LES SYSTEMES DE PHILOSOPHIES BOUDDHISTES
Toutes les méthodes de culture psychique dans l'Inde se ramènent à la tentative d'unir le moi individuel au moi universel. Pour tout Hindou, quel que soit le système de philosophie auquel il est inféodé, il y a toujours une fusion possible entre tel ou tel centre du moi cosmique et tel ou tel centre du moi divin et tout le problème de la culture psychique consiste à inventer les moyens propres à établir cette union.
Ces systèmes ont comme tous les systèmes des avantages et des inconvénients. Ils ont eu des avantages parce que, nés de l'âme du peuple hindou, ils s'adaptaient le mieux à sa capacité et ils répondaient le mieux à ses besoins. Ces méthodes de vie contemplative ne fleurissaient alors qu'en Chine, où se précisaient des méthodes d'analyse métaphysique, dans l'Islam ou se développaient des méthodes de dévotion ainsi qu'en Occident où s'élaboraient des méthodes d'action.
Mais ces méthodes de contemplation avaient leurs inconvénients. Cette plasticité que possède l'âme hindoue leur a fait accepter toutes sortes de fantasmagories et cette puissance d'assimilation qui la caractérise lui a fait multiplier à l'infini tous les systèmes.
A l'époque du Bouddha, quatre ou cinq siècles avant J.-C., la religion était devenue une immense société anonyme d'exploitation de la crédulité publique et les écoles une entreprise de coupage de cheveux en 36. Ajoutez à cela le relâchement de la conscience et vous comprendrez que les âmes sincères étaient dégoûtées et qu'elles cherchaient ailleurs la nourriture dont elles avaient besoin. Cette nourriture il a semblé que le Bouddhisme pourrait la donner.
Gautama était un fils de roi élevé dans le luxe le plus raffiné. Après une adolescence voluptueuse et un mariage parfait il fut frappé en se promenant de la douleur du peuple et il voulut chercher un remède à cette souffrance innombrable et perpétuelle. Il reçut l'illumination sous un arbre: il abandonna tout, revêtit la robe du mendiant et s'en alla par les routes faire part à tous les Hindous de la grande nouvelle qu'il avait conquise. Cette nouvelle, c'est la parole des quatre vérités: d'abord l'existence de la douleur et c'est en effet par là qu'il faut commencer. Toute vie est une douleur physique et positive par le fait de son existence, et une douleur négative par la constatation de tout le bonheur auquel on est incapable d'atteindre. D'où cette conclusion que la vie n'est plus digne d'être vécue, que les dieux même sont transitoires ce qui d'ailleurs est exact. Ainsi donc pour le Bouddha il n'est rien dans l'immense sphère de la Création qui ne souffre, et d'autant plus profondément qu'on est plus élevé dans la hiérarchie des êtres. Il s'agit donc de trouver d'abord la cause de cette douleur. Le Bouddha ne le trouve pas dans la perversité universelle ni dans la cupidité universelle ni dans les convoitises de chaque créature, tout cela pour lui, ce ne sont que des effets d'une cause plus profonde qui est le désir de vivre, ce ferment immortel qui pousse toute créature à désirer cette vie cependant pleine de larmes et de sang.
Quand le Bouddha a trouvé cette racine primordiale de la douleur, il cherche le remède et il voit le moyen d'y échapper par la renonciation aux formes extérieures de l'existence. Si l'homme, quand il est enfant, chasse ses désirs, il n'en souffrira pas; s'il les hospitalise, il en souffrira quand même car aucun désir satisfait n'a jamais comblé le coeur de l'homme. Cette satisfaction au contraire le poussera vers un autre désir plus vaste. Quand cet enfant sera devenu un adolescent puis un homme et enfin un vieillard, sa vie ne sera qu'une succession de désirs de plus en plus vastes et irréalisables, et il mourra en désirant cette vie où il n'aura trouvé que larmes et que douleur.
