il y a un sens spirituel dans chaque mot parce que la Parole dans son sein est spirituelle, et que le spirituel devant l'homme ne peut être exprimé que naturellement, parce que l'homme est dans le monde naturel et pense d'après les choses qui sont dans ce monde. Maintenant donc il sera dit ce qu'il faut entendre par le feu infernal qui dure éternellement : Dans son essence, la chaleur du ciel est l'amour ; elle procède du Seigneur comme Soleil, lequel est le Divin Amour dans le Seigneur et procédant du Seigneur. C'est la chaleur du ciel qui est entendue par le feu sacré et céleste, et la chaleur de l'enfer qui est entendue par le feu profane et infernal. Par l'un et par l'autre feu est entendu l'amour ; par le feu céleste, l'amour envers le Seigneur et l'amour à l'égard du prochain, et toute affection qui appartient à ces amours ; et par le feu infernal, l'amour de soi et l'amour du monde, et toute cupidité qui appartient à ces amours. Il est évident que l'amour est une chaleur d'origine spirituelle, car l'homme s'enflamme et s'échauffe selon l'étendue et la qualité de son amour, et l'ardeur en est manifestée quand il est combattu ; de là vient qu'on emploie les expressions de s'échauffer, brûler, s'enflammer, s'embraser, lorsqu'il s'agit des affections qui appartiennent à l'amour du bien, et aussi lorsqu'il s'agit des cupidités qui appartiennent à l'amour du mal. Or le feu ou l'amour infernal existe d'après une origine semblable à celle du feu ou de l'amour céleste, à savoir d'après le Seigneur, mais il est rendu infernal par ceux qui sont dans le mal, car tout influx provenant du monde spirituel est diversifié selon la réception, ou selon les formes dans lesquelles il influe. Il en est de cela comme de la chaleur qui provient du soleil du monde : cette chaleur, influant dans des vergers et des parterres, produit des fruits succulents et développe des odeurs agréables et suaves ; mais la même chaleur influant dans des matières excrémentielles et cadavéreuses produit des corruptions et développe des odeurs puantes et fétides. Il en est de même de la chaleur procédant du Seigneur qui est l'Amour : quand la chaleur de l'amour influe du Seigneur dans les biens, comme chez les hommes et les esprits bons et chez les anges, elle fait fructifier leurs biens ; mais quand elle influe chez les méchants, elle produit un effet contraire, car les maux l'étouffent ou la pervertissent. Le feu infernal étant l'amour de soi et du monde, est par suite toute cupidité qui appartient à ces amours, attendit que la cupidité est l'amour dans sa continuité ; car ce que l'homme aime, il le désire continuellement. La cupidité aussi est un plaisir, car quand l'homme obtient ce qu'il aime ou désire, il perçoit du plaisir, et il n'y a point pour l'homme d'autre cause de plaisir du coeur. Le feu infernal est donc une cupidité et un plaisir qui découlent de ces deux amours comme de leurs sources. Ces maux sont le mépris pour les autres, l'inimitié et l'hostilité contre ceux qui ne sont pas favorables ; c'est l'envie, la haine, la vengeance, et par suite la violence et la cruauté ; et quant au Divin, c'est la négation et par suite le mépris, la dérision et le blasphème des choses saintes qui appartiennent à l'Église, ce qui, après la mort, quand l'homme devient esprit, se change en colère et en haine contre elles. Et comme ces maux respirent continuellement la destruction et le massacre de ceux que les méchants regardent comme leurs ennemis, et contre lesquels ils brûlent de haine, c'est pourquoi le plaisir de leur vie est de vouloir détruire et massacrer, et quand ils ne le peuvent pas, de vouloir causer du dommage, nuire et traiter avec rigueur. Voilà ce qui est entendu par le feu, dans la Parole, lorsqu'il s'agit des méchants et des enfers. On le voit d'après de nombreux passages, tel que le suivant : Chacun est hypocrite et malicieux, et toute bouche profère la démence, parce que la malice brûle comme le feu, qui dévore ronces et épines, et incendie les fourrés de la forêt, et ils s'élèvent en bouffées de fumée ; et le peuple est devenu comme un aliment du feu ; l'homme n'épargne point son frère. - Esaïe, IX, 17-19. Quant au grincement des dents, c'est la continuelle dispute et le continuel combat des faux entre eux, par conséquent de ceux qui sont dans les faux. Ces disputes et ces combats sont entendus en dehors de ces enfers comme des grincements de dents ; car tous les faux dans le monde spirituel font un bruit de grincement, et les dents correspondent aux choses dernières chez l'homme, qui sont les choses sensuelles. » - Ciel et Enfer, nos 566, 134 ; 569. CE QUE SONT LES TOURMENTS DE L'ENFER « Les tourments de l'enfer ne sont pas, comme quelques-uns le croient, des remords de conscience ; car ceux qui sont en enfer n'ont point de conscience, et par conséquent ne peuvent être ainsi tourmentés. Ceux qui ont une conscience sont parmi les bienheureux. » - Arcanes Célestes, n° 965. « On croit généralement que la submersion dans l'enfer c'est être précipité dans un certain lieu, où est le diable avec sa troupe, et qu'on y est tourmenté