Le récit de la création par la Genèse (1)

Versus

La création de l'univers par les sciences (2)

 

Au commencement Dieu créa le ciel et la terre

Au commencement Dieu créa la lumière et la matière. À la première seconde, l'univers est une grande purée composée de cinq populations de particules élémentaires : protons, neutrons, électrons, photons, neutrinos. Les protons, neutrons et électrons sont des particules de matière, tandis que les photons et neutrinos sont des particules de lumière. Toutes ces particules errent au hasard ; dans toutes les directions dues à la température extrême évitant toute probabilité de recombinaison.

 

Or la terre était vague et vide, les ténèbres couvraient l'abîme, l'esprit de Dieu planait sur les eaux.

 Quand l'horloge cosmique marque une seconde, le cours des événements change. La température est maintenant descendue à environ un milliard de degrés. L'énergie thermique des particules dans la purée initiale devient comparable ou inférieure aux énergies qui lient les nucléons entre eux. En conséquence, il y a de moins en moins de photons assez puissants pour casser les deutérons qui se forment continuellement. Ceux-ci durent de plus en plus longtemps. Leur nombre augmente. Une nouvelle structure a fait son apparition dans l'univers. Ces deutérons se mettent eux-mêmes à capturer des protons et des neutrons. Des systèmes nucléaires composés de trois et quatre nucléons apparaissent au sein de la purée. Ces nucléons sont les noyaux d'hélium, dont nous gonflons nos ballons. Cette période d'intense activité nucléaire porte le nom de <<nucléosynthèse primordiale>>. Celle-ci n'aura duré au total que quelques minutes. Après ce temps, la température, trop basse, n'active plus les mécanismes nucléaires. L'univers se fige avec son nouveau visage. Il possède maintenant une abondante population de noyaux d'hélium-4 ainsi que des populations beaucoup plus faibles de quelques noyaux légers.

A la naissance de la théorie de l'explosion initiale, on a espéré que la nucléosynthèse primordiale allait rendre compte de l'existence de tous les noyaux. On imaginait que les captures successives de protons et de neutrons avaient donné naissance à des systèmes nucléaires de plus en plus complexes, jusqu'à l'uranium, dans les proportions relatives que nous leur connaissons aujourd'hui. On sait maintenant que ce n'est pas le cas. L'évolution nucléaire s'est arrêtée à l'hélium-4 Pour l'essentiel, rien de plus lourd n'a été engendré. En un certain sens, l'univers a raté sa première expérience de nucléosynthèse. Pourquoi ? Parce que l'hélium est trop stable. Au moment de la distribution des dons de naissance, il a reçu de la fée Nature une capacité de liaison exagérément puissante. Il en a profité pour accaparer pratiquement tous les neutrons disponibles. Il bloque le jeu. À la fin de la nucléosynthèse primordiale, l'univers ne contient que de l'hydrogène et de l'hélium. Il est stérile. Sans noyaux lourds, aucune vie ne peut apparaître. Le temps des combinaisons nucléaires aura duré quelques minutes à peine.

Mais, l'esprit de Dieu planait sur les eaux(l'espace). En d'autres mots, l'univers tend à la complexité.

 

 Dieu dit : "Que la lumière soit" et la lumière fut.

Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres.

Dieu appela la lumière "jour" et les ténèbres "nuit". Il y eu un soir et il y eu un matin : premier jour.

 L'univers, en expansion, se refroidi de quelques milliards de degrés à quelques milliers de degrés.

Un proton capture un électron et forme avec lui un atome d'hydrogène et le noyau d'hélium capture deux électrons et forme un atome d'hélium.

Les atomes d'hydrogènes se combinent pour former des molécules d'hydrogènes.

L'univers, soudain devient transparent ; la lumière le parcourt sans entrave. De ce moment date le rayonnement fossile qui nous arrive aujourd'hui du fond des âges.

 

 Dieu dit : "Qu'il y ait un firmament au milieu des eaux et qu'il sépare les eaux d'avec les eaux" et il en fut ainsi. Dieu fit le firmament, qui sépara les eaux qui sont sous le firmament d'avec les eaux qui sont au-dessus du firmament, et Dieu appela le firmament "ciel" Il y eu un soir et il y eu un matin : deuxième jour.

Dieu dit : "Que les eaux qui sont sous le ciel s'amassent en une seule masse et qu'apparaisse le continent" et il en fut ainsi. Dieu appela le continent "terre"(matière) et la masse des eaux "mers"(espace), et Dieu vit que cela était bon.

 Galaxies et étoiles émergent de l'océan de chaleur, toujours en expansion.

Cette prédominance de la matière massive sur le rayonnement va inaugurer un nouveau chapitre de l'histoire de l'univers. C'est la gravité, non pas à l'échelle de l'univers, mais à diverses échelles locales, que va venir la relance.