Le Bouddha conclut que désirer vivre c'est désirer souffrir. Il prétend donc que l'homme qui veut se délivrer du désir de la vie doit non pas chasser les désirs, car c'est se créer un nouveau lien, mais les laisser tomber comme le voyageur quand le soleil monte à l'horizon ne jette pas son vêtement au loin parce que ce geste lui donnerait plus chaud encore, mais le laisse tomber sur la route et n'y pense plus.
Pour réaliser cette chute de désirs, il ne faut pas désirer la fin de cette vie, car ce serait encore désirer quelque chose; il faut avoir recours à un procédé spécial: la voie à huit branches qui mène à la connaissance intégrale de l'énigme du monde. Cette voie consiste dans la réalisation d'une existence pure, c'est-à-dire une existence qui ne soit contaminée par rien d'extérieur, en somme l'isolement absolu de l'ascète.
Si les autres procédés de culture psychique s'aident de toutes sortes d'adjuvants, l'originalité profonde du bouddhisme c'est de mettre son contemplateur tout nu et seul devant la nature et de la lui laisser conquérir.
Cette esquisse suffit à nous faire reconnaître que l'homme qui a découvert ce système remarquable au point de vue de la volonté peut demander de nous une attention spéciale.
Mais cette attitude intérieure qui est l'arcane du bouddhisme et qui consiste à ne plus rien désirer et à laisser tomber autour de soi le mirage de l'illusion universelle est très difficile à atteindre pour l'Oriental, mais elle est encore bien plus difficilement accessible à l'Occidental.
Pour le Bouddha la pensée de l'homme ou plutôt l'image de l'univers dans la pensée de l'homme, si on lui accorde une existence en soi, c'est une chaîne pour l'homme et si on ne lui accorde pas la réalité, c'est le néant. Le Bouddha n'a jamais dit que le moi était une réalité et il n'a jamais dit non plus qu'il n'existait pas. Si je dis que le Moi existe et que le Je qui est Moi sera encore Moi dans toutes les existences ultérieures, je limite mes efforts, car s'il y a un Moi, il est limité puisqu'il est créé, donc il ne peut pas atteindre l'infini. De même si j'accorde une réalité au monde extérieur, je me limite moi-même. Je dois donc me conduire comme si le moi existait et comme si le monde extérieur existait. Les savants adoptent une attitude semblable; c'est ainsi que Newton disait: " Les choses se passent comme si il y avait une force qui s'appelle la pesanteur ". C'est là l'attitude du bouddhisme.
L'essence de la méditation bouddhiste, c'est une sorte d'agnosticisme qui a cet effet unique dans le collectif des cultures psychiques de laisser la vie intérieure sans aucune barrière: l'individu est non dans l'Absolu ni dans le défini provisoire que le progrès grandit peu à peu, il est dans l'Indéfini, dans un état intermédiaire qui n'est ni ceci ni cela.
Mais vers quels buts tendent ces contemplateurs ? Le Bouddha l'a appelé le Nirvana, ce qui peut signifier non pas le Néant, mais le fait pour une lumière d'être éteinte. Vous trouverez dans les canons bouddhistes toutes les descriptions possibles du Nirvana. Le Bouddha, lui, n'a jamais donné à ce sujet son opinion, car alors il aurait mis une barrière à l'effort d'un de ses disciples présents ou futurs.
En somme le bouddhisme peut être appelé le protestantisme du brahmanisme.
En résumé donc: à l'origine de la civilisation humaine une révélation; cette révélation on l'écrit en lettres savantes: ce sont les Védas; ces Védas, on les étudie, cela fait toutes sortes de commentaires, de codes secrets et de rites, si bien qu'en une douzaine de siècles il y a eu tant de recettes que d'une part l'Hindou ne pouvait plus s'en tirer, et que d'autre part l'esprit religieux finissait par être étouffé sous des formes et sous des observations innombrables. Dans toutes les religions on trouve des exemples du même phénomène . Alors, après que la force du Destin a tenu les peuples sous son joug, la force des peuples se réveille et l'homme se dresse en face de l'édifice du Destin et des castes que les siècles ont édifiées pour l'écraser. Mais à son tour ce mouvement de protestation se condamne lui-même à la mort car il est essentiellement individualiste; chaque disciple cherche de son côté son chemin et chacun trouve un chemin différent. De là un nouveau morcellement à la suite duquel descend forcément sur la race qui en est le théâtre un vent d'incrédulité et de rationalisme matérialiste. Et quand cette race voit que ce positivisme l'enferme dans un cercle plus étroit encore que les anciennes théologies, alors elle pousse un cri de désespoir et elle est prête pour la descente d'une révélation.
