Archanges (Hiérarchie III, Ordre 8)
Les Archanges sont considérés comme étant les sept Officiers de la suprême volonté de Dieu. Ce sont les sept que Jean vit toujours présents et toujours prêts à l'ordre du Très-Haut. Ce sont les «ordinaires officiers de sa pitié ou de sa colère. Les plus et les mieux connus, souvent cités dans les Ecritures saintes sont: Michel, le peseur d'âme qui a terrassé Satan à l'aurore des âges. Michel, le clément et patient, prince des anges. Raphaël qui guérit les yeux du vieux Tobie; il adoucit les blessures et les douleurs des hommes. Gabriel qui annonça à Marie son Fils, le Sauveur; il préside à tout ce qui est puissant; héraut de la lumière. Devant ce trio auguste, Péladan s'exclamera: «Ternaire merveilleux du héros, du thérapeute et de l'initié. Et vous quatre tellement identiques au Verbe, que vous êtes sans nom, confondus aux uvres mêmes que vous faites, vous êtes les sept assistants du Seigneur.» Saint Denys les qualifiera de «Gouverneurs des Anges et parfois Messagers», mais aux Archanges sera réservé le rôle d'annoncer les grandes choses, les grands événements; ils sont chargés des messages importants, aux Anges sont départis les messages courants. Les Archanges doivent être considérés comme les Ambassadeurs de Dieu, annonçant Ses grands desseins sur le genre humain. En plus de leurs missions spéciales, ils dirigent les Anges dans leurs divers ministères. Leurs charismes sont le don à l'interprétation; ils s'efforcent d'être des imitateurs parfaits de la perfection divine; ils sont dépourvus de tout orgueil, d'où aucune rivalité entre eux, et leurs exploits sont à titre commun; ils n'en tirent aucune vanité personnelle; toute leur activité est axée à promouvoir la gloire de Dieu.
Voici deux tableaux des sept Assistants, l'un vu par un psychiste, le Dr Rozier, l'autre par un occultiste, savant kabbaliste et martiniste, Michel de Saint-Martin.
Dans Hénoch est mentionné Phanuel, archange présidant au repentir, à la pénitence et à l'espérance de ceux qui doivent hériter de la vie éternelle. M. l'Abbé Delmas, vicaire à Saint-Michel (Batignolles, Paris), a consacré, en 1862, une étude à Saint Michel et les Saints Anges (Humbert, Paris). D'après l'auteur, Jésus, au Jardin des Oliviers, est réconforté par un Ange du Seigneur (Luc XXII, 40-43); dans ce cas, il ne peut s'agir que de Saint Michel, qui par ses fonctions est bien l'Envoyé de Dieu, établi par le Seigneur comme Chef suprême des Anges; Gabriel lui vient en second, car alors que Michel est envoyé auprès de la première majesté divine, Gabriel est délégué auprès de Marie, deuxième majesté divine. Il faut relire le premier chapitre de Zacharie pour être renseigné sur la mission des Anges et notamment sur celle de lAnge du Seigneur (Saint Michel); il est dit que ce dernier se tient parmi les myrtes (Zach 1,8 et sq.); or le myrte est symbole de gloire, de joie. Saint Michel porte aussi nos prières à Dieu et intercède pour nous. «L'Écriture Sainte, dira l'Abbé Delmas, nous montre Gabriel et Raphaël subordonnés au glorieux Archange Michel; lors de lapparition des trois Anges à Abraham, Michel se trouve au milieu. Il représente le Seigneur. Seul il parle et débat au nom de Dieu les conditions du salut de la ville coupable.» Le prophète Daniel fournit d'autres preuves de cette suprématie de l'Archange Michel. Trois fois Gabriel nomme Saint Michel par son nom: «Et voici Michel, le premier entre les premiers princes qui vient à notre aide (Dan. X, 13). Et plus loin nous lisons: «Contre ces adversaires, il n'y a personne qui me soutienne si ce n'est Michel votre chef (Dan. X,21). Deux chapitres plus loin, l'Archange sera encore qualifié comme suit: «En ce temps-là, surgira Michel, le grand chef qui protège les enfants de son peuple (Dan. XII, 1). L'Abbé Delmas attire l'attention sur une fonction spéciale des Anges et notamment de l'Archange Michel: ensevelir les Saints, Moïse entre autres. On sait que Michel et le démon eurent une contestation au sujet du corps de Moïse; cependant Michel et les Anges eurent le dessus et Moïse fut enterré dans le pays de Moab et personne n'a jamais su où était sa tombe (Deut. XXXIV, 6). Les Écritures Sacrées nous apprennent qu'il y a sept Archanges qui se tiennent debout devant le Seigneur. Dans l'Arche antique, ils étaient symbolisés par le chandelier à sept branches. Gabriel les dénomme comme étant les sept premiers Princes; trois sont révélés nommément par les pages inspirées de la Bible (Michel, Gabriel, Raphaël), les quatre autres sont appelés par tradition: Uriel, Séaltiel, Jéhudiel et Barachiel. Pour ce qui est du nom des Archanges, l'Abbé Delmas fait état d'une découverte archéologique importante: «L'an 1516, dit-il, on trouva à Panorme (Sicile) dans une église dédiée aux sept Archanges, les noms de ces Princes, suivis de l'épithète qui révèle l'attribut propre à chacun d'eux:
Il ne faut pas oublier une fonction importante dévolue à Saint Michel, soit la pesée des âmes, moment où il se trouve en contestation avec le diable qui triche et s'efforce de faire pencher la balance en sa faveur (figs. 47, 48, 49).
