« Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et sa justice,
et toutes choses vous seront données par surcroît. » (Matth. VI. 33)
AVANT-PROPOS
Dans l'édition originale, publiée en 1758, Swedenborg ajoute à la fin de chaque chapitre quelques extraits et références tirés de son ouvrage « Arcanes Célestes ». Il y expose plus en détail les mêmes sujets. Ces extraits et références ont été supprimés de cette édition, afin d'en faciliter la lecture. C'est ce qui explique la discontinuité dans la numérotation.
Le plus grand souci des traducteurs de la présente édition a été de reproduire exactement la pensée extrêmement précise de l'auteur. C'est la raison pour laquelle ils ont conservé les termes mêmes employés par Swedenborg. Le lecteur devra tenir compte du fait que la plupart de ces termes, qui dénotent des choses ou des rapports inconnus de lui jusqu'ici, ont acquis dans la langue courante un tout autre sens. C'est ainsi que Swedenborg emploie substantivement le mot « interne » pour désigner une région supérieure et intérieure de l'esprit humain, nettement distincte de « l'externe » qui en est la région inférieure ou naturelle. Il distingue également le rapport qui existe entre le Seigneur et l'interne de l'homme, d'avec celui qui existe entre le Divin et l'Humain du Seigneur. Le premier, qui est comparable à celui qui relie une force vive et l'organe qui la reçoit est désigné par le terme « conjonction », alors qu'entre le Divin et l'Humain du Seigneur qui ne font qu'Un, il y a « Union ».
Les expressions telles que les « faux du mal » ou les « vrais du bien » désignent exactement, d'une part les vrais falsifiés dans l'entendement par un amour mauvais, et d'autre part les vrais réels perçus et pensés d'après l'amour du bien. Swedenborg ne parle jamais d'une manière abstraite. « Les biens » sont des « choses » de la volonté, qui sont reçues du Seigneur. Il différencie les biens du « vrai » et les « biens de l'amour ». Les premiers sont le fruit de la réflexion d'un entendement sain et éclairé, la volonté consentant ou obéissant librement, parfois même en se contraignant ; tandis que les « biens de l'amour » sont les choses bonnes que l'homme fait en quelque sorte spontanément, d'après une intuition ou perception intérieure.
Que le lecteur tienne compte du fait que l'humanité, plongée pendant tant de siècles dans les choses de ce monde, avait perdu la notion même des choses spirituelles. Il fallait bien de nouveaux termes pour désigner des choses nouvelles qui sont maintenant révélées.
Les Traducteurs.