Dans le fluide homogène que constitue le cosmos, des masses de matière vont se condenser sous l'effet de la gravitation. Il y en a toute une hiérarchie. Par ordre de dimensions décroissantes, ce sont les superamas de galaxies, les amas de galaxies et les galaxies individuelles.

Les galaxies, en leur sein, de nouvelle condensation de matière vont se produire. Grâce à la nature particulière de la force de gravité, ces condensations vont transformer en chaleur interne une partie de leur énergie. Elles vont reprendre, mais vers le haut cette fois, l'ascenseur de la température. Elles vont se réchauffer et briller. On les nommera étoiles.

Alors que l'univers dans son ensemble, continue inexorablement à se vider de sa chaleur, des îlots de matière capables de contrer cette tendance vont émerger ici et là au sein de la galaxie. Et, dans chacun de ces îlots privilégiés, l'évolution de la complexité va reprendre. Après l'essai avorté de la nucléosynthèse primordiale, les étoiles sont, en quelque sorte, la seconde chance de l'univers.

  

Dieu dit : "_Que la _terre (matière) _verdisse de verdure : des herbes _portantes semence et des arbres fruitiers donnant sur la terre des fruits contenant leur semence" et il en fut ainsi. La terre produisit de la verdure : des herbes portant semence selon leur espèce, des arbres donnant selon leur espèce des fruits contenant leur semence, et Dieu vit que cela était bon. Il y eu un soir et il y eu un matin : troisième jour.

 Les étoiles sont la deuxième chance de l'évolution nucléaire. En leur cœur s'élaborent les espèces chimiques qui présideront à la vie.

Ces étoiles sont dites de premières générations. Elles n'ont pas toutes la même masse. Les plus grosses (cent fois la masse du soleil) ont une durée courte (3 ou 4 millions d'années) à l'échelle de vie galactique. Les moins massives, comme le Soleil vivront des milliards d'années.

L'étoile ce contractant augmente la température interne de celle-ci. La température est telle que l'hydrogène se fusionne avec d'autres atomes d'hydrogène pour donner des atomes d'hélium générant beaucoup d'énergie. Après quelques millions d'années l'étoile se stabilise et transforme son hydrogène en hélium.

Une fois l'hydrogène transformé en hélium, ces étoiles recommencent à ce contracter. L'énergie libérée, sert à nouveau à la réchauffer, comme à la faire briller. Sous l'effet de la gravité, l'étoile reprend l'ascenseur thermique.

Au cœur de l'étoile, il n'y a plus que des noyaux d'hélium. La température monte furieusement (100000 de degré). Il vient un temps où les collisions entre atomes sont si intenses et fréquentes que la probabilité de collision entre trois atomes d'hélium soit suffisante pour se fusionner en atome de carbone.

Tout tourne autour de fait que la masse des trois noyaux d'hélium correspond presque exactement à la masse d'un état excité du noyau de carbone. <<Sans cette concordance, apparemment tout à fait fortuite et imprévisible, le carbone ne serait pas venu au monde>>.

Une telle rencontre triple est extraordinairement rare. Les jeux du hasard exigent du temps, beaucoup de temps. L'explosion initiale a duré quelques minutes tandis qu'ici c'est sur des millions d'année que nous pouvons compter.

 

Après l'atome de carbone, l'étoile produit des atomes de plus en plus lourds comme l'uranium 238.

L'étoile se contracte de plus en plus puis ensuite par un phénomène physique, l'étoile explose.

En mourant, elle fertilise l'espace des produits de sa cuisson interne Le carbone sert de catalyse surtout dans les étoiles à grandes masses accélérant la production d'atomes lourds comme l'azote et l'oxygène nécessaires à la vie future, mais accélère la combustion et diminue ainsi la vie de ces étoiles géantes.

Des myriades de poussières interstellaires provenant d'étoiles mortes ou désintégrées vont s'associer pour créer un terrain de suprême fertilité, les planètes.

 

 

Dieu dit : "Qu'il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit : qu'ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et les années : qu'ils soient des luminaires au firmament du ciel pour éclairer la terre" et il en fut ainsi. Dieu fit les deux luminaires majeurs : le grand luminaire comme puissance du jour, le petit luminaire comme puissance de la nuit, et les étoiles. Dieu les plaça au firmament du ciel pour éclairer la terre, pour commander au jour et à la nuit, pour séparer la lumière et les ténèbres, et Dieu vit que cela était bon. Il y eu un soir et il y eu un matin : quatrième jour.