Il existe un panneau de Francesco Signorelli, vers 1550, où Saint Michel est représenté une balance à la main, jugeant le mérite des âmes. En conclusion de son étude, l'Abbé Delmas fera remarquer que «des Livres Sacrés, il ressort que l'intervention des Esprits angéliques dans les affaires humaines est de chaque jour». Conclusion dont il y a lieu de ne pas oublier le sens profond: l'assurance d'une assistance angélique de tous les instants pour celui qui y fait appel d'un cur pur et débordant d'amour.
Anges (Hiérarchie III, Ordre 9) Les Anges, ainsi que l'indique leur nom, en grec, sont des Messagers; ils volent au premier signe de la volonté divine. Ce sont les Gardiens fidèles des royaumes, des provinces, des cités, des familles et des individus. Ils sont préposés tout particulièrement au soin des âmes. Chaque homme a son Ange Gardien. D'après Me Philippe, au fur et à mesure que l'homme s'élève en Spiritualité, il change d'Ange Gardien. Leur vertu primordiale est l'humilité; ils sont contents d'être les derniers, de pouvoir aider directement et d'être secourables aux hommes qui font appel à leur ministère fraternel. Péladan les caractérise comme suit: «Messagers du mystère; invisibles soldats des batailles divines. Porteurs de grâces et manieurs d'épée. Différents chacun d'éclat et de prestige. Porteurs de grâces et de bénédictions, mais aussi messagers de châtiments.
«Délicieux et terribles, suaves et tragiques, car vous poussez d'un même mouvement les purs au Ciel et les mauvais à la géhenne. Annonciateurs de naissances bénies.» L'office permanent des Anges est d'oeuvrer sans se lasser, d'être des messagers préposés spécialement à l'assistance et à la garde des hommes. Réf. script. Bible: Math. XVI, 53, où il est parlé des «Légions d'Anges» qui sont toujours au service du Sauveur.
Nous terminerons notre exposé sur le ministère des Hiérarchies et des Churs angéliques par une citation de Péladan, qui, sous une forme concise, résume parfaitement la question: «Churs enivrés de la contemplation divine, échauffés et illuminés par le reflet de la Trinité. Amour puisé au cur de l'Amour même. Incessante extase. Adorateurs directs. Echos vibrants du Saint des Saints.» (Trisagion.) Voilà ce que sont les Anges des différents Ordres. En matière de conclusion, Péladan donnera encore cette lumineuse explication du mécanisme de l'épanchement d'Amour et d'action tout au travers des Churs: «Une victoire dans l'ordre surnaturel est le fruit d'une triple opération: L'amour des Séraphins et l'intelligence des Chérubins s'unissent pour convaincre les Trônes. Ensuite les Dominations harmonisent le vu avec leur indépendance et l'obéissance des Vertus; alors les Puissances s'émeuvent. Enfin les Principautés se concertent et les Archanges lancent à l'action les légions des Anges.» _______ (1) Fonction n'existant pas avant la Révolte; à sa place était «Lux Dei», Lucifer, qui par sa révolte devint Satan. |