Ce processus se répète au cours des milliards de siècles en montant chaque fois d'un échelon.
Le souci du Bouddha est donc d'apprendre au plus grand nombre à se délivrer soi-même: il ne donne pour cela aucune recette car il dit: " Au bout de cette route il y a la liberté; prenez-là si vous pouvez, sinon ce sera pour plus tard ".
Là est la grande cause du succès du bouddhisme. Il a donné à des individus conscience de leur valeur et confiance dans leur effort. Cela a été un excellent début. Mais peu à peu les moines bouddhistes qui étaient primitivement simples se sont compliqués... Dans les premiers temps ils abandonnaient tout ce qu'ils possédaient: ils mettaient une robe jaune, prenaient une écuelle de bois et mendiaient leur riz, puis ils méditaient dans le creux d'un arbre sur le vide du monde. Pendant la saison des pluies ils se réunissaient dans de petits monastères très simples. C'était une vie charmante et l'on comprend à peine que le Bouddha ait eu besoin de recommander à ses disciples la joie. Personne n'est plus gai que les chemineaux qui aiment la belle étoile et les vastes horizons. Mais ces gens là n'ont pas été satisfaits longtemps de leur bonheur. Il y a eu des rois qui ont été séduits par les enseignements du Bouddha et qui ont fait des monuments. C'en était fait dès lors de la simplicité primitive. Il y a eu des écoles où l'enseignement était double: le petit véhicule qui préconise la pensée du Bouddha et qui enseigne que chacun doit se sauver soi-même et ne s'occuper des autres que dans le Nirvana; et le grand véhicule qui est plus accessible à la majorité.
Le Bouddha a une existence post-mortem, il s'occupe de ses disciples; il faut donc le prier et l'essentiel c'est de l'imiter, c'est-à-dire de s'occuper des autres. Cette école n'a commencé à se développer qu'assez tard après le Bouddha vers le Ve et le VIe siècles après J.-C. Dans cette intrusion des concepts évangéliques dans le bouddhisme, je vois l'influence des idées nestoriennes qui se sont beaucoup propagées au commencement du Ve siècle en Perse, en Syrie et aussi aux Indes. Pour le nestorianisme le Christ est un homme en qui l'esprit de Dieu a habité, Jésus est un théophore.
Cela, c'est le bouddhisme primitif. Actuellement il est introuvable dans le bouddhisme qui est devenu une religion très hiérarchisée et très remplie de rites; c'est un nouveau brahmanisme. Le pays où le bouddhisme ancien s'est le mieux conservé, c'est le Siam, et le pays où il s'est le plus organisé, c'est le Thibet. Dans le lamaïsme il y a des choses bien déconcertantes. Il y a un chef infaillible, il y a des évêques, il y a la confession, la chape, la crosse et la mitre, le chapelet, les cloches, une sorte de baptême, le choeur double dans les chapelles, le jeûne, la tonsure, le culte des saints qui sont les âmes qui dans des cycles prochains, seront des Bouddhas et les Bouddhas passés qui ont sauvé la terre et qui se reposent dans les cieux.
Entre le bouddhisme et le christianisme il y a des ressemblances de liturgies qui s'expliquent par le fait que la situation du Tibétain ou de l'Hindou qui veut aller vers un Dieu objectif est la même que celle du chrétien qui veut aller vers un Dieu objectif: ce sont des béquilles pour la volonté défaillante, des moyens de concentration pour guérir l'étourderie naturelle des hommes.
Les autres ressemblances sont plus troublantes. Il y a eu des érudits: Bunsen, William Lilly et d'autres qui ont écrit de gros livres pour prouver que le Bouddha et le Christ sont le même individu car, disent-ils, leur histoire est la même, ils ont prêché les mêmes doctrines et accompli les mêmes oeuvres.
