ŒUVRES SPIRITUELLES

de

S. PIERRE D’ALCANTARA

 

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INTRODUCTION

 

Sainte Thérèse, en parlant du Saint dont nous publions les œuvres, s'exprime ainsi :

« Il a composé en langue castillane des livres sur l'oraison qui sont aujourd'hui entre les mains de tout le monde. Comme l'oraison avait été l'âme de sa vie, il en a écrit d'une manière admirablement utile pour les personnes qui s'adonnent à ce saint exercice (1). »

 

Après cet hommage rendu aux écrits de saint Pierre d'Alcantara, la réformatrice du Carmel nous fait connaître en ces termes son crédit auprès de Dieu.

«Le divin Maître me dit un jour, qu'on ne lui demanderait rien au nom de son serviteur, qu'il ne l'accordât. Quant à moi, je l'ai très souvent prié de présenter au Seigneur mes demandes, et je les ai toujours vues exaucées (2). »

 

Ce que nous venons d'entendre de la bouche de sainte Thérèse ne tarde pas à être confirmé par l'autorité de l'Église. Le pape Grégoire XV, qui met Pierre d'Alcantara au rang des Bienheureux, porte sur ses écrits ce mémorable jugement :

« Ce livre est une très claire lumière, qui guide les âmes au ciel ; la doctrine en est leste, et dictée par l'Esprit-Saint lui-même. »

 

Clément X, dans sa bulle de canonisation, relève dans les termes les plus expressifs le privilège qui distingue saint Pierre d'Alcantara, je veux dire cet étonnant crédit dont il jouit auprès de Dieu. Voici les paroles de ce Pontife :

« Enfin le bienheureux Pierre d'Alcantara fut si cher à Dieu, c'est un favori dont le crédit est si puissant auprès du Maître, qu'il suffit qu’il s’interpose comme intercesseur, et qu'il présente une demande, pour qu'elle soit exaucée ; aveu fait par le Saint lui-même à sainte Thérèse qui le rapporte, et qui affirme qu'elle avait reconnu par une constante expérience que Dieu avait distingué son serviteur par un si magnifique privilège. »

 

Qu'ajouter à de si hautes autorités ? Elles disent tout à l'esprit et au cœur du catholique. Il ne reste plus qu'à lire un livre qui doit faire tant de bien à l'âme.

Que saint Pierre d'Alcantara ait écrit sous l'inspiration du Saint-Esprit, et qu'il ait été si cher à Dieu, nul n'en sera étonné quand il connaîtra la hauteur de sainteté à laquelle il s'est élevé sur la terre.

Ici, nous laisserons parler sainte Thérèse qui l'a si intimement connu, et qui, la première, a légué son portrait historique à la postérité. Elle raconte d'abord ce que le Saint a fait pour-elle et pour sa Réforme, et elle dessine ensuite à grands traits la figure de cet illustre fils de S. François d'Assise, qui dota l'Ordre Séraphique d'une nouvelle milice, celle des Mineurs Réformés ; qui fut un des plus grands maîtres de la vie spirituelle, le prodige de pénitence de son siècle, une des plus belles gloires de l'Église et de l'humanité.

 

Pour suppléer à ce qui manque, du côté des détails biographiques, aux immortelles pages de la vierge d'Avila, nous donnons à la fin du volume la bulle de canonisation de Clément X qui renferme un admirable précis de la vie du Saint.

Quant à ceux qui souhaiteraient connaître plus à fond tout ce qui regarde ce grand serviteur de Dieu, nous les renvoyons à la savante Vie publiée dans ces derniers temps par les Bollandistes.

 

(1) Vie de sainte Thérèse, écrite par elle-même, c. XXX.

(2) Vie de sainte Thérèse, écrite par elle-même, c. XXVII.