Sur un champ de sable
Le grain de sable
Est la mort d'une goutte,
Lorsque d'une large plage
Le champ de sable
Est la mort d'une vague.
Et l'ambiance respire,
Au rythme mouvant des eaux,
La vie d'une fin du monde.
Projetée sur le toit des sphères célestes
L'ouverture est grande et passive du désir
Sous l'incandescence des lavures.
L'amour est roi!
Dans le centre des coeurs
Brûlent et rebrûlent mille et une fins du monde.
Épousée sur la grève,
Épiée du regard nocturne
Des souffles sidéraux,
La mort est le recueil
Des livres de chevet
Et des messages de bouteilles.
La mousse et les écumes
Vont, viennent et reviennent,
Et pleuvent sur les marées.
Au loin se dessinent,
Au ventre des eaux d'horizons,
Les silhouettes de charges inconnues
Où, dans des heures infimes
Et des secondes infinies,
L'espérance se déploie.
Au fond noir du surplomb nuptial,
Bue par le soleil,
Ronde, brille la lune.
L'âme y plonge
Et y découvre l'abondance
De ces cornes mystérieuses.
Par trois fois repu,
Trois fois bu et trois repas,
Les fêtes annoncent déjà leur fin.
Le rideau tombe, le jour se lève,
Qui reprend, qui retire de ce désert
Le beau mirage qui soûlait.