Mais un savant digne de ce nom devra reconnaître que le bouddhisme n'est pas connu malgré les textes car on n'a aucune donnée sur l'authenticité ni sur la chronologie de ces derniers. Et puis, les analogies ne sont pas des ressemblances. Le Bouddha naît de parents rois dans un palais; le Christ vient au monde dans une crèche. Le Bouddha se marie dans les conditions les plus fortunées et les plus heureuses, il passe sa jeunesse dans les plaisirs et dans les raffinements du luxe. Il est reconnu par Asité comme le Christ par Siméon, mais c'est une ressemblance de peu d'importance. Il conquiert l'illumination par sa méditation acharnée et cette illumination est l'oeuvre de sa volonté, le Christ vient avec toute sa science et tout son pouvoir qui sont absolus. Le Christ subit la tentation avant son apparition publique; le Bouddha subit l'attaque du démon après son ministère. La prédication du Bouddha ce sont une quarantaine d'années de promenades sereines dans des pays merveilleux au milieu des témoignages de l'admiration universelle; la prédication du Christ a été la pérégrination misérable et pénible d'un pauvre inconnu qui, sans moyens extérieurs, avec quelques hommes frustes, essayait de donner à de pauvres gens le courage de vivre. Le Bouddha est mort dans la gloire, entouré de nombreux disciples; le Christ est mort sur la Croix entre deux voleurs, au milieu de la haine de ses ennemis triomphants. Les miracles du Bouddha sont des miracles qui défient le bon sens; on n'arrive pas à en comprendre l'utilité pratique; les miracles du Christ sont des actes utiles, des semences de lumière jetées dans les organismes humains, dans la nature et dans les coeurs. Un des miracles du Bouddha les plus célèbres est celui-ci: Un Bouddha doit porter sur son corps trente-deux signes qui sont le caractère distinctif de sa dignité; l'un de ces signes est une langue très longue et très large. Un vieux Bouddha voit bien sur le corps de Gautama trente-et-un signes et demande a voir sa langue. Alors Gautama sort une langue énorme avec laquelle il se balaie la poitrine et le front, se faisant reconnaître ainsi comme le Bouddha. L'orientaliste, l'ésotériste verront là un symbole; mais les miracles du Christ aussi peuvent être interprétés symboliquement, ce qui ne les empêche pas d'être en même temps des actes féconds et utiles.
Les analogies les plus importantes sont celles que les étudiants superficiels trouvent dans la morale des deux religions. En réalité le Bouddha dit: " la vie est mauvaise "; le Christ dit: " Il faut la vivre ". Le Bouddha recommande de s'évader de la vie; le Christ prend sa croix et fait fructifier ce que le Ciel lui a donné. Le Bouddha conseille d'être bienveillant envers tous les êtres ce qui revient, dans la pratique, lorsque le bouddhiste a eu son riz, à trouver un arbre pour y méditer à l'ombre et pour envoyer de là des courants de sympathie aux êtres qui souffrent et qui se donnent du mal pour des illusions; le Christ au contraire dit aux siens: " Sortez de vous-mêmes, allez voir les pauvres et donnez-leur ce que vous avez ". Le Bouddha dit: " Est-ce que ceci existe où non ? Qu'importe, l'essentiel est de ne pas s'en occuper ". Le Christ dit: " Tout ce que vous avez besoin de savoir ou de posséder, demandez-le au Père ". Le Bouddha dit: " Vous serez délivrés dans le Nirvana où il n'y a plus rien, où c'est une sorte d'existence inconditionnée et sans forme par le moyen de laquelle rien ne vous touchera plus ". Le Christ dit: " Vous aurez la vie éternelle ".