 

Début du système solaire. Revenons, par la pensée, au cœur d'une vaste et opaque nébuleuse, constituée de matières gazeuses et poussiéreuses. Ces poussières, en vastes nappes, se disposent autour des premiers embryons d'étoiles, un peu comme les anneaux autour de Saturne. Dans ces disques s'amorce un long processus de condensation. Les poussières s'agglutinent les unes aux autres. Des petits corps en résultent, qui gravitent autour de l'embryon stellaire, sur des orbites plus ou moins régulières. Ils se croisent souvent, et les collisions sont fréquentes. Selon la violence des chocs, les corps se fracassent ou se combinent. S'ensuit une période de compétition au cours de laquelle certains objets voient leur masse s'accroître. Les plus gros absorbent les plus petits. Avec les masses, les champs de gravité augmentent. Autour des plus massifs, c'est l'avalanche. Le système se dépeuple au profit des gagnants : les planètes. L'avalanche finale a laissé des marques. Les chutes des petits corps sur les planètes en formation ont criblé les surfaces de cratères visibles encore aujourd'hui. Leur mosaïque désordonnée forme la trame du relief mercurien ou lunaire.

 

 

Dieu dit : "Que les eaux grouillent d'un grouillement d'êtres vivants et que des oiseaux volent au-dessus de la terre contre le firmament du ciel" et il en fut ainsi. Dieu créa les grands serpents de mer et tous les êtres vivants qui glissent et qui grouillent dans les eaux selon leur espèce, et toute la gent ailée selon son espèce, et Dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit et dit : "Soyez féconds, multipliez, emplissez l'eau des mers, et que les oiseaux multiplient sur la terre." Il y eu un soir et il y eu un matin : cinquième jour.

 

L'exploration du système solaire nous fait découvrir le rôle dominant de la chaleur dans la vie des planètes. Plus une planète est massive, plus grande sera sa chaleur initiale. À leur naissance, les planètes majeures sont des boules de lave incandescente.

Sous la formidable avalanche météoritique (gent ailée) qui lui a donné naissance, la Terre semble être restée liquide pendant plusieurs centaines de millions d'années. La première croûte stable n'apparaît qu'à la fin de cette période. Le fluide intérieur, animé par de puissants mouvements de convection (serpents de mer), continue longtemps à bouillir. C'est lui qui, aujourd'hui encore, arrive les volcans, les tremblements de terre, ainsi que l'errance continuelle de nos continents. La Terre est le prototype de la planète vivante.

Quand, sur son orbite primitive, notre planète en formation balayait l'espace, elle recueillait les pierres et les poussières qui se trouvaient sur son passage. Ces poussières, rappelons-le, sont constituées d'un noyau rocheux entouré d'une couche de glaces. Elles sont happées par la boule rouge, incandescente qui dévore tout ce qui l'entoure. Qu'advient-il des glaces au milieu de ces matières en fusion ? Elles se vaporisent et se répandent largement au sein de la Terre.

La pierre liquide peut incorporer d'importantes quantités de matières gazeuses. La pierre solide en est bien incapable. Elle se dégaze. Quand se forme la première croûte terrestre, des orifices apparaissent, comme des tunnels volcaniques. En puissants geysers, les masses gazeuses s'échappent du sol. La planète s'habille d'une vaste et dense atmosphère. L'eau s'y condense. Il pleut, comme jamais plus il ne pleuvra. Il pleut tous les océans.

 

Dieu dit : "Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce : bestiaux, bestioles, bêtes sauvages selon leur espèce" et il en fut ainsi. Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce et toutes les bestioles du sol selon leur espèce, et Dieu vit que cela était bon.

 

Bactéries et algues bleues semblent garder la palme pendant trois milliards d'années. Les organismes pluricellulaires les plus anciens, à notre connaissance, sont les méduses. On les voit apparaître il y a sept cents millions d'années. Cent millions d'années plus tard, voilà les premiers coquillages et arthropodes (crustacés variés). Ils possèdent un squelette extérieur qui laisse des traces fossiles. Encore cents millions d'années (il y a cinq cents millions d'années), et le squelette passe à l'intérieur ; le règne des poissons commence.

La vie jusqu'ici, était exclusivement confinée à l'océan et aux lacs. La sortie des eaux va se faire, il y a trois cent cinquante millions d'années. Grâce à la couche d'ozone, l'atmosphère est maintenant protégée contre les rayonnements létaux en provenance de l'espace. Cette couche d'ozone est elle-même apparue grâce à la respiration végétale aquatique des ères précédentes. C'est le début de la période des reptiles et des oiseaux. Les mammifères apparaissent peu après, mais ne s'épanouissent vraiment qu'après la disparition des dinosaures, il y a environ soixante-trois millions d'années.

 

Dieu dit A : Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu'ils dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre."

Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa.

 

Parmi ces mammifères, une espèce de petite musaraigne, venue au monde il y a environ soixante millions d'années, portait dans ses gènes la promesse du cerveau humain. De sa descendance sorte les diverses lignées de singes. Puis, de l'une de ces lignées, les premiers hominiens et les premiers hommes.

 (1) Texte biblique : La bible de Jérusalem

(2) Texte Scientifique : Patience dans l'azur (Hubert Reeves)