par eux ; mais la chose ne se passe pas ainsi. Ce sont les maux mêmes et les faux mêmes, dans lesquels sont alors les méchants qui les tourmentent ; mais leur tourment vient non pas de la douleur d'avoir mal agi, mais de ce qu'ils ne peuvent pas faire tout le mal qu'ils voudraient faire, car faire le mal est le plaisir de leur vie. En effet, quand là ils font le mal aux autres, ils sont punis et tourmentés par ceux à qui ils le font. Ils se font surtout mutuellement du mal, d'après la cupidité de commander, et de subjuguer les autres pour arriver à commander ; c'est ce qui se fait par mille modes de punitions et de tourments, si les autres ne se laissent pas subjuguer. Mais là les dominations, auxquelles ils aspirent continuellement, subissent des vicissitudes, et ainsi ceux qui avaient puni et tourmenté les autres sont ensuite punis et tourmentés par d'autres ; et cela, jusqu'à ce qu'enfin cette ardeur de commander soit calmée par la crainte de la punition. » - Arcanes Célestes, n° 8232. L'ENFER ETERNEL « Si l'homme pouvait être réforme par contrainte, il n'y aurait aucun homme dans l'univers qui ne fût sauvé, car rien ne serait plus facile au Seigneur que de contraindre l'homme à le craindre, à lui rendre un culte, et même pour ainsi dire à l'aimer ; les moyens sont innombrables. Mais comme ce qui se fait dans la contrainte n'est pas conjoint, et par conséquent n'est pas approprié, c'est pour cela que le Seigneur est très éloigné de contraindre qui que ce soit. » - Arcanes Célestes, n° 2881. « La vie de l'amour dominant n'est, pendant l'éternité, jamais changée chez qui que ce soit, parce que chacun est son propre amour. C'est pourquoi, changer cet amour chez l'esprit, c'est le priver de sa vie ou l'éteindre. La raison en est que l'homme après la mort ne peut plus, comme dans le monde (2), être réformé par l'instruction, parce que le dernier plan, qui consiste en connaissances et affections naturelles, se repose alors, et ne peut être ouvert, parce qu'il n'est pas spirituel ; en outre, les intérieurs, qui appartiennent au mental, reposent sur ce plan comme une maison repose sur son fondement. C'est la raison pour laquelle l'homme reste pendant l'éternité tel qu'a été dans le monde la vie de son amour. » - Ciel et Enfer, n° 480. Si ta main est pour toi un sujet de chute, coupe-la ; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie que d'avoir deux mains et d'aller dans la Géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point. - Marc, IX, 43. TOUTE PUNITION A POUR FIN L'USAGE « Il y a en général et en particulier, un tel équilibre dans toutes les choses de l'autre vie, que le mal se punit lui-même, de telle sorte que dans le mal est la peine du mal. Ainsi chacun attire à soi la peine et le tourment, et se précipite alors au milieu de la tourbe diabolique qui en fait souffrir de semblables. Jamais le Seigneur n'envoie qui ce se soit dans l'enfer ; Il veut au contraire en tirer tous ceux qui y sont : mais comme les mauvais esprits s'y précipitent eux-mêmes, le Seigneur tourne en bien et en quelque usage chaque peine et chaque tourment. Il ne peut y avoir aucune peine, qui, dans la Divine Providence ne serve à quelque usage ; car le Royaume du Seigneur est le Royaume des fins et des usages ; mais les usages que peuvent remplir les esprits infernaux sont les plus vils. Tant que ces esprits s'occupent de ces usages, ils sont moins tourmentés ; mais l'usage cessant, ils retournent dans leur enfer. » - Arcanes Célestes, no 696. LA PUNITION EMPECHE LES MECHANTS Si les mauvais esprits font, dans le monde des esprits, quelque mal au-dessus de celui dont ils s'étaient imbus d'après leur vie dans le monde, aussitôt se présentent des correcteurs qui les châtient exactement selon le degré qu'ils dépassent ; car dans l'autre vie la loi est, que nul ne doit y devenir plus méchant qu'il n'avait été dans le monde. » - Arcanes Célestes, n° 6659. LA PUNITION DES INFERNAUX NE PEUT « Après la mort, celui qui a vécu dans le mal ne peut plu. ; être amendé quant à ses intérieurs, mais il l'est seulement quant à ses extérieurs, c'est-à-dire par la crainte des peines. Lorsqu'il les a subies souvent, il s'abstient enfin 'du mal, non librement mais par crainte de la punition, la cupidité de faire le mal restant toujours ; mais cette cupidité est refrénée, comme il a été dit, par les craintes qui sont les moyens externes de correction, et qui contraignent. C'est là l'état des méchants dans l'autre vie. » - Arcanes Célestes, n° 6977. « Les choses qui ont été dites ci-dessus au sujet du ciel, du monde des esprits et de l'enfer, seront obscures pour ceux qui ne sont pas dans le plaisir de savoir les vérités spirituelles, mais claires pour ceux qui sont dans ce plaisir, surtout pour ceux qui sont dans l'affection de la vérité pour la vérité, c'est-à-dire qui aiment la vérité parce qu'elle est la vérité ; car tout ce qui est aimé entre avec lumière dans les idées de l'esprit, principalement lorsque c'est la vérité qui est aimée, parce que toute vérité est dans la lumière. » - Ciel et Enfer, n° 603.
(1) Voyez Brochure X, p. 2. |