On pourrait continuer ainsi et montrer par des centaines d'exemples que toutes les Écritures bouddhiques sont empreintes de l'esprit de retrait de soi. Si l'on compare la vie à une roue, l'idéal du bouddhiste c'est de se mettre le plus loin possible de la circonférence, le plus près possible du moyeu et même s'il arrivait à s'installer à ce point du moyeu qui est immobile et autour duquel tourne la roue, ce serait la béatitude parfaite; le Christ au contraire affirme que Lucifer est dans le point vide de la roue et que la vie éternelle est dans la dépense de nous-mêmes sur le pourtour de la roue.
Ce qui fait la gloire du bouddhisme, ce qui est son originalité, c'est d'avoir osé s'adresser au peuple écrasé par les superstitions, par les Brahmanes et par la famine et de lui avoir dit: " Tu peux faire quelque chose ". Mais, tout en admirant cet élan, il faut reconnaître que le point de vue spirituel du bouddhisme est aux antipodes de l'Évangile.
Vous direz peut-être qu'il y a dans le bouddhisme des doctrines qui sont chrétiennes; l'adoration des anges; le culte d'un Dieu suprême qui est le type éternel de tous les Bouddhas passés, présents, futurs; la théorie d'après laquelle le Bouddha n'est un Bouddha que s'il se voue pour toujours au service de toutes les créatures. Seulement tout cela ne prouve que ceci: c'est qu'au Christ les formes sont absolument indifférentes, qu'Il ne Lui importe pas que ceux qui cherchent la vérité parlent telle ou telle langue, qu'ils se servent ou non de parfums, d'étoffes, de rites, tout ce qu'Il demande, c'est qu'à force de souffrances ils aient pu déposer dans le coeur des êtres une semence de dévouement. Et nous ne pouvons pas être plus exigeants qu'Il ne L'a été dans le choix de Ses disciples.
Ce que nous pouvons retenir de cet aperçu sur le bouddhisme c'est que dans toute chose il faut examiner non pas les formes mais le principe dont ces formes sont le vêtement. Cela n'est pas de la science livresque, mais le Christ a promis que si nous cherchons le Royaume de Dieu et la Justice de Dieu, toutes choses nous seraient données par surcroît. Toutes choses, cela veut dire toutes choses aussi bien l'argent que les notions intellectuelles ou l'illumination spirituelle. Il est certain que si nous essayons réellement et de toutes nos forces et de tout notre coeur de réaliser le désir que le Christ a exprimé pour nous, nous pouvons tout Lui demander, et Il peut même nous procurer des visions, faire passer dans ce quelque chose qui est en nous et qui n'est pas accessible au raisonnement, la réalité spirituelle des êtres au sujet desquels nous Le questionnons.
J'ai connu des êtres comme nous, mais qui vivaient les enseignements du Christ. Ils n'avaient pas besoin de lire un livre pour savoir ce qu'il renfermait, ils en connaissaient immédiatement l'esprit. Le disciple du Christ peut interroger toutes choses. Si vous vous êtes activement et pratiquement voués au Christ, vous pouvez demander au Bouddha de comparaître devant vous et le Bouddha et des êtres plus puissants que lui seront obligés de se présenter devant le regard de votre esprit et dans la mesure où vous serez petits, dans la mesure où vous vous serez donnés à Celui qui est la vérité, vous saurez la vérité de tous les êtres.
Ce qu'il y a d'unique dans la présence et dans l'auréole du Christ, c'est que tout est réuni en Lui: la Lumière intellectuelle qui est la Vérité, la Lumière volitive qu'Il appelle la Voie, la Lumière biologique qu'Il nomme la Vie. La moindre parcelle du regard du Christ sur vos mains leur donnera et, par ricochet, donnera à votre être tout entier, la Vérité intellectuelle et la force thérapeutique.
C'est cette concentration unique dans la phalange des révélateurs envoyés au monde, c'est cette intelligence parfaite, cette volonté parfaite, cette puissance pratique parfaite qui sont la caractéristique du Christ. Si vous parvenez, non pas à comprendre mais à sentir en vous-mêmes quand ce ne serait que l'espace d'une seconde ce foyer un et triple, vous aurez un étalon pour juger de la qualité de toutes les lumières que vous pourrez contempler.
SÉDIR (Conférence du 14 janvier 1917)