FRANCIS SCHLATTER Écrit par Gérard Encausse (Papus) dans la revue "L'Initiation" - Références inconnues (vers 1895)
Ce qui est écrit en bleu se trouve déjà dans l'autre article de Mr Jean Finot, tandis que les notes rajoutées par Papus (haut et bas de l'article) sont en noir.
" Prêtez l'oreille et venez à moi. Je ne suis qu'un simple envoyé de mon Père céleste. "
Ou : " Mon Père remplace aussi aisément une paire de poumons malades, qu'il nous guérit des rhumatismes ou de l'enrouement. Il n'a qu'à vouloir et le malade devient bien portant et l'homme sain devient malade ".
" Vous me demandez en quoi consiste ma force. Elle n'est rien, c'est sa volonté qui est tout. "
Un jour qu'une foule de quelques milliers de personnes se presse sur ses pas, Schlatter s'adresse à un homme qui se trouve à sa proximité :
Et l'inconnu s'en alla et la foule émerveillée salua le saint homme disant qu'il n'est pas en son pouvoir de guérir les gens méchants. La foi descendait jusqu'aux chemins de fer du Nouveau-Mexique. Un jour, la direction de l'Union Pacific Railway fit placarder dans le pays un avis disant que tous ceux parmi ses employés de même que leurs familles, qui désireraient consulter Schlatter, recevraient leurs permis et leur congé régulier. Le Omaha World Herald raconte à cette occasion le spectacle grandiose des milliers d'hommmes, de femmes et d'enfants appartenant à tous les degrés de l'administration du chemin de fer, qui allaient demnander le pardon de leurs péchés et la guérison de leurs maladies au saint homme de Denver... Et c'est ainsi que les chemins de fer, joints au reportage moderne, faisaient cortège aux exploits miraculeux du prophète ... * Et le saint homme continuait à faire des miracles. Les aveugles voyaient, les sourds entendaient et les culs-de-jatte marchaient. La foi s'allumait dans le Nouveau-Mexique et jetait ses rayons célestes sur toute l'Amérique. Le charme infini qui se dégageait de la personne de François Schlatter descendait comme une suggestion grandiose sur les consciences les plus incrédules. L'écho de ses exploits arriva même en Europe et certains Journaux anglais racontaient des cures de Schlatter tellement invraisemblables que le Nouveau-Mexique a failli devenir le refuge de tous les incurables de l'univers.
Le général E. F. Test a publié, dans l'Omaha World Hérald, un long article où il est dit entre autres : " Tous ceux qui l'approchent sont soulagés dans leurs souffrances. Le Dr Keithhey a été guéri de la surdité... Je me suis servi de lunettes pendant nombre d'années... Un geste de sa main a suffi pour que je n'en eusse plus besoin..." Un des hauts fonctionnaires de l'Union Pacific, M. Sutherland, fortement éprouvé par un accident de chemin de fer, ne pouvait plus ni marcher ni mouvoir ses membres. On l'a transporté à Denver et il en est revenu complètement guéri. Non seulement il a recouvré la faculté de marcher, mais, sourd depuis une quinzaine d'années, il s'est débarrassé par la même occasion de sa maladie et a regagné la faculté de l'ouïe. M.Stewart (Highlands, Jasper street), sourd depuis vingt ans, a été complètement guéri par le saint de Denver (Rocky Mountain Daily News, 12 Novembre). Rien ne peut résister à la grâce et à la puissance miraculeuse de Schlatter. La cécité, la dipthérie, la phtisie s'évanouissent devant sa main et surtout devant ses gants, comme de simples migraines sous l'intluence de l'antipyrine. Mme V. V. Snook (North Denver) était atteinte d'un cancer depuis de longs mois. Epuisée de souffrances, elle envoie ehez le saint homme demander un de ses gants. Le " Fils du Père " lui en envoya deux en disant qu'elle sera guérie, et elle était guérie... Il en fut de même de John Davidson (1217, 17th Street Denver), du colonel Powers de Georgetown et d'une douzaine d'autres, tous atteints depuis de longues années de maladies plus ou moins incurables. L'ingénieur Norris (Albuquerque), souffrant de la cataracte, fut guéri en un clin d'úil... Un bûcheron complètement aveugle distingue les couleurs après avoir été touché par la grâce de Schlatter. Mme M.- C. Holmes de Havelock, Nébraska, souffrait de tumeurs au-dessous des yeux. Elle y a posé le gant que lui a donné Schlatter et les tumeurs disparurent. (Denver News, 12 novembre 1895.) Des montagnes de gants qui arrivaient de toutes parts, gisaient sur le sol de la maison où habitait Schlatter. Le thaumaturge les touchait de sa main et les distribuait à la foule. La foi étant la seule raison des guérisons, " il est inutile, disait Schlatter, de toucher les malades de sa main ". Et s'il le faisait, ce n'était que pour impressionner les âmes ayant besoin de cet effet palpable pour jouir des bienfaits que " son Père " faisait descendre par son intermédiaire sur la terre.
Et la perle du Colorado jubilait en constatant comment les muets parlaient, les culs-de jatte marchaient, les aveugles voyaient, et tous glorifiaient le " Fils de son Père. " * * * Son désintéressement était au-dessus de tout soupçon, et le mépris qu'il professait pour le "roi dollar" remplissait d'étonnement et d'admiration ses fidèles. " L'argent, que voulez-vous que j'en fasse ? " disait Schlatter. Mon Père ne me donne-t-il pas tout ce dont j'ai besoin ?... Il n'y a pas de plus grande richesse que la foi; or, je crois à mon Père de toute ma foi ardente. " Les dons affluaient de toutes parts et Schlatter les renvoyait avec sa douceur habituelle. On finit par ne plus lui envoyer que des gants que le saint homme, après les avoir touchés de ses mains, donnait aux malades et infortunés. Or le 13 novembre, Schlatter disparut tout à coup en laissant ce simple mot :
- M. Jean Finot est trop indépendant et trop instruit pour se laisser aller à croire que Schlatter est un fou atteint " d'automatisme ambulatoire ", selon l'expression du professeur Pitres de bordeaux. Qu'un professeur de médecine, matérialiste comme il convient et impuissant à soulager une rage de dents, injurie " scientifiquement " un théurge doué des pouvoirs des frères illuminés de la Rose Croix, cela s'explique. Dieu choisit rarement les " guérisseurs " parmi les docteurs, sans doute par certitude de leur pédantisme ; mais il ne faut pas qu'un chercheur comme M. Finot partage les airs des ignorants sur le mouvement mystique contemporain. - Guérir la cataracte, faire entendre les sourds et refaire des poumons troués par les tubercules sont des faits qui ne s'expliquent pas du tout par une action sur l'imagination des malades. - Francis Schlatter était un illuminé, et nous dirons SEULEMENT POUR CEUX QUI SAVENT, que cet homme, obscur par sa naissance et sa position sociale, était cependant un des onze qui ont passé par le soleil en 1855.
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