Par un catho ordinaire
Quand j'étais petit, mon père travaillait dans une mine et quand il revenait du travail, le soir, nous nous empressions ma soeur et moi de lui enlever sa gamelle, de l'ouvrir pour voir s'il restait des sandwichs ou des biscuits à grignoter. Mon père, avec un petit sourire en coin, nous regardait dévaliser sa gamelle. Plustard, ma mère m'a confié qu'un des plus grands moments de bonheurs de mon père, était l'accueille que nous lui faisions tous les jours de la semaine. Pour des raisons que j'ignore, j'ai compris immédiatement qu'il nous aimait beaucoup. Mon père est décédé depuis 18 ans et chaque fois que je vais en camping ou en voyage et prend un sandwich à l'heure du lunch, je me rappelle de cet événement de mon enfance et de mon père comme si c'était hier. Tout cela pour vous dire l'amour que j'ai de mon père n'est pas mort dans ma mémoire et que le rappel de cet amour se fait parfois avec un geste simple, familier.
Quand je communie à la messe, même si suis catholique et que mon attitude ne colle pas exactement avec la doctrine catholique, l'action de partager le pain avec mes frères et surs me rappelle l'amour que Jésus avait pour nous et que nous devrions l'aimer comme il nous a aimé. Je crois que ce sentiment est partagé par bien des catholiques ordinaires comme moi, même si cette attitude en rapport avec la communion se rapproche plus à la sainte cène des protestants.
Est-ce qu'il y aura un jour des catholiques et des protestants assis autour d'une même table et partager le pain et le vin en mémoire de Jésus et que cette mémoire est vivante et réelle? Qu'il y ait du vin catholique ou protestant sur la table me laisse indifférent, c'est le partage du vin avec mes frères que je trouve plus important. Les dogmes protestants ou catholiques me font penser à des fabricants de vin. Chaque fabricant dit que son vin est le meilleur. C'est le consommateur qui a le dernier mot. Chaque personne a son vin préféré, tout le monde devrait respecter. Il est normal aussi lors d'un repas entre frères et surs que chacun prenne son vin préféré et partage tous ensemble la mémoire vivante et réelle d'un homme appelé Jésus qui a vécu il y a deux mille ans et qui vit encore avec nous, quand nous essayons d'aimer comme il nous a aimé.